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Rosellen Brown (Préfacier, etc.)Marie-Hélène Dumas (Traducteur)
EAN : 9782070789306
224 pages
Joëlle Losfeld (20/08/2004)
3.01/5   41 notes
Résumé :
En 1941, Helen Bynum quitte pour la première fois le domicile familial et gagne le Quartier français de La Nouvelle-Orléans, où elle rejoint sa tante, une actrice aux charmes abîmés par l'alcool et une vie dissolue. Elle y découvre la vie dans ce qu'elle a de passionné et d'aventureux.
Confrontée à des réalités et dilemmes jusqu'alors insoupçonnés, elle connaît en compagnie de ses amis, des intellectuels bohèmes, le désir et l'amour, l'amitié et ses déboires.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Paula Fox est une romancière américaine née en 1923. Abandonnée par ses parents dès sa naissance, elle est recueillie par un pasteur qui fera son éducation littéraire à travers la poésie française et les grands romans et auteurs internationaux. Elle se marie très jeune et a une fille, mais elle la fait adopter. Plus tard, elle fait des études à l'université Columbia et épouse un critique littéraire, Martin Greenberg. Après avoir vécu à Cuba et au Québec, c'est dans sa ville natale de New York que Paula Fox débute sa carrière dans le monde de la littérature, à l'âge de quarante ans. Elle aiguise d'abord sa plume avec des livres pour enfants, mais aspire à autre chose et publie six romans pendant les années 1960. Il faudra néanmoins attendre les années 1990 et une réédition par l'écrivain et admirateur Jonathan Franzen pour que son oeuvre soit reconnue à sa juste valeur. Enfin, information people mais collant bien à la biographie difficile de Paula Fox, sa fille est la mère de la chanteuse Courtney Love.
Datant de 1990, le Dieu des cauchemars est paru en France en 2004 et je crois bien qu'il était sur ma longue liste des livres à lire depuis cette époque. Heureusement que je note tout dans un carnet sinon cet excellent livre m'aurait échappé.
Le roman débute en 1941 dans l'Etat de New York. Après le décès du père qui a déserté le domicile familial depuis treize ans, la mère expédie sa fille à la Nouvelle-Orléans, demander à sa soeur Lulu de venir vivre avec elle quelques temps. Helen a une vingtaine d'années, un ami auquel elle ne semble pas particulièrement attachée et une vie un peu terne, ce voyage n'est qu'un prétexte dans l'esprit de sa mère, pour lui faire découvrir le monde.
En Louisiane, Helen va faire connaissance avec sa tante Lulu, ex danseuse avec sa mère pour les Ziegfield Follies, devenue alcoolique après une vie dissolue. C'est aussi là qu'elle va découvrir un monde fait d'une faune d'intellectuels bohèmes qui lui était inconnue, Gerald le poète et Catherine, Claude l'homosexuel en costume de lin blanc, Sam ancien époux de Lulu mais aussi Nina qui deviendra son amie et Len son amant. Au sein des cette microsociété, Helen apprendra non sans mal la vie - « Je crois qu'il y a des moments où je comprends ce qui s'est passé. Puis d'autres pas du tout » - en découvrant petit à petit celle des autres et leurs secrets. Néanmoins persiste cette interrogation insidieuse, « Tu ne crois quand même pas que les êtres humains se comprennent les uns les autres ? (…) Ils en sont incapables. »
Quand le roman s'achève, bien des années plus tard, Helen est mariée avec Len devenu avocat et ils ont une fille à la recherche d'un emploi. Une rencontre fortuite avec Nina, son ancienne amie perdue de vue, va lui ouvrir les yeux cruellement sur son innocence qui n'en finira donc jamais ?
Paula Fox décortique merveilleusement la psychologie de ses personnages, leurs illusions et leurs désillusions qui sont aussi les nôtres. Entre Helen qui ne sait pas grand-chose dans beaucoup de domaines, avouant ingénument « Il s'est passé tellement de choses aujourd'hui, que la tête me tourne » et les liens plus ou moins élastiques qui relient tous les acteurs du roman avant de n'être révélés que lentement, l'écrivain excelle dans l'introspection et les sentiments. Pourtant son roman reste bien ancré dans la réalité et sa violence ; au loin en toile de fond, gronde la Seconde Guerre Mondiale et Len attend d'être appelé sous les drapeaux, mais il y a aussi la situation des « gens de couleur » dans l'Amérique de cette époque, ou des Juifs, ou encore les violences policières - le roman s'achève dans les années soixante - avec les manifestations contre la guerre au Viêt-Nam. Paula Fox n'insiste pas lourdement, elle glisse les faits ou les situations tout naturellement mais dans son ton, on sent son désaccord.
L'écriture est fluide et atteint des sommets d'émotion et un souffle puissant quand après le meurtre de Claude et le départ à l'armée de Len, une page se tourne, tout ce qui faisait le monde d'Helen se délite dramatiquement. Par ailleurs, et sans que j'y trouve une explication particulière, le lecteur notera la place importante accordée aux cheveux dans ce roman, tous les personnages sans exception ( ?) ont leur coiffure esquissée, comme un élément essentiel de leur personnalité.

