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EAN : 9782702156360
192 pages
Calmann-Lévy (21/01/2015)
4.15/5   645 notes
Résumé :
«Marion, ma fille, le 13 février 2013, tu t'es suicidée à 13 ans, en te pendant à un foulard, dans ta chambre.

Sous ton lit en hauteur, on a trouvé ton téléphone portable, attaché au bout d'un fil, pendu lui aussi pour couper symboliquement la parole à ceux qui, au collège, te torturaient à coups d'insultes et de menaces.

J'écris ce livre pour te rendre hommage, pour dire ma nostalgie d'un futur que tu ne partageras pas avec moi, avec n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (188) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 645 notes
La perte d'un enfant est inconcevable, tellement contre nature ; la douleur des parents est inimaginable.
Alors, que dire à Nora Fraisse dont la fille Marion est morte à l'âge de treize ans ? Que dire lorsque l'on apprend que celle-ci s'est suicidée ? Rien, je ne trouve rien. La seule chose que je puisse faire, c'est l'écouter. La laisser parler et me raconter sa fille. C'est ce que j'ai fait en lisant ce livre.
Cette lecture fut éprouvante parce qu'au-delà du drame de la mort de Marion, ce sont les circonstances qui sont terribles.

Marion a vécu un véritable calvaire au collège qu'elle fréquentait et où elle était bonne élève. Devenue la tête de turc d'une petite bande, elle a subi moqueries et insultes, reçu des menaces, le tout de façon permanente puisque le harcèlement se poursuivait hors de l'établissement sur son téléphone et sur les réseaux dits "sociaux".
Au-delà du portrait qu'elle dresse de sa fille, au-delà du souvenir qu'elle veut perpétuer, au-delà de sa mémoire qu'elle veut honorer, Nora Fraisse lance un grand cri.
Un cri de colère bien sûr, contre ces adolescents irresponsables qui ont poussé sa fille à bout, un cri de colère contre l'institution qui a laissé faire puis qui a cherché à étouffer l'affaire (les enseignants, le principal du collège, les différentes administrations de l'éducation nationale), mais surtout un cri d'alerte. Et là, je veux lui dire toute mon admiration.
Car, si les souvenirs de sa fille sont forcément enjolivés (mais comment ne pas pardonner à cette maman d'idéaliser son enfant perdue ?), l'enquête qu'elle mène pour dénouer les fils de cette histoire sordide, la persévérance dont elle fait preuve et surtout sa volonté de témoigner afin qu'un tel drame ne se reproduise plus forcent le respect.

Nora Fraisse le dit clairement dès le début : "J'écris ce livre pour que chacun tire les leçons de ta mort. Pour que les parents évitent à leurs enfants de devenir des victimes, comme toi, ou des bourreaux, comme ceux qui t'ont fait perdre pied. Pour que les administrations scolaires s'évertuent à la vigilance, à l'écoute et à la bienveillance à l'égard des enfants en souffrance. J'écris ce livre pour qu'on prenne au sérieux le phénomène du harcèlement scolaire."
En effet, le harcèlement scolaire est un phénomène qui ne doit pas être pris à la légère et certains enfants (de tous âges : de l'école primaire au lycée) vivent un supplice quotidien dont on ne prend pas assez la mesure. On élude souvent le problème en disant vaguement "les enfants sont méchants entre eux", comme s'il s'agissait d'un fait incontournable, et puis l'on passe à autre chose.
Eh bien, non : le harcèlement scolaire est inacceptable, et doit être farouchement combattu.
Alors, merci à Nora Fraisse pour son courage. Merci d'avoir écrit ce texte fort, qui, s'il n'est pas exempt de défauts, a le mérite d'alerter très clairement. Un pavé lancé dans la marre, un électrochoc pour provoquer une prise de conscience profonde de la gravité du problème.
Un livre fort qui devrait être mis entre toutes les mains et lu autant par les adolescents que par les parents.
Je laisse, pour finir, la parole à Nora Fraisse. Ses mots sont tellement justes qu'il n'y a rien de plus à ajouter : "Quand un enfant de la République meurt de trop de souffrances à l'école, c'est chacun d'entre nous qui meurt, c'est notre jeunesse, notre avenir, notre pays ! On ne peut pas inscrire "Liberté Égalité Fraternité" au fronton des écoles et laisser des enfants se faire insulter ou maltraiter à l'intérieur."
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Il est difficile de chroniquer un livre comme celui-ci. Je l'ai lu par hasard. Lors de la Masse Critique, je errai sur le site, histoire de voir ce qu'il restait. Et puis, j'ai été interpellée par le regard de Marion. Un regard trop vrai pour être celui d'un figurant. J'ai parcouru le résumé, la phrase d'accroche. C'est devenu clair, il me le fallait, et j'ai eu la chance de pouvoir le recevoir. J'ai fait quelques recherches sur l'histoire de Marion, sans trop en faire pour éviter cette censure et ce manque d'objectivité imposés par les médias, et je me suis lancée.

