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sur 1128 notes
Roman en deux parties, raconté par Dell Parsons devenu adulte, mais qui avait 15 ans quand ses parents, fermiers du Montana, décident, follement, de mettre leur rêve exécution : braquer une banque. Opération réussie, mais comme on le sait, le crime ne paie pas, surtout commis par des amateurs. Ses parents emprisonnés, Dell, pour échapper à l'orphelinat, s'enfuit au Canada, où il est recueilli par un personnage étrange, recherché aux USA. Récit lent, très fouillé dans l'analyse psychologique distillant sans cesse de l'angoisse. Captivant.
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1960, Great Falls, Montana.

Dell Parsons a quinze ans lorsque ses parents sont condamnés à de la prison pour avoir braqué une banque. Tandis que sa soeur jumelle, Berner, part vivre sa vie de son côté, lui, décide, pour échapper à l'orphelinat, de rejoindre au Canada une connaissance de sa mère, Arthur Remlinger. Ce dernier, personnage énigmatique et douteux, vit à Fort Royal où il cherche à se faire oublier. Dans cet exil au delà des frontières américaines, Dell découvre la dure vie des contrées reculées du Saskatchewan. L'auteur décrit avec un réalisme doublé d'un sens aigu du détail le quotidien du héros, les réactions et motivations des personnages qui gravitent autour de lui . Confronté à la solitude et à la détresse, Dell ne perd pourtant jamais espoir et avance vers ce qu'on pourrait appeler un destin. Passionné de jeu d'échecs, il en tire des enseignements pour sa propre vie. Si le geste insensé de leurs parents entraîne des conséquences irréversibles pour les deux enfants, chacun va réagir à sa manière: Berner ira de galère en galère, tandis que Dell deviendra un professeur de littérature, attaché à la formation de ses élèves.

Roman d'apprentissage, Canada est aussi celui de la résilience. L'auteur y déploie une réflexion sur le destin et le sens de l'existence. Comment une vie bascule t'elle brutalement dans le néant? qu'est ce qui préside aux choix individuels? Et surtout comment faire les bons choix? « Comprendre le monde et apprendre à l'accepter » telle est la leçon que le jeune garçon, devenu adulte, tire de sa propre expérience.

« Ce que je sais, c'est qu'on a plus de chances dans la vie, plus de chances de survivre, quand on tolère bien la perte et le deuil et qu'on réussit à ne pas devenir cynique pour autant; quand on parvient à hiérarchiser, comme le dit Ruskin, à garder la juste mesure des choses, à assembler des éléments disparates pour les intégrer en un tout où le bien ait sa place, même si, avouons le, le bien ne se laisse pas trouver facilement. On essaie, comme disait ma soeur. On essaie, tous tant que nous sommes. On essaie. »

Richard Ford est l'un des chefs de file de la littérature américaine. Il a reçu les prix Pulitzer et Faulkner pour son roman, Indépendance.
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Je n'ai pas accroché tout de suite et j'ai même failli le lâcher. Mais avec une pointe de persévérance, j'ai fini par m'habituer à la lecture linéaire, discrète, pourtant nuancée et finalement en phase avec le texte de Thibault de Montalembert. Je m'attendais à une saga aventureuse et je me suis retrouvée face à un roman d'initiation. Richard Ford circonscrit bien les perceptions d'un garçon de quinze ans, la manière dont il interprète ce qui l'environne. J'ai été très sensible à ce vécu adolescent, égaré dans un no man's land étrange, entouré d'adultes peu fiables, qui est dépeint avec justesse.

"Se substituait au temps du calendrier, jour après jour, le temps du baromètre. Le temps qu'il fait compte plus que le temps qui passe dans la prairie." (8:57:04)

Ce que Richard Ford veut exactement nous dire sur la vie, les choix qu'on fait, les événements qui l'orientent, m'a quelque peu échappé. Mais peut-être n'y a-t-il pas à chercher trop loin. L'atmosphère à elle seule fait vivre le roman.
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"Quelles que soient les évidences d'une vie, la personne qu'on croit être, ce qu'on a à son actif, ce dont on est fier, ce dont on tire sa force vitale, tout peut toujours arriver à la suite de tout et du reste." p. 362

Great Falls Montana 1960. Dell Parsons et sa soeur jumelle Berner ont 15 ans quand se produit un évènement sismique qui influence leur vie de façon irrémédiable : leurs parents braquent une banque et se font arrêter. Pourtant rien ne prédispose ce couple à commettre l'irréparable : leur père est un ancien de l'Air force et leur mère est institutrice. Si l'un a tendance à se lancer dans des combines peu claires, l'autre semble avoir les pieds sur terre, et pourtant, une spirale difficilement contrôlable les mène vers l'illégalité. le talent de Richard Ford est de décrire pas après pas, minutieusement, comment les êtres peuvent atteindre un point de non-retour, alors que rien ne les prédisposait à suivre cette direction. Il prend son temps pour suivre ses personnages, les décrire, les aimer malgré leurs failles, et les accompagner vers l'irrémédiable, laissant leurs deux enfants démunis, définitivement marqués par la destinée tragique de leurs parents.

