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EAN : 9782809815726
260 pages
L'Archipel (21/01/2015)
3.5/5   15 notes
Résumé :
Nicolas Vernet, jeune enseignant venu de la ville, s'est installé avec Isabelle, sa femme, dans un village du Bourbonnais. Un jour, au bout d'un chemin, au lieudit «Pierre noire», il découvre une maison abandonnée dont le charme l'envoûte. Il décide de l'acheter et d'y entreprendre des travaux. Mais Isabelle se sent mal à l'aise dans cette masure sinistre, à laquelle elle ne s'habitue pas. Malgré tous les efforts de Nicolas, la jeune femme sombre lentement dans la d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un roman qu'on lit d'une traite. L'écriture de l'auteur est magnifique, les mots utilisés pour raconter l'histoire de ce couple et de la propriété de Pierre Noire, sont presque poétiques. L'histoire nous happe, tout d'abord par la beauté de cet amour qui lie Isabelle et Nicolas, ainsi que le charme du village dans lequel ils ont décidé de s'établir.

Quiconque a eu la chance de vivre une partie de son enfance à la campagne ou dans une maison avec jardin, auprès de gens simples vivant au rythme de la nature, ne peut que se retrouver dans ce paysage et cette ambiance que nous dépeint l'auteur. Elle amène une nostalgie, une envie de partir vivre à la campagne…

Puis l'histoire s'assombrit mais l'auteur garde ces mots qui décrivent à merveille le ressentit des protagonistes. On ne reste pas indifférent à la détresse d'Isabelle, c'est une jeune femme fragile et sensible, qui absorbe les événements comme une éponge...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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La maison ‘Pierre noire' brûle avec dedans un couple. Voici les premières pages. Retour arrière. Elle, dépressive n'a jamais voulu acheter cette maison et elle ne l'a pas dit à son mari. Lui, prof de sport, durant des mois va la rénover sans qu'elle y mette les pieds, ne l'aidant pas alors qu'elle ne travaille pas. Je n'arrive pas à comprendre cette femme qui se comporte en enfant gâté, se plaignant que son mari ne laisse pas de vaisselle sale. Lui, s'excuse tout le temps, même quand elle ne lui prépare plus à manger, ne fait plus rien, lui dit qu'elle en fait de trop. Mais ils s'aiment… Pour moi c'est une rédaction qui, avec un élagage, aurait pu être écrite en 5 pages. Au lieu de ça des détails pour étoffer le texte, mais qui alourdissent le roman. Bon c'est vrai que la psychologie de couple, ce n'est pas ma tasse de thé.
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Nicolas et Isabelle habitent quelque part en France, « au coeur du Bourbonnais », précise l'auteur. Ruralité, petits villages, qu'en dira-t-on, intégration, provincialisme… Nicolas et Isabelle s'intègrent toutefois bien dans le microcosme du village où ils ont atterri, loin des agglomérations impersonnelles. Cette intégration s'est faite en deux temps. D'abord au sein du village lui-même puis, au détour d'une randonnée, par l'achat et la remise en état « à mains nues » d'une maison abandonnée, « Pierre noire », dans laquelle s'est joué des années plus tôt un drame au long cours. Au long cours parce qu'il a touché une femme tout au long de sa vie d'abord miséreuse puis triste parce qu'ayant sombré dans la folie jusqu'au suicide par pendaison (« c'est comme ça qu'on se suicide par chez nous »).

Nicolas est littéralement attiré par la maison abandonnée : isolée du village, sans vis-à-vis, elle représente pour lui tout ce qu'il a perdu à la mort de sa grand-mère, quand ses parents ont été contraints de vendre la maison familiale qui était pour lui un havre de paix et de bonheur. Il se jette à corps (et esprit) perdu dans la remise en état de la vieille bâtisse. Celle-ci devient pour lui son futur, sa raison d'être.