Cette histoire vraie est celle de Marion et de ses proches. Marion était une jeune fille adorable, qu'on ne peut qu'aimer. Elle était si généreuse, on sent, dans ses actes, dans ses mots, une grande maturité, quelque chose en plus que les jeunes de son âge n'ont pas. La vie l'a marquée, et dans ses mots, ses ultimes mots, cela se sent. C'est sa mère, Nora, qui nous relate son histoire, leur histoire. Cette femme est admirable, pour son courage, sa détermination, sa force. Ses actes sont remarquables. Elle a vécu l'enfer d'une mère qui perd son enfant, et pourtant, elle s'est relevée, pour sa fille, pour se battre. Se battre contre ce qui a tué Marion. Elle porte un message terrible, mais à entendre. Leurs deux parcours se mêlent donc pour nous sensibiliser, à l'aide d'un réalisme poignant, à cette violence qu'est le harcèlement scolaire. C'est donc l'occasion de croiser bien acteurs de ce récit, mais je vous reparlerai d'eux plus tard.

J'ai énormément apprécié le style d'écriture. Il me semble, d'après ce qui est écrit sur la 4ème de couverture, que la mise en forme du texte a été faite par Jacqueline Remy, et non entièrement par Nora Fraisse. Je n'en suis pas sûre, mais honnêtement, on s'en fout. Les mots sont parfaitement bien choisis. Ils sont simples, il n'y a pas de fioriture dans ce livre, rien en trop. Simplement la vérité. C'est ainsi qu'on est le plus touché, par une écriture fluide, moderne, et directe. Il est alors impossible de ne pas être frappé en plein coeur par le récit de Nora. Les pages défilent à une vitesse folle, on est totalement happé par cette terrible histoire, par l'injustice de ce récit, et par le besoin de changer les choses qu'il provoque. Ce livre cherche seulement à établir la vérité, à la crier, à la dénoncer. Il réussit sa mission avec brio, et happe le lecteur dans son combat.

Venons-en donc au fait. L'histoire. Elle est frappante, honteuse, injuste. Elle laisse un goût amer dans la bouche. Ce livre aborde tellement de sujets délicats. Je ne sais par où commencer. Quand je repense à ce bouquin, je pense à tellement de choses. Il y a bien entendu le décès de Marion. Quoi de plus douloureux que d'apprendre qu'une jeune fille de 13 ans s'est donnée la mort ? Et tout ça, à cause d'abrutis, de jaloux, de vicieux, de salopards ? le harcèlement scolaire est quelque chose qui me touche tout particulièrement. Personne n'a le droit de souffrir comme a souffert Marion, personne n'a le droit de mourir comme est morte Marion. On connaît à l'avance les grands axes de son histoire, mais on ne peut s'empêcher de suffoquer en lisant ces douloureuses lignes. C'est révoltant, et des sentiments contradictoires se bousculent dans le coeur du lecteur : Pitié, colère, tendresse, haine, impuissance... Marion avait tout pour elle, tout pour être heureuse. Elle était belle, intelligente, amoureuse, aimée par sa famille, généreuse. Mais dans notre société égoïste, le bonheur est interdit. Des gamins, qui ne lui arrivaient pas à la cheville, ont décidé de mettre un terme à son doux quotidien. Mais qui étaient-ils, pour décider cela ? Qui étaient-ils pour critiquer, juger, agresser, insulter une autre ? J'ai peur pour les générations futures. Comment, à 13 ans, peut-on pousser quelqu'un à la mort ? Comment peut-on ordonner à quelqu'un d'aller se pendre ? Comment ? Tant de questions se bousculent à la lecture de ce témoignage. Qui resteront probablement sans réponse. Et qui vous tarauderont toute votre vie, qui ne pourront vous laisser de marbre. Car, aussi douloureux que soit cet épisode de la vie de Nora et de sa famille, il ne s'arrête pas là. Je ne pensais pas pouvoir être plus révoltée. J'avais tort. En suivant la quête de Nora, j'ai découvert des choses que je pensais impossible. Une mère, qui cherche simplement à comprendre, devient, de nos jours, un fardeau. Un bal d'hypocrisie et d'ignorance est alors donné. Les réactions des gens m'ont pétrifiée. D'un côté, il y avait les voisins, les habitants du village. Qui transforment cette histoire, en font un sujet de désaccord, voire presque un jeu pervers. Une fois de plus, pourquoi ? Comment ? de quel droit ? Mais, les réactions les plus stupéfiantes, et honteuses, sont bien celles du corps professoral. Les enseignants, qui se cachent, ont peur. Leur comportement est inhumain, incompréhensible, inexcusable. Ils sont, pour moi, aussi responsables que les bourreaux de Marion. Leur silence a été leur bouclier, mais aussi leur arme, celle même qui a tué leur jeune élève. Et puis, il y a le directeur. L'évoquer en restant calme m'est très difficile. Je ne pensais même pas qu'une telle réaction était possible. Je devenais enragée en voyant son masque tomber un peu plus à chaque page, et rarement dans ma vie, j'ai autant détesté un homme. Il me dégoûte, et ne fait que me donner encore plus envie de crier cette injustice, et de prendre part à ce combat.

