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EAN : 9782710383086
224 pages
La Table ronde (21/09/2017)
2.83/5   9 notes
Résumé :
La princesse Zoé Obolenskaïa, épouse du gouverneur de Moscou, s’ennuie à la cour, ne supporte plus les règles et convenances. Elle décide de quitter Saint-Pétersbourg pour l’Italie avec ses cinq enfants, prétextant le besoin d’un climat chaud pour la santé fragile de l’un d’eux. Elle arrive à Naples en 1866 avec sa suite princière (dames de compagnie, instituteurs, valets, secrétaire et médecin personnel) et rencontre Bakounine dans l’ancienne capitale du royaume de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Comme dit le vieux proverbe français : "les extrêmes se touchent", façon de parler, bien entendu, entre la belle Princesse Zoé Obolenskaïa et l'anarchiste, pas exactement un adonis, Mikhaïl ou Michel Bakounine ! Mais peut-être suis-je trop romantique ? En tout cas, à en juger par le tableau (sur la couverture) et le dessin (à l'intérieur du livre) de Giulietta Schiavoni, Zoé, à l'allure princière, avait un air mélancolique et poétique. Pas surprenant qu'elle ait inspiré Léon Tolstoï à écrire son "Anna Karénine" et paraît-il Henry James son "La Princesse Casamassima" et qu'elle ait servi de modèle à une héroïne de Joseph Conrad dans son "Sous les yeux de l'Occident".

Lorsqu'ils se rencontrèrent près de Naples en 1865, Zoé avait 39 ans et 5 enfants, Mikhaïl 51 et 1 fille (Maria). Tous les 2 étaient en fuite et avaient d'autres points en commun : leur langue, leur appartenance à la noblesse russe et leur esprit rebelle. Bakounine aimait apparemment les contrastes : grand et massif, il avait épousé lors de son exil forcé en Sibérie, la petite et fluette Antonia Kwiatkowska, ce qui permet à Lorenza Foschini de noter : "Cette frêle silhouette au bras du colosse russe donnait aux compagnons de Bakounine l'impression de voir un poney à côté d'un éléphant !"

Un peu sérieux maintenant. Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, né près de Tver en Russie en 1814 et mort à Berne en Suisse 62 ans plus tard, est connu comme le grand théoricien de l'anarchisme et du socialisme libertaire. Des titres qui lui ont valu de faire amplement connaissance avec les prisons de la Russie tsariste et celles des Habsbourg d'Autriche-Hongrie. Lorsqu'il rencontra Zoé, il s'était évadé du bagne sibérien et était recherché par virtuellement toutes les polices d'Europe. En taule, il avait attrapé le scorbut et perdu toutes ses dents. En plus, il était sans le sou. Rien d'étonnant qu'il était "fatigué et découragé " - comme remarque Foschini - lorsqu'il alla boire du thé noir parfumé chez Zoé !

Le parcours de cette dernière était aussi peu évident. Zoé Soumarokova, née en 1826 et mariée en 1847 au Prince Alexeï Obolenski (1819-1884), gouverneur de Varsovie puis de Moscou, appartenait (par son mariage) à la dynastie légendaire des Rurik, dont les ancêtres remontent au IXe siècle. En fait, comme la mère d'Anne Wiazemsky (1947-2017), l'auteure du best-seller "Mon enfant de Berlin", dans lequel elle relate le mariage de sa mère Claire, la fille de François Mauriac, avec le diplomate russe, Yvan Wiazemsky, issu de la même dynastie. Petit détail : le sceau familial des Rurik, le trident, est le symbole de l'Ukraine actuelle, tout comme par ailleurs les couleurs bleu et jaune du drapeau ukrainien.