"C'est fou jusqu'où va la normalité. On peut ne pas la perdre de vue pendant très longtemps, tel le radeau qui quitte la côte et la voit s'amenuiser. Telle la montgolfière, happée par un courant ascendant au-dessus de la Prairie, d'où l'on voit le paysage s'agrandir, s'aplatir et perdre ses contours. On s'en rend compte ou pas. Mais on est déjà trop loin, tout est perdu. A cause des choix désastreux de nos parents, la "vie normale" me laisse sceptique, en même temps que j'y aspire désespérément. J'ai beaucoup de mal à faire coexister l'idée d'une vie normale avec la fin qui fut la leur." p. 111

En quoi les évènements influencent-ils nos destinées ? le jeune Dell, enfant ordinaire passionné par les échecs et les abeilles va devoir apprendre à se construire loin de cette normalité, en laissant derrière lui cet évènement terrible qui n'a comme origine "qu'une déviation infime de la vie quotidienne." Ce petit rien transforme pourtant sa vie. Il échoue au Canada, auprès d'un homme trouble, Arthur Remlinger, auquel il souhaite s'attacher, pour retrouver un point fixe, pour garder l'espoir qu'une vie normale est possible, que le bonheur est encore à portée de mains. Et contre toute attente, sa destinée mystérieuse suivra son cours...

"Ce que je sais, c'est qu'on a plus de chances dans la vie, plus de chances de survivre, quand on tolère bien la perte et le deuil et qu'on réussit à ne pas devenir cynique pour autant ; quand on parvient à hiérarchiser, comme le sous-entend Ruskin, à garder la juste mesure des choses, à assembler des éléments disparates pour les intéger en un tout où le bien ait sa place, même si, avouons-le, le bien ne se laisse pas trouver facilement. On essaie, comme disait ma soeur. On essaie, tous autant que nous sommes. On essaie." p. 476

Nombre de réflexions philosophiques se cachent dans les instestices des phrases et de l'histoire, bien plus grave, intense et enrichissante qu'elle n'y paraît au premier abord. Les faits bruts ne parlent pas, c'est comment l'être se construit, ce qu'il en fait qui crée l'humain. de la même façon que le lecteur construit son roman à l'aune des évènements racontés. En s'interrogeant sur les ressorts de l'être humain, sur son mystère, Richard Ford nous offre avec ce Canada une belle leçon d'humilité " Pratiquer la générosité, savoir durer, savoir accepter, se défausser, laisser le monde venir à soi — de tout ce bois, le feu d'une vie. »
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Roman-monde, «Canada» est un chant puissant, funèbre et magnifique, un magistral requiem à la jeunesse perdue qui confirme la place essentielle qu'occupe Richard Ford dans le roman américain contemporain. (Didier Jacob - le Nouvel Observateur du 22 août 2013).

Et bien moi malgré ces critiques élogieux je n'ai pas pu rentrer dans l'histoire.J'ai rarement mis autant de temps à lire un roman . Je l'ai trouvé long et ennuyeux. Seule la rencontre finale entre le frère et la soeur donne du sens a ce livre.
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L'histoire est scindée en deux parties principales. Tout d'abord la vie de la famille Parsons, père, mère et les deux enfants, une vie bizarre, sans aucune intégration dans les quelques villes qu'ils habitent, année après année en suivant les affectations militaires du père. Puis la seconde partie, après le hold-up commis par les deux parents alors que rien ne les prédestinait à finir en prison. On suit les aventures du fils Dell, au Canada, chez Arthur Remlinger. C'est inclassable mais passionnant, surtout la seconde partie. Et le livre est parcouru du début à la fin par des réflexions sur la vie qui invitent à s'interroger sur le destin des hommes.
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Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un si "bon" livre. Je dis bon, car ces derniers mois j'ai lu des livres qui étaient "bien" mais pas bons, je songe notamment à "la vérité sur l'affaire Harry Quebert" qui est un livre que j'ai bien aimé mais sans réel intérêt littéraire. Or, "Canada" est un bon livre, qui offre au lecteur une aventure (la fuite d'une jeune garçon au Canada) mais aussi un voyage interieur.
Une scène en particulier a attiré mon attention : Dell et sa soeur jumelle se trouvent sur un pont après une visite à la prison où leurs parents sont incarcérés. Ils s'arrêtent quelques instants pour regarder l'eau, pour penser au passé et, au moment où ils reprennent la route, ils ne sont plus les mêmes. Ce pont fait la jonction entre le passé et le futur, entre le moment où ils avaient des parents pour veiller sur eux et celui où ils ont réalisés qu'ils étaient véritablement livrés à eux-mêmes. J'ai trouvé que c'était une scène forte, émouvante et d'une bonne qualité littéraire, à l'image du reste du roman.
J'ai également beaucoup apprécié la réflexion de Dell sur les échecs, qui m'a beaucoup rappelé un poème de Borges (El ajedrez).

