" Se taire, obéir. Le troupeau des saints se lève de bonne heure." Jean Stoloff
Nous voici à la charnière de deux âges, au point extrême d’une ère proche de basculer dans le néant, et que pénètre celle prête à lui succéder, qui opère déjà, despotique, non encore repérée.
On ne licencie plus, on ne vire plus, on ne « dégraisse » plus, on n’éjecte plus, on ne renvoie plus, on n’évince plus, on ne jette plus dehors, on ne chasse plus, on ne congédie plus, on ne fout plus à la porte, on ne bousille plus aucun destin: on « ouvre des plans sociaux ».
« Restructuration », « plan social », « création de richesse », le discours osant (c’est vraiment remarquable, bravo messieurs!) traduire les évènement ravageurs en rapports structurants.
Quel âge à notre temps où s’inscrivent en silence des ravages en regard desquels Attila ferait figure de touriste discret ?
"Mettre en question chaque question. La première d'entre elles étant celle de leur escamotage."
Le terme de « crise » intervient aujourd’hui lorsque devient manifeste l’incompatibilité des pouvoirs en exercice avec cette civilisation, son concept.
D’où vient cette impression de nous débattre incrustés dans un état de fait inerte, d’être comme écrasés sous un enchevêtrement de faits accomplis, agglomérés sans appel depuis la nuit des temps, d’être comme consignés dans une structure économique échafaudée de telle sorte qu’en supprimer, en déplacer la moindre pièce ou même en frôler le socle ferait tout s’effondrer - et nous sous les décombres ?
La marchandise elle-même a changé de statut. Elle n’est plus l’objet, le sujet de l’échange: l’échange en soi devient la marchandise.
"Nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir." Blaise Pascal