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Sex criminals tome 4 sur 6

Elizabeth Breitweiser (Autre)
EAN : 9781534302310
136 pages
Image Comics (03/10/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
Everybody's favorite sex-having, time-freezing, bank-robbing crew of lovable love-misfits come together and ask themselves the big question: are we still into this? THE ANSWER MIGHT SURPRISE YOU (if you think the answer is no). Collects SEX CRIMINALS #16-20
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Sex Criminals Volume 3: Three the hard way (épisodes 11 à 15) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Comme il s'agit d'une histoire continue, il faut avoir commencé par le premier tome. Celui-ci contient les épisodes 16 à 20, initialement parus en 2017, écrits par Matt Fraction, dessinés, encrés et mis en couleurs par Chip Zdarsky. Seul l'épisode 17 a été mis en couleurs par Elizabeth Breitweiser, la coloriste attirée de Sean Phillips.

Suzie Dickson et Jon Johnson sont en train de prendre un café dans un diner, avec Alix Ambrose et Douglas Douglas, Ana Kincaid et Dave Glass étant assis à la table juste dernière la leur. Alix Ambrose ne se laisse pas embarquer dans le raisonnement de Jon sur la dangerosité de Myrtle Spurge. Elle lui a par A + B, que non seulement il ne peut rien prouver contre elle, mais qu'en plus Spurge saura très retrouver tous ceux qui l'auront aidé et prendre des sanctions contre eux. Voyant que c'est peine perdue, Jon Johnson essaye quand même d'impressionner Douglas Douglas en le menaçant, et même là il se fait rembarrer de belle manière. Excédé, il se lève de table et s'en va en colère. Suzie s'excuse auprès d'Ana Kincaid et le suit dans la rue pour le tancer et expliquer qu'on ne se conduit pas comme ça quand on est une équipe, et qu'en plus Alix Ambrose a raison sur le fond. Elle lui demande ce qu'il compte faire après, il répond qu'il souhaite aller se coucher.

Tout en cheminant pour rentrer chez eux, Suzie Dickson explique à Jon qu'ils devraient faire une liste. Elle estime qu'ils doivent commencer à envisager de construire un couple ensemble qui aille au-delà de leur entente physique et que tous les couples qui durent font des listes. Jon accepte de s'y mettre le lendemain, et il évite à Suzie de mettre le pied dans une déjection canine. La nuit, il a du mal à dormir, il voit dans son esprit une pièce rouge, avec un cube noir au milieu. le lendemain il renâcle à l'idée de commencer quelque liste que ce soit alors que Suzie est déjà attablée, le stylo à la main, et une feuille de papier devant elle. Elle l'entraîne dans un jeu de striptease, l'un et l'autre retirant un vêtement chaque fois qu'il arrive à inscrire quelque chose sur la liste. C'est à la fois l'occasion de commencer à construire, et de terminer par une belle partie de jambe en l'air. le lendemain, Jon se rend au bureau d'Anna Kincaid pour l'aider.

Le troisième tome avait confirmé que les auteurs n'avaient pas changé d'intention : parler de relations sexuelles, avec une approche adulte sans hypocrisie, mais pas sous l'angle des performances, et sans oublier d'évoquer la dimension émotionnelle. Comme dans le tome précédent, l'intrigue progresse à faible vitesse. Jon Johnson se fait donc jeter par Alix Ambrose et Douglas Douglas. Kuber Badal apparaît à 3 reprises. Myrtle Spurge continue de mettre la pression sur le duo, et réalise une action de police sexuelle, auprès de Todd Stubaker, un vendeur de grosses saucisses, disposant lui aussi de capacités extraordinaires quand il jouit. Les auteurs se sont bien amusés pour concevoir ce pouvoir très différent des autres, aussi grotesque que celui de Douglas Douglas dans le tome précédent, avec une approche psychanalytique émouvante. Pour faire ressortir l'histoire personnelle de ce nouveau personnage, ils ont eu l'idée de faire appel à une autre coloriste : Elizabeth Breitweiser, en lui demandant d'appliquer une approche similaire à celle qu'elle a utilisée sur la série Criminal d'Ed Brubaker & Sean Phillips, et plus particulièrement dans le tome 4 dont Zdarsky parodie une des couvertures. En outre, le dessinateur change sa façon d'encrer les traits de contour pour évoquer ceux de Sean Phillips, sans aller jusqu'à l'imiter dans son mode de représentation, ou son utilisation très sophistiquée des aplats de noir.

Comme dans les tomes précédents, Chip Zdarsky & Matt Fraction mettent en scène des pratiques sexuelles et des positions variées. le lecteur assiste donc à des fellations, des cunnilingus, et des pénétrations dans différentes pièces de l'appartement, dans diverses positions. L'artiste ne dessine pas de pénétration en gros plan, et veille à représenter la nudité frontale des hommes aussi souvent si ce n'est plus que celle des femmes,j sans s'appesantir sur les détails. Pour un lecteur adulte, il n'y a pas de doute sur l'activité des personnages, sans toutefois d'effet érotique, encore moins pornographique. En outre, cette activité n'est pas déconnectée de l'état d'esprit des protagonistes ou de leur personnalité. Elle ne se transforme pas en une performance sportive dans laquelle il faut aligner des figures, tout en faisant preuve d'endurance. le pouvoir de Todd Stubaker est directement lié à son histoire personnelle, à sa relation avec sa mère, et à un déficit d'affection relevant du trouble psychologique. Alors que la manifestation de son pouvoir peut sembler vulgaire et perverse (mais sans violence), sa forme s'explique par son manque d'affection. du coup, le lecteur en vient à reconsidérer les implications du fait que d'autres personnages disposent également de pouvoirs quand ils atteignent l'orgasme.

