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EAN : 9782021455885
256 pages
Seuil (20/08/2020)
3.51/5   513 notes
Résumé :
« Les faits. Le peu qu’on en a su pendant des mois. Ce qu’on a cru savoir. Les rumeurs, les récits. Sur ce meurtre, longtemps, l’unique certitude fut la météo. Ce samedi-là, il a fait beau. Dans les commerces et sur les parkings des hypermarchés, on pointait le ciel, on parlait d’été indien. Certains avaient ressorti leur bermuda et leurs tongs. Ils projetaient d’organiser des barbecues dans leur jardin.
L’agresseur, a-t-on assuré, s’est introduit dans la mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (130) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 513 notes
Un récit autobiographique poignant et éloquent. Un crime passé sous silence, dont a été victime la soeur aînée de l'auteure, Denise, une discrète septuagénaire, une «invisible ». Sa mémoire est désormais prisonnière du grippage de la machine judiciaire elle-même embourbée dans une société aux multiples dysfonctionnements. Enquête négligée, gelée, oubliée.
Les faits: en cette fin d'été 2018 dans une banlieue pavillonnaire parisienne ceinturée par les grandes enseignes, située non loin d'une « zone sensible » alors qu'elle confectionne chez elle des sachets de lavande Denise est victime d'une infraction pour vol avec agression. « Massacrée » de coups elle décède quelques semaines plus tard. Irène Frain apprend le décès de sa soeur avec qui la communication est rompue sans avoir eu connaissance de l'agression. En rupture avec sa famille elle ne se heurte pas seulement au silence de la justice mais aussi au mutisme familial. Blessée par cette indifférence « quelle que soit son origine, le silence est une agression » elle tente de mener sa propre enquête et de faire avancer le dossier car les informations parcellaires et les imprécisions n'auront jamais permis d'éclaircir le déroulement et le moment précis de l'agression encore moins de retrouver l'agresseur. L'enquête est au point mort. Sans le rapport du policier qui dirige l'enquête préliminaire pas de juge d'instruction et sans juge d'instruction pas d'accès au dossier dans cette « Kafkaïenne embrouille » comment faire avancer l'enquête? Quelle marge de manoeuvre pour la partie civile ? Elle décide d'agir mais aussi d'écrire car « cette mort ne peut pas rester sans voix ». Elle réalise rapidement les limites de la justice de masse et que le temps judiciaire n'est pas le nôtre et puis « un meurtre de vieille dame faut-il vraiment qu'on s'y arrête ? ».  Irène Frain mêle dans un style fluide, sincère et prenant un fin portrait à la fois social et intime.
Lorsque « la vie bascule, le passé resurgit » aussi elle redonne vie à sa soeur et se souvient de sa fée-marraine, cette jeune fille précoce, cultivée, réservée, artiste, qui incarnait l'enfant et la femme idéale. Elle était sa lumière, son modèle. Denise, l'enfant prodige, chouchou de sa mère (alors qu'Irene se sent rejetée), au pouvoir « quasi divin » qui illuminait leur vie et a fait entrer la culture au sein de la famille. Jusqu'à ce qu'elle sombre dans la dépression et s'éloigne des siens. Hymne au pouvoir de la littérature « je dois aux livres ma victoire contre le silence » beaucoup de passages font mouche, mention spéciale pour celui pages 237 à 241 si tristement juste et bouleversant. ✨Denise✨toujours inexistante pour le « mastodonte » judiciaire mais bien vivante dans la mémoire des siens et des lecteurs.




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Ce récit est froid car dénué d'empathie, d'amour et de chaleur humaine.

Il faudra attendre plus de soixante pages pour apprendre qui est cette femme âgée qu'on a violemment agressée un jour de septembre. Il s'agit de la soeur aînée de l'auteure. Soixante pages où le récit s'articule comme un fait divers sordide dans l'indifférence la plus totale. On ne sait qui est qui. Une femme au manteau bleu-noir, on n'en saura pas plus. le ton est tellement étrange dans cette absence de chaleur humaine que c'en est déroutant.

J'ai davantage apprécié la seconde partie où Irène Frain va doucement expliquer le lien qui l'unissait à sa soeur. Même si toute cette partie m'a beaucoup interpelée voire choquée. L'auteure parle avec douceur et admiration de sa soeur, sa marraine-fée. Pourtant voilà douze ans que les deux soeurs ne se sont plus vues. On veut comprendre. Au-delà de ce meurtre, de ce crime sans importance, c'est ce lien qui m'intéressait le plus. Et je vais aller d'étonnement en étonnement.