Zoé avait mis au monde, en l'espace de 8 ans (de 1850 à 1858), 5 enfants : Ekaterina, Sergueï, Maria, Alexeï et Zoé (prénom fréquent dans cette auguste famille). Son profond ennui de la société dans laquelle elle était supposée vivre ainsi que ses convictions politiques et son goût pour le dépaysement, l'avaient persuadé à prendre ses bagages et enfants et d'entreprendre le long périple vers l'Italie. À Rome, Florence et Naples, elle évitait la compagnie des nobles russes, mais lorsqu'elle se trouva, à l'improviste, devant ce géant (près de 2 mètres) célèbre de Bakounine, dont la presse avait chroniqué sa remarquable évasion de Tomsk en Sibérie, en passant par le Japon, l'Amérique et l'Angleterre "une décharge électrique soudaine et intense" parcouru son corps. "Il a redonné un sens à son existence monotone et allumé un feu intérieur qui brûlera jusqu'à la fin de sa vie".

Mikhaïl Bakounine a été énormément actif dans les milieux de gauche, il a voyagé pratiquement toute sa vie et noué des liens d'amitié avec les grands noms de son temps, tel Alexandre Herzen, Pierre-Joseph Proudhon, Carl Vogt, Giuseppe Fanelli, Joachim Lelewel, Marx (ami mais aussi rival) et Engels etc. Dans un tout autre registre, il devint l'ami d'Ivan Tourgueniev (qui l'a soutenu financièrement), de George Sand et Chopin. Sa production d'écrits est impressionnante : ses "Oeuvres complètes" comptent 6 volumes et les "Archives Bakounine" 7 volumes, puis il y a eu des ouvrages réputés comme "De la guerre à la Commune", "Le socialisme libertaire" et son oeuvre autobiographique "La confession".

Sur la tombe de Bakounine au Bremgartenfriedhof à Berne, une plaque en bronze a été rajoutée avec une de ses phrases célèbres : "Celui qui ne tente pas l'impossible, n'arrivera jamais à ce qui est possible." En fait, une simplification de sa boutade : " C'est en cherchant l'impossible que l'homme a toujours réalisé et reconnu le possible, et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible n'ont jamais avancé d'un seul pas".

Bien que romantique à mes heures, je ne suis pas trop doué pour le récit d'histoires d'amour. Donc, je vous laisse découvrir cette liaison extraordinaire entre Zoé et Mikhaïl et vous en souhaite bonne lecture. Surtout que Lorenza Foschini, auteure de "Le manteau de Proust, histoire d'une obsession littéraire", a de nouveau frappé fort, comme elle a bénéficié d'informations de première main, de la grande fille même de Zoé, (eh oui, une autre Zoé ) : Zoé Petersen, née Bakeïeva (1922-2015) !
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Quand elle met cap au sud, Zoé Obolenskaïa, n'imaginait pas encore, vivre la plus romanesque aventure qu'une jeune princesse russe puisse connaître avec ses cinq enfants. Zoé ne pouvait imaginer qu'elle serait dans les années à venir, l'héroïne de plusieurs romans, que sa destinée allait toucher le coeur de Tolstoï, qu'Henri James en ferais son héroïne dans La princesse Casamassima.


Mais ce qui marquera cette farouche princesse qui part pour se reposer quelques semaines loin de la cour du Tsar, de plus en plus pesante, c'est la rencontre d'un russe Mikhaïl Bakounine, qui deviendra l'un des fondateurs du mouvement anarchiste libertaire.

Protectrice de Bakounine, elle fût son inspiratrice de Russie.

Bakounine écrira notamment Dieu et l'Etat.
Mikhaïl Bakounine est le fils de Varvara Mouraviev et du poète, diplomate et maréchal, Alexandre Bakounine, venant d'une famille de l'ancienne noblesse russe originaire de Transylvanie.

Au moment de son départ aucun signe ne pouvait annoncer sa rupture définitive avec son mari le prince Alexeï Obolenski, Ils se saluèrent avec l'habituelle froideur cérémonieuse entre époux de haut lignage, écrit Lorenza Foschini page 35.

Le retour au bercail des enfants de Zoé, enlevés à leur mère par leur père sera le plus douloureux événement de sa vie, un prix exorbitant au regard de sa conception de la liberté. le prince Alexeï Obolenski est sommé par le Tsar de cesser tous ses les liens avec la princesse, l'enlèvement est brutal, sauvage même sous la discrète complicité des autorités helvétiques, ironie de l'histoire la famille Obolenski finira comme les Romanov assassinée.


