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sur 126 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pourquoi : roman ?
C'est un texte émouvant et lisiblement autobiographique, mais il n'est pas romanesque pour un sou. C'est l'autoportrait d'une grande femme (comme on dirait “une grande fille”) qui vit difficilement mais courageusement, le moment de leur vie où sa relation avec sa mère va s'inverser pour toujours.

Pourquoi : grandir ?
Toute petite, Sophie Fontanel était déjà très grande... Mais ce que veut montrer l'auteur, en dehors d'un ton de sympathique auto-dérision, c'est qu'une fille (ou un fils) n'aura jamais fini de grandir tant que ses parents n'auront pas franchi le cap où ils acceptent enfin l'aide qui leur est nécessaire pour aller au bout de leur vie.

A presque cinquante ans, elle comprend ce que sa mère s'attachait à lui donner en héritage depuis longtemps, et que rebelle, elle s'obstinait à refuser : l'accès à la maturité, à la douceur, à l'écoute.

J'ai bien aimé qu'avec cet ouvrage, Sophie Fontanel déchire en petits morceaux le cliché rebattu d'enfants adultes devenus les parents de leurs parents retombés en enfance. C'est beaucoup plus compliqué que ça. Sophie Fontanel explique que pour elle, le lâcher prise de sa maman est au contraire un geste éducatif, le dernier, celui qui enfin la fait grandir.

Le portrait de la maman grabataire est joli et tendre, un peu idéalisé, certainement. C'est là que réside la faible part romanesque du livre, finalement.

Grandir est peu construit : pas de chapitres, juste des courtes scènes, sensiblement de la même longueur (deux pages imprimées), et juxtaposées sans souci de la chronologie. Cela donne une impression de désordre, de confusion, d'urgence, qui est peut-être voulue par l'auteur pour illustrer la maladie de sa mère, et les chambardements dans sa propre vie quotidienne entre boulot, hosto, dodo.

Pourtant dans la situation exposée (dans la vraie vie), il existe malheureusement une (dé)progression inéluctable de la personne âgée, que Sophie Fontanel évite de souligner comme si c'était seulement elle, la fille, qui sortait changée (en bien) de l'épreuve, pas la vieille dame.

Encore une fois, c'est un témoignage poignant, une expérience de vie décrite avec talent, mais ce n'est pas un roman. Sophie Fontanel n'a pas su choisir vraiment entre l'essai illustrant un problème de société (d'une journaliste) et le récit intime romancé (d'un écrivain). Dommage.

Une jolie phrase prise au hasard (enfin, presque) : “ avec l'humour, un temps, on peut se croire immortel “
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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J'ai entendu Sophie Fontanel sur une radio publique (France Inter) un matin vers 9 heures. Et l'échange avec le journaliste (que j'écoute volontiers, il a officié sur canal +, yeux bleus, voix grave)) m'a interpellée. J'ai donc commencé par Grandir qui est le premier, logique.
Pour moi ce n'est pas un roman. Un témoignage plutôt, mais cela n'enlève rien à sa qualité et à sa valeur, au contraire.
Sa construction et son écriture correspondent à la respiration de l'auteur, témoin. Des petites touches, un chapitre correspond à une page recto verso. Des phrases courtes, précises, rapides, nettes. La respiration de quelqu'un qui retient sa respiration en observant la mort s'installer sur sa mère. Mettre des mots sur l'indicible. La mort. La disparition. La suppression. Mais Sophie Fontanel garde le sourire et nous le gardons avec elle, et c'est là sa force ou la force de son écriture.
Un beau témoignage.
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Ce livre célébre l'amour d'une fille pour sa mère,l'image de Meilleure amie pendant l'enfance et l'adolescence ,à18 ans le rejet.
Cette mère ne faisait pas de compliments,elle les taisait,elle semblait préférer le
frère qui ,lui,pensait le contraire...
Très longtemps après,il ne reste plus rien de cette révolte.
La grand- mère dit à ses petits enfants.mes chéris......
:.Elle les contemple.
Elle a quatre- vingt six ans.
L'auteur raconte les chutes de sa mère,son inertie,parfois,ses absences ,ses
réparties fort drôles.
Pour moi.ce n'est pas un roman ,c'est un texte autobiographique où l'auteur parle
d'elle même.
C'est le moment crucial,irréversible,oùles relations mère- fille s'inversent,la maman va partir...la fille bascule d'un autre côté,mais elle ne grandit pas,elle va
Vieillir,la fille dans la mode,toujours en représentation,sera obligée d'avancer
toute seule,pour toujours.

