Ce garçon, c’est cet universitaire postdoctoral de mon laboratoire de psychophysiologie. Il est grand, blond, anglais et alpiniste. Un physique d’athlète à faire pleurer. À 23 ans, il a décroché une maîtrise en science et un Ph. D. à l’Université de Cambridge. Bref, je dirais que ce gars-là est tout simplement un génie !
Nous, les étudiantes du labo, il nous fait toutes rêver, y compris Margaret, qui est lesbienne. Je suis la plus entichée de la bande. La preuve est que je lui ai demandé d’aller prendre un café.
Rien de bien original là-dedans. Nous avons déjà pris des cafés ensemble pour discuter de rapports et de projets de recherche. Les lèvres sèches et le cœur qui s’affole ne sont pas non plus des phénomènes très nouveaux. Ça m’arrive chaque fois que je le vois ou, comme c’est le cas ici, même lorsqu’il n’est pas là. Que voulez-vous, c’est comme ça.
Il faut dire que Reshma, la copine dont Margaret est amoureuse, est indienne et très féminine. Par conséquent, toute fille qui n’est pas originaire du sous-continent asiatique, qui ne porte pas de robes et de maquillage, bref qui n’est pas féminine, n’est plus considérée comme jolie par ma colocataire, qui est elle-même d’origine américano-thaïlandaise. Lorsque nous sortons toutes les trois, c’est un peu comme si Kelly Kapoor, de la série télévisée The Office, se baladait au bras de London Tipton, de la série La vie de palace de Zack & Cody, et qu’elles étaient accompagnées de Bobby Brady. Il y a donc longtemps que j’ai cessé de me trouver mignonne.
Ma forme physique. Je ne sais pas non plus si cet avantage pourra m’être d’une quelconque utilité, mais j’ai déjà entendu l’expression « sexualité athlétique » et je suis certaine de vouloir essayer de la mettre en pratique.
Mon enthousiasme. Je suis persuadée qu’il vaut mieux avoir des relations sexuelles avec quelqu’un qui est vraiment content d’être en votre compagnie qu’avec quelqu’un qui s’en moque. Il y a aussi, peut-être, un quatrième attribut…
Ce qui se passe, c’est que toi et moi avons une connexion et que je sais que, si je ne joue pas cartes sur table, je serai toujours en train de m’interroger sur des questions hypothétiques. Et donc je pose mes cartes et les laisse là, sur la table. Comme du pain. Pour partager.
Il est malheureux que, parmi mes compétences, je ne possède pas le savoir-faire consistant à être capable de demander de but en blanc à un homme de faire l’amour avec moi.