Pour les autres personnages également, l'activité sexuelle agit comme un révélateur de leur façon de percevoir ce qui les entoure, de se représenter autrui, et de l'historique de cette représentation. Dave Glass (le psychothérapeute de Jon Johnson) a donc changé de partenaire sexuel, mais il reste toujours autant embêté par la façon dont il l'envisage. Il se retrouve à entamer une relation avec une ex-actrice pornographique et il projette sur elle toutes les formes d'accouplement dans lesquelles il a pu les voir dans ses films, l'assimilant à son image filmique, ne réussissant pas à s'adapter au comportement actuel de cette femme en tant que personne. Pour des raisons, économiques, Ana Kincaid se retrouve à devoir réaliser une séance de signature en tant que Jazmine Saint Cocaine lors d'une convention pornographique. Heureusement, elle sait se défendre contre la projection des fantasmes de tous ceux qui viennent pour obtenir un autographe, ou des attouchements non consentis. À cette occasion, la fusion entre scénariste et dessinateur est extraordinaire, qu'il s'agisse de cette page composée de 64 cases (8*8) pendant laquelle Ana Kincaid se prépare, ou des 3 pages de convention avec son langage corporel et ses gestes.

Les relations sexuelles entre Suzie et Jon évoluent également, en même temps qu'évoluent leurs attentes, et que leurs envies se développent dans des directions différentes. Pour Suzie Dickson, la passion physique ne se suffit plus à elle-même, et par empathie, Jon Johnson le ressent bien, sans pouvoir l'exprimer ou le formuler pour autant. Suzie essaye d'indiquer à Jon dans quelle direction elle souhaite aller, en particulier arrêter de se livrer à des actes criminels et arrêter de se retrouver dans la bizarrerie grotesque des autres individus disposant de pouvoirs. Jon souhaite autre chose, et dans le même temps il sent également qu'un nouvel épisode dépressif pointe son nez à l'horizon. L'un et l'autre essayent de deviner ce qu'attend son partenaire, avec une démarche assez décalée de Jon à base de lingerie. Après avoir vécu un moment passionnel et fusionnel, Suzie et John sentent que leur personnalité cherche à se réaffirmer. le défi est de savoir s'ils pourront construire quelque chose sur les fondations de ce qu'ils ont partagé.

Chip Zdarsky et Matt Fraction continuent également de refuser une écriture tiède, en prenant des risques dans leur narration. Pour commencer, l'intrigue ne progresse pas très vite, et ils s'attachent plus aux relations entre les personnages. Ensuite, il y a cet épisode qui sort de l'ordinaire, dans lequel ils rendent hommage à l'écriture de Sean Phillips & Ed Brubaker, un tandem de créateurs extraordinaires dans la sophistication de leur narration dans des séries comme Fade out (3 tomes) et Kill or be killed. Ils réussissent effectivement à donner une saveur noire à l'histoire pathétique de Todd Stubaker. Comme à leur habitude, ils n'oublient pas d'insérer un humour allant du plus noir, au plus absurde, avec une forte saveur de dérision. le lecteur se demande s'il fallait vraiment que Stubaker vende des grosses saucisses (les plus larges) à des enfants, du fait du symbole phallique totalement voulu. Il sourit plus franchement quand Dave Glass se rend compte que tout le monde se trompe dans son prénom, ce qui constitue un lapsus lourdement chargé de sens pour un psychothérapeute. Il continue de voir que les auteurs savent filer les situations comiques, par exemple avec le retour en fin de tome de savoir si quelqu'un a réussi ou non à éviter de marcher dans une déjection canine, et le sous-entendu qui va avec concernant leur capacité d'attention ou leur chance. le lecteur oublie dès la première page qu'il ne s'agit d'une seule et même personne qui réalise cette bande dessinée, car Chip Zdarsky est en harmonie avec Matt Fraction. Ses dessins sont toujours aussi agréables à l'oeil, avec un bon niveau d'informations visuelles, de belles textures, et une mise en page adaptée à chaque séquence, de la page aux 64 cases, à un dessin en pleine page.

L'écriture de ce quatrième tome reprend les mêmes caractéristiques que les précédents : une comédie dramatique, avec des personnages ayant une vie sexuelle, une petite dose de surnaturel avec ces individus qui arrêtent le temps quand ils atteignent l'orgasme, un humour adulte sans être graveleux, des personnages sympathiques et complexes, une bonne approche de la psychologie. Seule l'intrigue reste sous-développée, mais cela se remarque à peine du fait de la qualité, de la densité et de l'inventivité de la narration.
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