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EAN : 9782226248275
300 pages
Albin Michel (27/03/2013)
4.18/5   33 notes
Résumé :
Entre Midwest et Sud profond, l'Amérique de Holly Goddard Jones, originaire du Kentucky, est celle des petites villes faussement paisibles dont elle explore le quotidien secret dans ce recueil poignant. La trahison, l'adolescence, l'amour, la mort, les choix parfois cruels...

Dans la lignée des grands nouvellistes, Holly Goddard Jones raconte avec une formidable empathie le risque inhérent à toute existence, cet instant imprévisible qui peut mener de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà une entrée fracassante. Les nouvelles de la bien nommée au lit pardon Holly Goddard-Jones m'ont enthousiasmée au plus au point. Sur des sujets graves, sur des vies chahutées, l'originaire du Kentucky nous emmène dans l'intimité de ces personnages ou le voile des apparences est bien trompeur. J'ai été cueillit histoire après histoire. La frustration c'est même invitée tant j'aurais aimé continuer un bout de chemin avec eux. Jones met le doigt sur le mal, ce petit grain qui fait dévier à jamais la vie de ces gens ordinaires. Constamment en empathie avec ces personnages, elle décrit ces instants ou tout bascule, ou l'on devient un salaud, un assassin, ou l'on trahit, ou l'on ment. C'est d'une grande justesse, jamais donneur de leçon, avec un thème récurrent : comment rester une personne bien quand la vie est parsemer d'embuches. Difficile de mettre en avant une histoire plus qu'une autre, chacune apportant son lot d'émotions avec une belle constance. Découvrez l'Amérique de Goddard Jones, sous ces airs de tranquillité, le mal est là tapi près à provoquer le malheur et la tristesse. J'ai hâte de découvrir la suite de cette jeune auteure tant ces histoires m'ont bouleversées.
Un grand merci à Babelio et aux Editions Albin Michel et sa belle collection Terres d'Amérique (Joseph Boyden, Donald Ray Pollock, Richard Lange notamment ont été publiés dans cette collection) pour ce beau moment de lecture. Holly Goddard-Jones est une fille bien, indiscutablement.
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Je ressors de cette lecture complètement sonnée et chamboulée. Holly Goddard Jones nous présente dans ce recueil l'Amérique qu'elle connait. Originaire du Kentucky, c'est principalement là-bas que se déroulent les histoires qu'elle nous raconte, dans de petites villes tranquilles qu'elle explore et dont elle nous montre les failles. Les thèmes abordés sont nombreux : adolescence, alcool, drogue, divorces, grossesses, sexe, amour, violence et haine, mais ont pour point commun un petit quelque chose. L'auteur nous parle de la frontière très mince qui sépare le bien du mal, ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Elle nous parle de ce petit grain de sable qui peut faire capoter une existence entière, cet instant où tout bascule de manière définitive, où une existence tranquille et banale tourne au drame et où quelqu'un de bien se transforme en tortionnaire. Chaque GFK.jpgnouvelle de ce recueil - il en rassemble huit - m'a captivée. On est en totale immersion dans cette Amérique profonde et on partage les pensées les plus intimes des personnages. Holly Goddard Jones ne se montre jamais cruelle envers eux, elle n'est ni cynique ni satirique, elle décrit seulement ce qui l'entoure avec un naturel déconcertant. On est dans la peau des personnages, on se met à leur place, et on arrive à les comprendre, quoi qu'il arrive et quels que soient leurs choix. Ce n'est pas un recueil très optimiste. C'est même tragique. Des existences basculent sous nos yeux, le bonheur se transforme en cauchemar et on sait que plus rien ne sera jamais plus comme avant. C'est effrayant et en même temps tellement juste, tellement crédible.



Je ne saurais vous dire quelle nouvelle a ma préférence car elles ont toutes quelque chose de particulier. Ce que j'ai apprécié, c'est qu'elles forment un tout. On n'a pas le sentiment de lire divers écrits de l'auteur réunis un peu par hasard par l'éditeur. Ce recueil à un sens, il forme une unité, quelque chose de logique. D'ailleurs, on retrouve dans ces nouvelles des endroits et des personnages communs qui nous permettent souvent de voir les choses sous un nouvel angle. Et c'est la même chose pour le titre. Il prend tout son sens lors de la lecture de ces nouvelles. J'ai été très émue durant ma lecture de découvrir ces destins brisés, ces femmes dont la vie est bien loin de celle dont elles rêvaient lorsqu'elles étaient plus jeunes ou encore de cette petite fille qui devient adulte et se rend compte que le monde n'est pas aussi beau que ce qu'elle imaginait. Et que dire de ces autres femmes qui tentent de se reconstruire après un divorce ou après la perte d'un enfant, et qui se rendent compte qu'elles n'y arrivent pas, qu'elles ont cessé d'être elles à un moment de leur vie et qu'elles n'arrivent plus à se retrouver. Elles aimeraient tant revenir en arrière pour pouvoir changer cet instant où elles étaient dans l'ignorance, ce moment où l'avenir était plein de promesses et de bonheur... C'est assez fataliste et pessimiste, c'est vrai, mais j'ai adoré. Ce recueil m'a vraiment serré le coeur et émue et je défie quiconque de ressortir de cette lecture indifférent. Quant à moi, je suis plus que partante pour approfondir ma découverte des Etats-Unis avec la superbe collection Terres d'Amérique.

