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EAN : 9782710368977
144 pages
La Table ronde (13/09/2012)
3.64/5   39 notes
Résumé :
En discutant avec le costumier de Luchino Visconti, Lorenza Foschini apprend l'existence, au fond d'une caisse du musée Carnavalet, d'une relique hors de prix pour les passionnés de Proust : son manteau, ce grand habit noir dans lequel l'écrivain s'est emmitouflé toute la fin de sa vie, et qui reste un des détails les plus souvent rappelés par ceux qui, comme Cocteau et Morand, ont honoré sa mémoire après sa mort. Elle apprend aussi que c'est Jacques Guérin, grand a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Intriguée par le titre, fort intéressée par le contenu,.Ce livre nous en apprend beaucoup sur l'homme qu'était Marcel Proust , sur le regard que les autres portaient sur lui, sur le regard peu amène que lui portait ses proches, frère et belle-soeur . .. C'est à Jacques Guérin, collectionneur avisé et passionné que l'on doit le sauvetage d'objets, lettres et documents ayant appartenu à Marcel Proust qui sans son intervention auraient sans aucun doute été détruits ou bazardés ...
Ce récit , signé Lorenza Foschini journaliste et grande lectrice de Proust. offre au lecteur un éclairage fort intéressant sur l'écrivain et par là même sur La recherche. Jolie découverte.
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Objet inanimé….vous connaissez la suite. Mais l'histoire la connaissons nous vraiment ?
Souvenirs , reliques de notre mémoire, un parfum, une étoffe, la forme d'un chapeau, le bruit d'une canne, une table de travail. C'est vrai que les objets contiennent la respiration des âmes. Pas tous et pas de toutes . Mais ceux qui gardent une empreinte , que nous l'acceptions ou non, ceux là exercent en nous leur puissance. Énergie ? Peut être.
L'absence a un parfum . Alors pas de doute il y avait forcément un raison à la quête de Jacques Guérin, grand parfumeur et bibliophile endiablé. Sauver la mémoire de Marcel Proust. Sauvez les meubles, sauvez les photographies, sauvez les cahiers de Proust !
C'est une étrange histoire que celle du manteau de Marcel Proust. «  le beau est toujours bizarre » écrivait Baudelaire. Alors…. c'est une belle histoire. Nostalgique, bien sure. Triste souvent .
Une confidence d'abord : celle faite par le costumier de Luchino Visconti. Et puis de fil en aiguille entre la laine et le taffetas, il y a le temps qui vous « majusculent » les heures.
Beaucoup de personnages traversent ce récit, Les Proust et leurs secrets de famille, Walter Benjamin, Genet, Cocteau, Apollinaire, Picasso, Paris, Violette Leduc...Jacques Guérin.
Cela parle de l'écrit, de la mémoire, de l'amour, du secret, des parfums. Cela parle de livres, de familles, de transmission, d'oubli.
Je ne sais si les objets gardent véritablement une âme...mais je crois vraiment à la mémoire des lieux. Alors si un objet est le lieu d'une passion, d'une souffrance, ou d'un amour je crois que quelque chose peut résider dans un objet. Les objets sont comme les parfums comme les mot ils font naître des images. Et les images sont notre mémoire. Notre mémoire : ce lieu incroyable peuplé de bruits de vague de douceur de sable de regard de prénom de poème d'odeur de musique de silence et de beaucoup d'absence. Pour les celtes, les objets aimés contenait l'âme de celle ou de celui qui l'avait aimé. Briser l'objet c'était un peu comme vous fendre l'âme. C'est beau comme image... non ?
Oui c'est un joli roman. Non l'âme de Proust n'est pas dans son manteau, Proust est du côté de chez Swan, il est là-bas. Si vous voulait le rencontrer ce n'est pas dans un morceau de drap que vous le trouverez. C'est à chacun de ses paragraphes, devant chacun de ses personnages que vous le verrez, l'entendrez. le lieu unique de son souvenir ? : Notre mémoire. Dans la mémoire de chacun de ses lecteurs Proust est présent. Et après ranger le manteau de Proust, il ne vous viendra qu'une seule envie : aller à la recherche de Proust. A bien y penser, ce manteau, …..il a bien quelque chose de de bizarre...Bizarre...vous avez dit…Mais ceci , il est vrai, devint un autre scénario.

« Il cappoto di Proust » de Lorenza Foschini est paru en Italie en 2010 aux Edtions Arnoldo Mondadiri
Il a été traduit de l'italien en 2012, pour les Editions de la Table Ronde, par Danière Valin.

