En 2013 la cour des comptes publie , 29 ans après celui qui lui avait été commandé en 1984 par la commission des finances de l'Assemblée Nationale , un nouveau rapport sur les aides publiques à la presse .
On y trouve , en sera-t-on surpris , rien de neuf au regard des documents sur lesquels nous nous sommes arrêtés , que la presse économique est un secteur fortement soutenu par l'état et qu'il est toujours plus coûteux puisque le plan d'aide
2009-2011 mis en place par N Sarkosy est passé de 165 à 324 millions d'euros sans que sa fin conduise à un retour à une situation antérieure . Or cette presse bien que fortement assistée n'a de cesse de réclamer à l'état de faire des économies budgétaires .
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Le gouffre où l’État engloutit chaque année plusieurs milliards de francs dans un système dont l’efficacité reste à démontrer est donc soigneusement dissimulé par les bénéficiaires de cet assistanat.
Dénoncer la marchandisation du monde conduit bien souvent à se contenter de défendre les services publics nationaux ou d’en appeler à l’élargissement de l’intervention étatique. Quel que soit son bien-fondé, cette revendication reste sur le terrain de l’adversaire en se refusant à mettre en cause un antagonisme précisément constitué pour faire du marché la règle et de l’État l’exception. Cette position, qui conçoit l’État comme le lieu de résistance à l’envahissement du marché, justifie doublement la division du travail entre marché et État, puisque c’est reconnaître à chacun une sphère qui lui serait « propre ».
Les journaux ne se soucient pas assez du lecteur. On écrit trop souvent pour ses confrères, pour le pouvoir politique, économique, voire pour les publicitaires, et l’on a tendance à s’adresser à un lecteur qui présente la particularité d’être un homme blanc, de plus de 50 ans, ce qui exclut l’essentiel de la société française du lectorat potentiel. » Une part très conséquente des aides publiques va à des publications qui contribuent peu à l’instruction des français comme Télé 7 Jours, Télé Star, Télé Loisirs ou Télé Z, au lieu d’une « presse citoyenne de qualité.
L'éditocratie, quand elle devrait, pour regagner peut-être un peu de crédibilité, affronter enfin la double révélation de sa fragilité (financière) et de sa tartufferie (journalistique), reste plutôt confite dans son corporatisme prébendier – et redouble même son arrogance. (95)
La presse, en dépit de cette perfusion d'argent public, continue de s'enfoncer dans une crise due, principalement, à la désaffection d'un lectorat qui ne se reconnaît plus dans ses contenus. (47)
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