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sur 1128 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un frère et une soeur jumeaux prennent la tangente à quinze ans, après l'arrestation de leurs parents pour un hold-up. Tandis que Berner sa soeur fugue vers Détroit pour échapper à l‘orphelinat, Bev (le narrateur) lui suit le plan élaboré par sa mère, rejoindre le Canada pour retrouver un certain Arthur Remlinger, personnage intriguant et secret.
Le choix de l'un et de l'autre les conduira bien loin de leur rêves, et l'insouciance de leur parents fera éclater à jamais la structure familiale.
Comment se construire après un tel désastre ? Comment réussir sa vie quand les fondations se dérobent sous vos pieds ? C'est quand le bonheur ?

Richard Ford réussit une nouvelle fois un grand roman sur l'Amérique et son fameux rêve. Ford photographie avec une grande justesse la vie de ces compatriotes. En plus d'une sens narratif remarquable, sa description des lieux, des personnages, des évènements est une grande leçon de littérature. Et que dire des dernières pages simplement bouleversantes, sans verser une seule seconde dans le pathos de mauvais gout. Ford est un auteur majeur, « Canada » en est une preuve magnifique.
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Aout 1960, l'été s'étire dans une chaleur sèche et poussiéreuse. Dell et Berner, frère et soeur jumeaux de 15 ans trainent leur ennui dans Great Falls petite ville du Montana. Bev le père, beau gars jovial et séducteur, retraité de l'armée, tente de survivre entre boulots et combines foireuses,Neeva la mère, institutrice à Fort Shaw la ville voisine, femme terne et pourtant passionnée, attend la rentrée des classes se demandant chaque jour si elle n'a pas raté sa vie. Cet été sera le dernier été en famille. Dell ne reverra plus ses parents, Berner et lui seront séparés durant 50 ans.

Tragédie à la première personne, Dell 65ans raconte ce dernier été, dans cette Amérique au seuil de la modernité, qui a englouti leur vie. Il nous décrit à la manière d'un entomologiste ses actes et ses pensées et tente de comprendre les enchainements de situations qui ont permis l'implosion de la cellule familiale. Pourquoi sa soeur et lui n'ont-ils rien vu venir ? Qui étaient vraiment leurs parents ? Où est l'exacte frontière entre le bien et le mal ? Qu'est-ce que réussir sa vie ?

Formidable roman d'apprentissage, l'émotion nous serre la gorge, Richard Ford ne nous lâche plus, la description méticuleuse des agissements, des sentiments, qui animent Dell, des villes et des paysages qu'il traverse créent une proximité et un attachement, Il est notre ami, notre frère et tout ce qui le touche nous touche. Ford raconte trois mois d'une vie en 400 pages, cinquante années en vingt-cinq et en une phrase nous fait monter les larmes aux yeux. Leçon d'écriture virtuose, il sonde l'âme humaine, nous bouleverse, nous émeut, et tente une fois de plus de donner un sens à la vie et à la littérature.

Après « Week-end dans le Michigan » « Indépendance » « L'état des lieux », voici ce merveilleux Canada. Décidemment, Richard Ford n'en finit pas d'écrire le roman de l'Amérique.

La littérature peut-être grande et accessible avec « Canada » il nous en donne encore une preuve.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dell Parsons est un jeune garçon de 15 ans. Il vit avec ses parents et sa soeur jumelle. Cette famille atypique, du fait de l'extrême singularité des parents, a déménagé régulièrement au gré des mutations du chef de famille, ancien pilote de l'Air Force durant la seconde guerre mondiale. de ce fait ils ne fréquentent personne et les enfants ont une existence monotone.
Après avoir quitté l'armée le père erre de petits boulots en trafics en tout genre, jusqu'au jour où ces affaires douteuses le mettent dans une situation inextricable. C'est alors que cet homme, immature, va prendre une décision qui bouleversera à jamais l'existence des Parsons.
Après un départ un peu laborieux, le roman prend son rythme de croisière et devient prenant. L'intrigue, des personnages subtilement décrits, les décors, tout concourt à rendre ce roman palpitant.
C'est magnifiquement écrit, les descriptions sont sobres, teintées de poésie. Les rebondissements sont inattendus. Un très bon roman sur l'Amérique des années 60, même si l'on y trouve ça et là quelques longueurs et répétitions.
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Années 60. Great Falls, petite ville des États-Unis, Montana.
Un couple, les Parsons. Lui, grand, beau, athlétique, toujours souriant, sympathique, ancien pilote d'Air Force. Elle, petite, brune, renfermée, cultivée, institutrice. Deux enfants, Dell le garçon et Berner, la fille. Des jumeaux d'une quinzaine d'années.
Le décor est planté. Les personnages installés.

