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Critique de kuroineko


La revue le Un, via son hors-série s'interroge : le Français a-t-il perdu sa langue? Quel drame pour les Français, réputés ne pas l'avoir dans leur poche!
Afin de répondre à cette épineuse question, Éric Fottorino appelle sous sa direction différents collaborateurs. Entretiens, articles, extraits de livres, etc, constituent le corps de cette opuscule. Pour les plumes, de grands noms d'écrivains (Boualem Sansal, Carole Martinez, Nancy Huston, etc) côtoient journalistes, géographes pour dresser un bilan de l'état de la langue française et, étendant le champ d'étude, de la francophonie.

Si à la fin de la lecture, on n'obtient pas de réponse parfaitement tranchée sur la question, les auteurs reconnaissent une évolution de la langue. Ce qui garantit qu'elle vit toujours car une langue figée est une langue morte.

Bien sûr, il y a la menace de l'anglais qui règne sur les affaires économiques et politiques dans le monde globalisé. Et qui envahit notre langage avec une foule de mots (exponentiels depuis la révolution - et le jargon - numérique).
Bien sûr, le français se dresse souvent sur ses ergots dès qu'on parle de le réformer.
Bien sûr, certains auteurs regardent cette évolution comme une forme de dégradation alors que pour d'autres c'est une chance d'assouplissement.

Mais une langue est là pour être utilisée. Et la francophonie continue d'être présente sur tous les continents. Vecteur de communication et de composition d'oeuvres littéraires d'importance.

La lecture de ce recueil m'a beaucoup intéressée. Et permis de découvrir entre autre Gabrielle Tuloup, professeur de français, écrivain et compositrice de slam dont le style m'a enchanté. Son poème intitulé "La langue de Molière", dans lequel elle retrace le rapport de ses élèves à ladite langue, est un pur moment de bonheur à lire.

Quant à Robert Solé, avec une adaptation très contemporaine et inspirée des Lettres persanes, il m'a fait rire sur l'ampleur de l'utilisation de mots franglais. Et de conclure fort plaisamment : "Oserais-je te dire que j'en perds mon persan? le plus curieux, c'est que les Français sont incapables de construire deux phrases correctes en anglais."
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