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Quelle claque. C'est extrêmement court mais tellement de questionnements et d'interrogations de l'auteur. Ça fait beaucoup réfléchir, notamment quand on prend quotidiennement le train et qu'on a déjà eu affaire à un retard à cause d'un accident de "personne".
Ce livre me fait repenser à comment j'ai vécu ce genre de moment, j'ai sûrement été comme tous les autres, j'ai pensé au retard au lieu de penser à ce que pensait la personne s'étant suicidée sur les rails. Je ne pense pas qu'il veuille nous faire culpabiliser, il s'interroge juste sur le fond comme le ferait un sociologue ou bien un journaliste puisqu'il l'est.
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Chaque année, des dizaines de suicide ont lieu sur les voies de la SNCF. Des personnes déterminées à mettre fin à leurs jours, dépressives, préférant la méthode radicale pour être certaines de ne pas se louper se jettent à l'approche du train. En 2012, en à peine quelques jours, trois suicides ont été déclarés : une mère de famille, un homme et un vieillard.
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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« La foule était immense mais ils n'ont vu personne, et personne ne les a entendu »

Suite à un accident grave de voyageur est un (très) court récit d'Eric Fottorino mettant la lumière sur une réalité bien sombre : les suicides des transports en commun.

Dans le quotidien acharné des citadins métro-boulot-dodo, l'indifférence et l'individualisme sont devenus de tristes compagnons de route. On se bouscule, les esprits s'échauffent pour de petits riens, on se regarde de travers et on oublie de se voir.

Certain.e.s, poussé.e.s par leur désespoir, finissent par tout plaquer. Des inconnu.e.s qui le resteront éternellement. On taira leur geste, leur nom mais on appuiera les conséquences de leur actes sur le quotidien effréné de leur co-voyageurs. Dans son récit l'auteur nous amène à nous poser des questions sur nos réactions face à ces « accidents grave de voyageur ». On s'énerve, on s'agace, on s'impatiente du retard que l'on va avoir et on oublie finalement qu'un.e Homme / Femme vient de se donner la mort. Pire encore, on les déteste pour ça.

