AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,25

sur 390 notes
L'auteur relate se relation avec sa fille qu'il a adoré. Elle était gaie, intelligente et drôle. Il aurait tout donné pour elle. Jusqu'au jour où : elle rencontre un Monseigneur, un Belzébuth qu'elle vénère. Dieu prend toute la place dans son coeur et elle rejette tout son passé : famille, travail et gaieté. Et pourtant, elle se dit enfin heureuse.
Un humour noir et beaucoup de cynisme.
Quelle est cette créature qu'est Fournier pour décrire sa fille sous une telle noirceur ? Je comprends tout à fait ceux qui le critiquent. En même temps, c'est un père qui souffre. Quand à la fille, elle paraît bien peu reconnaissante ou sympathique. Mais que cachait-elle derrière cette joie enfantine qui était la sienne ? Ils auraient bien besoin d'une thérapie tous les deux et l'auteur n'a peut-être pas choisi la bonne, même si pour lui, cela lui a permis de s'exprimer. On ne peut pourtant pas appeler ça de la communication...
Je suis partagée sur cette publication mais pas sur son talent.
Commenter  J’apprécie          80
Qu'est devenue sa fille?
Elle a décidé de quitter Paris afin de pouvoir mieux se réaliser dans son état de graphiste.
Mais au fil des jours, les nouvelles se font rares, elle abandonne son travail.
Elle a rencontré quelqu'un, Monseigneur qui lui a permis d'avoir une révélation.
À partir de là, son caractère va changer.
Cette manière de nous conter, comment au fil du temps, il devra accepter cette séparation nous démontre, si cela était, le talent de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          80
Décidément, la plume de Jean-Louis Fournier me plait et me plaira toujours autant. Avec humour, dérision, il arrive à nous communiquer ses émotions, ses ressentis, sa tristesse. Il essaie de comprendre pourquoi sa fille est entrée dans les ordres. Toute une remise en question, a-t-il raté quelque chose ? Ou ne peut-on tout simplement pas décider du destin des autres ? Il règne dans ce livre, un sentiment d'incompréhension, de tristesse (quelque part, c'est comme s'il « perdait » sa fille), mais aussi d'amour, puisqu'en tant que père, il accepte, tant bien que mal, ce choix, tout en gardant l'espoir qu'elle revienne à une « vie normale ».
Commenter  J’apprécie          80
Si vous avez des comptes à régler sur terre avec le « surnaturel » sans savoir comment vous y prendre, Jean-Louis Fournier va vous en donner les clefs.
Le « surnaturel » vous avait tout donné avec ses bienfaits et aussi ses méfaits contre lesquels il vous aura fallu lutter jusqu'au désespoir. Il vous restait l'ultime objet de votre coeur et de votre sang qui vous rattachait à la vie malgré ses ingratitudes. Mais non ça ne lui suffisait pas il lui fallait tout.
C'en était trop, devant une pareille ingratitude, une telle injustice plutôt, soit on « se couche », soit on entre en révolte contre l'agresseur. Ce pourrait être tout simplement le « sort » mais non, ici il est clairement identifié, ce sera la guerre contre ses représentants : le monde clérical.
Pour tout intégrer complètement ce bref roman, que dis-je cette auto biographie, il faut avoir au préalable lu « Où on va papa ? ».
Alors pour apprécier pleinement, vous savez ce qu'il vous reste à faire…
Et préparez votre mouchoir pour essuyer vos larmes tantôt de chagrin, tantôt de rire…

Commenter  J’apprécie          80
Bouleversant!

J'ai trouvé ce livre très émouvant.
Jean-Louis Fournier nous parle de sa fille Marie ou plutôt de ce qu'il ne reconnait plus de sa fille, devenue pour lui "La servante du seigneur", l'homme dont elle est tombée amoureuse et avec qui elle ne vit plus que dans sa foi.

Malgré l'humour et le cynisme de ses propos, on devine le manque, la douleur et l'incompréhension. Pourquoi cet abandon?

Le mot de la fin est écrit par Marie elle-même. Suite au procès qu'elle a intenté contre son père, elle a donc eu un droit de réponse. Mais elle n'en donne que très peu pour qu'on puisse la comprendre...

