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Critique de chrysalde


Un recueil de pensées, de petits textes courts, de petits chapitres de 2 ou 3 feuilles maximum, bourrées d'humour, d'auto-dérision, comme tous ses livres, c'est sa marque de fabrique, c'est ça que j'apprécie particulièrement chez lui.

Je retrouve au fil des pages ses parents, sa fille, quand on a lu tous ses livres on comprend tout de suite pourquoi il écrit ceci ou cela ... pour ceux qui le découvrirait c'est peut-être un peu plus abscons.

J'aime aussi ses références littéraires, Drogo chez Buzzatti, Georges Brassens … des gens qui attendent, parfois (souvent) en vain …

"Attendre ma femme, attendre ma fille …"
"Imaginer le pire ça je sais faire, mon imagination n'est jamais à court. Elle me fournit des inquiétudes en permanence et du raffiné: pas de petites inquiétudes, des vrais drames".

Voilà pourquoi cet homme me parle … je me retrouve tellement dans ces lignes. Et une simple phrase m'a permis de faire un flash-back et de repenser à toutes mes angoisses …
Quand j'étais petite si j'attendais maman et qu'elle ne rentrait pas, c'est qu'elle était morte. Mon papa avait du retard, il avait eu un accident de voiture…
Plus tard, ma grand-mère ne répondait pas au téléphone, elle avait eu un malaise … elle devait forcément être chez elle, où aurait-elle pu aller ?
Encore maintenant, j'entends la sirène de la police, des pompiers … et si mon fils avait eu un accident de voiture en venant me voir (enfin, est-il seulement sur le chemin pour venir me voir? Bien sûr que non … ).
C'est paradoxal, je ne "sais" pas attendre parce que j'imagine toujours le pire … et pourtant je peux passer des jours entiers à ne rien faire (enfin, à lire ou à regarder la télévision, à écouter de la musique) …
Mais je n'arrive pas à me plonger dans une saga de plusieurs tomes, il faut que "ça aille vite" … alors que je prends le temps de lire de nombreux livres …

Sa réflexion sur le chapitre "j'attends d'avoir fini" est tellement interpellante et savoureuse:

"J'ai gardé de mon enfance le souvenir des "tu n'as pas encore fini? Quand on est petit il faut toujours, toujours, avoir fini: ses devoirs, sa toilette, l'assiette … "
J'ai vécu cela enfant, je l'ai fait vivre à mes enfants … le rythme de la journée, se lever pour partir à l'école, arriver suffisamment tôt pour éviter les embouteillages et puis surtout arriver à l'heure au travail … le soir, se dépêcher de rentrer, encore tant de choses à préparer …
Mais finalement tout ça pour quoi?
Et voilà en quoi ce petit livre m'a tant plu … il m'a permis un travail d'introspection digne d'une séance (voire plusieurs) chez le psychanalyste …

Quant à la présentation du livre, au nombre de pages … Il annonce d'emblée que son éditrice attendait un livre de 210 pages, il en écrit 165 (et encore, parce que c'est vraiment tiré par les cheveux … de nombreuses pages ne comportent qu'une ou deux phrases).

C'est culotté de dire que d'office on n'a pas rendu le travail attendu ... mais il ne pouvait plus attendre, il aurait pu mourir avant de le terminer … bon d'un autre côté les oeuvres inachevées ont un certain attrait également …

Mais qu'importe, puisque c'est lui, il sera de toute façon publié et il se vendra ...
Comme vous l'aurez compris je suis ravie de ma lecture, mais je suis contente de l'avoir emprunté à la bibliothèque, j'aurai regretté de dépenser 18.90 euros pour cet objet … alors que finalement c'est bien moins cher payer que la séance chez le psy …
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