AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
279 pages
Granta (01/09/2017)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après TshinanuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Tshinanu » est une suite de courts textes parus dans Granta#141 de l'automne 2017 sur le Canada. C'est en reprenant quelques textes que j'ai retrouvé ce texte de Naomi Fontaine, ce qui m'a fait découvrir son dernier ouvrage « Shuni » (2019, Mémoires d'Encrier, 160 p.), mais surtout sensibilisé à cette culture Innue du nord du Québec.
Tout d'abord « Tshinanu », mot innu qui signifie « Nous autres, ensemble », ce qui est déjà très significatif. Non pas que je parle couramment innu (mais on trouve un intéressant lexique sur un site (https://ici.radio-canada.ca/sujet/langue-innue) de Radio-Canada (pouvant servir pour les options au bac). Mais il faut se dépêcher, il n'y a que 11000 locuteurs. Tshinanu, c'est le mot fétiche de Stanley Vollant, élevé à Pessamit, sur le Saint Laurent au sud-ouest de Baie Comeau, dans la réserve Innue jusqu'à l'âge de 12, puis il part à Québec et devient chirurgien célèbre.
C'est une succession de sept textes sur environ 7 pages. Cela commence avec un voyage en train et un semblant de discussion entre une vieille personne et la narratrice, 11 ans. « Tu es assis en face de moi. Tu regardes la forêt défiler. Tu es vieux. Peut-être un peu trop pour faire ce long trajet d'une journée. Tes séjours dans le bois doivent rester brefs depuis que tes os te font souffrir. Les cheveux blancs, les yeux comme des fentes. La peau brunie par la vieillesse. Les rides sur ton visage, des écorchures ou une histoire. À cet instant, tu me parles, marmonnes une langue lointaine ». non pas incompréhension, mais incommunication. « J'aurais voulu, à cause de ces mots incompris, écrire ta vie. Nimushum, grand-père ».
Retour au village après ce voyage en train. « Ils disent que le retour est le chemin des exilés. Qu'il existe dans la patience d'un homme un aboutissement à s'être mis à part quelque temps. Je n'ai pas choisi de partir. Vingt ans plus tard, je reviens et constate que les choses ont changé ». C'est tout le problème de « Inuu Aimun » (la langue innue). « La langue est le pari risqué d'un peuple. Si elle survit, le peuple survit ».
« Tshinanu, nous ensemble ». « Bien sûr, nous sommes différents. Nous parlons une langue qui vous est étrangère, bifurquons quelquefois vers la vôtre, pour mieux nommer la modernité, l'espace numérique nouvellement créé ».
Magnifiques textes que ceux de Naomi Fontaine. Parus en français, sa langue d'adoption et d'études quand elle est partie pour Québec et en laquelle elle écrit. Mais il faut reconnaître le travail accompli depuis une vingtaine d'années. Et que ces textes aient été traduits en anglais, puis publiés dans Granta, montrent le chemin parcouru pour la défense de la culture même de ce peuple Innu. « C'est une langue qui raconte une histoire ».
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le risque dans ce pari, c’est le libre arbitre. Une professeure d’histoire de la langue française nous disait qu’il suffisait de trois générations pour éteindre une langue chez une famille immigrante. Si les grands-parents sont unilingues espagnols, par exemple, les parents sont bilingues espagnol et français, et les enfants ne parlent que le français. Je ne suis pas immigrante, mais je vis dans une ville où personne ne parle ma langue. Ce combat, je le mène moi aussi, et d’autres avec moi, pour que jamais nos enfants ne soient la dernière génération.
Commenter  J’apprécie          00
Plus tard, ils me diront comme tu étais un grand homme. Un savant. Un érudit de la chasse. Un phénomène dans l’art du tambour. Un arpenteur lorsqu’il s’agissait de reconnaître les droits innus. Un dictionnaire humain, me diront-ils. À moi. Parce que j’aurai voulu, à cause de ces mots incompris, écrire ta vie. Nimushum, grand-père.
Commenter  J’apprécie          00
Surtout, je parlerai de toi lorsque j’irai sur la scène. Devant tous ces chercheurs, ces écrivains, ces professeurs, je dirai que je suis fière d’être ta fille. Que les rêves, les ambitions, les talents naissent plus aisément dans l’enfance douce. Et que c’est cette enfance qui m’a donné confiance en la vie. Tshi nishkumitin Neka.
Commenter  J’apprécie          00
Je voudrais tant savoir tes mots. Les inscrire à jamais dans ma mémoire. Les garder comme on garde la vie à l’intérieur de soi. Comme on garde le courage devant l’incertain. Connaître à mon tour les choses dont tu parles. Même abstraitement, sans les avoir touchées, les voir avec tes yeux.
Commenter  J’apprécie          00
Nous irons vérifier les collets avant le départ dimanche vers onze heures. Ils disent que lorsqu’un lièvre est pris, la douleur le fait hurler comme un nourrisson qui pleure. Mais nous l’entendons rarement.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Naomi Fontaine (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Naomi Fontaine
Payot - Marque Page - Naomi Fontaine - Shuni
autres livres classés : anglaisVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Manikanetish

Dans quelle ville se trouve l'école secondaire Manikanetish ?

Maliotenam
Uashat
Sept-Îles
Essipit

4 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Manikanetish de Naomi FontaineCréer un quiz sur ce livre

{* *}