Action !

Bonnie and Clyde (les Parsons) se dirigent vers la banque qu'ils ont l'intention de cambrioler. Tout a été observé, chronométré, préparé minutieusement pendant de longues heures...

Coupez !

Non, rien en fait ne prédisposait ce couple à devenir des criminels.
C'est Dell, maintenant âgé d'une soixantaine d'années qui se retourne sur son passé et nous conte cet effarant épisode.
Effarant parce que l'on comprend bien que rien n'a vraiment été réfléchi, organisé. Il analyse scrupuleusement les personnalités de ses parents, décortique les événements et essaie, au fil des pages et de sa mémoire, de comprendre ce qui a pu se passer dans leurs têtes pour en arriver à cette extrémité là. Il ne s'agit pas ici d'un roman à suspense, mais d'une analyse quasi chirurgicale des faits et gestes. le rythme est lent, mais jamais la lecture n'est ralentie. Elle glisse imperturbablement sur le lecteur car celui-ci est au coeur de la pensée et des souvenirs de Dell.
Le geste irraisonné des parents va obliger les enfants à fuir pour échapper aux services sociaux. Berner partira, seule du côté de la Californie, et Dell respectera le choix de sa mère, partir au Canada.
C'est dans ce pays que Dell croisera la route d'un personnage étrange et attirant, l'énigmatique Arthur Remlinger...

Un très beau roman qui invite le lecteur à réfléchir sur la notion de frontière. Bien sûr, il y a l'évidente frontière d'un pays, mais aussi celle imposée par nos actes qui peuvent faire basculer une vie. Comment alors se reconstruire quand on pensait son avenir tracé, quand tout auquel on croyait a disparu ? de plus, Richard Ford nous offre également matière à réflexion sur la fragile conception du bonheur.

C'est cette question là, la question clé du roman prononcée par Berner, à la fin de sa vie quand elle rencontre pour la dernière fois son frère : as tu été heureux ?

"Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer"
Extrait du poème "Le chemin se fait en marchant" d'Antonio Machado
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Un ado américain, une famille dysfonctionnelle, puis des parents qui font un vol de banque, tout un départ dans la vie! Et lorsqu'il se réfugie au Canada, c'est dans une bourgade quasi abandonnée de la Saskatchewan.

Ce n'est pas un roman d'aventures, juste l'histoire d'une vie, avec des interrogations sur ce qui s'est passé et sur ce qui aurait pu arriver. Et quelque part, l'histoire bien particulière d'une personne rejoint des questionnements universels, sur le bien et le mal et sur le destin et les décisions que l'on prend qui peuvent changer le cours de la route.

L'écriture de Ford parle vrai, on a l'impression de vivre avec Dell Parsons, son jeune héros, à Great Falls au Montana, puis dans la misère de son village de l'Ouest canadien. (Bien sûr, ce patelin n'est pas représentatif du Canada, pas plus qu'il est courant pour un ado d'avoir des parents qui braquent des banques…)

