C'est court, bref, incisif. Comme une bonne grosse claque : ah... tu ne l'as pas vue venir, celle-là, mais elle fait mal, et laisse des traces. C'est pas bien, Monsieur
Fottorino, de frapper les gens !
En fait, à peine fini "
un territoire fragile" (qui déjà m'avait ébranlée, mais d'une toute autre façon...) je voulais retrouver les mots de cet auteur, qui me touche au plus profond.
Ben là, bingo...
Sauf que je bouillonne et que j'enrage ! Et que j'ai très envie de rétorquer à ce monsieur que c'est parfaitement injuste d'accuser les gens de cynisme, d'égoïsme et d'impassibilité.
Peut-être ne suis-je pas comme "monsieur tout le monde" mais une de mes dernières résolutions a été de désormais ne plus suivre qu'au compte-gouttes les informations, parce que, trop souvent, elles m'arrachent des larmes. Je me sens tellement impuissante devant le malheur qui frappe les uns et les autres : les accidents, les actes de barbaries, mais aussi les "accidents graves de voyageurs", qui m'affectent au plus profond de mon être. Inévitablement, je pense aux familles des victimes, à leurs amis, à ceux qui les aiment. Au pourquoi de leur geste. La révolte et une profonde tristesse s'emparent de moi.
Refuser d'être quotidiennement le spectateur-obligé de tout ceci ne signifie pas ne rien ressentir, ne pas compatir. Me concernant, c'est tout le contraire. J'aime regarder les gens autour de moi. Et je les regarde ! Et, quand j'en ai l'occasion, je leur parle ou je les aide. Cela me permet de (sur)vivre en me donnant le droit de continuer à sourire à la vie. Et de continuer à voir ce qu'il y a de beau dans ce qui m'entoure.
Voilà, vous m'avez fâchée. Ah, c'est ce que vous vouliez, n'est-ce pas, faire réagir les gens... Et bien presque, si je n'aimais pas autant vos écrits, nous pourrions être brouillés...
Un tas de raisons devraient vous encourager à lire ce très court récit (sauf si vous êtes un peu déprimé en ce moment...) : outre le fait qu'il nous fait sortir de nos gonds, nous bouscule, nous irrite, nous met face au mur, l'auteur nous rappelle, sans jamais pourtant nous faire la morale, que la condition humaine n'est pas la même pour tous, que les relations humaines se déshumanisent (surtout dans les grandes villes) au point de rendre les gens indifférents au malheur d'autrui. Pourtant, la communication n'a jamais été plus facile qu'à notre époque. Mais virtuelle, alors, la communication...