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Critique de fanfanouche24



Toujours la gourmandise à la vue d'un dernier opus de cet écrivain, ami de Desproges… La promesse de rire et sourire de nous, de nos vies… cette fois de nos impatiences, des attentes , de toute notre condition d'humain !

Par contre Jean-Louis Fournier le reconnaît lui-même… il fait de plus en plus court ! On reste franchement sur sa faim !!! Quelque peu abusif !!!...

Ce qui n'empêche pas qu'à la lecture de ces pages « comptées », on sourit toujours de cet état d'esprit, ironique, facétieux, provocateur, pince-sans-rire… Rire de soi pour éviter de se prendre au sérieux, ou de se complaire dans les auto-apitoiements…

Trop jeune, on est impatient de grandir… plus tard, plus vieux… on voudrait arrêter le temps ! et la sagesse intermédiaire est bien dure à acquérir et à mettre en pratique…

L'auteur se souvient, nous parle de ses « êtres chers » : son père, médecin mort prématurément, sa « mère -courage », ses fils handicapés, ses épouses, ses amis dont son grand complice disparu trop tôt , Pierre Desproges, avec lequel il partageait les mêmes galéjades…, les mêmes pieds-de-nez !! Etc.

Sommes-nous de notre époque ? ou , vivons-nous de préférence dans le passé ? Quels sont nos rapports au temps qui passe ? Sereins ou boulimiques impatients ? Sous des dehors malicieux, Fournier s'interroge et par là, « nous » interroge sur notre philosophie de la Vie, et notre rapport au Temps… ?

En dépit d'une réelle frustration…un moment trop court, qui reste léger, bienveillant, moqueur, rieur, nostalgique… où Fournier se montre surtout excédé , râleur envers la Bêtise…et les crétins !... Savourons le présent, prenons soin des êtres qui nous sont proches…et faisons du mieux possible ne perdons pas de temps avec les préjugées et les idées toutes faites… !

“Faut-il avoir de la patience avec ceux qui disent des bêtises ?

Faut-il avoir de la patience avec ceux qui érigent en vérité absolue des énormités ?
Ceux qui osent dire que les animaux n'ont pas de sensibilité, qu'ils ne souffrent pas ?
Ceux qui osent dire que les enfants handicapés sont une punition de Dieu ?
Ceux qui osent dire que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs ?
Ceux qui osent dire que les hommes sont plus intelligents que les femmes ?
Ceux qui osent dire que les vaccins c'est dangereux pour la
santé ?
Celui qui dit : "Je n'ai pas de doute" ? (p. 105)”

Hormis cela, personnellement, je retiens la très belle remarque de Siri Husvedt sur le temps suspendu face à l'art, à la peinture… ! Un arrêt du temps… comme un état de grâce !

« Pour faire un éclair il faut accepter d'être longtemps un nuage... » [Titre du bref chapitre]

"Quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'oeuvre. Pour la peinture, c'est autre chose. Les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindre parcelle de lui-même. Il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. J'aime la peinture parce que, dans son inaltérable immobilité, elle paraît exister en dehors du temps d'une manière impossible à toute autre forme d'expression. Un tableau crée l'illusion d'un présent éternel, d'un lieu où mes yeux peuvent se reposer comme si le tic-tac de la pendule avait cessé par magie. " Siri Husvedt -
(p. 99)
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