Isabelle, de son côté, ressent immédiatement un rejet de cette maison. La première fois qu'ils la visitent, elle est sombre, délabrée, poussiéreuse et remplie du drame qui y a eu lieu dans un passé pas si lointain. Malgré ce rejet et face à l'engouement de Nicolas pour son projet de réaménagement, Isabelle laissera faire son mari. Malgré quelques moments de bonheur fugitifs, cette maison est pour Isabelle un monument des drames du passé que toutes les bonnes volontés du monde n'effaceront jamais.

J'ai déjà eu l'occasion de chroniquer deux livres aux thèmes proches : « Menaces » et « La main de la nuit ». le premier s'en rapprochait dans la mesure où il se basait sur l'isolement de la maison et son caractère oppressant. le second s'en rapprochait dans la mesure où il se basait sur l'attirance d'un lieu (d'une maison) sur quelqu'un.

Là où « Pierre noire » se démarque c'est en ce qu'il livre les deux versions de l'histoire au sein d'un couple : celle de Nicolas, enjouée, volubile, presque inconsciente, et celle d'Isabelle, sombre, étouffée, intériorisée à l'excès jusqu'à en être malade. Chantal Forêt prend par ailleurs le parti de commencer par la fin et débute par le récit de l'incendie de « Pierre noire » et la mort d'Isabelle et de Nicolas. A partir de là, Léa, l'ancienne voisine du couple dans le village, sorte de figure maternelle (tout comme Georges, son mari, fait figure de figure paternelle) pour Isabelle et Nicolas, raconte l'arrivée du couple au village, la découverte, l'achat et la remise en état de la vieille demeure, la fausse couche d'Isabelle, l'engouement de Nicolas, les craintes et les angoisses d'Isabelle…

Chantal Forêt rend très bien compte des côtés obsessionnels de Nicolas et d'Isabelle. L'un à tel point obnubilé par la maison qu'il n'en voit plus sa femme, en tout cas la dérive dépressive qu'elle subit, l'autre totalement bouffée psychologiquement par la maison et son lourd passé.

A lire dans une maison abandonnée, en pleine campagne, loin de tout et proche du feu de cheminée qui s'étiole et s'éteint doucement jusqu'à glacer l'atmosphère et le sang du lecteur pris dans la nasse d'une angoisse palpable et inéluctable. Une belle réussite, bien construite et bien écrite.