Je remercie Masse Critique pour cet excellent roman que je recommande vivement !
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Great Falls, Montana, dans les années 60. Dell Parsons et sa soeur Berner ont 15 ans quand leurs parents décident, pour rembourser une dette, de braquer une banque. Bonnie et Clyde sont rapidement arrêtés et les enfants plus ou moins livrés à eux-mêmes. Pour éviter l'orphelinat, Berner prend la fuite, tandis que Dell suit les quelques consignes laissées par sa mère et passe la frontière canadienne, pris en charge par le charismatique propriétaire -américain- d'un hôtel situé dans le Saskatchewan. Canada raconte les semaines qui ont précédé le hold-up (entrecoupées de quelques souvenirs d'enfance) ainsi que les mois qui ont suivi, la dernière partie étant quant à elle située dans le présent, au moment où Dell se prépare à prendre sa retraite.

Vous me voyez assez mitigée sur ce roman, que j'ai trouvé fort long. Il faut, me disait Denis, le prendre comme une réflexion, et certainement pas comme un récit d'action, mais même dans cette optique... ce fut long. A titre d'exemple, il faut une bonne centaine de pages avant d'en arriver au fameux braquage, pages durant lesquelles le narrateur fait déjà plusieurs fois référence à ce qui se passera, à ce que sa mère en dira, etc. Il nous répète aussi à l'envi que sa mère n'a pas eu la vie qu'elle voulait, qu'elle aurait dû partir, que lui est censé passer plus de temps avec son père et sa soeur avec leur mère... Les mêmes idées reviennent plusieurs fois et, même si je comprends bien qu'on est dans la réflexion du personnage, dans sa (re)construction et son explication des faits, il en résulte une impression de remâchage qui m'a donné le sentiment de tirer cette lecture en longueur. A ma décharge, j'ai commencé ce roman alors que nous nous apprêtions à changer de lieu de vacances et j'ai eu assez peu de temps à y consacrer pendant plusieurs jours, d'où sans doute une accentuation de cette impression de longueur et de surplace.

Malgré tout, la plume est maîtrisée et réaliste, et elle m'a plongée d'entrée de jeu dans cette petite ville du Montana, auprès d'une mère enseignante et d'un père ancien membre de l'armée qui tente difficilement d'arrondir les fins de mois via des petites combines foireuses. Il plane sur ces quelques centaines de pages une brume de nostalgie, accentuée sans doute par les retours dans "l'avant" et par les références aux écrits de la mère. de nostalgie, il est aussi question à travers la description de Partreau, nouveau lieu de résidence de Dell, petite ville désertée et abandonnée dont l'auteur nous décrit avec brio toute la désolation.
Richard Ford nous pose la question du bonheur, du pardon, de la reconstruction après avoir vu sa vie détruite en quelques jours. Comment trouver son chemin et construire son avenir quand, à 15 ans, on se trouve dans un pays étranger, sans famille, sans réelle existence légale, déscolarisé et devant composer avec le méfait commis par ses parents? le narrateur nous raconte les événements avec 50 ans d'écart, et donc avec un certain recul, ce qui lui rend possible la réflexion. le revers de la médaille, c'est une impression, parfois, de trop grande distance.

Canada est un roman que je n'ai pas pleinement apprécié, donc. Ou plutôt, dont j'ai apprécié certaines parties plus que d'autres. En cause, une certaine longueur que je n'ai pas pu dépasser, me donnant parfois l'impression de ne pas avancer. J'en garde cependant des images évoquant les tableaux de Hopper et le souvenir d'une dernière partie très émouvante.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Déception à la lecture de ce livre plébiscite par la critique
La narration ne m'a jamais embarqué, l'histoire ne ma jamais paru décoller et j'ai trouvé la lecture plutôt pesante.
Sans doute une suite difficile après trois livres inoubliales
Confiteor et les voix du pamano de Cabre et quelquefois j'ai comme une grande idée de kesey
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Ouf ! personnellement je dois avouer que j'ai eu du mal à terminer ce livre. Oui bien sûr écrit magistralement mais une si belle écriture pour ne réveler qu'une aussi terrible solitude. Terrible solitude que va traîner Dell (le personnage central) toute sa vie. Je n'y ai vu que résignation et petitesse de l'univers. Souvent, au fil de la lecture, on aurait envie de dire : Hé mon garçon, réveille-toi; dit non; va voir ailleurs.Il rêvait d'une vie paisible, c'est bien ce qu'il finira par avoir. En fermant ce livre, je ne sentais que tristesse puis, un grand vide...
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