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Critique de DreamBookeuse


Le roman ne faisant qu'une petite centaine de pages, impossible pour moi de faire une de mes chroniques à rallonge qui est un peu ma marque de fabrique. Je me contenterai de vous donner quelques fulgurances, quelques images, pour doucement vous faire rêver et vous convier à cette folle aventure.

Le pays des volcans assoupis c'est l'Auvergne. Ses paysages, ses monts, façonnés par ses géants endormis qui ont un jour craché leur lave, brûlant et transformant le sol en roches noires. C'est là bas que Gallou La Brodeuse s'est établie au milieu de la forêt, à l'abri des regards indiscrets derrière son voile d'invisibilité qu'elle renouvelle sans cesse. Gallou à qui l'Archevêque vient sans cesse demander des étoles brodées de sa main, brodées de ses cheveux qu'elle pique en des paysages merveilleux, des chouettes ailes déployées sur fond de lune. Là bas qu'elle recueille Garance, fille d'une fille si jeune et si pâle qu'elle l'enterrera sous le nom de Blanche. Dans sa maison de lave noire il y a désormais de la joie, une liberté intense et fière, celle d'une jeune fille aux cheveux de feu et de sa renarde. Celle de Feu, la salamandre cachée dans la cheminée. D'Era, la vieille chienne qui souhaite réchauffer les coeurs. D'Athéna qui s'enfuit retrouver Sélénée à la nuit tombée. Et puis parfois il y a aussi La Gitane qui danse à n'en plus finir et chante de sa voix rauque, le Luneux aux milles histoires, la Harpiste qui alerte depuis les rivières, le Musicien amoureux qui joue de la vielle et se fait oiseau. Tant de personnages tournoient dans cette danse qu'esquisse Elise Fontenaille, des personnages tendres, puissants, qui ont l'amour des artistes et la magie auvergnate.

Mais parce que tout n'est pas toujours beau et joyeux, parce qu'il faut toujours un pendant à la lumière, et que les ténèbres, partout, s'avancent dans le coeur des hommes, ils sont nombreux à saluer le talent des femmes-sorcières et plus nombreux encore à leur jeter ensuite la pierre. Nombreux aussi, ceux qui se vautrent dans la fange, le sang et les malheurs pour étouffer les leurs. de sa plume aiguisée, Elise instille du macabre partout où le Sanguinaire passe et raconte une enfance brisée, des chutes mortelles que rien arrête et les répétitions de l'histoire. Peut être Garance, la fille de feu pourra t-elle éteindre ce brasier de haine. Peut-être s'y perdra t-elle.

En résumé

L'histoire de la Sourcière se déroule comme une fable, un vieux conte qu'on raconterait le soir, au coin des feux sauvages. C'est beau, hypnotique, et on laisse les mots couler en soi comme on regarde les flammes brûler nos rétines. A la fin de notre lecture, nous voilà imprégnés du charme des volcans endormis, de leur magie ancestrale qui s'écoule dans chaque mot, de leurs rêves assoupis, et d'un désir fou de musique et de liberté, de courir les bois et de suivre les renards flamboyants. Pépite.


Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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