L'originalité de ce récit, sommairement appelé la Princesse de Bakounine, est d'avoir invité le lecteur à devenir lui-même enquêteur. En effet la romancière Lorenza Foschini, nous fait participer pas à pas, à toutes ses recherches, à ses découvertes, à ses déconvenues, et peut-être même à l'enthousiasme qu'il a ressenti en mettant à jour certaines zones d'ombre de la vie de la princesse Zoé.


Dire qu'elle se désintéresse de la pensée et des idées de Bakounine, serait un peu excessif, elle a su nous montrer, l'enthousiasme de la première rencontre entre Karl Marx et Michael Bakounine, mais aussi, elle a su traduire l'antagonisme fondamental qu'il y a entre ces deux personnalités, car à travers leurs désirs de révolution, ce sont deux vision de l'homme qu'ils vont traduire dans leurs livres.

La rupture d'ailleurs sera complète quand, dans l'enceinte du congrès de l'internationale socialiste, cette motion dictée par Karl Marx sera approuvée ;  "le prolétariat ne peut agir qu'en se constituant lui-même en parti politique distinct, opposé à tous les anciens partis formés par les classes possédantes".
Plus schématiquement c'est la branche « libertaire » et la branche « autoritaire » du socialisme qui s'affrontent. Zoé est dans le droit fil de cette conception libertaire, elle qui aura bientôt un amant.

Si nous allons glaner quelques citations connues de Bakounine, nous trouvons par exemple
"L'uniformité c'est la mort, la diversité c'est la vie".
Ou "l'imagination est une grande puissance dont généralement ne tient pas assez compte dans la société".
"Le but final de l'éducation est de former des hommes libres et plein de respect et d'amour pour la liberté d'autrui".

Ce livre est un excellent moyen d'aller à la rencontre des idées qui agitèrent la fin du XIX ème siècle, c'est aussi pour la romancière Lorenza Foschini, l'occasion de présenter des lieux pour lesquelles elle ressent beaucoup d'émotion. C'est notamment toutes les descriptions qu'elle fait de l'île d'Ischia en face de Naples, des lieux qui ont permis d'une certaine façon, de pousser Bakounine vers un courant de pensée proche de la nature, et fortement imprégné de liberté.
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Avant toute chose, il faut préciser que je ne connaissais pratiquement pas le personnage de Bakounine, avant de lire ce livre, et que je.n'ai lu ni Anna Karénine, ni La princesse Casamassima. Autant dire que j'ai appris énormément de choses en lisant ce livre, et que je vais aller creuser un peu encore l'histoire de ces personnages incroyables. Il s'agit donc déjà d'un énorme point positif.

Pourtant, ce livre m'a laissé un petit peu au bord du chemin. Non pas sur le fond, je viens de dire pourquoi, mais sur la forme. En effet, je pensais lire un roman. Et j'ai en réalité lu une enquête historico-journalistique. Extrêmement précise, documentée et complète. Mais ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais.

Pour être totalement sincère, j'avais imaginé une opposition possible entre une auteure italienne, Lorenza Foschini, qui aurait pu apporter un style enlevé, latin, un peu de folie, de la gouaille, et un sujet très slave, romantique, empreint de mélancolie comme les russes savent en mettre dans tout ce qu'ils font. Mais ce que je n'avais absolument pas anticipé, c'était de me retrouver face à un compte-rendu clinique, froid, au scalpel.

Tout est précis, les références et les citations sont indiscutables, tout ce qui n'est pas avéré est scrupuleusement signalé. On croise de nombreux personnages historiques, Marx, Engels, Netchaïev… Mais, du coup, cela manque de vie, de chair, de tripes, d'humain, en fait. La forme du livre elle-même le signale : il n'y a pratiquement pas de dialogues.

