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Critique de YvonS


Chère Lorraine,  Chère Marie-Lorraine, 
J'ai eu envie d'écrire cette chronique  (je n'oserai pas l'appeler critique) comme une lettre à une amie. Nous avons moins d'un an d'écart et j'ai eu l'impression de retrouver une amie d'enfance en vous lisant,  bien que nous n'ayons pas fréquenté les mêmes écoles loin s'en faut. 😉 oui, je dis: vous. Quand nous nous sommes rencontrés à la Journée du Livre d'Asnières, le tutoiement est venu tout seul. Je ne sais pas si je pourrai encore... 😊 je n'avais pas vraiment réalisé qui vous êtes.  Ce que fut votre enfance,  votre vie. 
Pour moi, Christian Fouchet c'était le ministre de l'Éducation Nationale quand j'étais écolier, ce grand monsieur aux sourcils noirs vaguement effrayant  (pensez donc, un monsieur qui rencontrait "le Général" tous les jours), celui que mon grand-père admirait parce qu'il avait rejoint De Gaulle à Londres le premier. Mon grand-père qui avait fait 14-18 et le Chemin des Dames, et qui en 45 n'était pas à Moscou comme votre père mais à Vienne où il récupérait les machines spoliées de son entreprise. 
On a oublié que Christian Fouchet fut le ministre de l'intérieur de mai 68, qu'il fut le délégué à l'indépendance de l'Algérie après les accords d'Evian et qu'à ce titre sa vie fut menacée  (et celles des siens), on oublie, on simplifie, on caricature... j'ai retrouvé grâce à vous tous ces souvenirs communs.
Mais faisons les choses comme il faut pour ceux/celles qui ne liraient pas cette lettre jusqu'au bout,  ce bouquin est passionnant !  Là.  C'est dit.N'y cherchez pas une biographie politique classique, des potins des coulisses de l'Elysée, des révélations fracassantes... c'est le récit ému d'une fille qui redécouvre son père et qui se raconte en nous le racontant.  Ce n'est jamais ennuyeux, j'ai éclaté de rire à plusieurs reprises : la présentation au roi du Danemark,  le flic qui contrôle "Fernandel", la punition de 300 lignes..., j'ai été ému,  j'ai admiré, j'ai retrouvé ces moments vécus (presque) ensemble : le 20-21 juillet 1969 devant la télé au milieu de la nuit, mai 68 et les "vacances" puisque le collège était fermé,  le bac en 74... et puis Malraux et puis le Petit Prince et Karen Blixen....
Ce dialogue à une voix,  car ce n'est pas un monologue,  ce récit de l'intérieur brosse le portrait d'un homme extra-ordinaire  (la césure est volontaire) par sa probité,  sa rigueur et son humanité. Alors évidemment,  je suis allé sur le Web chercher photos et vidéos,  je voulais entendre sa voix...
Et puis on s'indigne avec vous de ce prof de maths qui vous casse au bac  ( comment peut-on être prof et dire ça ), on aime avec vous Saint-Ex et Mozart,  Cécilia Bartoli et Jaroussky, James Thierrée et Yentl, les moelleux au chocolat et les soufflés au fromage !  Un certain virus nous a empêchés de nous retrouver à la librairie Gallimard, mais ce n'est que partie remise ! Merci encore pour ce morceau de vie et d'Histoire...
A très bientôt Lorraine,  amicalement,
YvonS
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