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Andrea Barrett (Préfacier, etc.)Marie-Hélène Dumas (Traducteur)
EAN : 9782070789429
224 pages
Joëlle Losfeld (31/12/1999)
2.73/5   31 notes
Résumé :
À la veille d'un voyage en Afrique, Laura Maldonada Clapper et son mari, Desmond, boivent du scotch assis dans une chambre d'hôtel new-yorkaise, en attendant leurs trois invités : Clara, la timide fille de Laura née d'un précédent mariage ; Carlos, l'exubérant frère de Laura, critique musical raté ; et Peter, un éditeur falot et mélancolique que Laura n'a pas revu depuis un an.
Ce qui s'annonçait comme une petite fête de départ se transforme bientôt en un ame... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Comparé dans la préface à une tragédie grecque transposée à New-York dans les années soixante-dix, ce livre me laisse perplexe. Je n'ai pas du tout réussi à capter l'intention de l'auteure et garde une sensation bien confuse de cruels et difficiles liens familiaux dans une famille d'origine espagnole, les Maldonada. Déroutante, difficilement analysable et bien trop souvent confuse, cette lecture, maintes fois recommencée, est restée récalcitrante à mon entendement.

Clara s'apprête, sans aucun entrain, elle doit assister à un dîner d'adieux donné par sa mère Laura et son second mari Desmond qui doivent partir pour l'Afrique.
Le frère de Laura, Carlos, s'enfile une vodka pour se donner le courage d'assister à ce dîner.
Peter Rice, le troisième invité, se réjouit de revoir sa vieille amie Laura.
Le lecteur va se retrouver confiné avec ces cinq personnages dans la chambre d'hôtel de Laura, à vider quelques verres en attendant de partir pour le restaurant. La scène est assez longue et la sensation d'étouffement est autant due à l'air vicié de la pièce qu'aux différentes attitudes que tentent de prendre chacun des personnages pour cacher son ennui, son exaspération, sa peur, son dégoût…
Laura déverse acrimonieusement un flot de paroles pour calmer ses nerfs qui peuvent exploser à tout instant. Dans l'après-midi, elle a appris le décès de sa mère et n'en a soufflé mot à personne. Un sentiment de puissance semble être le seul justificatif de cette sinistre rétention d'information.
Desmond, le mari, se réfugie dans le bourbon et lorsque les vapeurs d'alcool cessent d'obscurcir momentanément son cerveau, il bouillonne intérieurement. Clara, l'enfant non désirée et élevée par sa grand-mère Alma, cache sa peur du mieux qu'elle le peut, elle n'aspire qu'à terminer au plus vite cette soirée pour pouvoir s'ôter de l'esprit cette mère avec qui elle n'a jamais vécu. Tout le monde est sous l'emprise d'une tension extrême et n'a qu'une hâte : que cette réunion se termine au plus vite avant que la situation n'explose.
Laura est méprisante, perfide et sarcastique, elle n'épargne personne, les présents comme les absents. Comme la reine d'une comédie cruelle, elle appuie sur les défauts de chacun pour finalement conclure, une fois le mal déversé, qu'elle plaisantait. Aucun frein n'est mis à ses réflexions. On se demande réellement quelle force peut émaner d'elle pour que des personnes, amis ou famille, s'efforcent lamentablement de la préserver sans jamais la contredire.
Au-dessus de leurs conversations pleines de fiel planent les reproches et la culpabilité de ne pas davantage rendre visite à Alma dans sa maison de retraite.

En avançant lentement dans le cours de cette soirée, les pensées et les souvenirs de chacun nous éclairent, nous offrent quelques bribes de leurs vies. Des vies qui se sont heurtées au manque d'amour d'une mère, à l'alcoolisme, à la pauvreté, à l'indifférence et à l'égoïsme familial.
L'ensemble m'a semblé décousu et je n'ai pas toujours saisi l'importance de certains souvenirs. Sont-ils là pour excuser certaines paroles acerbes ou bien pour mettre en évidence le manque total d'affection qui gangrène tous les membres de cette famille ?

Paula Fox, d'une plume irréprochable, a composé ici un exemple décapant d'une famille désunie qui tente désespérément de sauver les apparences sans pouvoir cacher leurs différentes et nombreuses amertumes. Dans son sinistre tableau, le poids de l'indifférence d'une mère envers sa fille est douloureusement supportable.