De toute évidence, on ne sort pas de cette lecture indemne. Elle donne envie de changer les choses, de s'engager, de parler. Vous serez différent après la lecture. Profondément marquée par le récit de Nora, j'ai achevé ma lecture bouleversée, mais aussi plus que jamais motivée. On ne pourra jamais rétablir l'injustice dont Marion a été victime. Mais on peut empêcher de futurs drames, en se mobilisant. C'est en partie le silence qui a tué Marion. Pas son silence à elle, non, car elle, elle a parlé, sans être entendue. le silence de l'Education Nationale, de son collège, des médias. le harcèlement scolaire est bien trop fréquent, et bien trop peu montré du doigt. C'est à nous, élèves, à vous, parents, enseignants, politiciens, êtres humains, de changer les choses. Des événements comme celui-ci ne devraient plus arriver. Marion ne méritait pas cela, personne ne mérite cela. Prenons donc conscience de l'existence du harcèlement, qu'il ne soit plus une honte pour les victimes, qu'il disparaisse. Il n'est pas une fatalité, on peut y mettre un terme, en évitant d'abord de le débuter. En écrivant ce livre, en nous livrant son dur combat, Nora fait un pas vers nous, qui lisons son histoire. C'est alors à nous de poursuivre ce qu'elle a commencé, et de nous battre pour une justice trop difficile à donner. Marion, où que tu sois, je veux que tu saches que, pour toi, je vais me battre. Parler de toi, de ton histoire. J'ai déjà commencé, et ce n'est que le début. Les choses doivent changer, ce n'est plus une question de volonté, mais d'humanité. En ta mémoire, je te promets de parler, parler, parler. Et d'agir. Quant à vous, Nora, merci d'avoir pris le temps de partager votre histoire, merci de m'avoir fait prendre conscience de la gravité de cette situation. Merci de m'avoir entraînée dans votre combat.

Le livre-objet est tout simplement parfait, pour représenter le contenu. C'est très superficiel comme paragraphe, à côté de la profondeur du livre. Mais ce titre, et cette photo de Marion sont si saisissants, si réels, qu'ils ne peuvent qu'interpeller les gens. Et c'est exactement ce qu'il faut, ce dont nous avons besoin. de ne plus fuir, ou nous cacher, mais plutôt de nous impliquer.