Tout est assez invraisemblable dans ce récit. La réaction d'un médecin, l'attitude de l'auteure, ça m'a fait froid dans le dos. Certainement que cette histoire est beaucoup plus complexe que les 260 pages que laisse entrevoir ce récit.

Ce ton tellement froid pour accentuer ce crime sans importance traité avec un laxisme déroutant ne m'aura pas convenu.

Vu les liens entre l'auteure et la victime, quelque chose ne sonne pas juste ici. Les années dans le silence, l'indifférence manifeste, ce récit m'a gênée et embarrassée.

Je lui accorde 2,5 ⭐️ ne fut-ce que pour l'écriture soignée de l'auteure et quelques passages qui m'ont touchée.

Décidément, je pense que les récits et les autobiographies ne font pas bon ménage chez moi. Les auteurs veulent certainement s'aider via l'écriture, éviter l'apitoiement et les sentiments dégoulinants, mais souvent tous ces récits me semblent bien froids et vides d'intérêt.
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Le crime sans importance est celui d'une femme de 78 ans, solitaire, sauvagement assassinée chez elle, vraisemblablement lors d'un cambriolage. On l'apprend plus loin dans ce roman autobiographique, la victime est la soeur de la narratrice. le récit de ce meurtre a été écrit 14 mois après les faits.
De ce crime elle n'a que des fantasmes , les siens, ceux des autres qui ne disposent comme elle que de très peu de données sur les faits ou des informations déformées par les médias et réseaux sociaux ; Irène se perd alors en conjectures douloureuses sur les circonstances du crime et ressasse sans cesse les questions auxquelles elle n'a pas de réponse ; l'enquête n'ayant pas été transmise à la justice, elle ne sait presque rien de ce crime passé sous silence, « sans importance » et auquel personne d'autre qu'elle ne semble s'intéresser. La narratrice en a été informée plusieurs semaines après le meurtre, tout cela la mine. Elle est confrontée au silence de la famille aux liens distendus mais aussi aux dysfonctionnements de la justice et de la police qui se renvoient la balle dans cette affaire. Irène va se battre contre ce qu'elle appelle « le Mastodonte », cette machine lourde, lente et inerte que représente vraisemblablement le système judiciaire, elle reconnait que les individus exerçant au sein du système manquent de moyens pour le faire fonctionner comme il le devrait. Contre la police et à défaut de juge d'instruction, elle va se fabriquer un alter ego avec lequel elle va débattre dans un monologue intérieur qui va l'aider à affronter sa douleur.
Ce crime lui est insupportable, Denise n'a pas pu être assassiné « comme ça », la violence perpétrée à l'encontre de sa soeur lui évoque celle d'Orange Mécanique. Hantée par le fantôme de la victime, Les souvenirs de jeunesse affluent, la narratrice fait tout le long de la narration un portrait précis de cette soeur, c'est une manière de la faire exister, cette ainée tant aimée, qui était sa marraine, son modèle, la favorite de ses parents, mais si fragile qu'elle a dû rompre toute relation avec sa famille depuis son mariage et sa maladie. Irène ne l'a plus revue, pas plus qu'elle n'a revu ses enfants et son mari. Elle développe un fort sentiment de culpabilité.
Pour survivre, sur le conseil d'un ami, elle va écrire cette autobiographie, son combat contre les silences de sa famille et de la justice mais aussi, selon elle, contre la société de consommation qui permet que de telles violences aient lieu.
Elle se bat aussi pour que le crime de sa soeur Denise soit reconnu en tant que tel, pour qu'il ne soit pas classé sans suite, en dernier recours pour ne pas sombrer.
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Véritable « J'accuse », ce pamphlet dénonce les failles de l'appareil judiciaire lors de l'assassinat de la soeur ainée d'Irène Frain.
Agressée à domicile, cette retraitée est laissée pour morte par son agresseur et décède des semaines plus tard à l'hôpital. La police, s'appuyant sur un rapport du médecin légiste, n'enregistre pas ce décès comme homicide afin de ne pas alourdir les statistiques sur l'insécurité.