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The God Of Nightmares
Traduction : Marie-Hélène Dumas - Préface : Rosellen Brown


Roman initiatique dont le cheminement quelque peu douloureux n'apporte en fait qu'illusions à son héroïne, Helen Bynum, "Le Dieu des Cauchemars" vaut surtout - mais ce n'est que mon avis - par la petite galerie de personnages sortant de l'ordinaire qui y occupent la case - centrale - de la Nouvelle-Orleans.

C'est en effet dans cette ville qu'atterrit un jour Helen, envoyée par sa mère afin de tenter d'y récupérer sa tante Lulu, ancienne danseuse de la troupe Ziegfield et ancienne beauté de music-hall. le prétexte donné par la mère d'Helen : maintenant que sa fille est prête à vivre sa propre vie, elle souhaite ne pas rester toute seule dans la vieille ferme qu'elle exploite depuis le départ de son mari. En réalité, Mrs Bynum se doute bien que sa soeur, perdue dans ses souvenirs et son désespoir d'alcoolique, ne reviendra jamais et que, même si elle sacrifiait à l'amour fraternel, elle n'aurait pas la patience de s'enterrer avec elle dans une toute petite ville perdue de l'Etat de New-York. Mais lorsqu'Hélène s'en apercevra à son tour, il sera trop tard : gagnée elle-même par l'atmosphère de la Nouvelle-Orleans et grisée par l'assurance de ses premiers pas - à vingt-trois ans - loin de la maison familiale, la jeune fille, elle, ne voudra plus entendre parler de rentrer au bercail.

Ce n'est pas que Mrs Bynum n'aime pas sa fille. Bien au contraire. Mais la nouvelle de la mort de son mari, Lincoln, annoncée par une lettre adressée, par la femme avec laquelle il vivait depuis treize ans, non à elle, l'épouse bafouée, mais à Helen, l'enfant préférée, vient de réveiller le souvenir d'une autre lettre dans laquelle Lincoln accusait son épouse de vouloir garder Helen pour elle seule - et, partant, de s'apprêter en connaissance de cause à lui gâcher l'existence ...

Il faudra bien du temps à Helen pour comprendre la raison véritable qui a poussé sa mère à l'engager à partir en quête de la tante Lulu. Et son univers se sera considérablement enrichi avant qu'elle ne prenne conscience du cadeau qui lui a été ainsi fait par une mère envers qui, pour être franc, elle ne ressentait guère qu'irritation maussade et semi indifférence.

Au bout du compte, elle s'apercevra aussi que son passage à La Nouvelle-Orleans fut sans aucun doute l'époque la plus aimable, la plus captivante - et certainement la moins routinière - de son existence. Ce qui, somme toute, est bien peu.

Désenchantement, demi-teintes, nuances, non-dits également, manière qui rappelle les auteurs anglais comme Barbara Pym et Elizabeth Taylor, "Le Dieu des Cauchemars" est un de ces livres où il ne paraît pas se passer beaucoup de choses. Et pourtant, quand on y regarde bien, on y trouve le désir de découvrir d'autres livres de Paula Fox. Ce qui, finalement, n'est pas si mal.
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En 1941, Helen Bynum vit seule avec sa mère dans l'État de New York depuis que son père les a quittées. le grand domaine où les chevaux gambadaient a été transformé en une pension avec bungalows. La mère de Helen, froide et qui cache ses sentiments derrière un éternel optimisme, est persuadée que son mari reviendra. Elle refuse de laisser Helen partir, pensant que son père voudra la revoir. Aussi quand celui-ci meurt, elle s'effondre et décide d'envoyer sa fille forger son expérience et lui demande d'aller à La Nouvelle Orléans demander à sa soeur Lulu de venir vivre avec elle.

C'est une nouvelle vie qui commence pour la jeune fille dans un sud tout en contraste avec la ville dont elle vient. Elle passe une première semaine à tout visiter, à vivre au rythme de la Nouvelle Orléans et à découvrir la solitude. Puis, l'argent vient à maquer et elle dégote un job de vendeuse dans un grand magasin avant de trouver une chambre chez des artistes. Elle cherche enfin sa tante qui alterne les périodes de lucidité et de profondes griseries. C'est dans ce contexte que Helen va peu à peu devenir adulte et perdre l'innocente naïveté qui la caractérisait.