En quelques mots :
Un recueil de nouvelles qui effraie autant qu'il fascine. Une lecture pleine de noirceur et de justesse que je recommande et qui me hantera encore longtemps...
Lien : http://mya.books.over-blog.c..
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La 4ème de couverture est tout à fait explicite et reflète l'ambiance du recueil : "huit histoires ou tranches de vie - dans lesquelles Holly Goddard Jones raconte, avec une formidable empathie, le risque inhérent à toute existence".
Chaque nouvelle de ce recueil Une fille bien est suffisamment longue pour installer un climat, permettre de brosser des personnages fouillés et installer des relations complexes entre les personnages. Cet ensemble de 8 nouvelles reflètent la vie dans une petite ville du Kentucky, donnant un éclairage de l'intérieur dans cette petite ville de province en mettant en lumière des anti-héros, c'est l'intérêt principal de ces nouvelles : des situations douces amères, parfois extrêmement tristes. Le bémol de ce recueil : écrites sur le même mode un peu terne (un peu comme un plat auquel il manqueraient des épices pour le rendre un peu plus musclé) elles pourraient paraître un peu déprimantes avec l'écriture au scalpel et très fouillée - ralentissant le rythme - de Holly Goddard Jones.
Impressions en demi-teintes qui ne m'empêcheront pas de suivre et de récidiver avec cette écrivaine.
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Merci à la maison d'édition Albin Michel pour cet envoi et merci à Babelio également.
Une fille bien contient huit nouvelles : une fille bien, espérance de vie, pièces détachées, allégorie de la caverne, un homme droit, la théorie de l'agent immobilier, rétrospective et des preuves de l'existence de Dieu.
Ces huit nouvelles traitent de près ou de loin à l'adolescence.
Aux difficultés rencontrés lors de cette période, aux choix, mais aussi comment faire face au destin.
Ce ne sont pas des nouvelles joyeuses c'est important de le préciser.
Holly Goddard Jones a choisi de raconter des assassinats, des viols, de l'alcool, de la drogue, une adolescente enceinte… Mais elle aborde ces thèmes subliment bien.

Lors de cette lecture on ressent l'humanité, l'âme et les sentiments humains. Ce sont des nouvelles poignantes qui se passent au Midwest, dans le Kentucky…
Ce sont des nouvelles sur le destin et le choix d'individus.
Chaque nouvelle fait environ trente-cinq à cinquante pages et tout est bien dosé, les personnages, les lieux, les actions et la chute.

Coup de coeur pour cet auteur et ce livre.

A noté, le titre original de ce livre est : GIRL TROUBLE et je pense qu'il résume très bien ce livre contrairement à une fille bien.

Une fille bien est le premier livre de l'auteur et je pense qu'il faudra suivre Holly Goddard Jones, car elle possède une très belle plume.
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Toi, lecteur qui passe par Roma, petite ville du Kentucky, laisse ton optimisme "béat" derrière toi ! le recueil d'histoires de Holly Goddard Jones nous montre surtout le côté sombre de l'existence, constellé cependant de minuscules et lumineux moments de grâce. Les huit longues nouvelles se situent toutes à Roma et mettent en scène les habitants de la ville. C'est un endroit sans intérêt ni charme particulier, dont la normalité pourrait en faire un cliché de la ville moyenne américaine. Chez l'auteure, nulle condescendance envers ce lieu et ses personnages, tout à fait ordinaires. Elle s'intéresse à leur vie, nous implique dans leur destinée et quand le drame arrive, il nous désarme presque autant qu'eux.