Touchant!
Commenter  J’apprécie          80
Jean-Louis Fournier a écrit un Hymne d'amour à sa fille Marie « entrée en religion ». Oui, mais quelle religion ? Mis à part Monseigneur qui a étendu son emprise sur elle, nul couvent ou ordre religieux ne se profilent. « Monseigneur ne me paraît pas très catholique. Je ne lui donnerais pas le bon Dieu sans confession. »
« Elle est dans les ordres ou elle est aux ordres ?».
Elle a fait voeu de pauvreté, mais demande, à son père, un 4x4 intérieur cuir et une pension…. « Elle voudrait être une sainte subventionnée ». « Heureusement qu'elle a fait voeu de pauvreté, sinon elle m'aurait demandé une Rolls-Royce ».

Jean-Louis Fournier écrit : « S'ils plaisantent, c'est peut-être pour être moins malheureux.
L'humour est un antalgique, on l'utilise quand on a mal ». C'est ce qu'il fait dans ce livre d'une fort bien belle façon, à la manière des désespérés, il invite même Desproges, son compagnon, à son secours.
Parodiant une des dernières paroles du Christ, il écrit « Fille, Pourquoi nous as-tu abandonnés ? »
Il lui pose et se pose beaucoup de questions, voudrait comprendre :
« Peut-être qu'à la différence des piles, les sentiments s'usent quand on ne s'en sert pas ».
« Pourquoi maintenant c'est si difficile ? »
« Pourquoi, maintenant que tu dis être heureuse, que tu déclares être sur terre pour le bien des autres, tu t'es durcie ? »
Pourquoi, depuis que tu es à Dieu, tu es odieuse ? »
Que peut-il espérer d'autre que le bonheur de Marie ; « L'important, c'est qu'elle soit heureuse. Est-ce qu'elle est heureuse ? »

Au fil des années, il ne partage plus grand-chose avec sa fille et c'est terrible pour lui « Je ne l'ai pas invitée au Théâtre du Rond-Point pour voir mon dernier cheveu noir. Je n'ai pas eu envie qu'elle vienne. » Quelle phrase terrible et horrible

Petit livre qui se lit très vite, mais poignant et qui ne se laisse pas oublier. le sectarisme enferme et coupe de tout. « Sectaire, ça commence comme sécateur, ça coupe. Ça coupe des parents, ça coupe des amis, ça coupe du monde professionnel, ça coupe du monde tout court. ».
Et puis, il y a l'attente, cette attente de la voir quitter son gourou, revenir à son travail de graphiste qu'elle aimait tant. Jean-Claude Fournier avec l'humour acide du désespéré, souffre. Sa détresse affleure à chaque phrase, mais il ose quémander avec cette supplique : « Reviens, avant que je m'en aille. »

J'ai lu de lui Poète et paysan où il y avait déjà cet humour noir et acide. D'autres sont dans l'attente. Jean-Louis Fournier est une belle personne, normal puisqu'il a travaillé avec Desproges en réalisant « La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède » !
N'hésitez pas, lisez-le, c'est un petit bijou à faire grincer les dents.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          80
J'ai découvert Jean-Louis Fournier avec Où on va Papa ? que j'avais beaucoup aimé pour son ton. J'ai retrouvé la même légèreté de ton dans La servante du seigneur.

Jean-Louis Fournier a perdu sa fille, Marie, (Destin, quand tu nous tient J ) si vive, si intelligente et si « colorée » lorsqu'elle s'est approchée de Dieu. Ce roman développe ce constat.

Un livre très intime. L'auteur nous relate sa relation filiale sans rien nous cacher. Il n'apparaît comme le père « idéal », c'est cependant une véritable déclaration d'amour qu'il fait à sa fille. En tant que parent, j'ai ressenti sa douleur d'exister si peu pour sa fille mais surtout de la voir si différente de celle qu'il a vu grandir, de celle qu'il a élevée. La différence est nette entre Marie, sa complice d'antan, et La servante du seigneur. Cette différence est soulignée par l'utilisation tantôt du « tu » pour les moments de connivence tantôt du « elle » pour les moments d'incompréhension.

J'ai lu ce livre sans voir le temps passé. J'aime beaucoup le style de l'auteur. Il manie l'humour et l'autodérision avec une grande subtilité.

