Après d'autres titres dédiés aux membres de sa famille,
Jean Louis Fournier, 76 ans, éprouve le besoin de nous parler de la femme la plus importante de sa vie, dans son livre «
Ma mère du Nord ».
Cette photo en couverture en dit déjà long sur elle, jolie, distinguée. Un roman court où tout fait sens, construit avec des bulletins météo pour titre de chaque chapitre qui donnent le ton… L'auteur nous dresse avec talent, l'humour qu'on lui connait, mais aussi avec pudeur, tendresse, amour, le portrait de cette femme réservée, cultivée qui a épousé un médecin bienveillant, compétent mais pas un apôtre de la tempérance….
Et c'est bien là que cela coince, il a fait rentrer un dinosaure* dans le salon…
Jean Louis Fournier nous parle alors de son enfance avec cet intrus avec lequel sa mère va devoir composer. C'est l'inquiétude, l'effroi, la peur, la violence, l'humiliation, la honte d'un homme qui se dégrade …
A cette époque, il n'aurait pas été catholiquement correct d'envisager le divorce de surcroît avec une grand-mère maternelle au domicile…qui veillait sur sa fille. Alors, ils invoquaient Dieu chaque jour pour sa guérison… mais il en a été autrement….
Cette femme malgré la tristesse qui a jalonné sa vie, s'est réfugiée notamment dans la littérature. « Un de ses livres de chevet était Propos sur le bonheur d'Alain. Elle en avait souligné au crayon des passages : ce qu'on peut faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c'est encore d'être heureux »
« Dans ses dernières volontés, elle a écrit un petit mot pour ses enfants : « je veux vous dire en vous quittant que vous avez été l'essentiel de ma vie et que les joies ont dominé les peines ».
Cela me fait penser à une parole de
Sophie Daull : "les mères, elles aiment puis après elles s'en vont…"
*Pour désigner l'alcoolisme…