Paula Fox livre dans le dieu des cauchemars un brillant roman d'apprentissage dans lequel une jeune femme réussit à se distancier d'une enfance toxique et d'une mère peu douée pour l'amour filial en partant sur les traces de sa tante, actrice alcoolique qui mène une existence de bohème à la Nouvelle Orléans. La naïveté de Helen apparaît touchante au lecteur tant elle n'hésite pas à avouer son ignorance à ses nouveaux amis, quitte à se ridiculiser comme lorsqu'elle dit qu'elle croyait que les rabbins ne pouvaient pas se marier. Ou lorsqu'elle pensait que Adolphe de Benjamin Constant parlait de Hitler.
Elle rencontre les personnages les plus divers qui lui permettent de s'épanouir intellectuellement : du poète qui a subi une agression dans le bayou, en passant par le riche homosexuel ou le médecin, ex-mari de sa tante et grand séducteur. Ce catalogue étendu de protagonistes permet à la romancière d'évoquer la vie à La Nouvelle Orléans et le climat qui y régnait : la fête, les tensions sexuelles ou politiques mais surtout raciales. Ainsi dans le supermarché dans lequel travaille Helen, il y a deux fontaines d'eau : une pour les blancs et une pour les personnes de couleur.

Le dieu des cauchemars n'est pas un roman léger. Car si Helen perd son innocence et sa naïveté, ce ne sera pas à n'importe quel prix. Paula Fox montre les êtres tels qu'ils sont, sans fard et ce n'est pas toujours beau. Sa plume est extrêmement soignée et je regrette justement que son écriture nous tienne un peu trop à distance.


Lien : http://www.chaplum.com/le-di..
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Pour le décor, La Nouvelle-Orléans, 1941. Ségrégation raciale. Bruits de guerre en Europe. Pour les personnages, une jeune fille, Helen, 23 ans, « expédiée » par sa mère dans la « Big Easy » sous un vague prétexte familial, en réalité pour vivre sa propre vie, et une cohorte de personnages tour à tour attachants, agaçants, prétentieux et j'en passe. D'une certaine manière, ces personnages - - sont liés les uns aux autres par une sorte de solidarité de voisinage, profondément conjoncturelle. J'ai éprouvé un certain plaisir à arpenter les rues de la Nouvelle-Orléans avec eux, à essayer de les comprendre, et comme Helen, sans toujours y parvenir.
Pendant quelques mois, elle puisera en chacun d'eux la sève qui achèvera de la faire grandir puis survient, presque brutalement le clap de fin, avec l'intrusion de la mort, de la maladie, de la la guerre et du temps qui passe. La vie en somme !
Une courte deuxième partie nous catapulte une vingtaine d'années plus tard – je ne suis pas certaine qu'elle était nécessaire – Paula Fox ayant sans doute voulu mettre les points sur les « i » et les barres aux « t ». On y apprend, sans trop de surprise, ce que sont devenus les survivants de la Nouvelle-Orléans et la confirmation de ce qu'on avait pressenti dans la première partie. Une fin douce-amère où les désillusions ont la part belle.
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L'atmosphère subtile de la Nouvelle-Orléans des années 40 est très bien rendue dans ce livre que j'ai beaucoup apprécié (peut-être était-ce du à mon état d'esprit du moment ?).
C'est un roman nostalgique, aérien, qui narre la tristesse des sentiments, d'une jeune fille naïve qui découvre la vie, l'amour, la mort, l'amitié. On la retrouve quelques années plus tard, et le dénouement est inattendu.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Pendant presque une semaine, j'ai parcouru les rues de La Nouvelle-Orléans, souvent sans retourner de la journée dans le petit hôtel en haut de Canal Street où j'avais pris une chambre. Un soir, je me suis laissée tomber sur le lit et dans le sommeil sans me déshabiller, et je me suis réveillée à l'aube, mes vêtements entortillés autour de moi comme des cordes souples. Je n'ai pas ressenti le besoin de m'en libérer, mais suis restée allongée immobile à écouter, me disais-je, la ville respirer comme un grand animal assoupi, replié sur lui-même au creux d'une courbe du Mississippi.

