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EAN : 9782764427293
Les Éditions Québec Amérique (23/10/2014)
4.12/5   21 notes
Résumé :
Blaise croyait qu'il avait laissé derrière lui la misère de son enfance. Que, malgré les stigmates de son passé, il deviendrait un artiste accompli. Mais, en l'an de grâce 1539, la Renaissance a beau étendre ses lumières sur l'Europe, elle éclaire difficilement ceux qui, comme lui, sont issus de la fange des ruelles.

Le jeune homme se destinait pourtant à une prometteuse carrière de peintre avant que ses plans ne s'écroulent. Le voilà désormais contra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman raconte l'histoire de Blaise, vendu par son miséreux père lorsqu'il était enfant à Maître Battisto, qui avait su déceler l'extraordinaire talent du gamin pour le dessin. Maître Battisto recueille Blaise et lui enseigne les rudiments de la peinture à Paris, en pleine Renaissance. Apprenti peintre, Blaise accompagne Battisto, l'aide à remplir ses contrats et apprend à gérer un atelier. À la mort soudaine de Battisto, Blaise se retrouve sans argent et il devient responsable des dettes de son protecteur. Pour se départir d'un engagement de Battisto, il aboutit chez Gaspar de Vallon, anatomiste méchant et ambitieux, qui l'oblige à contribuer gratuitement par le biais du dessin à son traité d'anatomie. Ce dernier veut publier le plus beau des traités anatomiques.

Blaise au cours d'une séance d'anatomie rencontre Marie-Ursule, une prostituée à la beauté frappante. Cette dernière a été trouvée sur la route par Adel alors qu'elle était un bébé.

Entre Blaise et Marie-Ursule (ces deux enfants abandonnés) se tissent des liens d'amitié, puis d'amour.

Les deux protagonistes fuiront Paris pour se libérer de la tyrannie de Vallon et entreprendront un voyage qui les entrainera dans des situations rocambolesques. le récit se termine en Italie…

J'ai bien aimé cette histoire qui n'est pas très conventionnelle pour un lecteur québécois. D'une part, cette dernière se déroule durant la Renaissance à Paris. D'autre part, elle aborde le roman d'apprentissage historique, un genre plus ou moins exploité dans la littérature québécoise. le lecteur se retrouve dans les ruelles de Paris où déambulent des prostituées, dans les cimetières à la recherche de cadavres, dans des pensions plus ou moins recommandables, sur les routes peuplées de brigands et de voleurs. de plus, le lecteur est amené à assister à des séances anatomiques très précises. En ce sens, je lève mon chapeau à Maryline Fortin qui a su présenter des scènes bien captivantes où se mélangent la science et l'art.

“Il était là pour dessiner, alors il dessina. Il s'astreignit à observer les lignes, les masses, les volumes, les ombres, les lumières, les textures, plutôt que les chairs sanguinolentes, les viscères impudiquement dévoilés, la coupure monstrueuse, les liquides qui gouttaient lentement sur la table, ce corps dans son ensemble, si humain et si mort à la fois, qui hier encore était animé d'une vie propre, d'une existence qui aurait pu mener l'homme devenu charogne à croiser le chemin de Blaise en d'autres circonstances. (p. 99)”

J'ai trouvé assez fascinante cette histoire qui m'a permis d'aller à la rencontre de protagonistes malchanceux individuellement (Blaise et Marie-Ursule), mais qui tenteront de s'en sortir ensemble.

Après les cadavres, Blaise pourra peindre sa muse et exploiter sa créativité.

“À présent seul sous la galerie du cloître, Blaise promenait son regard autour de lui. Sous les traits délicats de Vénus au-dessus des mers ou de Diane chassant le cerf, elle le contemplait aussi. Elle était partout. Tous les personnages féminins empruntaient la physionomie de Marie-Ursule telle qu'il se la rappelait, c'est-à-dire dans ses moindres détails. Chaque beauté autour de lui avait l'ourlet de sa lèvre, le contour de sa mâchoire, la rondeur de son sein, la courbure de sa cuisse. (p. 543)”

De surcroit, il est à noter que le livre est parsemé au début des chapitres des illustrations tirées du traité anatomique de 1543 de Humani Corporis Fabrica de l'Italien André Vésale. Au début, je croyais que Maryline Fortin avait découvert ce traité qui était demeuré inconnu. Je me suis fourvoyée. C'est durant sa maitrise qu'elle a remarqué cet ouvrage dont on ignore qui a fait les gravures se retrouvant à l'intérieur. Dans «La fiction comme réponse», article publié dans le journal le Droit, Maryline Fortin mentionne à Valérie Lessard, la journaliste :

“Dans le cadre de ma maîtrise, j'étudiais la relation entre les artistes et les scientifiques dans la «découverte» de l'anatomie humaine pendant la Renaissance. À cette époque, l'intérieur du corps humain équivalait à un continent inexploré, et les anatomistes étaient aussi assoiffés de découvertes que leurs contemporains explorateurs […]. J'ai été intriguée par les nombreuses mentions soulignant qu'on ne savait pas à qui attribuer les illustrations de l'ouvrage de Vésale, sans pour autant que quiconque ne pousse ses recherches plus loin pour identifier cet artiste.”