Le crime étant considéré comme sans importance, n'est pas confié à un juge d'instruction et reste l'apanage de la police. La famille est donc privée de toute information puisqu'il n'y a pas d'instruction.
La police ne fait pas le lien avec sept autres agressions comparables survenues dans le même lotissement et ne prend aucune mesure de protection … une huitième catastrophe en découle.
Scandalisée par le laxisme et l'indifférence de la justice, Irène Frain dénonce la déliquescence induite par cette situation kafkaïenne et par l'indifférence des élus et des médias.
Ce constat est factuel, glacial, instructif et couvre un tiers de l'ouvrage.
Révoltée par cette faillite, ravagée par la mort de sa soeur, Irène Frain hurle sa peine et se lamente au fil des chapitres. Ses larmes couvrent un second tiers de l'ouvrage que j'ai trouvé bavard, infantile et parfois indécent, même si sa souffrance est évidemment respectable.
Pire, le troisième tiers, dévoile les mystères et les secrets de famille en révélant les failles psychologiques de la victime, en accusant leur mère et en dénonçant l'emprise d'une église évangélique sur sa soeur et ses enfants. N'apportant strictement rien à l'analyse de ce « crime sans importance » ces remugles nauséabondes fragilisent l'ouvrage et salissent la victime.
Quel dommage de ne pas s'être limité à un « J'accuse » de soixante pages et d'avoir sombré dans un règlement de compte familial insipide !
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Une dame âgée de 79 ans est sauvagement assassinée avec un marteau dans son pavillon de banlieue entouré d'une zone commerciale et industrielle.
Elle confectionnait des sachets de lavande ce jour-là. Elle se promenait souvent autour de sa maison dans la seule zone verte qui restait et parlait à peine à ses voisins, juste ce qu'il fallait.
Par contre ses fils et ses petits-enfants étaient très proches d'elle. Ils faisaient tous partie de l'église évangélique et s'y rendaient chaque dimanche.
C'est d'ailleurs ainsi que son fils a été intrigué de son absence.
Selon la police, elle a été littéralement massacrée.
L'enterrement a lieu plusieurs semaines plus tard quand le corps a été restitué à la famille. Dans l'église, une dame au manteau bleu noir. C'est la soeur de la victime : Irène Frain.
La victime, c'est Denise, sa soeur aînée et sa marraine.
Quand on a lu ses précédents romans, on connaît Denise et ici, on apprend plus d'éléments sur elle.
Elle était surdouée, avait fait des études à la fac mais malheureusement faisait des crises maniaco-dépressives depuis la fac. Elle s'était mariée et avait eu deux garçons. Ses crises avaient cessé vers l'âge de 40 ans quand elle avait commencé à fréquenter l'église évangélique;
Irène ne l'avait plus revu depuis ses crises mais elle avait beaucoup compté dans son enfance. Denise avait constitué un exemple pour elle. Elle était sa marraine. On la voit sur la photo de couverture en train de serrer le bras de Denise.
Irène est soudain prise de colère devant ce silence.
Silence des enfants.
Silence de la police, de la justice. Les deux sont appelés le mastodonte par l'auteur.
Elle craint" les males morts" comme elle les nomme, la hantise de morts brutales, violentes revenant tourmenter les vivants. J'ai moins aimé ce passage sortant des limites pour moi.
Elle va voir un avocat pour faire avancer les recherches. Tout ce qu'on apprendra, c'est qu'il y a eu plusieurs agressions de ce genre dans le bourg mais l'attaquant ne sera pas identifié.
Le récit est très bien décortiqué et analysé. Irène n'hésite pas à s'impliquer. Quand elle prend de la distance, elle redevient la dame au manteau bleu noir.
J'ai apprécié la façon qu'elle a de nommer les agresseurs par "ils" et les témoins ou les curieux par "on".
Un récit de qualité, tout à fait digne d'intérêt, insécurisant parfois.