Geste désespéré, réaction déshumanisée. Et si finalement le dernier message de ces personnes fatiguées par la vie était de nous rappeler de ne pas oublier de vivre ?
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L'intention est louable, ces morts qui empêche d'être à l'heure, déshumanisés, tenter de leurs rendre un visage ou au moins une histoire est un beau geste. Il y a de belles tournures de phrases seulement je trouve qu'il parle pour ne rien dire une bonne partie de ce petit livre. Il tourne vite en rond et répète la même chose de différente façon. Il tente de faire passer le silence du suicide et la douleur d'inconnu au premier plan, malheureusement, ça n'a pas fonctionné sur moi.
C'est plus une réflexion personnelle qu'un essai sur le sujet, ça ne me dérange pas mais je trouve que ça manque de profondeur et l'auteur tourne vite en rond. Les quelques témoignages n'apportent pas grand-chose selon moi.
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63 pages autour d'un sujet que l'on connait bien (notamment quand on emprunte les lignes de métro ou RER) et qui pourtant reste assez tabou, où les morts sont à peine évoquées, où les victimes restent anonymes et où l'accent est bien davantage mis sur le trafic perturbé des trains, les retards qui en découlent... Je trouve qu'en si peu de pages, l'auteur arrive à dire beaucoup et à atteindre une profondeur qui m'a touchée. J'ai aimé un certain nombre de réflexions d'Eric Fottorino, notamment lorsqu'il s'attarde sur les termes employés pour évoquer les suicides qui sont rarement nommés ainsi : s'il est souvent question d'"accident grave de voyageur", l'expression "accident de personne" est également employée et semble alors mettre en lumière, sans le vouloir, le fait que la victime n'est personne. Les pompiers, aussi, qui parlent de "personne sous le train" (de mémoire). Et puis l'identité incertaine des personnes qui se sont jetées sur les rails, le fait qu'il soit difficile d'en parler, que les retards occasionnés par ces drames soient bien plus souvent au coeur des articles de presse et des discussions entre passagers que l'acte, le suicide, la personne concernée par ce passage à l'acte... La banalisation de ces événements, éviter de penser que l'on pourrait soi-même être concerné, ne pas se laisser la possibilité de se poser la question, d'être touché par la solitude au milieu de la foule... Beaucoup de réflexion, de questionnement. La violence des propos parfois tenus par les autres usagers des transports, le manque d'empathie, l'impression que ces suicides sont égoïstes... J'ai aussi été touchée par les remarques à propos des tableaux d'Edward Hopper... Bref, en refermant ce livre, j'en garde une impression assez positive, pas très optimiste mais nécessaire, relançant ma réflexion.
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Petit livre discret mais qui représente à lui seul un concentré de réflexion sur la place de la vie de chacun d'entre nous dans le monde moderne.
Dans ces immenses métropoles dans lesquelles une grande partie de la population se perd dans les fracas de l'absolu impatience et la solitude exacerbée, il est important de faire une pause.
Cette lecture est un vrai rappel à l'humanité qui somnole en chacun de nous.
Merci Monsieur FOTTORINO.
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Un cri peut ne pas être un hurlement, il n'en est pas moins fort lorsqu'il est court. Celui d'Eric Fottorino fait 60 pages et grâce à son écriture, à la fois de journaliste et de romancier, il est très puissant. Il rend un vibrant hommage aux désespérés qui se jettent sous les roues du RER, où du métro, dans l'indifférence générale. Des suicides que la société ne veut pas nommer, ne veut pas connaître et qui la retarde dans sa course folle. J'apprécie chez lui, cette manière de nous faire partager ses sentiments, avec beaucoup de réserve, sans grandiloquence. A la lecture de ce petit livre, j'ai la sensation d'avoir participé à une minute de silence pour la mémoire de ces anonymes.
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« Suite à un accident grave de voyageur », … le trafic est interrompu ! Éric FOTTORINO prend pour titre de ce livre (Gallimard,2013) cette expression que tous les habitués des chemins de fer connaissent. Chacun peut entendre en lui cette voix volontairement atone qui, non seulement tente de donner une information factuelle, mais qui, surtout, tente de cacher ce que comporte ce fait de douleurs et de désespérances humaines.
FOTTORINO, lui-même usager des chemins de fer français, a vécu l'expérience plusieurs fois. La formulation, ‘Suite à un accident grave de voyageur…' s'est immiscée en lui, irréelle. « Je ne reconnaissais rien d'humain dans ces paroles désincarnées. Elles composaient un chef-d'oeuvre d'évitement ». Et, en effet, à l'analyse, le sujet principal est bien l'interruption de trafic. C'est là que réside le drame. le voyageur n'est qu'une circonstance causale. Il n'est rien, lui, le voyageur, il n'est personne. Il n'est même pas du train, il ne l'a pas pris, si ce n'est en pleine face. A cause de lui, les usagers vont devoir attendre. Ils râlent, ils ont autre chose à faire qu'attendre ! Ils ne cherchent pas à comprendre. Ils veulent seulement savoir quand le train pourra repartir. Au plus vite, bien sûr !
Dans ce livre qui ne porte pas l'appellation roman, l'auteur s'interroge sur la réaction des usagers, sur la sienne. Il ne se met pas en dehors, se demande « combien de fois ai-je moi-même pesté à l'annonce d'un retard dû à un accident de personne ? Suis-je donc devenu insensible aux autres ? Je préfère croire que les trains de banlieue anesthésient mes émotions ».
Constatant que le public des usagers dont il fait partie, est pris en flagrant délit de ce que Mauriac appelait autrefois « le crime du silence », l'auteur veut briser cette indifférence où « taire est l'auxiliaire du verbe tuer ». En niant cette souffrance de la personne devenue rien sous le train, on ne laissait aucune chance au désespéré de partager son mal-être. » Ce livre, en quelques soixante pages, nous ouvre à une réflexion sur la déshumanisation, sur les prédominances accordées au trafic et à l'organisationnel plutôt qu'aux humains. Pourquoi, se demande-t-il, règne sur ces suicides, une loi du silence ? une condamnation sans appel ? Comment se fait-il que « le temps du trajet, je ne suis plus tout à fait humain ».
Et non content d'oser aborder un sujet tabou, FOTTORINO fait preuve d'une habileté d'écriture qui touche le lecteur. Passé maître dans l'art de donner aux mots leurs sens usuels mais aussi de relire la situation en empruntant les sens cachés, secondaires, l'auteur fait mouche et titille l'esprit là où il faut.
- A propos de l'ordre de sortie d'un véhicule des sapeurs-pompiers en cas d'accident sur les voies, l'expression consacrée est ‘ personne sous un train '. La question de l'identité n'est pas importante… puisque c'est personne ! Et donc, déplacer un corps de sapeurs pour personne, c'est les déplacer pour rien !
- Les entrefilets dans la presse font largement état de la perturbation du trafic, peu de l'humain qui ne l'est plus. Tout au plus, décrira-t-on l'impact sanglant des débris humains à l'avant de la motrice et sur les voies. « La victime entre brièvement en scène, s'insinue l'existence du corps en même temps que son inexistence. L'apparition est une disparition »
- Etrange arithmétique des désespérés : n'être plus rien et juger que ce rien est encore de trop. Se changer en objet périmé qu'on retire de la circulation. Une denrée jetable, n'en parlons plus !
FOTTORINO a choisi d'en parler. Puisse ce livre éveiller nos consciences et nous pousser à un peu plus d'humanité lorsque nous serons retardés sur les voies ! Ce livre n'est pas un roman, c'est une claque, un cri !
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Tout le monde a pris le train, le métro ou le RER et tout le monde a déjà entendu Ding Dong "nous vous informons tous les passagers de ce train que suite à un accident grave de voyageur le trafic est momentanément interrompu, pour une durée encore indéterminée" L'agent n'a pas prononcé le mot suicide. Tout doit rentrer das l'ordre au plus vite, pour que les gens puissent renter chez eux l'esprit tranquille, l'accent est souvent mis sur le trafic perturbé et les horaires bousculés........
Très vite la réaction des usagers est assez vive les mêmes mots surgissent : retard, attente, fatigue, ras le bol, toujours pareil......comme s'il ne s'était rien passé, juste un événement banal.Et pourtant qui n'a jamais pensé un jour, qu'il pouvait soit se perrdre, perdre ses parents ou même perdre la vie dans une gare
Eric Fottorino dénonce , à travers cet ouvrage une société , devenue individualiste. Les personnes s'ignorent. Chacun reste dans soin coin. Il existe un manque de communication. le constat est bien triste. Et pourtant , parfois il suffirait d'un simple mot............
Ce livre très court qui se lit d''une traite peut être considéré comme une étude sociologique du comportement humain, où l'indifférence et l'égoïsme occupent une une place importante
Après avoir lu, ce livre, on peut se demander pourquoi on ne pense pas à la souffrance de la victime ; à celle de ses proches, son conjoint, ses enfants, ses amis et des témoins qui ont assisté à la scène. Scène qui peut réveiller en eux, des blessures anciennes que l'on croyait refermer à jamais.