Un après-midi, j'ai observé par la vitre d'un restaurant un homme assis seul à une table, ses longues jambes étendues de côté, les chevilles croisées, une main enfoncée dans la poche de son pantalon, l'autre passant à cet instant devant son visage pour rabattre une boucle de cheveux noirs qui tombait sur son front. Il m'a vu le regarder et m'a souri, un sourire si séduisant et si intime qu'il a ébranlé le détachement que j'éprouvais en tant qu'observatrice - ou autrement dit la vague présomption que j'avais d'être devenue invisible - qui m'avait évité, tout au moins jusque là, de me sentir trop seule dans ce lieu étranger. J'ai continué mon chemin d'un pas vif.

L'air avait une odeur de pêches mûres et de fleurs inconnues, avec une petite note saumâtre, humide, et, au Marché français, celle d'un certain café auquel la chicorée apportait une pointe amère et vivifiante. J'en ai bu une tasse, le coude posé sur l'étroit comptoir de marbre d'un petit bar, en regardant par la fenêtre les étals au-dehors, des dizaines et des dizaines d'étals, sur lesquels s'entassaient des légumes, des poissons et des fruits que je n'avais jamais vus de ma vie. J'avais grandi dans un pays de navets et de pommes de terre, de nourriture qui poussait cachée dans le sol - telle était en tous cas l'impression que m'en avait laissé la cuisine peu enthousiaste de ma mère. ... [...]
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[...] ... Au début du printemps 1941, treize ans après nous avoir quittées, ma mère et moi, mon père, Lincoln Bynum, est mort loin de nous, dans un village côtier de la Californie. Devant la stupéfaction qui l'a frappée à cette nouvelle, j'ai compris pour la première fois que, pendant toutes ces années, ma mère avait cru qu'il finirait par revenir.

En fait, il était mort depuis près d'un mois quand est arrivé chez nous le mot rédigé au crayon que m'avait adressé la femme avec qui il vivait.

"Il n'a pas souffert," écrivait-elle. Il était heureux, bronzé et optimiste. Mais son pauvre coeur a flanché. Ca s'est passé tout d'un coup, alors que nous venions de finir notre petit-déjeuner. Excusez-moi de ne pas vous avoir écrit plus tôt. J'ai été malade. Il a fallu que je nettoie le bungalow et que je déménage. Il n'a laissé aucun souvenir de lui, sinon je vous les aurais envoyés. Il parlait souvent de vous."

C'était signé "Bernice." Sans nom de famille.

- "Nous aurions pu ne jamais le savoir !" s'est écriée ma mère tandis que la lettre lui échappait des mains, et qu'elle-même tombait à genoux devant la vitrine contenant les trophées - coupes, rubans aux couleurs passées, statuettes - qu'avaient gagnés pour lui les chevaux de mon père. "Et j'aurais continué à ..." a-t-elle murmuré.

Continué à s'illusionner, c'était la seule chose qu'elle pouvait vouloir dire. Elle a plongé son visage dans ses mains. J'ai ramassé l'enveloppe. Elle ne portait aucune mention de l'envoyeur et le timbre avait été collé à l'envers. Notre adresse était si pâle qu'on arrivait tout juste à la lire. "New-York" était écrit en un seul mot, comme si Bernice n'avait pu réunir assez de forces pour relever son crayon une dernière fois. Ce bout de papier traduisait mieux le malheur que les sanglots de ma mère agenouillée par terre. Il suggérait un chagrin qui n'était pas hallucinatoire, mais naturel. ... [...]
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Le soir, quand il est chez lui, il boit toujours quelque chose avant d’aller se coucher. Il ne dort pas bien. Il boit debout, très solennel, dans la cuisine. Je l’ai vu avec un grand verre rempli d’un liquide trouble comme de la fumée. (…) Quand je lui ai dit qu’il s’agissait peut-être d’un mélange de lait et de sherry, il a relevé les sourcils et plissé les lèvres – je suis certaine qu’il a vu un acteur de cinéma faire cette moue – et il m’a répondu : « Claude, boire du lait ? Tu es folle ! » Enfin, passons. J’ai posé la question à Claude. Et il m’a expliqué que c’était une libation au dieu des cauchemars.
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Je n'avais pas tellement envie de parler. Je voulais continuer à écouter. J'ai pensé à ma vie. Mais quand j'ai commencé à en tracer les grandes lignes, leur intérêt m a prise dans ses bras,et devant l'expression intense de leurs visages, je me suis sentie touchée par l'eloquence, ou par le même sentiment que si je venais de découvrir que je pouvais chanter.
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Ne fais pas trop attention à ce que les gens disent. Et un jour, tu découvriras ce que tu penses par toi-même. Essaye d'aller vers ce qui est nouveau avec autant d'innocence que tu le peux - laisse-toi d'abord surprendre.
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