Une bien belle lecture que ce roman qui mérite les honneurs qu'il a reçus!
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C'est une histoire époustouflante où l'on n'a pas le temps de reprendre son souffle. Et pourtant, malgré cette cavalcade à travers la vie des protagonistes il y a une sensation de bien être en fond, qu'on appelle résilience, cette faculté d'accepter son destin quel qu'il soit. Dell a 15 ans quand son monde s'effondre : des policiers viennent arrêter ses parents accusés d'avoir commis un braquage. Jusqu'alors il était heureux avec ses parents et sa soeur jumelle. Pas trop d'amis puisque qu'ils déménageaient assez souvent, quand son père était encore dans l'armée. Il ne s'était pas non plus rendu compte de la différence entre ses parents : son père le loser, sa mère l'intellectuelle. Il se retrouve seul, sa soeur ayant déjà pris la fuite, il devra choisir lui aussi entre l'orphelinat et la fuite au Canada avec l'aide d'une amie de sa mère. Il va choisir le Canada et une vie brutale, sauvage où il devra construire sa future vie d'adulte. le lecteur n'a d'autre choix que de se poser des tonnes de questions sur les décisions de ce garçon, sur son acceptation du destin. Dell, lui ne se pose pas de questions. Il est arrivé à l'âge de la retraite et retrace la vie de sa famille et nous raconte. Ce livre est comme une claque, plutôt même comme un coup de poing dans nos petites vies bien polies où nous n'arrêtons pas de nous plaindre. Une grande oeuvre où aucun détail ne nous est épargné.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Roman initiatique traitant du passage de l'adolescence à l'âge adulte, Canada est une lecture dont je ne me lasse jamais et qui me séduit toujours autant à chaque fois.
Richard Ford brosse avec délicatesse et subtilité le portrait de Dell Parsons, 15 ans, dont le père – Bev - se lance dans une fuite en avant éperdue depuis qu'il a quitté pour des raisons douteuses le cocon protecteur de l'US Air Force. Petits boulots, arnaques foireuses, plans boiteux…constituent le quotidien de ce père immature.
Sa mère, « Neeva diminutif de Geneva » (…) « une femme minuscule, passionnée, binoclarde (…) son teint palot de rat de bibliothèque (…) lisait de la poésie en français et employait souvent des termes comme cauchemar ou trou du cul (…) », laisse faire.
En 1960, Bev et Neeva braquent une banque.
Dell et sa soeur Berner se retrouvent seuls, confrontés au mode des adultes dans les conditions les plus dures qui soient. En visite à la prison, ils retrouvent leur père pusillanime :
« Je voudrais tant vous faire plaisir, les enfants. Notre père a croisé les doigts et serré les mains. « Qu'est-ce que je peux faire pour arranger vos affaires ?
- Ils le savent Bev a dit le gardien. »
Les circonstances séparent Dell et Berner. Dell part pour le Canada avec Mildred une infirmière, amie de sa mère. Elle le confie à son frère Arthur Remlinger, un américain de trente-huit ans qui vit au Canada « par choix personnel ».
De fait c'est l'homme à tout faire de Remlinger, Charley Quarters qui va prendre en charge Deil et l'installer dans la petite ville de Partreau dans laquelle réside une seule habitante, Mrs Gedins une Suédoise.
« C'était une petite ville, mais des comme ça, je n'en avais jamais vu – même la fois où notre père nous avait emmenés dans la réserve indienne de Box Elder, et que nous avions découvert leurs habitations. (…) Les cinq ou six maisons qui tenaient encore debout paraissaient vides, leurs portes d'entrée béant sur leurs gonds, leurs cours envahies par les herbes. Au-delà (…) des confins de la ville, des champs moissonnés, parsemés de ballots de paille, et à mi-distance, une éolienne sans pales, ainsi qu'une pompe à pétrole noire, qui plongeait la tête, régulièrement, patiemment. »
Dell va prendre possession de ce lieu abandonné. Chaque jour il se rend en vélo de Partreau à Fort Royal où Remlinger possède le Leonard Hôtel qu'il loue à « des voyous employés sur les puits de pétrole, des bandes de cheminot, des commis voyageurs et des moissonneurs saisonniers. » (…) Avec les premiers froids et l'arrivée des Fusils, début octobre, ouverture de la chasse pour les Américains (…) l'hôtel accueille des chasseurs d'oie.
« Moi qui n'avait rien lessivé, sinon pour aider au ménage quand notre mère l'exigeait, j'ai découvert que j'y arrivais. (…) finir à l'heure les chambres qui m'étaient assignées – seize en l'occurrence, plus les deux salles de bain collectives par étage (…) »
Pendant la saison de chasse, Dell va s'établir à Fort Royal et se consacrera à la « pourvoirie » accompagnant Charley pour installer les affuts des chasseurs et les leurres destinés à attirer les oies.
Arthur Remlinger et Florence le Blanc, sa compagne, livreront quelques secrets de leur vie à Dell.
Dell est de passage « (…) j'étais en train de m'installer dans un petit monde d'impermanence. Je savais que je finirai par partir (…) je savais que ma vie actuelle (…) ne durerait pas éternellement (…) le temps qu'il fait compte plus que le temps qui passe (…) »
Dans la fin du récit Dell démontre que la force de caractère qu'il a acquis durant son séjour dans le Saskatchewan va faire de lui l'auteur qu'il est devenu.
Roman remarquable.