Mon impression – mais je suis peut être totalement dans l'erreur -, c'est que Lorenza Foschini a eu peur de ne pas rendre hommage à ces deux personnages auxquels, visiblement, elle s'est profondément attachée. Cela me donne l'impression qu'elle a tellement de respect pour eux qu'elle n'a pas osé leur prêter ses propres mots – j'ai même été choqué, par moment, qu'elle continue à appeler son personnage principal « Mme Obolenskaia » ! C'est d'ailleurs au moment où elle raconte, dans le dernier chapitre du livre, son émotion devant la tombe de Zoé Obolenskaia, au cimetière de Menton, que l'on ressent le plus intensément à quel point elle a mis d'elle-même dans cette enquête.

Au final, je recommande ce livre à celles et ceux qui s'intéressent à ces deux personnages, d'un point de vue historique. Mais n'en attendez pas un souffle épique. Ce n'est pas romancé !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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La Princesse de Bakounine, c'est une plongée dans l'Histoire, un destin de femme hors du commun, et Bakounine.

Lorenza Foschini a mené un travail de recherche colossal pour écrire cette enquête minutieuse savamment distillée sous couvert de roman. En partant des deux années passées par Bakounine sur l'île d'Ischia en face de Naples, où il a posé les bases du mouvement anarchiste, elle raconte l'amitié puissante et particulière qu'il y a nouée avec la princesse russe Zoé Obolenskaïa, conquise à ses idées. de là, l'auteure nous embarque dans la vie bouleversée de ces deux aristocrates russes, rebelles, transfuges et exilés.

« L'influence néfaste du jeune et intelligent fanatique [Netchaïev] sur le leader fatigué est unanimement reconnue. En revanche, le rôle tout aussi crucial – mais positif celui-là – que joua la princesse dans la vie de Bakounine n'a jamais été souligné. C'est pourtant grâce à son aide et au confort qu'elle lui apporta que Bakounine atteignit la phase la plus lucide de sa pensée. »

Deux grandes parties dans le roman, l'une plus centrée sur Bakounine, avec une construction très habile, où l'auteure délaye par touches précises le parcours tourmenté du géant révolutionnaire, tout en racontant aussi les étapes importantes de la vie de Zoé ; l'autre partie donne plus la parole à Zoé. « Deux personnages que leurs compatriotes tiennent pour fous et extravagants: un révolutionnaire jugé violent et dangereux, déjà condamné à mort, fugitif et recherché par la plupart des polices européennes, et une grande dame de l'aristocratie élevée au milieu des ors et des stucs des palais moscovites et saint-pétersbourgeois, que son milieu regarde comme un esprit exalté. »

Les chapitres sont courts, l'écriture fluide – et la traduction de Karine Degliame-O'Keeffe parfaite, comme pour Mrs Hemingway de Naomi Wood. L'ensemble est vraiment très intéressant. En refermant le livre, on a l'envie dévorante d'approfondir ses connaissances sur Bakounine*, « cet amant féroce de la liberté ». Et on est heureux que Zoé (qui a fortement inspiré les personnages d'Anna Karenine de Tolstoï et La Princesse Casamassima d'Henry James) soit un peu mieux sortie de l'ombre ; tout en gardant encore nombre de ses mystères.

« Princesse, depuis que j'ai conscience de moi-même, je suis révolutionnaire. » (en français dans le texte)

