Après le plafond du Louvre confié à Braque, et avant celui du théâtre de l'Odéon donné à Masson, André Malraux commande à Chagall une nouvelle coupole pour l'Opéra Garnier, qui sera inaugurée le 23 septembre 1964. ...Les figures flottent en apesanteur, sans souci d'échelle, seulement contraintes par le mouvement centrifuge du cercle. Chaque section est réservée à deux musiciens, le peintre établissant librement son panthéon. L'ange de Mozart s'élève, souriant, aux côtés d'un coq flûtiste. Roméo et Juliette, amants éternels, évoquent Berlioz, les danseuses en tutus illustrent les ballets d'Adam et de Tchaïkovski. Près du village russe apparaît le visage de Boris Godounov, tandis que "L'Oiseau de feu" de Stravinsky flamboie dans le rouge sous la forme d'un coq couronné. Paris et Vitebsk, clochers et Tour Eiffel, faune et flore, fiancés et mariés au baldaquin, êtres hybrides et figures ailées, tout l'univers de Chagall s'égrène au plafond de l'Opéra en hommage à la danse et à la musique. ( "L'Opéra de Paris, page 27.)