Astrid Shriqui Garain
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C'est l'histoire d'un passionné, d'un collectionneur, d'un obsédé, d'un amoureux.
C'est à la fois un livre d'admiration envers Proust mais aussi pour l' admirateur obsessionnel que fut Jacques Guérin

Lorenza Foschini est journaliste et c'est en journaliste qu'elle va partir sur les traces de Jacques Guérin et de sa collection ahurissante d'objets et documents ayant appartenus à Marcel Proust.

Le récit se focalise en partie sur le fameux manteau de l'écrivain, celui qu'il portait en permanence hiver comme été, qu'il jetait sur son lit quand il écrivait, dont tous ses amis se souviennent. Mais ce manteau mité et plus que défraichit n'est que le clou du spectacle offert par Jacques Guérin à la postérité.
Imaginez un collectionneur opéré d'une banale appendicite mais opéré par Robert Proust ! Quelle joie pour ce collectionneur, lors d'une visite chez le médecin d'apercevoir les manuscrits de Marcel Proust et d'être effaré par le peu d'intérêt que semble avoir le frère de l'écrivain pour l'oeuvre du grand Marcel.

La suite ? une traque, une quête. Vous allez chiner avec Jacques Guérin , négocier des prix, chercher et …trouver des reliques qui permettront de reconstituer la chambre de Proust, que vous pouvez aujourd'hui voir au Musée Carnavalet.
Vous pénétrez à sa suite auprès de Marthe Proust, la belle soeur qui ne souhaite qu'une chose c'est protéger l'honneur de la famille et pour cela n'hésite pas à brûler lettres et papiers qui pourraientt rappeler les penchants de Marcel, ceux que la famille a toujours refusé de voir.

L'enquête de la journaliste se lit comme un roman. On est ému par la ferveur de Jacques Guérin, et époustouflé par ses efforts et sa passion, il fut non seulement un grand parfumeur mais de plus il parvint à rassembler une fabuleuse collection de manuscrits et objets qui fut disséminée à la fin de sa vie.

Pour info le manteau est toujours au Musée Carnavalet Lorenza Foschini l'a vu, touché, sous le regard sourcilleux et méfiant du conservateur.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Tout débute par la naphtaline et le camphre pour donner une vision olfactive à l'ouvrage le manteau est sorti du carton et y est remis immédiatement .
Ensuite vint la description de l' aréopage d' artistes de tous poils écrivains, peintres de Montmartre, grands mandarins du Paris artistique du début du XX siècle . Tout ce beau linge accrédite l'autrice d'une grande érudition et sérieux. Celle qui s'intéresse aux mites du manteau de Proust forcement contribue aussi au mythe de son propriétaire.
Après citation de ces sommités vient les seconds couteaux pour poser le contexte et gagner quelques pages
Du manteau de Proust, quelques pages en début de livre et à la fin. C'est tout! Remarquez bien qu'on ne s'attendait pas à y être informé de son entretien et de sa restauration.
Ah mais nous dit la quatrième de couverture c'est l'équivalent du « bouton de Pouchkine » Ah d'accord et le caleçon sale d' Elvis Presley? Il a été mis en vente mais ne fait pas encore l'objet d'un livre mais ça va pas tarder.
Le reste de l'ouvrage concerne la quête laborieuse et obsessionnelle de Guerin Jacques (grand parfumeur, collectionneur maniaque et surtout grand thuriféraire de Marcel), d'objets ayant appartenu à Proust.
Quelques retours et anecdotes sur Proust : ses habitudes vestimentaires, sa façon d'écrire couché, son asthme bref les choses de la vie.
Les débats avec Marthe, brave femme parfois et veuve du frère de Proust. Conversations avec l' homme de mains, brocanteur de son état de cette dernière.
Quelques essais psychologiques sur les rapports entre les deux frères Marcel et Robert
Quelques réflexions sur l'homosexualité de Marcel.
Que du scoop !
Du manteau point il y a ! que nenni !
On peut s'interroger sur cette curieuse manie, maladive, de collectionner les objets ayant appartenu aux grands hommes Cette syllogomanie qui monopolise des objets inutiles créant obligatoirement une spéculation qui va profiter grassement au thuriféraire et qui va attirer l'attention de lecteur sur autre chose que l' oeuvre du grand Homme. On peut aussi s'interroger sur la même maladie mais plus grave du romancier(e) (mais est-ce bien un romancier(e)) qui va s'attacher à nous parler de l'homme (Guerin) qui a vu l'homme (Werner) qui a vu le meuble ou manteau qui a appartenu à la bête (Marcel) .
Bien triste fétichisme littéraire qui fige dans le formol la vie d'un artiste mais bon on mourra moins bête Ce soir on va briller en société.
Bien ceci dit il faut que je m'attaque au « bouton de Pouchkine » en attendant la sortie du « bouton du manteau de Marcel » Après peut-être les montres de Napoléon, la pipe de Churchill La matière à écrire ne fait pas défaut et le chômage en littérature: connait pas !
Bref un panégyrique vestimentaire à mettre au pressing





