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Citations sur Le chat de Schrödinger (46)

Ce n'est pas que je croie vraiment aux spectres mais j'ai toujours eu le sentiment irraisonné que j'habitais la maison d'un mort. D'ailleurs, si l'on y réfléchit, dès lors qu'on habite une maison un tout petit peu ancienne, c'est toujours chez des morts au fond que l'on vit. Le énième et très transitoire occupant d'un logement par lequel toutes sortes de spectres ont passé que tôt ou tard, à son tour, on ira rejoindre.
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Je suis là, marchant vers la maison qui n'est pas la mienne, sous ce soleil très obscur qui pèse et qui aplatit tout, tournant dans ma tête quelques idées idiotes, me disant que si une chose peut être et n'être pas, si tout ce qui apparaît est voué à disparaître, il n'y a pas de raison que l'inverse ne soit pas vrai aussi bien.

Dans le de la nuit, je cherche un chat.

Qui n'existe pas.

Ou bien : si.
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Et le réel porte le deuil de tous les possibles puisqu’il n’existe que pour avoir procédé à leur sacrifice.
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Ironiquement, d’ailleurs, aux yeux des autres, je passais pour quelqu’un d’assez occupé. Il suffit souvent de peu pour produire une telle illusion. Et rien n’est plus facile que de se tenir ensuite caché à l’abri de celle-ci, dissimulant derrière une affectation d’agenda très chargé le fait qu’en fait on ne fait rien. Ce qui, inexplicablement, constitue d’ailleurs aussi une activité à temps plein.
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Accablé comme on finit toujours par l’être devant l’immense ratage forcé d’avoir vécu.
Sauf que l’existence est plutôt pas mal faite et que l’on termine en général à peu près satisfait de son sort, quel que soit celui-ci, faute d’avoir pu réaliser ses désirs, se résolvant lentement à ne plus rien désirer d’autre que la pauvre petite part de réalité qui vous a été attribuée et qui vous reste au bout du compte. Ayant, sans en avoir clairement conscience, adapté ses espérances aux exigences de son existence, les ayant petit à petit réduites pour qu’elles prennent à peu près la forme minuscule de ce que le hasard vous a mis entre les mains. La « peau de chagrin » dont parle le vieux roman se rétractant jusqu’à disparaître enfin dans le rien. Mais selon une morale plus amère : puisque ce n’est pas en accomplissant son désir mais en renonçant à celui-ci que sa vie se rétrécit ainsi. Et plutôt que de devoir affronter une pareille révélation, celle sur laquelle se termine un vieux film mélancolique, citant à sa dernière image quelques vers violents comme le glas qui sonne : « Car la vie est un bien perdu / Quand on n’a pas vécu / Comme on l’aurait voulu », se disant, comme tout le monde en vient à penser pour ne pas désavouer celui que l’on a été, que, si c’était à recommencer, on reprendrait exactement le même chemin car on n’en aurait pas voulu, on n’en voudrait pas d’autres.
Vraiment ?
p.247
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Il y a bien des raisons de mourir. Sans doute y en a-t-il autant de vivre. C'est pourquoi les unes et les autres se tiennent plus ou moins en équilibre: on ne vit pas, on ne meurt pas, on se laisse vivre et puis on se laisse mourir. Moi, les quelques fois où j'avais pensé me tuer, je sais ce qui m'avait conservé vivant, le motif vraiment dérisoire au regard de tout le reste et qui pourtant avait fait que j'étais toujours là: la curiosité, le désir très stupide de savoir ce qui allait suivre, l'avidité de connaître ce que serait le lendemain vide qui m'attendait.
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On perd ce qu’on aime. Et comme une fois ne suffit pas, il faut, tout au long de sa vie, le perdre encore et encore. Puisque la répétition est la seule pédagogie qui vaille. Faisant de l’existence comme une longue et terrible propédeutique au néant.
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Qu'il arrivât ou qu'il revînt, que cela fût sous la forme d'un chat ou sous celle de ce que j'avais appelé un anti-chat, il fallait bien que Sirius - ou quel que soit le nom qu'on lui donnât - ait été doté de la faculté de traverser le mur, établissant un lien entre les deux univers dont je parle et dont rien ne me permettait encore de déterminer la nature.
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Je cultive mon jardin, cela signifie : je regarde passer le temps. Le temps pur. Délivré du souci du passé et du soin de l'avenir. A peine le présent. La sensation sans cesse répétée de l'instant. Avec au sein de chaque seconde qui s'écoule assez de matière pour donner tout un monde qui ne manque de rien.

Cela fait un spectacle suffisant. De quoi remplir tout le temps d'une vie. Oubliant tout le reste.

Une vie de chat à faire la sieste au soleil, à errer pour des riens dans la nuit, à scruter le vide.

Sans penser à quoi que ce soit.
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Si j’ai été clair, c’est que je me suis mal expliqué.
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