La première nouvelle annonce d'emblée la couleur : le noir ! Jacob , le gérant de l'armurerie de Roma, vient d'apprendre par le shérif que le pitbull de son fils, Tommy, vient de mordre une fillette. Un an plus tard, le même porteur de mauvaises nouvelles lui dira que Tommy est accusé du viol d'une mineure de quinze ans. Jacob est un homme droit, où plutôt un homme que sa femme Nora, décédée d'un cancer, a rendu droit, mais parce qu'il aime son enfant, il fera taire sa conscience et s'efforcera toujours de le tirer d'affaire. Holly Goddard Jones ne porte aucun jugement moral, elle montre simplement que les sentiments priment ici sur tout le reste. Ce père sait que son fils est capable du pire mais il ne peut se résoudre à le laisser tomber.

Nous faisons la connaissance à chaque histoire d'un personnage que le destin a choisi de blesser. Un événement tragique survient toujours pour transformer ou anéantir une existence: un coach sportif qui entretient une liaison avec une élève, une mère qui perd sa fille dans un incendie criminel, ce même incendie raconté par le garçon qui l'a allumé... Holly Goddard Jones explore les méandres des sentiments humains, suscite chez le lecteur une étrange fascination pour ces vies dynamitées par le tragique.
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critiques presse (4)
Telerama
26 juin 2013
Un milieu juif new-yorkais empreint de mélancolie, la douleur du Sud profond. Bonnes nouvelles des USA !
Lire la critique sur le site : Telerama
LaLibreBelgique
18 juin 2013
L’Américaine Holly Goddard Jones livre un premier recueil brillant et profondément humain. Où la tragédie fait son chemin, sans bruit, sous l’apparence tranquille de la banalité du quotidien.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
17 avril 2013
Holly Goddard Jones semble tout savoir de ces petites villes faussement tranquilles du sud des Etats-Unis. Comme si elle avait passé son enfance à interviewer proches et voisins... attendant d'être adulte, de savoir « écrire » pour rassembler ses tendres souvenirs dans un recueil de nouvelles.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Liberation
08 avril 2013
Une fille bien est son premier livre [...] On voit que l’auteur est très jeune aux relations parents-enfants, toujours en jeu, même lorsqu’elles sont vues, en surplomb, avec la distance du souvenir, par les adultes vieillissants.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Quand il avait rencontré Nora - il y avait plus de trente ans, même si cela était difficile à croire - il avait vingt-cinq ans et faisait les quatre cents coups, plus curieux de trouver l'endroit où il dégoterait sa prochaine dose de Jack Daniel's que de savoir s'il serait toujours en vie le lendemain pour réaliser qu'il avait la gueule de bois. Et le sexe à l'époque était comme l'alcool : une expérience forte mais singulière, un voyage nocturne qui le désorientait et dont il sortait lessivé et souillé, si bien que la seule personne qu'il haïssait alors plus que lui-même était la fille qui s'était donnée à lui avec autant de facilité et de légèreté.
(p. 23)
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" - On était au collège ensemble.
- Oui, elle me l'a dit.
- J'imagine qu'elle t'a raconté que j'avais été dégueulasse avec elle.
- Elle m'a dit que tu lui avais tiré les cheveux à plusieurs reprises."
(...)
" - Je m'en veux, a poursuivi Tina, mais April fait partie de ces gens qui encaissent tout. Tu vois ce que je veux dire ? Je savais que je pouvais la faire souffrir et m'en sortir à bon compte, donc j'ai continué. "
Elle avait raison, bien sûr. Le monde n'était pas simplement divisé entre des hommes mauvais et des femmes bien, mais entre des faibles et des forts.
(p. 184-185)
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J'étais contente que [la nouvelle femme de mon ex-mari] ne pose pas ses mains de chaque côté de son ventre en arborant un sourire serein, comme le font toujours les femmes à la télé - comme je l'avais fait à plusieurs reprises pendant ma grossesse, donnant l'impression de transporter les secrets de l'univers ; moi, la déesse Mère, la première femme à avoir jamais créé la vie.
(p. 107)
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J'ai passé les cinq années qui se sont écoulées depuis la mort de Felicia [à 19 ans] à essayer de concilier la fille que je connaissais, l'enfant que j'avais consacré ma vie à aimer, avec les secrets qui ont éclaté au grand jour à sa mort. Soit vous faites la part des choses, soit vous perdez la personne une seconde fois, c'est comme ça.
(p. 79)
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Il s'est reculé et a repris mes bagages. Galant jusqu'au bout, mais j'aurais dû remarquer que mon départ se passait très facilement - trop facilement. On ne met pas comme ça un terme à vingt-deux ans de mariage, me suis-je dit tandis qu'il chargeait la voiture et m'embrassait, tandis que je faisais tourner le moteur et quittais notre allée. Un mariage ne peut pas expirer comme ça. Pas s'il était au vivant au départ.
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