Dans la préface, Andrea Barrett stipule « À la vérité, nul ne peut décrire ce roman. » J'en resterai donc là car même avec du recul, je suis bien incapable d'en extraire une quelconque analyse !
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Décidément, je trouve que je suis souvent à contre-courant des avis. A la lecture des billets des Babeliotes et en voyant la note de ce roman, j'appréhendais la lecture des Enfants de la veuve. Il n'en fut rien. Au contraire, j'ai trouvé le roman de Paula Fox très intéressant.

Effectivement, comme l'ont fait remarquer des lecteurs précédents, l'ambiance est suffocante, délétère, explosive, notamment, tout au long du premier chapitre qui est en huis clos. Tous les personnages se trouvent dans une chambre d'hôtel enfumée, embrumée par les vapeurs d'alcool et cette chambre devient alors trop étroite en raison de la tension qui règne entre les protagonistes. Cette atmosphère se communique au lecteur et par association rend pénible la séquence. Mais n'est-ce pas le signe d'une réussite de la part de l'auteur que d'immerger son lecteur dans l'ambiance ?

Paula Fox réalise un travail sur la psychologie des personnages que je trouve remarquable. Tous déséquilibrés, les relations entre eux ne sont pas saines. Je trouve qu'il n'y a pas d'amitié ou d'amour, pas même de la gentillesse. Pourtant ils se côtoient comme si finalement ils avaient besoin des uns des autres. Il y a de la rage entre eux. Ils se crachent au visage des mots durs ou critiquent dans le dos de l'intéressé. Tout est animosité et rancune. C'est égoïste.

Au fur et à mesure, Paula Fox dévoilent les origines du mal être de ses personnages. Avant tout, c'est un relation maternelle fragile ou malsaine. Ils ont tous des souvenirs meurtris de leur enfance. Ils portent en eux la tristesse des situations passées, rendant coupable les autres de leur propre malheur.

J'ai donc passé un très bon moment de lecture. Par ses écrits, j'ai trouvé Paula Fox proche de Nancy Huston. Seul bémol, la conclusion qui me paraît bien fade et courte, ne la plaçant pas dans la continuité du travail fait par l'auteur dans le roman.
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Paula Fox est née en 1923. Cet auteur américain nous livre le roman d'une histoire familiale qui propulse Laura, son personnage central, sur la scène.
De scène, il en est vraiment question dans la première partie car elle est très théâtrale et cinématographique. Dans l'attente d'un dîner prévu au restaurant, une chambre d'hôtel accueille un couple, un enfant, un frère, un ami. Ces personnages ont de vives discussions avant un repas prévu dans un restaurant.
Outre l'aspect théâtral, cette première partie m'a semblée très cinématographique. J'ai eu l'impression de regarder un film de Woody Allen tant l'histoire est bavarde et agitée. Quant à Laura et sa forte personnalité, elle ne dépareillerait pas dans un film du réalisateur.
L'auteur réussit grâce à ses personnages emblématiques d'un caractère, d'une profession, à rendre la narration très vivante et tensionnelle. L'on se demande s'ils vont enfin se rendre ensemble à ce dîner tant ils restent dans cette chambre d'où une voix s'élève, une porte claque, un objet tombe.
J'ai aimé ces deux premiers tiers du roman quoiqu'un peu trop longuets à mon goût. La révélation qui enclenche la dernière partie de l'histoire est paradoxalement le moment où l'effervescence retombe un peu et l'auteur nous donne à voir une évolution dans le caractère de certains des protagonistes.
Une bonne lecture avec ces hommes et ces femmes que je n'ai pas tous appréciés (en raison de leurs défauts ou caractères) mais qui sont le noyau crédible d'une famille où les tensions sont vite exacerbées.

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Dans ce quasi huis-clos familial, Paula Fox démontre sa capacité à décrypter les motivations cachées, inconscientes, des comportements humains, et la manière dont elles parasitent les relations entre individus.

Laura et Desmond Clapper sont à la veille d'un voyage en Afrique. Ils ont organisé dans leur chambre d'hôtel un apéritif pour les quelques proches venus prendre congé, avec lesquels ils iront ensuite dîner au restaurant. Quelques heures auparavant, Laura a reçu un appel de la maison de retraite où vivait sa mère, lui annonçant le décès de cette dernière, nouvelle qu'elle dissimule à l'ensemble des convives.

