Ce n’est jamais très glamour, une scène de crime. D’après ce qui restait de son corps, je supposais que la victime avait été une belle femme. De longues jambes musclées dans des collants en Nylon violets déchirés, un top assorti, une manche d’un blouson vert pendue au bras gauche. Pas de chaussures. Des chaussettes de sport.
Les psys n’arrêtent jamais de disséquer les gens. Ils font ça toute la journée, jusqu’à les avoir complètement taillés en morceaux.
Tu es bien placée pour savoir que les lieux oubliés dans ce genre peuvent devenir magnifiquement beaux.
On ne peut pas raisonner un meurtre ; on ne peut pas négocier avec ni le manipuler. Quand un de vos proches a été assassiné, quelque chose entre dans votre vie pour ne plus jamais en sortir, une petite tache noire dans un coin de votre champ de vision, et vous apprenez à l’ignorer aussi naturellement que vous ignorez votre propre nez. Mais malgré cette tache, vous devez continuer et apprendre à voir de nouveau. Bâtir des choses. Changer des choses. Posséder des choses.
Personne n’est obligé de parler pendant ces réunions. Parfois, ça aide d’écouter les histoires des autres et de se rendre compte que notre traumatisme lié au crime n’est pas une expérience unique, et le retour à une certaine paix intérieure non plus. Parfois, nous commençons les réunions avec des « victoires de la semaine » ou des lectures. Mais c’est une structure assez fluide.
Six façons de surmonter des pensées négatives. Comment prévenir vos amis que vous songez à vous faire du mal. Quand « non » veut dire « non ».
J’aurais aimé rester avec lui. Il était inspirant – pas comme les citations cucul sur Internet, mais d’une façon réelle qui vous donnait envie de vous tirer du lit le matin. Il avait réussi à préserver son enthousiasme pour la justice, l’application de la loi et l’arrestation des criminels comme si c’était une vocation pour lui, même si son fils de dix-sept ans purgeait une peine de cinq ans pour avoir accidentellement infligé des dommages cérébraux à un de ses potes en lui filant un coup de poing pendant une soirée de réveillon du jour de l’an.
...d’après les manuels de psychologie que j’avais feuilletés dans son bureau, ce sont toujours les mauvais garçons brisés et touchants qui finissent par commettre des abus.
C’est très malin. Deux petits touristes naïfs, mûrs pour se faire plumer. Vous gigotez comme si vous étiez en train de vous noyer dans votre propre idiotie, et vous voyez quels prédateurs viennent jeter un coup d’œil. Qui pourrait vous résister ? Vous êtes adorables. Vous les attirez dans des profondeurs sombres, puis vous surgissez par en dessous pour les abattre.