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3,25

sur 390 notes
Ceux qui ont lu ses deux précédents récits retrouveront dans ce court livre l'impertinence et le sens de la formule de Jean-Louis Fournier. La tristesse se cache toujours derrière une façade d'ironie, le désarroi et l'impuissance derrière une distance mordante. Pas de larmes, pas d'épanchements, et c'est bien la pudeur coutumière de l'auteur qui donne tant de force à certains passages soudain plus graves, lâchés là mine de rien.
L'ensemble m'a néanmoins semblé fort décousu, sans grande cohérence. Beaucoup de redites, de retours en arrière, pas de colonne vertébrale, sinon ce grand cri de douleur d'un père dont la fille entend vivre sa vie comme elle l'entend.
J'ai d'ailleurs aimé lire la lettre de Marie, la fille, insérée en fin d'ouvrage comme un droit de réponse : non dénuée d'humour, caustique elle aussi, elle démontre assez bien qu'entre ces deux-là subsistent plus que les liens du sang et que Marie eût-elle sacrifié elle aussi à l'exercice du récit, on se serait autant régalé de formules qu'à lire l'oeuvre de son père.
Mais au final, on s'interroge sur la postérité et la nécessité de ce grand déballage. Après qu'on aura oublié les belles formules et les piques assassines, qu'en restera-t-il ? Peut-être ce récit parlera-t-il à d'autres pères désemparés ?
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Dans ce nouveau roman autobiographique dans la veine de « où on va, papa », et « il a jamais tué personne, mon papa », Jean-Louis Fournier s'adonne à son sport préféré –où il excelle : l'humour grinçant. Et on termine la lecture, bien content que ce soit sa fille, et non nous-même, le sujet de sa moquerie. C'est un peu du La Bruyère du XXI e siècle, c'est acide, c'est drôle et les formules font mouche. Mais comme d'habitude c'est terriblement triste, et amer. Est-il de bonne foi ? la question relève de la sphère privée, et non de la critique littéraire. le roman contient le « droit de réponse » de Marie qui ouvre d'autres interprétations. Marie, fille ingrate, bigote et sous l'emprise d'un gourou ? ou un père déçu dont l'immense talent falsifie la réalité, quitte à égratigner ses proches ? au lecteur de juger …
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Décidément, Jean-Louis Fournier collectionne les épreuves et une belle façon de les raconter ! Après Où on va papa ? (beau et tragique petit livre plein d'humour noir et de sensibilité sur ses 2 fils handicapés) et Veuf (témoignage bouleversant et néanmoins attendrissant de drôlerie d'un veuf qui aimait sa femme), voici comment la fille de Jean-Louis Fournier s'est inexorablement éloignée de son père après avoir embrassé un nouveau jules ("Monseigneur") et, du même coup, la foi catholique.
Le papa ne comprend pas ce qui pousse sa fille si brillante à s'enfermer dans une pratique de la foi qui l'exclut en fait du monde, du travail, et semble l'éloigner de son caractère profond. On a du coup l'impression que c'est le récit d'un combat contre l'entrée dans une secte (après, chacun verra, selon sa sensibilité, si la situation dans ce livre relève du sectarisme ou d'une foi juste exacerbée !).
Surtout, il reste un père démuni devant l'éloignement d'une fille qu'il aime avec une justesse et une pudeur touchantes. Un livre qui rappelle que certains liens ne peuvent être rompus, quoi qu'il arrive, et celui entre un père et sa fille est de ceux-là. Drôle par moments (j'ai ri tout fort), bouleversant aux larmes l'instant d'après, un concentré de Jean-Louis Fournier : optimisme, amour de la vie, autodérision et phrases parfaites.
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Le Jean-Louis Fournier de trop ?
Une heure de lecture d'un texte intense, intime, qui laisse un sentiment désagréable d'être voyeur sans l'avoir voulu (m'enfin j'ai acheté le livre allez-vous me dire, en ayant lu auparavant la quatrième de couverture...). Soit, c'est un cri de douleur d'un père qui a perdu sa fille dans les méandres de la vie après bien d'autres malheurs qui a eux seuls auraient fait fuir plus d'un être humain normalement constitué...; soit c'est un cri de colère face au sentiment d'impuissance de l'humain face à la foi; soit c'est un rendez-vous attendu avec l'humour acerbe, caustique, qui tape juste pile poil là où ça fait mal qui caractérise Jean-Louis Fournier et qui fait que j'aime à le lire....
Mais là, j'ai l'impression de me retrouver comme si j'avais zappé sur l'une de ces émissions qui fleurissent à la télévision, genre "confessions intimes" où les gens se livrent au tout public via le tube cathodique, sans pudeur, sans retenue, nous embarquant dans leur intimité la plus souvent pathétique (c'est celle qui fait le plus d'audience car nous sommes tous des voyeurs patentés !).
On n'est plus ici dans le récit de morceaux de vie dramatiques traités avec causticité, mais dans un règlement de compte, un jugement sur la façon dont sa fille a décidé de vivre ! Est-elle sous l'emprise d'un gourou ? Est-elle amoureuse au point d'être aveugle ? Ou au contraire de s'être réveillée et de se rendre compte qu'elle a été engendrée par un être singulier dont il est pesant d'être la descendante ?
Quoi qu'il en soit, sa fille est largement majeure et vaccinée et a le droit de vivre sa vie comme elle l'entend. La réponse de ladite fille à la fin du récit laisse bien envisager que sa nouvelle vie est pleinement assumée; la présence de cette lettre est consolante et rassurante : avec la présence de ce droit de réponse on pardonne presque à Jean-Louis Fournier d'avoir étalé au grand public ce psychodrame familial.
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Lu dans la foulée de On va où papa ? avec le désir de comprendre. Pas ressenti le même enthousiasme que pour le précédent. Est-ce parce que l'enfant prodige a déçu après avoir tant promis, alors que les frères aînés n'ont jamais rien promis, que ce livre transpire pour moi d'amertume déçue ?
L'humour m'y a semblé bien moins présent; cet humour noir qui fait rire, jaune, mais qui l'emporte sur l'horreur.
Là j'ai surtout entendu l'histoire d'un énorme ravage.
Qui dit vrai ? le père qui idéalisait son enfant ou la femme blessée qui s'est perdue dans une foi visiblement par trop orthodoxe ?
Lu à la lumière du précédent on imagine surtout l'énorme raté, la blessure irréparable d'une famille où le handicap a fait des dommages irrémédiables, et surtout collatéraux.
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Il ne s'attendait pas à voir sa fille un jour religieuse. Elle venait d'être diplômée d'une école renommée pour être graphiste.
Un jour, elle part dans le sud, elle lui dit qu'elle va devenir religieuse.
Comment cela est-il possible ?
C'est la dernière chose à laquelle il aurai pu penser.