*Et ça tombe bien, pour commémorer les cent ans de la révolution russe, les éditions de la Table ronde (un double merci !) ont également réédité Bakounine, la vie d'un révolutionnaire de Hanns-Erich Kaminski, dans la collection petite Vermillon.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Zoé Obolenskaïa appartient à la très haute noblesse russe. Bakounine est l'anarchiste qui fait trembler l'Europe. Elle veut voir du pays et lui est exilé, perdu, loin du sien. Ils se rencontrent et leur relation teintée d'admiration et de respect étonne jusqu'à aujourd'hui.
Lorenza Foschini écrit ses livres comme elle mène une enquête sans pourtant oublier le souffle romanesque indispensable pour une plongée historique. Comme dans son précédent roman, le manteau de Proust, elle accorde autant d'importance aux témoignages des contemporains de ses sujets, aux découvertes actuelles qu'à une certaine liberté de plume. Elle parvient à avancer à travers l'Histoire et les êtres en gardant l'équilibre entre enquête journalistique et roman. Son écriture précise et rythmée permet de suivre tout le fil qu'elle développe autour de Bakounine et Zoé. Elle ne tente pas de les cerner mais de les mettre en scène dans leur réalité. Aucune reconstitution psychologique mais des faits qui expliquent un certain comportement. Elle met ainsi une certaine distance entre eux et elle donne à ses personnages une véritable assise. Dans ce livre, on ne retrouve pas la fluidité de celui consacré au vêtement de Proust. Cet objet permettait de garder en tête un objectif clair, aborder Proust. Ici, ce sont les deux figures qu'il faut garder en tête et c'est un montage en parallèle qui rythme le livre. L'esprit de Lorenza Foschini rassemble toutes les pièces du puzzle qu'elle a elle-même constitué pour percer le mystère de ces deux êtres. Certains passages sont assez émouvants, la construction très tenue mais le mystère reste très épais.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Introduction

En fouillant davantage j'ai découvert que la période napolitaine du noble révolutionnaire [Bakounine] avait été l'une des plus heureuses et des plus fécondes de sa vie turbulente et impécunieuse, et que cela n'était peut-être pas sans lien avec une certaine Zoé Obolenskaîa, arrivée à Naples peu de temps après lui. Une drôle d'amitié naquit alors entre ces deux Russes, aristocrates, rebelles et exilés, au cours de l'une des périodes les plus fascinantes de l'histoire européenne.
En creusant encore un peu, je me suis aperçue que la vie aventureuse de la princesse, avant qu'elle ne tombe dans l'oubli, avait aussi inspiré de grands écrivains. De Henri James, avec son personnage de la -Princesse Casamassima- , à Joseph Conrad qui en fit un portrait féroce à travers Madame S. dans -Sous les yeux de l'Occident-, en passant par Léon Tolstoï, qui la prit comme l'un des modèles, sinon le modèle principal , d'Anna karénine. (p.11-12)
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« Je déteste le communisme, » proclame-t-il solennellement à Berne le 21 septembre 1868 lors du deuxième congrès de ka ligue de la paix et de la liberté, « parce qu’il est la négation de la liberté. Je ne suis point communiste parce que le communisme concentre et fait absorber toutes les puissances de la société dans l’Etat, parce qu’il aboutit nécessairement à la centralisation de la propriété entre les mains de l’Etat, tandis que ce que je veux, c’est l’abolition de l’Etat, l’extirpation radicale de ce principe de l’autorité et de la tutelle de l’Etat qui, sous le prétexte de moraliser et de civiliser les hommes, les a jusqu’à ce jour asservis, opprimés, exploités et dépravés. »
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Au loin se détachent les cimes pointues et dépouillées de l’Epomeo, du mont Rotaro, de l’aiguille de Saint-Nicolas tandis que sur la droite s’ouvre la vallée, jalonnée de maisons entre les vignes et les oliveraies qui descendent vers Lacco Ameno. Par une nuit claire et étoilée, on aperçoit la petite plage, le ressac blanc des vagues et, au milieu de l’eau, « Il Fungo », cet étrange bloc de tuf vert érodé par la mer qui, au fil des siècles, lui a donné une forme de champignon.
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L’un comme l’autre sont rebelles, transfuges, exilés ; deux personnages que leurs compatriotes tiennent pour fous et extravagants: un révolutionnaire jugé violent et dangereux, déjà condamné à mort, fugitif et recherché par la plupart des polices européennes, et une grande dame de l’aristocratie élevée au milieu des ors et des stucs des palais moscovites et saint-pétersbourgeois, que son milieu regarde comme un esprit exalté. Et cependant, ils ont beaucoup en commun.
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C’est à cette occasion que Bakounine énoncera publiquement les principes de l’anarchisme : « je veux l’organisation de la société et de la propriété collective ou sociale de bas en haut, par la voie de la libre association, et non du haut en bas par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voilà dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout communiste ! »

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