A méditer.

Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Il est une annonce que les usagers du RER entendent assez souvent : "suite à un accident grave de voyageur". Derrière l'expression "accident grave" se cache un autre mot, le mot suicide. Un mot que l'on prend bien soin de ne pas prononcer dans le micro, qui ne doit pas être entendu par les voyageurs dans les hauts parleurs. Pourtant les gens comprennent, certains compatissent, d'autres s'exaspèrent du retard que cela va causer...
J'ai apprécié lire ce livre car il nous reflète clairement et simplement une réalité : de nombreuses personnes mettent fin à leurs jours en se jetant sur la voie ferrée et la réaction des gens laisse souvent à désirer.
Ce livre aborde le triste thème du suicide. Geste désespéré, conséquence d'une société égoïste et malsaine. Un thème hélas toujours bien actuel qu'encore trop de gens ne comprennent pas... Il serait bon que l'on se soucie plus de ceux qui nous entourent, de ceux que nous croisons, de ceux qui, d'une façon ou d'une autre, appellent à l'aide. Il serait bon que nous vivions VÉRITABLEMENT dans la liberté, l'égalité et la fraternité ! Tous ces morts sont autant de cris de douleur, autant de gens qui n'ont pas compris et accepté la cruauté de cette société décadente, quand allons nous les entendre ? Quand allons nous réagir ?
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