J'ai trouvé ce roman dans une boîte à livres. le titre m'intriguait, la 4ème de couverture vendait du rêve : "Il s'appelle Steiner. Il se dit psychiatre. Lorsque Juliet Osborne, la quarantaine indépendante, le voit entrer, dans sa vie, elle est aussitôt partagée entre l'attirance et la peur.
Elle découvrira peu à peu que Steiner n'est pas seulement un Don Juan, un collectionneur de femmes. Expert à jouer des fantasmes féminins, il choisit des victimes en apparence épanouies, mais fragilisées par le mythe de l'éternelle jeunesse. Et c'est ainsi qu'il les mène savamment, méthodiquement, vers leur perte."
Bon, je me sens légèrement trompée, car pendant les 250 premières pages, je me suis demandée où allait-on. Je n'ai pas compris pourquoi cet homme qui ne fait pas grand chose exerce tant d'emprise sur la protagoniste. J'ai trouvé Juliet agaçante, à se faire tant de films. Mais à partir de la page 250, il y a une mort et on comprend qu'une autre tragédie est arrivée à l'un des protagonistes. C'est à partir de cet instant que j'ai été happée par ma lecture jusqu'à la fin. Une agréable surprise, cette fin, qui m'a obligée à revenir en arrière pour collecter les petits indices disséminés.
Du coup, j'ai un avis mitigé. J'ai aimé la façon dont cela se termine. J'aime quand je suis surprise. N'empêche, je m'attendais à autre chose (il ne faut pas lire les 4ème de couverture !!).
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relecture : ma 1ère lecture ne m'ayant laissé aucun souvenir, j'ai eu envie de redécouvrir ce livre. Malgré un début assez lent, il y a incontestablement une ambiance particulière dans cette histoire. Nous savons qu'un drame a eu lieu mais à aucun moment on ne sait qui sera la victime ou le bourreau, le mystère reste entier jusqu'à la toute fin du livre. Comme une pièce de théâtre, chaque personnage a un rôle à jouer et une importance capitale dans le déroulement des faits mais chacun ignore les autres et leur implication. Les chapitres sont courts mais on a une impression de flottement tout au long de la lecture j'ai cru être dans un brouillard avec, à certains moments une éclaircie qui me permettait de rajouter une pièce au puzzle mystérieux que cette histoire représentait.
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Ce n'est pas trop mal écrit, mais on a du mal à se passionner, pour "cet homme fatal", qui pour moi, n'en n'est pas un. Pas de quoi s'enflammer.
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Les vivants sont généralement inattentifs; les morts, entre autres missions, ont la charge de les arracher à leur léthargie, de les rendre au plus vrai, au plus vif de la vie. (...) Mais, tout compte fait, leur inattention foncière reprend toujours le dessus, cette incorrigible, monstrueuse étourderie qui se nomme la vie.
« Depuis quelque temps ››. . . Elle n'a rien trouvé à répondre. A quoi bon? Juliet soupire, lève le nez vers la lucarne. La pluie hésite, hoquette un moment puis reprend de plus belle. Le pouls de la ville bat lui aussi de plus en plus vite. Juliet s'empare de son sac, y cherche un poudrier, l'ouvre, le referme sans avoir lancé un regard au miroir, puis consulte une fois encore sa montre. A présent, Pirlotte est certainement partie : c'est l'heure où, avec ponctualité, un jeune employé vient la relayer dans la surveillance de la salle de lecture. Il ne s'en ira qu'à dix-neuf heures, à la fermeture. C'est un nouveau, ]uliet est sûre qu”il ne sait rien d'elle. Même s'il la dévisage, elle n'aura pas peur de l'affronter. D'un seul coup, elle se sent soulagée. Fatiguée autant que rassurée, d'ailleurs. Épuisée par ses impulsions contradictoires. Un nouveau soupir lui échappe, un souffle résigné; elle se dit que Dolhman, que Pirlotte ont raison, qu'elle n'était pas ainsi il y a peu; et qu'elle a dû changer. Mais pourquoi, au juste? Pas à cause de son divorce : elle est séparée de son mari depuis bientôt trois ans; et cela fait maintenant dix-huit mois qu'elle n'a pas, comme on dit, d'homme dans sa vie."
"On en oublie l'énorme panse gorgée de papier dont les plis et replis labyrinthiques occupent les étages inférieurs. Depuis les bureaux des combles, au lieu d'un estomac malade qui n'en finit
plus de ruminer sa monstrueuse indigestion de
livres, la Bibliothèque impose l”image d'une cale
gorgée de trésors, voguant avec allégresse sur le
tourbillon des siècles. Une nef indestructible."
Ils ont donc parlé et elle l'a revu. (...) A intervalles variables - c'était aussi cela, leur histoire : que leurs rencontres ne fussent pas régulières. Et il ne s'est rien passé. Enfin, rien de ce qu'on appelle quelque chose.
Il s'est donc passé infiniment plus.
Comme on dit chez moi: quand passe la femme, le diable se prosterne; elle est née trois jours avant lui...
Entretien sur les origines et l'étymologie du mot ÉCRIRE entre Irène Frain, écrivaine, et Caroline Fourgeaud-Laville, hélléniste.