Irène Frain écrit ce livre pour réfléchir, faire le point sur la mort de son amie de jeunesse, Lou Falkman.
Lou jeune étudiante pauvre et riche héritière habitant à l'année dans un palace. Lou qui s'est suicidée en se jetant par la fenêtre du 14ème étage, son chat dans les bras.
Lou, dont l'auteur a connu la plus part des amants, qui étaient tous une photocopie du père de la jeune fille devant lesquels elle se transformait en fillette maladroite ( et l'auteur ne se pose là aucune question).
Lou mal à l'aise, effrayée même avec les hommes, qui tente de séduire maladroitement le mari de la narratrice un après midi où elle se retrouve seule avec lui.
L'auteur a des éléments sur la vie privée de Lou qu'elle tait à ses avocats venus enquêter après sa mort. Ce faisant elle laisse un type séducteur, probablement calculateur dans la nature avec une partie de la fortune de son amie, alors qu'elle est convaincue qu'il a été la goutte qui a débordé du vase et qui l'a poussée au suicide, auquel il a peut être même assisté. Cela dit ensuite elle écrit un livre pour en parler...
Mais était elle vraiment son amie ?
Comment peut on être amie avec quelqu'un et ne lui poser aucune question ? Ni sur sa manière
de vivre, ses conditions d'existence, son passé ?
Ne pas avoir interroger son rapport à son père ? Poser une question simple " est ce que quelqu'un t'a déjà fait du mal ?
Peut on se prétendre l'amie de quelqu'un et ne jamais lui donner son avis, surtout si on pense que son amie va dans le mur, sans se préserver, sans se protéger?
Peut on se dire amie avec quelqu'un si on se dispute pas quand il le faut ? le fait que Lou ait voulu séduire le mari de l'auteur en son absence nécessitait au moins une explication. Elle n'a pas eu lieu. Que craignait l'auteur ?
Le récit est narcissique à souhait, je n'ai entendu que du "moi" et du "je". La scène où l'auteur rencontre le père Raffles en est un exemple parfait, à peine la vie de Lou est elle abordée que l'auteur parle d'elle, or ce n'est pas d'elle dont il était question, mais de Lou et elle s'étonne que l'entretien finisse de manière tendue!
Ce livre ne raconte pas l'
histoire de Lou mais plutôt la manière dont une personne s'est mise la tête dans le sac pour ne pas voir le mal être d'une "amie" et comment elle cherche à s'en dédouaner par la suite .
Je ne reproche pas à l'auteur d'être responsable de près ou de loin de l'acte posé par Lou. Certaines personnes sont bien trop en souffrance parfois depuis longtemps et ont besoin d'une aide plus spécialisée, plus médicale. Mais l'auteur ne peut même pas se targuer d'avoir essayé d'aider.