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Critique de musaraneus


Malgré des dehors aguicheurs, (la couverture est belle avec ce regard noir de renard roux) j'avoue m'être bien mal engagé dans ce récit, car j'ai trouvé l'entrée en matière vraiment barbante, avec son sommaire aux allures de cours magistral et ses propos qui dérivent sur des thèses métaphysiques farfelues...
Le récit est intéressant, mais malheureusement desservi par une écriture un peu spéciale. Est-ce la traduction, un fossé culturel entre nous ou l'humour anglais ? j'ai trouvé le vocabulaire employé un peu décalé, les tournures de phrases un peu « fouillis ».
Une fois l'introduction passée, on est vite happé par les faits : oui, cet homme a vraiment dormi dans un terrier, mangé des vers et vécut tout nu, comme un blaireau, une loutre ou un renard pour cette expérience. Charles Foster le raconte avec de l'humour, (quoique ses blagues soient un peu lourdes) et pas mal de descriptions anatomiques et sensorielles des différents animaux (là oui, il maîtrise son sujet et c'est intéressant !). Bon, par contre on est quand même loin de « l'expérience sidérante » annoncée dans les médias (les journalistes parisiens ne campent-ils jamais ?!), même si, évidemment, il fallait oser le faire.
Le véritable problème, à mon sens, c'est que Charles Foster se contente d'imiter l'animal, au lieu de se mettre à sa place. Par exemple, on le voit se dandiner à quatre pattes au ras du sentier forestier, afin de faire comme le blaireau. C'est un passage assez drôle, et pour une parodie ce serait efficace, mais comme l'ouvrage se veut scientifique, là ça ne colle plus. Car le blaireau est rapide et efficace à quatre pattes, mais pas notre citadin bipède; Il serait donc resté bien plus proche de la vraie routine du blaireau, s'il était resté sur ses deux jambes... toute cette expérience est truffée d'incohérences de ce genre et rend donc l'ensemble assez peu crédible. C'est dommage car les descriptions des modes de vie de ces animaux, quand elles ne sont pas parasitées par les clowneries de l'auteur, sont vraiment intéressantes.
J'ai en outre assez peu apprécié les théories bizarres qui parsèment le récit et m'ont laissée perplexe... (« la biologie évolutionnaire est une formulation sacrée de l'intimité des liens entre les choses, une sorte d'advaïta scientifique : il faut sentir cette intimité aussi bien que la connaître, la sentir pour la connaître vraiment. » p.47)
En fait, j'ai été déçu : je pensais trouver un ouvrage naturaliste, dans lequel monsieur Foster, le vétérinaire et professeur d'oxford, nous parlerai de la vie sauvage; mais c'est en fait monsieur Foster le philosophe et théologien (et chasseur !) qui parle dans cet ouvrage. Mais qui parle de quoi au juste ? ce n'est pas très clair ... on se demande quel est le but de cette expérience.
C'est finalement Burt, l'ami agriculteur qui le suit dans l'aventure, qui en fait le meilleur résumé page 48 : « Quel baratin mystique prétentieux ! ».
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Je remercie tout de même Babelio et les éditions du livre de poche pour ce partenariat masse critique.
:-)
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