Traduit de l'anglais ( États-Unis) par
Josée Kamoun, 168 pages.
Eux, ce sont les parents de
Richard Ford dont il tente de retracer la vie. En 1988 il avait publié "À la mémoire de
ma mère", dont il reprend le texte précédé par celui qu'il consacre au père. L'ordre se justifie chronologiquement, car cet homme décédé jeune fait davantage partie de la jeunesse de l'auteur.
Aucune vie n'est ordinaire, Ford le laisse entendre avec la sobriété d'un livre concis et pudique. S'il n'avait pas écrit, de ses parents il ne resterait pas la moindre trace ténue; leurs joies, épreuves et vertus demeureraient invisibles à jamais : "cette perte serait la dernière et la plus lourde de toutes", confie-t-il.
Ils sont singuliers mais ressemblent à tout le monde, car ils s'aimaient, semblaient apprécier l'existence qu'ils menaient, sans autre ambition que de faire ce qu'il fallait pour gagner des sous, se loger, s'amuser un peu et le bien du fils. Au bord des phrases, ce sont les nôtres qui réapparaissent, père et mère si lointains. C'était à peu près cette époque, dix ans près. Quelques photos en noir et blanc jalonnent le livre, elles ressemblent à mes propres albums de souvenirs. Mêmes vêtements. Ils posent.
Je le signalais à l'occasion d'une vieille lecture de
Richard Ford, cet écrivain reste en retrait, n'entre pas dans les têtes, énonce des faits avec retenue, à la façon d'
Hemingway. Il ne traque pas les spéculations, se contente de voir avec les yeux de ses parents, des questions demeurent sans réponse. Ces gens acceptaient la vie comme elle venait, impression déjà rencontrée dans "
Une saison ardente" et "
Péchés innombrables", espèce de soumission à l'ordre des choses. En cela déjà, ces personnes sont attachantes.
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