C'est un livre émouvant qui fait réfléchir sur la vieillesse et les relations mère- fille.
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L'amour a t il toujours été amour? Comment accepter la culpabilité engendrée par cet état de fait à l'annonce de la maladie de celle qui vous a toujours fait de l'ombre?Comment grandir vers la lumière, sa propre lumière? Comment retrouver l'amour sans éprouver uniquement de la pitié?Comment s'extraire d'un état de dépendance qui a été le sien une vie durant?Comment déverser tout ça sur un papier tout en conservant sa pudeur?
Voilà les questions auxquelles tente de répondre Sophie Fontanel. Elle nous suggère de laisser émerger les souvenirs violents pour retrouver la confiance en l'autre et couper le lien mortifère afin que ressurgisse l'amour retrouvé. Un livre exutoire, pages psychanalytiques pour délivrer un message d'amour avant qu'il ne soit trop tard.
Mais (à mon avis) n'est il pas déjà trop tard lorsqu'en plein alzheimer il n'y a plus de répondant dans le face à face? Délivrance ou huis clos?
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Sans le club de lecture, je n'aurais certainement pas eu l'idée de lire ce petit livre, cela aurait été bien dommage. Ce témoignage relate l'amour d'une fille pour sa mère, celle -ci , très âgée, devient peu à peu dépendante. Beaucoup d'amour, de respect et de délicatesse dans ce livre. Respect des femmes âgées, des corps qui trahissent et du personnel qui prend en charge ces personnes dépendantes.

Les portraits du personnel soignant doit être très proche de la réalité et cela réconforte sur les valeurs de notre société.

La dépendance de la mère est adoucie par les moyens financiers de la fille, j'ai pensé que le manque d'argent devait rendre la fin de vie beaucoup plus difficile à supporter pour tout le monde.
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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L'auteure Sophie Fontanel s'occupe de sa mère vieillissante qui a de plus en plus besoin d'aide. Entre les chutes, la perte de mémoire, l'impression de devenir inutile et transparente, la mère de la journaliste a envie de baisser les bras et d'abandonner...

Sophie Fontanel dresse ici un bel hommage à sa mère. C'est le regard d'une fille vers sa mère, de la jeunesse vers la vieillesse. On remarque très nettement que le rapport mère / enfant s'inverse avec le temps. Alors que la mère s'occupe de son enfant de la naissance à l'âge adulte, cela change lorsque la mère vieillit, c'est au tour de l'enfant devenu adulte de s'occuper de sa mère. D'où le titre du livre : Grandir !
Au début de l'oeuvre, l'auteure met en avant sa mère et explique les changements dû à la vieillesse. Puis la fin du livre se concentre plus sur la narratrice : comment elle vit de voir sa mère vieillir, les conséquences sur sa vie personnelle, ...

Le livre est très court (environ 150 pages) et les chapitres aussi (à peine une page et demi). Malheureusement, je n'ai pas forcément réussir à rentrer dans l'histoire. J'ai eu l'impression de lire ce livre en le survolant pourtant je suis consciente qu'il s'agit d'un témoignage et d'habitude, j'ai de l'empathie pour ce genre. L'emotion est bien présente mais bizarrement cela ne m'a pas atteint. Ce n'est pas pour autant que je ne recommanderais pas ce livre, il peut je pense aider certaines personnes lors de ce genre de période difficile...



Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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