On se plonge dans ce livre, on s'imprègne de ses sentiments, émotions et de ses questionnements.

Les 2 dernières pages, sa fille lui répond sur certain point du livre. On peut se dire qu'elle est heureuse et épanouie de cette vie choisie.

J'ai lu le livre en 1h, j'ai été happé par les mots de Jean-Louis.
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Cet auteur a un style percutant et original. Ses images sont assénées avec la puissance d'autant d'uppercuts. Sa sensibilité est à fleur de peau; pas facile d'être écrivain et d'écrire sur ceux qu'on aime quand on est un grand taiseux.
C'est l'histoire d'un père en adoration devant sa fille drôle intelligente et très créative. C'est l'histoire d'une fille qui abandonne tout pour dieu,un dieu que lui présente" monseigneur",amoureux ou gourou,ou manipulateur... Qu'est ce qui met une infinie distance entre le père et la fille ? Une religion rigide ? le poids des non dits? JL Fournier pleure ici la mort de cette intimité magnifique qu'il partagea jadis avec sa fille.
Cette dernière donnera sa version en fin de roman.
L'histoire de liens qui se distendent est toujours pathétique. Décrite par Fournier ça frôle le chef d'oeuvre en toute concision.
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La vie de Jean-Louis Fournier est marquée par le malheur et il en fait le récit au fil de ses livres. Dans la Servante du Seigneur, il règle son compte à sa fille Jeanne qui a choisi de vivre intensément sa foi auprès d'une sorte de gourou et de mettre une distance certaine entre elle et son père. Après avoir perdu sa femme et ses deux fils handicapés, on sent qu'il ne peut se résoudre à perdre aussi sa fille tant aimée. A certains moments, il oscille entre une immense colère et le désespoir le plus noir, à d'autres il se montre totalement désemparé devant un projet de vie qu'il ne comprend pas. Mais jamais, il ne se demande vraiment en quoi a-t-il peut-être une part de responsabilité dans ce mur qui s'est élevé entre sa fille et lui.
Le ton est vif, douloureux, parfois acerbe, parfois drôle. Mais la lecture de ce texte met mal à l'aise tant il est impudique et violent. La souffrance ne justifie pas tout.
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Jean-Louis Fournier a perdu la complicité avec sa fille bien-aimée, lorsqu'elle est rentrée en religion,il ne la reconnait pas et nous confie les souvenirs qu'il a gardé d'elle.
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C'est un livre vite lu, de réflexions plus ou moins amusantes d'un père sur sa fille qui s'est éloignée. L'auteur est drôle et manie la plume avec mordant et ironie, mais ça ne vaut pas un livre.
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