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Critique de Jazzynewyork




Quand on commence un billet, une chronique ou un avis, appelez cela comme vous voulez, on se retrouve, comme l'écrivain, confronté à la page blanche, à la recherche des premiers mots à partager pour tenter de donner envie à d'autres lecteurs de découvrir à leur tour notre dernière lecture, notre dernier coup de coeur.

Et pour ce livre à l'écriture sublime, c'est d'autant plus difficile.

« Un jour j'ai réalisé que le mot 'Écrire' contenait toutes le lettres du mot 'Crier'. Un homme qui écrit est un homme qui crie. »


"Trois jours avec Norman Jail" nous raconte l'histoire d'une rencontre. Un quasi tête à tête entre une jeune étudiante en littérature, et un écrivain, Norman Jail, l'homme d'un seul roman. Une rencontre qui ferait rêver plus d'un lecteur, moi la première.

Partager, échanger, s'interroger, tenter de tout découvrir sur ce mystérieux auteur. S'immerger dans sa vie, déterrer les secrets, tenter de comprendre pourquoi d'autres livres n'ont pas suivi le premier...

« le reste de sa vie, Norman Jail l'avait passé à noircir des milliers de pages, n'en publiant aucune. Son oeuvre était un monument aux mots. »


« Je ne suis pas un buveur, je suis un buvard. »



À travers ces conversations, l'histoire s'installe, entre réel et imaginaire, et Éric Fottorino nous balade dans un récit brillant, où se révèle également une analyse profonde de l'auteur face au processus d'écriture. Une véritable passion pour les mots.

« Un livre est un essaim de mots parfaitement alignés, sans hésitations ni repentirs. Les traces de lutte à mort ont disparu : les violences, les accrocs, la rage, l'abattement, l'à-quoi-bon. Tout ce qui fait un livre à l'état brut, ses impasses, ses sorties de route, ses doutes à n'en plus finir. »


Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises, l'histoire de cet homme est édifiante. En approchant de la fin, on s'aperçoit une fois encore que les écrivains sont de grands manipulateurs, qu'ils transforment la vérité au gré de leurs envies, et nous lecteurs, envoûtés par ces agencements de belles phrases, nous y tombons à pieds joints.

« Il avait beaucoup parlé, j'avais beaucoup écouté. »


« C'était sans doute cela, un écrivain, un être pour qui plus rien ne compte, excepté ce qu'il était. »


Un récit remarquable, une plume que j'ai pris plaisir à retrouver, après l'avoir découverte avec "Chevrotine", son précédent et magnifique roman (noir).

Je vous invite à savourer ce roman, avec à portée de mains carnet et stylo, car si comme moi vous aimez les belles phrases, ici elles foisonnent, pour notre plus grand plaisir de lecteurs amoureux de belle littérature.

Gros coup de coeur.
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