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EAN : 9782234070080
198 pages
Stock (30/09/2015)
3.83/5   198 notes
Résumé :
« Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien.
Qu’est-ce qu’elle penserait aujourd’hui de ce que je suis en train d’écrire sur elle ?
Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu’on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu’on parle d’elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse.
Va-t-elle savoir lire entre les l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 198 notes
Après d'autres titres dédiés aux membres de sa famille, Jean Louis Fournier, 76 ans, éprouve le besoin de nous parler de la femme la plus importante de sa vie, dans son livre « Ma mère du Nord ».

Cette photo en couverture en dit déjà long sur elle, jolie, distinguée. Un roman court où tout fait sens, construit avec des bulletins météo pour titre de chaque chapitre qui donnent le ton… L'auteur nous dresse avec talent, l'humour qu'on lui connait, mais aussi avec pudeur, tendresse, amour, le portrait de cette femme réservée, cultivée qui a épousé un médecin bienveillant, compétent mais pas un apôtre de la tempérance….

Et c'est bien là que cela coince, il a fait rentrer un dinosaure* dans le salon…

Jean Louis Fournier nous parle alors de son enfance avec cet intrus avec lequel sa mère va devoir composer. C'est l'inquiétude, l'effroi, la peur, la violence, l'humiliation, la honte d'un homme qui se dégrade …

A cette époque, il n'aurait pas été catholiquement correct d'envisager le divorce de surcroît avec une grand-mère maternelle au domicile…qui veillait sur sa fille. Alors, ils invoquaient Dieu chaque jour pour sa guérison… mais il en a été autrement….

Cette femme malgré la tristesse qui a jalonné sa vie, s'est réfugiée notamment dans la littérature. « Un de ses livres de chevet était Propos sur le bonheur d'Alain. Elle en avait souligné au crayon des passages : ce qu'on peut faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c'est encore d'être heureux »

« Dans ses dernières volontés, elle a écrit un petit mot pour ses enfants : « je veux vous dire en vous quittant que vous avez été l'essentiel de ma vie et que les joies ont dominé les peines ».

Cela me fait penser à une parole de Sophie Daull : "les mères, elles aiment puis après elles s'en vont…"

*Pour désigner l'alcoolisme…
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Après avoir écrit sur son père, sur la mère de ses enfants, sur ses deux garçons, sur la femme qui a partagé sa vie et sur sa fille, Jean-Louis Fournier, dans ce roman, nous parle de sa mère. le meilleur pour la fin, comme il le dit.

Ainsi, il revient sur l'enfance de sa mère en nous décrivant quelques photos, sur son mariage avec son père, le médecin alcoolique qui lui aura fait mené une drôle de vie, sur la maman qu'elle était pour Jean-Louis et ses frères et soeur, sur la présence envahissante de sa propre mère... jusqu'aux derniers instants de sa vie.

Dans de courts chapitres, un bulletin de météo marine en guise de titre, Jean-Louis Fournier souligne le courage de cette femme discrète et réservée qui a tenu son rôle de mère à merveille. de l'amour, du respect et de l'admiration se dégagent de ces pages même si Jean-Louis Fournier, comme à son habitude, use parfois de son humour grinçant. L'écriture, sincère et parfois poétique, sied parfaitement à ce portrait de femme vibrant.

Un bel hommage touchant et une déclaration d'amour profond pour cette mère...
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un auteur découvert et apprécié, il y a déjà quelques années avec son écrit
dédié à son père, "Il a jamais tué personne, mon papa", puis "où on va, papa ?" (sur ses fils ), "Veuf" (où il narre la perte de son épouse), "La Servante du seigneur" ( sur son "désaccord" face au choix de vie et de compagnon de sa fille)

J'apprécie son humour grinçant, en même temps qu'une tendresse immense pour les siens, en dépit des épreuves. Détestant le pathos, le mélodrame, tous ses textes personnels, en dépit des gros chagrins sous-jacents ont tous des côtés jubilatoires, clownesques ,caustiques, et profondément émouvants, tour à tour....