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La fuite pour faire face … à son destin !
C'est le chemin que Dell Parson va emprunter sur les conseils de Mildred, une amie de ses parents qui purgent une peine de prison à la suite d'un hold-up manqué dans le Dakota du nord.
Privés de leurs parents, A 15 ans, Berner sa soeur jumelle et Dell s'étaient ainsi trouvés seuls, livrés à eux-mêmes.
Face aux menaces qui pesaient sur eux, Berner s'était enfuie et Dell hésitant, s'était finalement rangé aux conseils de Mildred qui le conduisit au Canada où elle le confia à son frère, Arthur, un « libertarien » à savoir un adepte de liberté individuelle absolue.
Ca allait être un rude apprentissage de la vie gagnée par le travail qui même très dur, mené par la force brutale, ne lui fera pour autant pas peur et qui surtout fera de lui un « homme ».
Et c'est cet homme devenu professeur dans l'Ontario proche de la retraite, qui fait un retour sur son parcours, lequel l'aura nourri de leçons de vie qu'il transmettra à ses élèves.
Un roman attachant par son thème et agréable par la superbe description les lieux de cette aventure que nous livre Richard Ford.
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Un roman éblouissant, autour du point de basculement insensé de la vie d'une famille américaine banale.

Installée dans le Montana à Great Falls - nom prédestiné -, depuis 1956, le devenir d'une famille ordinaire, les Parsons est bouleversé en 1960, lorsque, pour faire face à une dette contractée dans une combine douteuse, le père Bev Parsons, convainc son épouse de braquer une banque.

Cinquante ans plus tard, le destin de cette famille - tandis que les parents s'approchent, insensiblement, du point de non-retour -, est raconté par Dell, le fils alors adolescent de quinze ans.

«Honnêtement, quand j'ai pensé à nos parents au fil de ces premières heures, ce n'était pas pour me demander s'ils avaient oui ou non dévalisé une banque. C'était pour me dire qu'ils avaient franchi un mur, ou une frontière, et que Berner et moi, on était restés de l'autre côté. Je voulais qu'ils reviennent.»

Rien d'extraordinaire ne caractérise cette famille de quatre, des parents mal assortis, de façon tristement banale, un frère et sa soeur jumelle au coeur de l'adolescence. L'extraordinaire vient de la voix de Dell, dans cette narration étrange où les annonces précédent tout (parler de «spoiler» n'a pas vraiment de sens ici car Richard Ford, dans ce récit flashback, dévoile l'essentiel de l'intrigue dès les premières lignes). Les événements sont annoncés d'emblée – le braquage de la banque, les crimes, le suicide de la mère – mais cinquante ans plus tard, l'incertitude demeure : face à ces événements imprévisibles ou fous, comment trouver un sens ? Que signifie le mot normal ? Explorant la normalité au bord de cette frontière, de ce point de non-retour, le récit semble statique, parfois même irritant, indispensable socle d'une réflexion profonde.