Avant la publication de ce roman, Jean-Louis Fournier l'a fait lire à la principale intéressée. Elle a un droit de réponse sur quelques pages. Si elle n'est plus la même, elle n'a rien perdu de sa verve et de son humour. Elle est bien la fille de son père. Sans donner raison à son père, Marie s'explique mais le message est reçu, l'amour est reçu.
Lien : https://mesexperiencesautour..
Commenter  J’apprécie          70
Après avoir écrit à ses fils, à sa femme décédée, Jean-Louis Fournier adresse une lettre à sa fille, entrée dans les ordres à la suite de sa rencontre avec celui qu'il nomme « Monseigneur », et à qui il reproche d'avoir endoctriné sa fille.
Malgré une légère réticence, due aux différentes critiques entendues ça et là, j'ai dévoré ce petit livre. J'ai été touchée par la souffrance de l'auteur, qu'il masque, comme d'habitude, par des petites phrases assassines, et son humour acide. Il y a une énorme tendresse dans ce livre, véritable lettre d'amour à sa fille « d'avant », et une grande incompréhension de la personne qu'elle est devenue :
« Tu étais charmante et drôle. Elle est devenue une dame grise, sérieuse comme un pape. Elle est sévère… dogmatique, autoritaire, elle aime bien faire la morale aux autres… »
Il est toutefois un peu gênant qu'il n'ait pas eu l'autorisation de sa fille pour la publication, mais peut-être était-ce la seule façon de la faire réagir ( p.149 : « je t'attends depuis plus de dix ans »). Elle obtient néanmoins un droit de réponse, publié tel quel à la fin du livre.
Souhaitons qu'ils se retrouvent enfin…
Commenter  J’apprécie          70
Une seule étoile pour le style et pour l'incongruité du choix du sujet. Quand on arrive à la fin du livre et qu'on lit le "droit de réponse" de Marie, on a enfin le dénouement... explicite ! C'est une affaire intime et qui aurait dû rester telle dans laquelle on vient de glisser un regard de voyeur, et le malaise d'assister à ces "ébats"-débats familiaux devient encore plus vif. Oui, tous les parents ont tort avec leurs enfants, oui, tous les parents ont fait de leur mieux et pourtant complètement foiré leur mission, oui, tous les enfants (dont nous les premiers, en notre temps) ont besoin de s'éloigner pour mieux retrouver leurs racines. Bon. Est-ce pour autant nécessaire d'étaler tout cela sur la place publique ? J'ai trouvé le discours de Fournier pathétique car il révèle qu'il connait peu et mal sa fille. Ses arguments sont pauvres et sa langue, supposée légère, n'est que vide.
Mais j'avoue que ce qui m'a plus gênée, ce sont les arguments financiers, trop prégnants pour n'être pas, finalement, importants, et sa fille, accusée d'intérêt, de désir de toucher le pactole, est inutilement salie. Pour quelqu'un qui refuse le manichéisme, Fournier m'a semblé ici particulièrement simplificateur. A-t-il pensé à l'air de la calomnie en publiant ces livres ? A-t-il pensé au regard que va subir sa fille de la part de ceux qui ne la connaissent pas et n'auront d'elle que sa propre version, entachée, on s'en doute, de rancoeurs et de partialité ? C'est déloyal d'avoir utilisé sa plume pour régler des comptes, qui n'en sont même pas. Une banale difficulté de génération et de refus du gendre.
Commenter  J’apprécie          70
Je suis une inconditionnelle de Jean-Louis Fournier. J'aime ce qu'il écrit. Sa façon de raconter ses tragédies, de livrer son amour, son humour acide, ses bons mots. On retrouve ici son style incisif et percutant.

Après avoir rendu hommage à ses fils et à son épouse, il dresse maintenant un bilan de sa relation avec sa fille. C'est très émouvant. C'est un appel d'un père à la fille qu'il perd. Une façon certainement de lui dire qu'il est là, qu'il l'aime, qu'il s'inquiète: qu'il est et reste son père, un phare dans l'obscurité, un refuge en cas de besoin. C'est une main tendue.

Je ne saurais que vous en conseiller la lecture, ainsi que des volumes précédents.

Lien : https://lyseelivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (734) Voir plus



Quiz Voir plus

Huit titres de Jean-Louis Fournier.

Il a jamais tué personne, ...

mon tonton
mon pépé
mon frangin
mon papa

8 questions
134 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Louis FournierCréer un quiz sur ce livre

{* *}