Ce dernier texte est un magnifique hommage à sa maman. D'autant plus bouleversant que l'auteur, à travers ses lignes nous rappellent à chacun, combien il est précieux de "dire ses sentiments" aux être aimés, de leur vivant, car ensuite la mélancolie et les regrets de ne pas avoir su formuler ses attachements, nous minent doublement en plus de l'absence, du manque vécus ...

Jean-Louis Fournier dit dans ce récit tardif, à quel point il n'a pas su manifester suffisamment de tendresse et de reconnaissance à cette maman qui était une "Mère courage"...doués pour les Arts, qui a aimé passionnément son époux, médecin compétent et bienveillant, à la dérive si souvent...

Un grand texte chavirant, qui nous répète fort justement qu'il ne nous faut pas perdre de temps pour formuler ses émotions, être présent, attentif auprès des êtres aimés...
Cette mère épatante a construit , nourri affectivement et culturellement ses enfants dont notre écrivain...

"En nous emmenant très jeunes au concert, au cinéma, au théâtre, notre mère voulait nous faire partager les grandes joies que procuraient les arts. Elle nous a donné très tôt, l'admiration pour les artistes; pour elle, ils étaient des bienfaiteurs de l'humanité, ils lui rendaient la vie supportable.

j'ai partagé cette admiration au-delà de ses espérances. Sans doute pour me faire admirer d'elle, j'ai voulu faire l'artiste.(p. 120)"

Un récit que j'ai adoré, que j'ai trouvé à la fois d'une tendresse et d'une pudeur infinies...

"Elle va trouver que j'exagère. Et se dire que, finalement, pour une mère, ce n'est pas un cadeau d'avoir un fils écrivain.

Ne va t-elle pas me reprocher de l'avoir canonisée ? Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d'amour, que j'essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l'aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse ?"
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« Ma mère du Nord »… on l’aura compris, Jean-Louis Fournier, après nous avoir parlé de son père, de ses enfants, de sa femme, de lui-même… a gardé le meilleur pour la fin… c’est en tout cas ce qu’il déclare dans les premières lignes de ce petit opus très touchant…

Fidèle à son style, Fournier nous dépeint sa mère, sorte de « mère courage », mais le titre était déjà pris et pas question d’embrouilles avec les allemands, avec ici comme de la retenue, un peu moins cynique qu’à l’accoutumée… Et tellement plein de tendresse vis-à-vis de celle qui, non seulement lui a donné la vie, mais lui a permis de construire la sienne ; et ça n’a pas été facile.
C’est aussi l’occasion pour lui, d’évoquer longuement son père, médecin alcoolique déjà décrit dans « Il a jamais tué personne, mon papa ». On retrouve aussi l’épisode de la vierge dans les toilettes déjà présente dans « j’irai pas en enfer »… et d’autres épisodes déjà décrits par ailleurs…

Au final, un récit touchant, constitué comme d’habitude de petits chapitres en forme de chroniques… ponctués de descriptions qu’on imagine aisément de photos jaunies, et illustrés de bulletins de météo marine comme il s’en édite tous les jours en mer du Nord : ça tangue à la maison : « Grand frais en cours en mer du Nord »… GlaGla (c’était son surnom) est morte : « Mer calme, plus d’avis de vent fort en cours ni prévu »…
Emouvant.
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Quel bel hommage à sa mère nous propose ici Jean-Louis Fournier mais aussi à toutes les mamans si précieuses.
Si la mer berce les marins, la mère berce l'enfant qui un jour deviendra capitaine de la vie.

Avec beaucoup de poésie et de douceurs, Fournier, tel un chercheur d'or, s'en va en quête de ses souvenirs au plus près de sa mère, parce qu'elle lui manque, parce qu'il n'a pas osé lui déclarer son amour de son vivant. Mère-courage, mère-muse, mère-fragile, mère-froide, c'est au rythme des vagues que Fournier nous la tire des eaux salées. C'est un beau portrait, une belle déclaration. On apprendra l'alcoolisme de son père, plus grand meurtrier que la fragilité de la mère. Sa passion pour la littérature «  Ma mère adorait Verlaine et le faisait étudier à ses élèves... Dans cette maison, elle a dû entendre l'écho des sanglots longs des violons de l'automne, et elle a attrapé la mélancolie. ».