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Si vous me lisez de temps en temps, vous savez déjà que "les classiques littéraires", c'est pas spontanément ma came. Mais j'essaie, je veux dire, j'ai vraiment envie de partager l'émerveillement de toutes ces profs de français -de lettres modernes, pardon- lorsqu'elles se plongent dans un grand roman français. Et puis merde, je lis plus que la plupart de mes amis-proches-collègues-connaissances, j'ai une réputation de type lettré qui me colle à la peau, bien que totalement injustifiée, je dois donc faire l'effort de m'y coller, aux classiques.

Bref, toute cette palabre pour dire que j'ai envie de lire La Recherche, de Marcel Proust. C'est audacieux comme truc, mais ça doit être beau à lire, étant donné le nombre incalculable d'auteurs qui te parlent de Proust dans leurs romans. Genre t'as pas lu Proust, t'es pas un vrai lecteur.

Avant d'acheter telle ou telle édition de la Recherche (ça coûte bonbon, La Pléiade, et je trouve que ça fait vieille bourgeoise à collier de perles qui vit dans le XVIème), on m'a conseillé de me familiariser avec l'oeuvre et le personnage de Proust, et ça tombe bien, c'est un peu ce que fait Lorenza Foschini en s'appuyant sur le manifestement mythique manteau à col de loutre que portait Proust.

Trois chapitres entiers pour faire une intro, on peut dire que j'ai le sens du suspens (ou peut-être suis-je juste un peu éparpillé). le manteau de Proust, donc, c'était bien, pour un type comme moi dont la seule connaissance de Proust se limitait à quelques mots clés sans liens apparents : madeleine, temps perdu, immanquable, questionnaire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quand Marthe s'assit, droite et sévère, près de la cheminée, Guérin s'installa à ses pieds sur un tabouret.
" Madame, murmura-t-il d'un ton déférent, permettez-moi de vous dire quelle a été ma joie lorsque, au cours de ma visite dans son cabinet, votre mari m'a accordé le privilège de voir les cahiers manuscrits de son frère que j'admire tant. "
Et, comme la dame l'écoutait sans répondre avec un sourire figé, il insista :
" Vous devez posséder une immense quantité de manuscrits, de lettres, de papiers de votre beau-frère. Comme cela doit être passionnant ! "
La voix nasillarde, presque stridente, de Marthe s'éleva au-dessus du bourdonnement du salon :
" Ne m'en parlez pas, cher monsieur ! Nous sommes envahis de papiers en tout genre. Mais mon mari et moi sommes en train de mettre un peu d'ordre dans ce fatras de lettres, de cahiers, de billets...Nous brûlons...nous brûlons tout ! "
Sur ce, satisfaite d'elle-même, un sourire froid aux lèvres, elle se tut.
Bouleversé par les paroles de Marthe, Jacques eut l'impression que les flammes qui s'échappaient de la cheminée près de laquelle il était assis étaient celles qui avaient réduit à néant les souvenirs et les témoignages d'un génie. Il quitta la pièce troublé et effaré, se disant qu'il n'était nul besoin de guerres ou de révolutions pour faire oeuvre de destruction. Les héritiers, les familles, songea-t-il inconsolable, s'arrogeaient eux-mêmes le droit d'effacer des traces et des témoignages précieux.
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Le parfumeur touche délicatement le manteau, effleure les boutonnières et les boutons, qui ont été déplacés pour mettre le manteau croisé à la mesure du corps plus jeune et plus mince du brocanteur. Les noeuds de fil épais de l'ancien boutonnage sont encore visibles. Sa main glisse jusqu'à l'ourlet décousu, attaqué par l'eau de la Marne, puis il défait les boutons et tâte la fourrure de loutre noire, fanée à présent, et dont les poils clairsemés laissent voir l'envers du tissu en laine. En serrant entre ses doigts ces bouts d'étoffe râpée, il éprouve peut-être la même émotion qu'en feuilletant les pages d'un livre rare ou les papiers froissés d'un manuscrit miraculé. Quelque chose qui ne devait pas disparaître est venu à lui.
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Pour les passionnes de Proust - du bonbon!
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