Le roman s'ouvre sur l'incendie d'un immeuble en plein Paris.
Lorsque Félix, assureur, se rend sur les lieux du sinistre, il est troublé par la disparition d'une femme et de son enfant, au point de s'introduire dans l'appartement dévasté et de s'emparer d'une photographie à demi calcinée.
L'image d'une tendresse ordinaire que lui renvoie la photo le ramène à sa propre histoire et à son petit garçon mort sous les roues d'un chauffard que l'on n'a jamais retrouvé.
Lorsque Marie avait voulu un enfant, elle avait dit : « le jour où il marchera, je partirai, tu seras un père formidable ».
Bien sûr, il ne l'avait pas crue et pourtant, lorsqu'il se retrouva seul pour élever Colin, il apprit jour après jour à devenir « Maman », totalement, pour que l'enfant sourit et puisse s'endormir. Rouge à lèvres Caresse, ombre à paupières, perruque deviennent les attributs de ce papa poule.
Nous suivons la métamorphose d'un papa hors norme, souvent borderline dans son désir de bien faire.
D'une grande justesse, la prose simple et imagée d'
Eric Fottorino décrit parfaitement toute la complexité de ce personnage d'homme déchiré. Bien que l'auteur semble nous dresser le tableau d'un père trop bienveillant, la vérité en est toute autre, car le dessein machiavélique de
Fottorino s'esquisse doucement, au fil des pages, avec des indices troublants.
«
Caresse de rouge » est un roman à la fois tendre et cruel qui continu après plusieurs jours à me trotter dans la tête.
Un coup de coeur.