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C'est la mélopée du roi coton. Elle raconte l'histoire de deux enfants que le destin a réunies, l'une métisse l'autre blanche. Eleanor, fille de médecin, adopte Ève, la jeune esclave, comme on adopte un animal de compagnie. Mais l'avenir des deux fillettes n'est pas très différent, adultes, Ève et Eleanor sont toutes deux prisonnières. L'une d'un mariage qu'elle n'a pas choisi, l'autre de la pauvreté de sa condition d'esclave libérée. Les courtepointes, patiemment cousues par les jeunes filles, noires et blanches d'Alabama, racontent l'histoire de la construction des États-Unis, un patchwork d'États peuplés de populations venues du monde entier. Une histoire où la guerre de Sécession, qui a fait des milliers de morts, a rendu la liberté aux esclaves, mais n'a pas changé les mentalités. Être noir aujourd'hui en Amérique, comme en Louisiane au XIXe siècle, c'est être plus pauvre et moins libre que les Blancs. Non, les Américains n'ont pas renoncé au racisme. Lisez La porte du ciel pour vous en convaincre. Un très beau conte, merveilleusement écrit, qui nous emporte en douceur dans un monde où les inégalités raciales ne sont pas révolues. C'est le monde du roi coton à qui la Canadienne, Dominique Fortier, donne une dernière fois la parole : « La nuit s'achève. Le temps est venu maintenant de nous séparer. Du reste, vous savez tout, et je n'ai plus rien à vous montrer. Rentrez chez vous, je resterai ici, dans ce pays qui est le mien, qui est mille et qui est un. » Merci à Babelio et aux Editions Les Escales pour cette belle lecture. + Lire la suite |