Parmi eux Clara, fille du premier mariage de Laura, fruit d'un cinquième avortement raté, confiée dès son plus jeune âge à sa grand-mère maternelle qui l'a élevée. Son oncle Carlos, homosexuel exubérant et paresseux, artiste raté, est également présent. Ed, un éditeur ami de Laura, complète cette assemblée.

Sous couvert des dialogues qui s'engagent entre les protagonistes, l'auteur tisse la toile complexe et subtile formée par les liens qui les unissent.
La relation mère-fille entre Clara et Laura est au centre de cette toile. La jeune femme, mal à l'aise, hantée par la solitude et le sentiment d'abandon que l'indifférence maternelle a ancré en elle, se montre laconique et discrète, comme déplacée et illégitime parmi les siens qui à font preuve, à l'inverse, d'exubérance et d'assurance.

Les situations mises en scène sont ainsi prétexte à convoquer réactions subconscientes et arrières-pensées, à faire surgir les enjeux cachés des rapports entre les individus, à révéler les tensions et les rancoeurs que la pudeur ou la bienséance incitent à taire, qui finissent par s'exprimer indirectement, par des attitudes et des réactions alors incompréhensibles pour autrui.

En dévoilant les fissures qui, derrière les façades domestiques, blessent les membres des familles, Paula Fox dote son roman d'un humour subtil mais acide, généré par la légère outrance avec laquelle elle pointe les défauts de ses personnages, sans toutefois tomber dans le piège de la caricature, qui les rendrait moins crédibles. La préciosité de Laura, sa condescendance, la conviction de sa supériorité, rythment les échanges avec une théâtralité qui met en exergue, par contraste, la retenue de sa fille.

Tout le sel des "Enfants de la veuve" tient dans ses dialogues, et toute sa profondeur réside dans l'analyse qu'en tire l'auteur, qui fait de ce titre un roman riche et intelligent.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je n'ai pas du tout aimé ce livre.
Il s'agit d'un huis-clos, une réunion de famille avant le départ en voyage de Laura et son mari. Laura a appris la mort de sa mère dans l'après-midi mais garde ce décès secret.
Sont présents sa fille, un de ses frères et un vieil ami éditeur.
Laura se prend pour une diva, elle terrorise son entourage et le fascine. Mais, cette fascination est incompréhensible pour moi. elle me fait plutôt l'effet d'un tyran domestique, égocentrique..
La première partie, dans la chambre d'hôtel, est interminable. Après, c'est un peu mieux... Les personnages sont inintéressants au possible, leur rivalité pathétique. Paula Fox a écrit de bien meilleurs livres que celui-là..
A oublier.
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critiques presse (1)
Telerama
16 juin 2011
Un livre glaçant sur la manipulation maternelle, le deuil et la filiation.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En fait, Clara n’avait entendu parler de ce coffre que quelques années plus tard. Elle s’était sentie exaltée à l’idée que son nom avait été noté sut un document authentique par une vieille dame riche qu’elle ne connaissait pas. Et elle était, immédiatement, tombée d’accord avec Eugenio : elle n’aurait probablement jamais pu mettre ces vieilleries démodées et dignes d’un musée ; elle avait rarement l’occasion de porter de la mousseline. Alors elle s’était dépêcher d’oublier l’héritage volé, mais il s’était logé quelque part dans ses pensées, grande boîte oblongue à la serrure coincée et au couvercle bloqué par la rouille. La déception fit place, avec les années, au triomphe amer que l’on ressent quelquefois devant le mauvais sort, lorsqu’il s’acharne.
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Ce qu'il y avait entre elle et Laura N'était pas un vide mais une présence de chair et de sang. Laura avait avorté quatre fois et Clara était le fruit d'une cinquième grossesse passée inaperçue un mois de trop pour qu'on puisse l'interrompre. Je suis entrée dans la vie par effraction se disait la jeune femme.
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Mais en découvrant le reste du monde,Clara apprit ce que nous apprenons tous-- que les familles ne sont pas toujours ce qu'elles ont l'air d'être-- et elle devint habile à détecter les fissures des façades domestiques.
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Video de Paula Fox (1) Voir plusAjouter une vidéo
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