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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Déambulations dans la nuit parisienne. Rencontre fortuite d'un ancien amour. Triste anniversaire d'un ouragan à la New-Orléans. Retrouvailles d'amis autour des cendres de l'un d'entre eux. le divorce comme une petite mortDix histoires avec pour héros des américains diplômés, beaux, riches et seuls. Regret, deuil, fragilité ou distance face à l'existence, ironie de l'American way of life, tout un matériau littéraire que Richard Ford, en vieux briscard des lettres, utilise à la perfection.

Dix nouvelles à l'écriture parfaite, véritable master-class, qui sonne un peu comme de précieuses lettres d'adieu d'un écrivain à ses lecteurs.

Richard Ford est à jamais l'écrivain de l'ennui, de l'incommunicabilité et de la solitude, il est chaque année dans la liste des nobélisables, chaque année je vote pour lui ( bon avant je votais aussi pour Philippe Roth). Mais pourquoi la voix de Baz'art n'est-elle pas entendue jusqu'à Stockholm ?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En parcourant ces dix nouvelles de Richard Ford, on découvre les coulisses de la vie d'hommes et de femmes au mitan de leur vie. Crises, regrets et nostalgie, mauvais choix, tristesse, c'est un kaléidoscope de sentiments le tout raconté avec une écriture intime qui fouille chacun de ses personnages.
A un carrefour d e leur vie, les hommes, les femmes de ces récits sont face à un choix.
"La vie, ce sera ça, désormais, pensa-t-il. Peut-être même pendant longtemps: un catalogue". (Savoir se tenir)
Parfois, c'est le hasard qui fait irruption dans le train train quotidien avec cette impression que tout peut changer. Comme cet homme dans "rien à déclarer" qui retrouve la femme qu'il a aimée trente ans auparavant.
On lit avec un plaisir curieux ces petits instants de vie , cet entre-deux éphémère où tout peut basculer.
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Je lis très peu de nouvelles et il est toujours difficile d'en parler, d'exprimer son ressenti en fin de lecture car elles peuvent nous mener dans différentes directions ou se rejoindre, s'accumuler, se mélanger. Mais ici je vous donnerai mon ressenti général même si l'ensemble de ces 10 nouvelles, plus ou moins longues, m'a embarquée dans un voyage intérieur et solitaire dans la solitude, tel le personnage de couverture, au moment dans la vie où les souvenirs reviennent, frappent à la porte de vos pensées, à l'occasion d'un événement, d'une rencontre, d'un lieu, ils sont là, ils remontent et vous envahissent.

Il y est question de retrouvailles d'un amour vieux de 35 ans, de deuils, de maison de vacances, d'identité, de Paris, de voyages, d'élections américaines, de profiter d'un jour de liberté ou d'un remariage, autant d'événements comme des épisodes de vies, qui sont sources de prises de conscience, d'interrogations ou de constats mais également de se pencher sur le passé. Un testament, des bilans de vies mais jamais tristes non, parfois quelques regrets mais c'est comme si chaque personnage (ou l'auteur) les regardent à distance comme des événements qui les ont construits et les révèlent.

Je ne connaissais pas du tout Richard Ford et je vous avoue que chaque nouvelle aurait pu être un roman ou l'ébauche d'un roman à elle seule. Pourquoi est-ce que je parle d'ébauche car finalement la nouvelle se suffit à elle-même, c'est comme des pages de vie que l'on feuillette, quand on regarde derrière soi et que l'on choisit dix moments représentatifs de ce qu'est une vie, à différents âges ou sexes, d'un pays (très imprégné du contexte américain bien sûr en particulier de la Nouvelle-Orléans avec les ravages immédiats et à plus long terme de l'ouragan Katarina et des identités raciales) mais également de l'Irlande que ce soit à travers les physiques de ses personnages ou paysages. En évoquant comme je l'ai dit la solitude omniprésente parce que finalement nous sommes dans ces moments-là seul avec nous-mêmes même s'il s'agit d'un regard sur le couple.