A toutes les mères, tous ces (grands) enfants, habillons nos mères d'amour et de reconnaissance.

« C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup ».
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critiques presse (2)
LeFigaro
22 octobre 2015
Après avoir consacré ses précédents romans son père, à ses enfants handicapés et à sa femme, Jean-Louis Fournier évoque dans son nouveau livre le destin de sa mère, Marie-Thérèse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
12 octobre 2015
Un beau portrait de femme, brossé par touches légères - moins moqueuses qu'à l'accoutumée - en forme de déclaration d'amour.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Dans mes livres, j'ai donné des nouvelles de ma famille. De mon père, il n'a jamais tué personne. De la mère de mes enfants pour qui le poète est devenu paysan. De mes deux garçons, maintenant ils savent où on va papa. De ma femme qui m'a laissé veuf inconsolable et de ma fille devenue la servante du seigneur. Pas de nouvelles de ma mère. Elle est la seule que je n'ai pas encore eue dans mon collimateur. Pourquoi maintenant? Parce que je suis vieux. C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup. Surtout, je voulais garder le meilleur pour la fin.
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Elle va trouver que j'exagère. Et se dire que, finalement, pour une mère, ce n'est pas un cadeau d'avoir un fils écrivain.
Ne va t-elle pas me reprocher de l'avoir canonisée ? Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d'amour, que j'essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l'aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse ?
Comprendre que je l'ai écrit pour la faire revivre.
Parce qu'elle me manque. (p; 180)
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Notre mère jouait très correctement, elle avait pris des leçons. Soixante ans plus tard, j’ai dans la tête son morceau favori, une valse de Brahms, la valse numéro 15 en la majeur. Je l’ai retrouvée, elle dure une minute trente-six. Une minute trente-six de bonheur. Le bonheur, ça ne dure jamais longtemps.
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Récemment, mon frère Yves-Marie a fait une découverte étonnante. En 1869, dans la maison du 21, rue de la paix, aurait habité le poète Paul Verlaine. Il y aurait mené une vie crapuleuse.
Mon père s'appelait Paul, comme Verlaine.
Mon père buvait, comme Verlaine. Le Byrrh avait remplacé l'absinthe.
Ma mère adorait Verlaine et le faisait étudier à ses élèves. J'ai retrouvé son cahier où elle avait recopié ses poèmes.
Dans cette maison, elle a dû entendre l'écho des sanglots longs des violons de l'automne, et elle a attrapé la mélancolie. (p. 41)
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Un jour, mon père a voulu accompagner ma mère au violon. (...)
Leur duo fut pathétique. Le violon grinçait et n'arrivait pas à suivre le piano. On avait l'impression qu'ils jouaient un morceau différent. Ma mère était morte de rire. Notre père, content de faire rire, en rajoutait dans les fausses notes.
Nous, on aimait mieux quand maman jouait toute seule, c'était bien plus beau.
Ils n'étaient pas faits pour s'accompagner , ni pour jouer ensemble. (p. 58-59)
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Vidéo de Jean-Louis Fournier
Parole d'écrivain avec Jean-Louis Fournier
Pour ce quatrième episode de la nouvelle saison de « Parole d'ecrivain », Sarah Masson avait rendez-vous avec Jean-Louis Fournier, qui vient de publier son nouveau roman « Je n'ai plus le temps d'attendre ». Pour Jean-Louis Fournier, l'écriture est un jeu, un plaisir de raconter et une grande liberté. C'est aussi un homme pressé qui nous parle de notre rapport au temps. Bonne ecoute !
Un podcast de Sarah Masson, egalement auteure d'un premier roman chez JC Lattes : « le Silence apres nous ».
#paroledecrivain #podcast #sarahmasson #jeanlouisfournier #jenaiplusletempsdattendre #ecriture
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