Cette chronique a donc été très longue, et très particulière. Mais je ne pouvais pas faire autrement. J'espère avoir plus ou moins bien fait passer le message. Tout le monde devrait lire ce livre, en prendre connaissance, et prendre conscience de la virulence des cours de récréation. Élèves, parents, enseignants, tous. C'est un ouvrage qui se doit d'être dans tous les CDI, qui se doit d'être accessible à tous ceux qui souhaiteraient le lire, et notamment en milieu scolaire. Je vous recommande, non, vous ordonne de lire cet ouvrage, pour en sortir transformé, mais aussi pour vous mobiliser. Plus nombreux nous serons, plus vite les choses changeront. Sortons de notre silence, cessons de nous cacher derrière des masques ou des excuses, et avançons. J'adresse à Nora tout mon soutien, et à Marion, toute ma tendresse. Merci. Et pardon.
Lien : http://mamalleauxlivres.blog..
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Dans ce témoignage Nora Fraisse nous raconte le jour où sa vie à basculer suite au suicide de sa fille Marion 13 ans le 13 février 2013. Elle subissait le harcèlement scolaire depuis quelques mois.
Dans cette autobiographie Nora Fraisse nous parle de sa fille mais surtout elle s'adresse à elle suite au drame. Elle se pose des questions, veut comprendre, cherche un coupable, cherche du soutien au point qu'elle se perd en route et oublie ses enfants toujours vivants.
J'ai aimé ce témoignage pas pour avoir pris parti car parfois Nora Fraisse rentre dans l'excès mais je ne suis pas à sa place pour juger. Il n'y a pas eu de filtre et on assiste à son désarroi et cette quête de vérité. Elle s'acharne à trouver un coupable. Mais qui sommes-nous tranquillement assis sur notre canapé à lire son calvaire et juger son comportement qui peut sembler excessif. On lit ce qu'elle a ressenti pendant un an à chercher à quoi se raccrocher. le moindre détail, le moindre mail, le moindre rdv avec le rectorat, elle hurle sa colère, elle veut comprendre, elle se remet en question. Un passage qui m'a touché : elle rencontre un psychologue et lui demande pourquoi sa fille a préféré se tuer pour des petits cons et ne pas se raccrocher à sa famille. Pourquoi Marion n'a pas mentionné sa famille dans sa lettre. Et la réponse est simple Marion a juste dit contre qui elle était en colère et sa famille n'en faisait pas partie. Mais Nora Fraisse a du mal à l'encaisser et je la comprends car je n'ai pas perdu mon enfant. On n'est pas à sa place et se battre c'est garder sa fille vivante.
Son combat pour cette loi je la félicite. Car elle met en avant certains problèmes. Et oui comment un enfant de 13 ans peut-il appeler un numéro en 08 sans que ça se voit sur la facture. Comment un enfant qui subit un harcèlement peut-il se défendre ou donner l'alerte. Notre éducation nationale n'est pas équipée pour faire face : manque de personnel, pas de budget.
Dans l'histoire tragique de Marion, je n'ai pas suivi Nora Fraisse à chercher un coupable je l'ai juste écouté et laissé raconter son calvaire et sa remise en question qui m'a touchée. Elle se pose des questions, cherche désespérément des réponses et des coupables. Aujourd'hui en tant que mère je suis incapable de vous dire si je n'aurais pas fait la même chose. Je le redis je ne suis pas à sa place.
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Comme il est difficile de noter un livre quand il s'agit d'un témoignage et que ressent pleinement toute l'émotion de l'auteure. Je m'abstiendrai donc.

Ce livre n'en est pas un. C'est un cri ! Un cri de colère, d'amertume et de détresse ! Comment pourrait il en être autrement lorsque l'auteure est la mère d'une enfant de 13 ans, celle qui a découvert son enfant -le fruit de sa chair- pendue, morte d'avoir été harcelée pour une phrase postée sur un réseau social.

Rien que le résumé donne la chair de poule.

Je ne sais pas vraiment ce que je comptais sortir de cette lecture en tout cas pas un happy end mais peut être un peu d'humanité et force est de constater qu'elle fait défaut.

Pas de la part de la mère - écrivaine, non ; de la part des institutions.

La perte d'un enfant est injuste, si douloureuse. Mais quand le contexte est celui de la famille Fraisse contre laquelle les institutions se serrent les coudes pour ne pas assumer l'horreur du harcèlement scolaire, alors on tombe dans l'inhumain.