Richard Ford nous propose son voyage solitaire dans la solitude de l'humain, qu'il soit seul, en couple ou parent, c'est à la fois doux, mélancolique, nostalgique, constitué de petits détails qui se révèlent significatifs sur une posture, un regard, des mots, une sorte d'album mémoriel de sentiments, d'observations avec une préférence pour Savoir se tenir et Langue seconde (les deux plus longues) pour lesquelles Richard Ford se laisse le plus aller à la confidence sur l'intimité, sur le couple, sur les lieux de vie et les choix.

Alors oui c'est difficile de dire pourquoi j'ai beaucoup aimé mais parce qu'il y a parfois des rencontres qui se font, sans pouvoir l'expliquer, parce que l'auteur soulève en vous une onde de reconnaissance pour le regard porté, sa bienveillance, parce qu'il vous donne envie de le découvrir dans la longueur, parce qu'ici pour moi ce ne fut qu'une ébauche et une promesse future d'un univers où la justesse, la pudeur mais aussi la qualité de plume ne peuvent je l'espère que continuer à me ravir. Alors certes pas d'actions spectaculaires et pourtant parfois des moments cruciaux de vies, des ambiances, une traversée du temps….. de son temps.

J'ai beaucoup aimé et je l'ai ajouté à ma liste d'envies et peut-être que Canada sera le prochain (il avait remporté un prix Médicis Etranger).
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Avec Richard Ford il convient de faire l'effort d'entrer dans son univers et de prendre le bon rythme de lecture, ensuite , il ne reste plus qu'à savourer . Très belle écriture. Entre désenchantement et nostalgie les personnages de l'auteur font ce qu'ils peuvent pour rester à flot . Sujet intemporel chargé d'émotion. J'ai trouvé les deux premières nouvelles et la dernière un peu en deçà des autres mais cela reste un très bon moment de lecture .
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Rien à déclarer (Sorry for Your Trouble 2020) ce sont 10 nouvelles douce-amères, cosmopolites (USA, Paris, Irlande+++), et 10 destins ordinaires avec dans toutes les nouvelles des personnages assez interchangeables, reconnaissables par un style particulier, fait d'une forte résilience. Une anxiété pour se reconstruire tous d'une manière sociale acceptable, et des personnages se retournant volontiers sur leur passé, avec comme sujet le temps qui passe, si fugitif; beaucoup de variantes autour de la solitude, de la difficulté à communiquer, des temps difficiles que nous vivons.

Ce recueil, curieusement, fut accueilli tièdement outre Atlantique et très encensé chez nous. Peut-être que pour nous européens, ces histoires nous semblent tellement américaines, faites de pragmatisme, de matérialisme, avec des gens qui retombent presque toujours sur leurs pieds, des gens au tournant de leur vie, un peu indécis, un peu perplexes sur le temps qui passe et qui marque. Mais cette fois l'écrivain n'a pas pris des laissés pour compte, mais plutôt des nantis.

J'ai eu un peu de mal avec la pléthore de personnages, si nombreux, parfois interchangeables. le vif du sujet m'a semblé par moments assez superficiel, louvoyant entre des faits matériels, mais sans rentrer véritablement dans l'introspection et le nombrilisme, caractéristique littéraire tellement française. Autrement dit, j'avais un sentiment de superficialité psychologique où les personnages caracolaient autour de faits plutôt que des sentiments ou des pensées.

Néanmoins, la dernière nouvelle, et la plus longue, En route, m'a semblé se démarquer du reste par l'approfondissement des situations, sans que l'on arrive à cerner bien ni Jonathan ni Charlotte les deux personnages principaux.