« Lui continuait à fréquenter l'endroit, malgré sa tristesse et sa propreté douteuse, malgré la présence revêche de la patronne, femme bizarre qui semblait myope jusqu'au fond de l'âme, tant ses petits yeux, derrière ses lunettes, reflétaient le vide. »
Lien : http://wp.me/p2X8E2-pp
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J'avais bien aimé "Délit mineur" et j'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur au salon des auteurs de Souvigny le mois dernier. Sa présentation de "Pierre noire" m'a donnée envie et je ne regrette pas. J'ai trouvé la narration maîtrisée et la prise distance (auteur/personnages) très agréable : Chantal Forêt raconte une histoire, une histoire de nos campagnes bourbonnaises, une histoire comme on en voit ou comme on peut en voir dans le pays. le choix de l'auteur de dévoiler dès le début la fin de l'histoire n'a qu'un objectif : nous faire descendre, pas à pas, dans l'enfer d'Isabelle. On ne saura jamais s'il s'agit d'une dépression, d'un cas de "possession" de la maison, d'une présence trop forte d'entités, de fantômes sur le territoire de Pierre Noire... L'auteur nous laisse libres d'interpréter à notre guise, d'une part l'attachement démesuré de Nicolas pour cette ruine qu'il retape (et même si la maison d'enfance de sa grand-mère est au départ un prétexte suffisant, cette revanche sur la vie n'est pour moi pas suffisante pour expliquer ce lien étrange qui le relie à cette maison de Pierre noire) ; et à l'inverse, l'aversion spontanée et indélébile d'Isabelle pour cette même maison. Il y a une chose qui m'a manqué, vraiment manqué : comment se fait-il qu'un couple qui s'aime autant puisse à ce point ne pas se parler ????? Je trouve ça incompréhensible.
Une belle lecture donc, facile à lire et qui change de d'habitude. Alors bien sûr, ce n'est pas gai comme roman... Mais c'est vraiment intéressant !
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Cette Pierre noire est un diamant ciselé.
Je me suis demandé durant tout le livre l'intérêt de connaître le drame dès le début.
Et j'ai compris à la fin.
Quelle fine description et quelle progression implacable dans la descente aux enfers d'Isabelle !
Si nous avions découvert le drame seulement à la fin, il y aurait eu trop de pathos : la mort du couple et la destruction de leur maison, nous aurions vécu une sorte de néant. Tandis que là, nous savons qu'ils vont mourir, nous nous sommes fait à cette idée, même si le récit nous montre que d'un instant à l'autre tout aurait pu finalement s'arranger.
Nous savons qu'ils vont mourir, mais nous ne savons pas comment. Et c'est ce « comment » que nous retenons et qui nous touche, car au paroxysme de l'histoire, en un instant, tout se résout dans une sorte de paix intérieure. L'amour triomphe.
Bravo !
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Et son jardin. Des fleurs, elle en avait mis partout. Regardez, elles continuent de pousser toutes seules. Elle jetait les graines au petit bonheur, pêle-mêle, repiquait selon son humeur et sa fantaisie, portait la même attention au pissenlit et au coquelicot qu'à la plus délicate des roses, refusait les plates-bandes et les massifs savamment ordonnés... Elle prétendait que les fleurs sont libres et savent bien s'arranger entre elles... Voyez, certaines s'en sont donné à coeur joie.
Les vivaces avaient en effet pris leurs aises : lascives, elles s'étaient étalées ; orgueilleuses, elles avaient grandi ; sournoises, elles avaient rampé, mutines, resurgi là où on ne les attendait pas. Le volubilis s'agrippait aux murs ; la glycine en retombait ; le muflier, la giroflée s'en étaient allés gambader ensemble çà et là à travers le potager où, du vivant de Marie, poussaient dans une égale indiscipline carottes et poireaux.
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Rien ne devait entraver la naissance de ses graines, ralentir la croissance de ses plantes. La terre devait être douillette, accueillante comme un nid ; le sol devait être beau, élégant, tiré à quatre épingles, propre et fier comme un paysan endimanché.
Et ces satanées mauvaises herbes ! Elles se liguaient avec les cailloux pour détruire son travail, boire l'eau des jeunes pousses fragiles, se gaver d'une nourriture qui ne leur était pas destinée, s'épanouir sans vergogne au détriment des légumes naissants dont elles se moquaient. Enlaidir son jardin.
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Entre Pierre noire et elle s'était forgé un antagonisme spontané dont les raisons lui échappaient. Isabelle était persuadée qu'elles ne pouvaient coexister dans le même univers sans se détruire l'une ou l'autre. D'où lui venait cette certitude ? Elle l'ignorait. Sait-on pourquoi certaines couleurs chantent entre elles quand d'autres jurent ? Pourquoi deux notes s'accordent si bien quand deux autres grincent à nos oreilles ? Elle savait seulement que désormais, quelque effort qu'elle pût faire, le courant entre elles ne s'établirait jamais.
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Pour elle, il inventait un bonheur naïf, dessin d'enfant où la maison au toit rouge se dresse dans un printemps éternel, entre un soleil tout jaune et une prairie toute verte… Un bonheur tranquille comme une publicité pour une assurance-vie. Elle en arrivait à croire que leur vie ressemblerait vraiment à un paquet-cadeau, avec un gros nœud sur le dessus ! Qu'elle serait lisse, sucrée, juste acidulée comme ces bonbons transparents, à l'orange ou au citron, qu'on laisse doucement fondre dans sa bouche, puis qui croustillent sous la dent.
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Ses beaux-parents moururent au début des années 1950, à peu de temps d'intervalle. Les derniers temps, leur hostilité à l'égard de leur bru s'était usée en même temps que leurs forces. La haine réclame une énergie qu'ils n'avaient plus. Marie les soigna avec dévouement jusqu'au bout.
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