– Non, tu n’es pas laide… ni grosse ! Pourquoi dis-tu cela ?
– Tu ne veux plus de moi, c’est donc que tu me trouves moche !
– Je dis simplement que nous ne sommes pas faits pour être ensemble, c’est tout.
– Parce que je ne te plais pas, pleurait la jeune fille qui n’était ni grosse ni laide.
– … Parce que… je m’ennuie avec toi, avouai-je finalement.
Phrase périlleuse… Mais j’avais au moins l’honnêteté de mettre mes sentiments à nu. Elle n’apprécia guère…
Elle marqua un temps mort, plus long que celui que j’avais observé avant d’exprimer le fond de ma pensée. Puis l’incrédulité qui se lisait sur son visage se transforma en une bouffée de colère.
– Répète voir un peu, siffla-t-elle entre ses dents.
Il n’y avait ni pleurnicherie ni supplique dans cette voix. La petite fille aux yeux embués de larmes se révélait un chien d’attaque.
– Répète ! m’ordonna-t-elle.
– J’aurais pu tout aussi bien te mentir et te dire que tu mérites mieux, que je vois une autre fille… Mais je préfère te dire la vérité : je m’ennuie avec toi. Les soirées s’étirent à n’en plus finir, les week-ends durent un siècle… À la réflexion, je ne m’ennuie pas, je m’emmerde à mourir.
Toute vérité n’est pas bonne à dire. Je le compris ce jour-là, lorsque mon ex-petite amie me gifla du revers de la main. Aurais-je dû lui mentir ?… D’autres termes, plus ronds, mieux enrobés, plus sucrés, auraient-ils fait passer l’amère pilule de cette mise au point ?
La vérité est cruelle, un monolithe de granit, incassable, dure.
Parfois difficile à partager.
La vérité n’est pas une science exacte. L’honnêteté morale a des contours imprécis…
Il existe une infinité de vérités, parallèles, complémentaires, qui s’opposent et se contredisent selon l’endroit d’où on les exprime.
In vino veritas.
Dans le vin, on trouve la vérité. Mais je n’ai jamais bu une goutte d’alcool. Je suis un consommateur de coca light, coca zéro parfois. Alors, la vérité, il m’a fallu la chercher ailleurs que dans une bouteille. Je l’ai trouvée, en moi, dans mes certitudes : j’en suis pétri.
C’est normal, j’ai dix-neuf ans, comment pourrais-je avoir autre chose que des certitudes ? Je n’ai jamais encore été exposé au doute, à l’expérience de la vie, jamais… véritablement.
Toute vérité n’est pas bonne à dire. Je le compris ce jour-là, lorsque mon ex-petite amie me gifla du revers de la main. Aurais-je dû lui mentir ?... D’autres termes, plus ronds, mieux enrobés, plus sucrés, auraient-ils fait passer l’amère pilule de cette mise au point ?
La vérité est cruelle, un monolithe de granit, incassable, doré.
Parfois difficile à partager.
La vérité n’est pas une science exacte. L’honnêteté morale a des contours imprécis.
Il existe une infinie de vérités, parallèles, complémentaires, qui s’opposent et se contredisent selon l’endroit d’où on les exprime.
Je pris l’habitude de ne plus poser de questions. Mon père avait fait disparaître les souvenirs interdits dans le trou noir de sa vie antérieure qui avait duré presque jusqu’à ma naissance. C’était son choix, son droit, je m’y pliai.
Ils ont passé l?âge? Si ce n'est de faire justice eux-mêmes. Clovis le facho et André le gaucho. Deux frères ennemis à la longue histoire de coups tordus.
Le soir tombe sur le Cap d?Agde. André, la soixantaine, s?aventure dans les dunes des échangistes. Bientôt, il aperçoit l?objet de ses fantasmes : une belle femme nue allongée sur le sable. Il s?approche. Son désir s?éteint aussitôt : la belle est morte, assassinée.
Craignant de devenir le suspect n° 1, André appelle Clovis à la rescousse. Avec l?aide d?Alexe, une libertine craquante, le duo improbable Algérie française et Gauche prolétarienne débute une sulfureuse enquête parsemée de sang, de sexe et de sales magouilles?
Un roman noir jubilatoire qui transgresse avec brio et impertinence les codes du genre.
« Il y a quelque chose de vertigineux et d?unique chez Dominique Forma. Ses deux enquêteurs sont d?une rare épaisseur. » Jérôme Leroy, auteur de L?Ange gardien.
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