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EAN : 9782815927796
80 pages
L'Aube (01/03/2018)
3.68/5   41 notes
Résumé :
Leïla Slimani est la douzième femme à avoir reçu le prix Goncourt. Quelle écrivain est-elle ? Comment écrit-elle ? Quelles sont ses inspirations ? Quel est son rapport à la langue ? Dans cette conversation avec le journaliste Éric Fottorino, l'auteure se dévoile et raconte son processus créatif."Au moment où je me mets à ma table de travail, je ne suis plus vraiment moi. Je ne suis plus une femme, je ne suis plus marocaine ou française, je ne suis même plus à Paris ... >Voir plus
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Comme beaucoup d'entre vous j'en suis certaine, je suis depuis toujours intriguée, voire fascinée, par le processus de la création d'une oeuvre, plus particulièrement ici littéraire. D'où vient l'inspiration ? Comment se construit un roman ? Le journaliste Éric Fottorino rencontre Leïla Slimani, devant public, pour explorer ces questions sous la forme d'un entretien. Les réponses de cette dernière sont intéressantes et donnent envie d'en savoir plus. C'est ce qu'annonce le titre. Mais voilà, c'est court, une soixantaine de pages. Pourquoi en faire un livre et non un article ? J'ai beaucoup apprécié... tout en restant sur ma faim.
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Interviewée par Eric Fottorino lors d'une séance publique, Leila Slimani explique, sans livrer trop de secrets cependant, son processus d'écriture. Elle accorde beaucoup d'importance à la lecture, ce qui n'est pas pour nous déplaire ici, sur Babelio ! Consciente que c'est la lectrice qu'elle est qui l'a construite aussi bien comme personne que comme écrivain. La première fois qu'elle a franchi la porte de Gallimard, ce n'est pas pour y déposer un manuscrit mais pour y participer à un atelier d'écriture. Par la même occasion, elle nous montre la différence entre les ateliers américains qui enseignent des techniques et les français qui eux, procèdent d'une forme de maïeutique visant à faire émerger l'auteur que l'on porte en soi, encore une forme d'exception culturelle à la française ! Elle aborde successivement la construction de trois de ses ouvrages, la question de la double culture, celle du genre également, expliquant qu'à ses débuts, ses amis lui disaient “c'est pratique d'être écrivain, tu pourras garder tes enfants à la maison” alors qu'elle les faisait garder par une nounou pour se consacrer pleinement à son travail. On découvre aussi ses auteurs favoris. C'est un peu bref et c'est dommage.
Une phrase m'a particulièrement intéressé : le mélange d'orgueil et de modestie qu'elle exprime ainsi : “D'abord, je crois que ce qui est très important dans l'écriture, comme dans tout processus de création, c'est que cela demande un mélange à la fois d'orgueil, parce qu'il faut croire un minimum en soi, et surtout de très, très grande modestie”.

Challenge Riquiqui 2022.


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La littérature comme délivrance


Comment j'écris, voilà la promesse d'un dévoilement sur lequel on se jette avec avidité, espérant découvrir quelques arcanes enfouis sur le geste littéraire. Hormis le conseil de privilégier l'événement à la situation, aucun secret fondamental ne nous sera dévoilé, les méthodes occultes de l'écrivain resteront dans les abîmes de la perception, seuls la confiance en soi et le rejet de toutes peurs pouvant faire office de salutaires acquis.

C'est en réalité un entretien avec Leïla Slimani, où l'on en apprend davantage sur elle, son parcours, ses motivations et ses ambitions. Bien sûr il faut supporter que les questions de Fottorino soient aussi longues que les réponses de Slimani. L'examen de Chanson douce occupe une part conséquente de l'interview et bien que ce soit intéressant et enrichissant je n'avais pas tourné la page de garde pour ça !

Il y a l'évocation de son premier roman, son épouvantail interdit à la publication, qui l'aura emmenée à ce stage d'écriture dont on peut deviner qu'il ne lui a pas appris grand chose si ce n'est de se sentir légitime et de savoir négocier avec son talent. Et la vieille Leïla Slimani, qu'aura-t-elle à nous dire ?

Ce Comment j'écris est en réalité l'éclatante preuve, la démonstration que Leïla Slimani est un écrivain de grande envergure, attaché à son art, souhaitant y exceller et par les années lui demeurer fidèle.

Pour conclure, ce Comment j'écris est déjà une poussière dans l'oeuvre galactique que nous promet Slimani, un magazine hors-série qui n'aura définitivement pas sa place dans les futurs volumes de la Pléiade de l'auteur.

Slimani est intelligente, déroutante et acharnée, trois qualités qui, si je ne m'abuse, lui permettront de tracer un sillon dans la grande épopée qu'est la littérature française.