En ce sens, elle a tenté de trouver une réponse à ce mystère par le biais de son récit.

Je tiens aussi à souligner la beauté de la couverture. C'est tout à fait mon genre… Dans le livre, il est mentionné qu'en couverture est présentée Baigneuse de William-Adolphe Bouguereau, de 1864.

Si vous aimez les romans d'apprentissage ou encore l'époque de la Renaissance, je vous encourage à lire ce récit car vous ne vous ennuierez pas! C'est difficile de s'arrêter lorsque l'histoire est commencée. À cet égard, La Fabrica est un livre réussi qui se lit très bien. Comme première parution, je félicite l'écrivaine

Lien : https://madamelit.wordpress...
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Un roman historique traitant d'un sujet inhabituel, l'apprentissage du corps humain à une époque loin de notre technologie. Eh oui, il a bien fallu commencer quelque part. L'auteur jongle habilement entre l'histoire de Blaise et de Marie-Ursule et la rédaction d'un traité d'anatomie "La Fabrica" par un chirurgien réputé mais manipulateur et intransigeant. J'ai plongé avec plaisir dans cette narration, vécu les affres de Blaise. On a parfois envie comme ça, d'entrer dans un livre pour venir tirer un personnage qui ne mérite pas ce qui lui arrive. Blaise est de ceux-là, un pauvre enfant à la base, né dans la misère mais au don indéniable et inné pour le dessin. Les rencontres se font ainsi... Un incontournable.
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critiques presse (1)
LActualite
08 décembre 2014
Magnifiquement documenté, solidement construit et animé de personnages attachants, La fabrica est un roman historique modèle, qui sait rendre son sujet passionnant sans donner de leçon.
Lire la critique sur le site : LActualite
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il était là pour dessiner, alors il dessina. Il s’astreignit à observer les lignes, les masses, les volumes, les ombres, les lumières, les textures, plutôt que les chairs sanguinolentes, les viscères impudiquement dévoilés, la coupure monstrueuse, les liquides qui gouttaient lentement sur la table, ce corps dans son ensemble, si humain et si mort à la fois, qui hier encore était animé d’une vie propre, d’une existence qui aurait pu mener l’homme devenu charogne à croiser le chemin de Blaise en d’autres circonstances. (p. 99)
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À présent seul sous la galerie du cloître, Blaise promenait son regard autour de lui. Sous les traits délicats de Vénus au-dessus des mers ou de Diane chassant le cerf, elle le contemplait aussi. Elle était partout. Tous les personnages féminins empruntaient la physionomie de Marie-Ursule telle qu’il se la rappelait, c’est-à-dire dans ses moindres détails. Chaque beauté autour de lui avait l’ourlet de sa lèvre, le contour de sa mâchoire, la rondeur de son sein, la courbure de sa cuisse. (p. 543)
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Pour les peintres, certains travaux requéraient un grand degré d’habileté. Ces exécutions particulières exigeaient de l’artiste de nombreuses études, des heures de pratique, de l’observation, de la patience. Parmi les choses les plus difficiles à réaliser, il y avait, bien entendu, les visages. Par exemple, une paupière tombante pouvait être signe de douceur lorsqu’elle était combinée à un sourire tendre et mesuré, mais si ce sourire s’étirait un peu trop, voilà que la madone qui l’esquissait prenait un air d’ivrogne. Une pupille mal alignée pouvait faire loucher un conquérant et une pommette trop haute ou trop large pouvait enlever toute sa majesté à une déesse. La science du visage était longue à acquérir, mais essentielle à la crédibilité des personnages.
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Comme n’importe quel voyageur, elle craignait plus que tout ces bandes de malfrats errants qui n’hésitaient pas à recourir au meurtre afin d’obtenir l’or, l’argent ou les bijoux que pouvaient transporter les étrangers. Elle savait que leur ignominie allait souvent plus loin et des histoires horribles circulaient à propos de quelques malheureux qui s’étaient retrouvés le corps percé de part en part pour un quignon de pain ou une gourde à moitié pleine de petite bière. Le viol des voyageuses était aussi chose commune.
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Le corps est une machine des plus complexes. Je concède que pour nous, artistes, l’étude de l’ossature et de la musculature est habituellement suffisante à nos besoins. Mais si, par la plume, tu parviens à définir chaque partie de l’anatomie humaine, à comprendre les relations subtiles entre chaque composante, et ce, en imitant fidèlement la nature, rien ne sera plus à ton épreuve par la suite, crois-moi.
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La chronique de Gérard Collard - L'anatomiste
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