Première partie du roman, cette épopée statique est aussi le magnifique décryptage d'une tranche d'Amérique, en 1960 : l'héritage de Roosevelt pour le père officier, les élections opposant Kennedy et Nixon, les métiers successifs de Bev après l'armée – vendeur de voitures voulant se reconvertir dans l'immobilier – et les conséquences de l'échec et du manque de réalisme de cet homme optimiste plein de charme, mais au tempérament volatil et au caractère imprudent, et la trajectoire de la mère isolée, fille d'immigrés juifs et jamais intégrée, préférant n'importe quel choix hasardeux à la continuité d'une vie exaspérante.

«Qu'il faille à présent faire face à des conséquences calamiteuses, des événements qui s'étaient mis en branle et qui allaient les rattraper, tamponner le mot fichue sur leur vie, ils ne le réalisaient pas encore pleinement. Ils parvenaient à penser, agir, parler comme avant. Pardonnables, attendrissants même, car ils se laissaient griser l'un comme l'autre par la dernière gorgée de cette vie qu'ils venaient de foutre en l'air.»

Après l'arrestation de ses parents suite à leur malheureux braquage, les jumeaux se séparent, malgré leur complicité, car Canada est aussi le livre de la solitude. Dell franchit la frontière, vers le Canada, pour échapper à l'orphelinat, suivant malgré tout les dernières consignes de cet exil arrangé par sa mère. «Enfant de la ville transplanté du jour au lendemain dans un lieu désert inconnu», en pleine nature dans la province du Saskatchewan, il est recueilli par l'élégant Arthur Remington, esprit brillant mais imprévisible, américain au passé opaque. Il travaille dans l'hôtel de Remington et aide à organiser des chasses à l'oie pour touristes américains. le recit devient mouvement, comme un engrenage dans lequel Dell est instrumentalisé, jouet des frustrations et du sombre destin d'Arthur Remington. Richard Ford explore alors dans des retranchements ultimes les conséquences des actes des parents : « de leur engrenage est survenu le nôtre ».

Septième roman de l'auteur publié en 2012 (et 2013 en français aux éditions de l'Olivier, traduction de Josée Kamoun), Canada est un grand livre très prenant, sur lequel on reste longuement pensif, désarmant car il est autant lumineux qu'il est sombre, par la voix de ce narrateur calme et souvent positif, regardant les profondeurs de ce gouffre insondable qu'est la vie qui nous est donnée, enfant, «comme une coquille vide.»

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/04/04/note-de-lecture-canada-richard-ford/
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D'abord, je vais vous raconter le hold up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard.
Ainsi, dès les premières lignes du roman on connaît l'intrigue de la moitié de l'histoire. Une famille heureuse dans le Montana, les Parsons, avec deux ados de 15 ans, Dell et sa soeur jumelle. Une famille comme les autres avec ses joies, ses rêves et ses contradictions. Soudain tout s'écroule lorsque, pour rembourser leurs dettes, les parents décident de braquer une banque. Ils sont immédiatement retrouvés et emprisonnés. Ils ne se reverront jamais, si ce n'est le frère et la soeur une quarantaine d'années plus tard.

C'est intéressant mais si le récit s'arrêtait là, je n'aurais que moyennement aimé. Heureusement, après avoir oublié ce début pendant vingt ans, Richard Ford l'a repris et la deuxième partie – celle qui se déroule au Canada - est excellente. La lecture en est devenue si passionnante que j'y ai passé toute la nuit
.
Pour éviter le placement en orphelinat, Dell, selon les dernières volontés de sa mère, franchit la frontière et se retrouve au Canada, dans un village perdu du Saskatchewan. Il est totalement seul, à la merci d'un personnage étrange et dangereux, sorti de Harvard mais criminel en fuite, devenu patron d'un hôtel de passe.
Il y fait son apprentissage, à la dure mais efficacement,
pratiquer la générosité, savoir durer, savoir accepter, se défausser, laisser le monde venir à soi – de tout ce bois, le feu d'une vie.

Un roman sombre et optimiste à la fois, que j'ai beaucoup aimé.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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