Samuel d'Halescourt
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Un tout petit livre, qui se lit d'un trait, sous forme d'interview et dans lequel Leïla Slimani évoque comment elle est devenue écrivain, ce qui l'inspire et la façon dont elle procède pour écrire ses livres. J'aime beaucoup cet auteur ainsi que son positionnement en tant que femme et mère de famille; elle montre ici que le cloisonnement dans une seule de ces catégories n'est pas souhaitable. Je trouve toujours passionnant d'écouter un auteur parler de son travail mais aussi de la façon dont la littérature s'inscrit dans sa vie. C'est court et efficace. Je le conseille notamment aux personnes qui écrivent mais aussi à ceux qui s'intéressent au procesus de création.
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Dans ce petit texte publié par le 1 on retrouve l'échange entre Eric Fottorino et Leïla Slimani au sujet de l'écriture. On y apprend que Leïla Slimani a vu son premier texte refusé et a suivi le conseil de son mari en s'inscrivant à un atelier d'écriture chez Gallimard proposé par Jean-Marie Laclavetine. Elle nous donne quelques conseils clés reçus à cette occasion et explique la différence entre l'atelier d'écriture à la française et à l'américaine. Leïla Slimani parle de la littérature : pour elle, un livre doit bousculer le lecteur c'est pourquoi ses textes sont souvent dérangeants. Elle évoque la chambre à soi de Virginia Woolf mais l'étend à la lecture : il est nécessaire selon elle de disposer de cet espace et surtout de ce temps libre pour lire car, si la littérature ne change pas le monde, elle modifie profondément le lecteur. Elle regrette que trop de femmes soient encore exclues de la lecture faute de temps. Un petit texte très intéressant pour ceux qui écrivent mais aussi pour ceux qui lisent.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je ne faisais pas vraiment la différence entre la réalité et la fiction, et ça a été une très grande douleur pour moi d’être contrainte de le faire – et plus j’avançais en âge, plus j’étais contrainte de le faire. Sinon, je le nourris d’abord par la lecture, qui est pour moi le premier atelier d’écriture. Je le nourris beaucoup par le cinéma, je vais énormément au cinéma. Par l’observation, c’est aussi ce que m’a donné mon métier de journaliste et de reporter. C’est-à-dire apprendre à observer, à s’asseoir quelque part, à ne rien dire et à juste regarder comment les gens se comportent, comment ils marchent, comment ils parlent, comment ils tiennent un objet. C’est ça, la magie du reportage. Parfois, vous avez une introduction où on vous raconte un homme dans une rue devant chez lui, la façon dont il vend des légumes, et vous comprenez que c’est la guerre, vous comprenez que c’est la crise, vous comprenez que c’est la misère par des choses très banales. Donc, l’observation, la lecture et le cinéma.
Et la rue, qui est déjà un livre.
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Je crois que lire, pour les femmes du monde entier, c’est très important parce qu’une femme qui lit, c’est une femme qui s’émancipe, c’est une femme qui s’affranchit, c’est une femme qui a droit à un moment de solitude – comme le dit Virginia Woolf. La chambre à soi, ce n’est pas seulement pour écrire des livres, c’est aussi pour en lire. Aujourd’hui encore, dans de nombreuses parties du monde, beaucoup de femmes n’ont simplement pas la possibilité d’être seules, de s’isoler et d’avoir un moment pour lire. Ces moments-là, je pense, nous construisent en tant que citoyens libres et nous permettent d’avoir une vision du monde affranchie du discours de l’autre, de la doxa, de l’opinion.
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Pour ce qui est de la peur en littérature ou quand je crée, j’en distingue deux sortes. Il y a la peur d’écrire, c’est-à-dire d’écrire mal, de ne pas trouver mon sujet, de ne pas trouver mes personnages. Je ressens donc une forme de peur au moment de m’asseoir à mon bureau, mais je n’ai pas du tout peur de ce que j’écris. Je n’ai pas du tout peur en matière de fond ; c’est au contraire un espace de liberté, un espace d’affranchissement qui est absolument immense. Et lorsque je me mets à ma table de travail, je ne suis plus vraiment moi. Je ne suis plus une femme, je ne suis plus marocaine ou française, je ne suis même plus à Paris ni quelque part ; je suis affranchie de tout, et, finalement, même mon rôle de mère ne me pèse pas, je ne me regarde pas écrire en tant que mère. Au contraire, je dirais que j’ai puisé dans mes cauchemars, dans mes peurs les plus ancestrales. Je pense que lorsqu’on s’engage en littérature, on est obligé de s’engager totalement.
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On a souvent, en France, une vision de la création littéraire comme quelque chose de quasi inné, c’est-à-dire on est écrivain dès le berceau ou on ne l’est pas, on est génial ou on ne l’est pas. Il y a sans doute des génies, des gens qui sont appelés à n’avoir que ce destin-là, mais je crois qu’il y a beaucoup de gens pour qui il suffit parfois de travail, d’une bonne rencontre, ou de saisir au bon moment l’idée dans laquelle on croit.
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Les femmes, c’était l’immanence, la nature. Les femmes, elles sont là, les pieds bien ancrés sur terre, elles s’occupent du foyer, et l’homme est dans la transcendance. Lui est capable d’une création qui lui permet de se dépasser. C’est presque un démiurge, il peut devenir comme Dieu et créer une œuvre en soi. Les femmes, cela leur était absolument impossible. En plus, écrire, c’était se détourner du foyer, se détourner des enfants et se détourner aussi de l’espèce de pudeur, de discrétion qui était considérée comme intrinsèque aux femmes, car dès que vous écrivez, dès que vous prenez la plume, dès que vous décidez d’être publiée, en tant que femme, par rapport au rôle social des femmes, c’est extrêmement subversif puisque vous acceptez de vous mettre à nu.
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Vidéo de Leïla Slimani
Leïla Slimani, qu'on ne présente plus, est la première invitée d'Augustin Trapenard. Les éditions de l'Aube viennent de publier un recueil de ses chroniques par dans l'hebdomadaire le 1, intitulé "Le Diable est dans les détails" et illustré par Pascal Lemaître. Des textes de fictions ou non-fictions qui célèbre notamment le courage et la liberté de s'affranchir de ses origines. L'écrivaine est actuellement en train d'écrire le troisième tome de son roman "Le pays des autres". Ce soir, Leïla Slimani et Joann Sfar nous parlent de l'actualité, du vivre ensemble, de l'identité, de ce qui nous divise, et ce qui nous lie. Leïla Slimani évoque à quel point les mots et la littérature sont importants dans ce monde où tout semble vouloir nous singulariser. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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