D'autres nouvelles sont très bonnes comme Rien à déclarer, où d'anciens amants se retrouvent brièvement 35 ans après à La Nouvelle Orléans… En transit, qui se déroule en Irlande, une nouvelle de moeurs… Happy , c'est le nom d'une sculptrice et ici il est beaucoup question du milieu de l'édition avec un passage assez instructif sur les mentalités USA-Irlande, dont voici un paragraphe…Éditer n'était qu'un jeu d'enfant, il le découvrait. Tellement plus facile de faire valoir le talent des autres que d'exercer le sien. Mais New York voyait l'émergence de tout ce qui comptait, l'Irlande en voyait la fin. Les Américains souffraient de constipation intellectuelle, ils étaient incapables de soutenir une conversation digne de ce nom, ils ne savaient pas boire, n'avaient pas de second degré et on les entendait rarement rire de bon coeur. Mais ils étaient authentiques et ouverts.

Lecture intéressante, complexe, bien dans le style de Richard Ford, considéré aujourd'hui comme le grand représentant des lettres nord-américaines depuis le décès en 2018 de Philip Roth.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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RIEN À DÉCLARER de RICHARD FORD
Dix nouvelles qui nous font voyager, Nouvelle Orléans, Paris, Irlande…
Il est avocat, dîne avec ses associés, il l'aperçoit, Barbara, une semaine en Islande il y a 35 ans , il fait quelques pas avec elle…
Ils étaient 6, une bande, il y a longtemps. Mick vient de mourir alors Happy contacte les autres, retour sur le passé, ont tous bien réussi, mais pourquoi se sont ils fâchés? Une histoire de chiens?…
Harry perd son père, il vit dans un studio sordide avec sa mère un immeuble où les gens passent pressés de repartir. Il croise Niall un irlandais qui conduit un taxi puis part à l'armée, mais qui est il vraiment?…
Sur un ferry un homme traverse pour finaliser son divorce, il croise 3 femmes qui l'invitent. Il refuse et, morose repense à sa vie sa femme et ses filles…
Ricky vit au Canada pour éviter le Vietnam, il fait des sculptures géantes, elle l'a suivi. Plus tard elle accompagne son père en Irlande, il se marie 2 fois. Devenu hémiplégique il voudrait la revoir…
Sa femme s'est suicidée, il ne sait quoi faire, louer une maison? L'acheter? Juste à côté il croise une fille, jeune, paumée, il l'invite chez lui propose de l'héberger, qu'à t il dans la tête?…
Jimmy est à Paris un soir d'élections américaines, il a bien picolé, il croise Nelly, une prostituée, et puis il se fait tabasser…
Des nouvelles qui ont un point commun, la solitude des hommes et des femmes, l'indécision, la difficulté à communiquer, des récits emprunts de tristesse sans verser dans le désespoir. Très agréable à lire.
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Les personnages, d'un âge certain, des dix nouvelles qui composent ce recueil de R. Ford, se retournent sur leur vie passée, leurs amours, leurs désillusions. Ils ne sont pas vraiment malheureux, simplement fragiles face au temps qui passe, touchants dans leur incapacité à affronter les imprévus. Ils sont ballottés par la vie, souvent seuls, isolés, hésitants sur les décisions à prendre : partir ou rester, renouer avec un amour perdu ou renoncer…tous avancent comme des funambules, susceptibles d'être déséquilibrés au moindre souffle.
D'emblée, R. Ford a l'art de camper ses personnages, de leur donner une épaisseur, une réalité dans la banalité du quotidien et le lecteur se glisse dans chaque histoire comme s'il les côtoyait depuis longtemps. Que la nouvelle fasse 30 ou 70 pages, qu'elle se déroule en Irlande, au Canada ou à la Nouvelle-Orléans. C'est une grande force que d'arriver à restituer si nettement, si rapidement, toutes ces tranches de vie : rencontre fortuite avec un ancien amour du temps de l'université, retour dans la station balnéaire où une épouse s'est suicidée, long périple en voiture et motels miteux pour se rendre au chevet de son ex mourant… Tous les personnages, vont devoir procéder à des ajustements mineurs pour pouvoir continuer à vivre
Mais aucun misérabilisme, aucune tristesse dans ces nouvelles, aucune vision désespérée de l'existence, plutôt une mélancolie sourde sur fond de regrets et de non-dits.
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