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critiques presse (4)
Culturebox
17 novembre 2020
La romancière Irène Frain est en lice pour le prix Renaudot avec ce récit-enquête sur la mort de sa sœur aînée, assassinée dans sa maison de banlieue.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
04 novembre 2020
Irène Frain a perdu sa soeur Denise il y a deux ans, « massacrée » par un mystérieux agresseur qui court toujours. Dans Un crime sans importance, en lice pour le prix Renaudot, la romancière décortique ce fait divers très personnel et dénonce le « silence » et le « mépris » de la justice.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
05 octobre 2020
Irène Frain évoque le silence fait autour de l’assassinat de sa sœur aînée.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
22 septembre 2020
La romancière à succès publie un terrible récit, celui de l’assassinat de sa sœur aînée. C’est aussi pour elle l’occasion de relire l’histoire de sa fratrie, dont elle s’est toujours sentie exclue.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
De fait, il ne me semble pas que les vieilles femmes trucidées aient jamais suscité pareilles et contagieuses démonstrations populaires. Ou ça m’a échappé. En cas d'assassinat sauvage, à moins d'être une enfant, il faut être jeune et belle pour mériter ces processions indignées. Le plus souvent, les meurtres de « retraitées », selon l'expression consacrée, ne passionnent ni les foules ni les média, sauf quand le sexe et l'argent viennent pimenter l'affaire. Un gros héritage, par exemple, ou un gigolo - si on dispose des deux ingrédients, jackpot assure.

Il n'était pas glamour, le meurtre de ma sœur. Aucune prise pour l'imaginaire. Rien que de la réalité à l’état brut. Du pas beau à voir, comme avait dit un des flics le dimanche où on l’avait trouvée.
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Le classement du dossier de Denise ? Serait-ce que nos modernes tribunaux s'inspirent des hypermarchés qui ceinturent nos villes ? Qu'ils se sont transformés en machines à distribuer de la justice de masse et fonctionnent sur le même principe que le monde de la marchandise : quand un produit, lors d'un arrivage, s'avère bizarroïde ou mal fichu, pas de sentiment, direct à la benne à déchets ?

Ensuite, un bon jet de Javel par là-dessus, on n'en parle plus. Il se trouvera évidemment quelques excités pour crier au gâchis mais ils se lasseront vite.
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Le jour de l'enterrement, nous étions arrivés par l'ouest. Nous prenons cette fois la route de l'est.
L’automne incendie les rangs de peupliers et les ultimes vestiges des forêts. Entre les taillis, chapelets d’entrepôts, agglomérats de caravanes, puis une plaine d’où surgit un amas d’énormes caisses de tôle qui se donnent des airs de cavernes d’Ali Baba. Interminable ruban d’enseignes. Kiabi, Darty, La Foir’fouille, Picard, Mobalpa, Bébé 9-la Maison du bonheur, Roady, Cuir Center, Castorama, Saint Maclou, Kiloutou, j’en ai déjà le tournis, seulement c’est loin d’être fini, au premier croisement, nouvelle guirlande de néons, Celio, Cuisinella, Gémo, Etam, Carter-Cash. Et McDo, c’était fatal, Buffalo Bill, Pizza Hut, à quoi s’enchaîne l’entière déclinaison des croissanteries, crêperies, sandwicheries.
Un espace de coworking, quelque chose qui ressemble à une banque, on souffle. Et illico ça repart, bijouterie, animalerie, chocolaterie, magasin de téléphonie, de lingerie, de literie. On n’en verra jamais le bout.
Mais si. À l’angle de deux rues, la grande parade de la marchandise s’épuise. On va rejoindre la rocade sur une note gaie : une boutique de cotillons. Au-dessus d’une vitrine où grimacent tous les genres et sous-genres de vampires, sorcières et squelettes, une joyeuse banderole sanguinolente claque au vent : HALLOWEEN !
Halloween : c’est comme pour l’anniversaire de l’enterrement, j’avais oublié. Un an déjà, je n’y crois pas.
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« Ne parlons même pas du crime lui-même, ceux qui sont censés avoir enquêté se taisent toujours. Et le Mastodonte n’est toujours pas sorti de son coma estival. »

Déferle alors la rage. Je jette le livre, je balance le carnet, je me claquemure dans ma cuisine ou mon bureau, j'y crache tout ce que je sais d'injures. Ça ne sert évidemment à rien. Je regagne mon lit, où fatalement, le sabbat des questions reprend : « Sept agressions en un an, qu'est-ce qu'il leur faut de plus ? De nouveaux morts ? »
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La colère. On se fréquente moins que l'imagination, elle et moi. Pendant toute une époque, on a été assez proches, mais j'ai compris qu'il fallait se méfier d'elle et, avec le temps, j'ai appris à lui clouer le bec. Je sais maintenant l'enfermer, solidement ligotée et bâillonnée, dans une chambre connue de moi seule. Quand je l'autorise à sortir, c'est qu'elle a fait pénitence. Elle n'est pas éteinte, elle a changé. De colère noire, elle a muté en colère blanche. Parfois même en sainte colère.
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