Ai je été choquée par la réaction de nos congénères ? Même pas car elle était si prévisible.
Ce livre témoigne de ce qu'il y a de plus immonde dans l'homme : les rumeurs du voisinage salissant une famille endeuillée, l'acharnement des coupables à vouloir faire de la victime la responsable (Aurore ?), l'incapacité à comprendre de la part des harceleurs qu'ils ont poussé une gamine au suicide, la mauvaise foi et l'irrespect des membres du collèges de la petite Marion (mais le professeur principal et le directeur mériteraient d'être virés ! Non parce que Marion est morte et qu'ils n'ont rien fait pour l'aider (enfin si pour ça aussi) mais parce qu'ils ont eu une attitude atroce vis à vis de la famille - pas même une condoléance mais les gamins qu'on leur confie, en ont ils quelque chose à foutre ?), du silence des institutions et des politiques, de la lâcheté des adultes , que les cotés les pires de l'être humain ... capable d'être là raison d'un massacre et de s'en laver les mains ! Coupable mais pas responsable - ça ne vous rappelle rien ?

C'est là que vient mon bémol ; cette histoire est si triste à lire et si à charge qu'on ne distingue rien de bon ou si peu en l'être humain. Heureusement que Romain et Camille sont présents dans le livre sinon tout serait si noir.
On ne peut en vouloir à la mère meurtrie qui écrit mais peut être aurait elle pu être conseillère par ses éditrices pour nous parler de la poignée de personnes qui l'ont soutenue en dehors de son avocat. le lecteur aurait eu une autre dimension de ce témoignage qu'on a le sentiment de lire qu'à charge.
Non je ne peux pas faire ce reproche à cette mère qui se demandera toute sa vie pourquoi sa fille ne leur a pas parlé de ce qu'elle vivait.
Madame Fraisse, votre parallèle avec les femmes battues pourrait s'étendre aux victimes de viol. Se taire c'est refuser d'admettre le statut de victime d'une part, c'est être honteuse d'être une victime d'autre part, c'est avoir peur de se dire victime, d'être jugée et que rien ne change par ailleurs.

Je souhaite à cette famille qui a deux autres enfants de se reconstruire sur des bases fragiles et à Madame Fraisse de parvenir à son objectif : éveiller les consciences et changer le système en plus d'épauler victimes et familles.

Je suis éveillée après cette lecture (mais ne l'étais je pas déjà ? ) je suis choquée (ça je l'étais déjà mais je le suis encore plus du fait des taiseux et des imbéciles qui ne réalisent pas qu'ils sont responsables de la mort d'une fillette de 13 ans). Je suis honteuse oui honteuse d'appartenir à cette humanité qui n'a plus rien d'humain dès lors qu'elle salit, abîme et tue notre futur.

Bonne lecture à tous.

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Après toutes les critiques qui précèdent, je n'ajouterai pas de l'eau au moulin, dire juste qu'il soit bien regrettable que ce livre existe parce que Marion fut victime de ce fléau, reflet de notre société de notre administration. Que ce livre porte ses fruits, qu'il éclaire l'esprit des adultes et ceux des ados irresponsables, des désoeuvrés qui passent leur temps à harceler le monde qui les entoure, ils feraient mieux de s'instruire, de s'occuper sainement, de se regarder en face.
Je salue le courage de cette maman qui a su retranscrire l'histoire de Marion, au -delà de la douleur, elle a nous permis de mieux comprendre son combat face à cette injustice, à ce collège etc...
Même si ce n'est pas les victimes qui doivent changer de collège, comme elle le fait comprendre, pour sauver son enfant il faut parfois hélas passer par là voire avoir recours au CNED, au moins temporairement pour trouver une issue de secours, prendre le temps d'y voir clair, de comprendre, d'apaiser la douleur et le mal être de l'enfant et désamorcer la bombe à retardement.
Pour toutes les Marions, parents lisez ce livre, professeurs faites lire ce livre à ces ados, pour que plus jamais un enfant en vient à mettre un terme à ses souffrances.
Un livre touchant qui nous révolte aussi et nous fait prendre conscience de la cruauté de l'espèce humaine si jeune soit elle.



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Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
La plupart des adultes ramènent ces affaires de harcèlement à des gamineries. C'est irresponsable. Dans ces cas tragiques, il ne s'agit pas de bagarres ordinaires de cour de récrée. Souvent, il y a un effet de meute. Personne n'entend, on tourne la tête. Les enfants harcelés par leurs pairs se retrouvent réduits au silence, étouffés. Le mot d'ordre véhiculé par ces petites bandes est simple : "Si tu parles, t'es une balance !" On se croirait dans la mafia. Les victimes se taisent. Si elles osent parler, elles se retrouvent isolées. La meute se déchaîne, avec un sentiment de totale impunité. Chacun se sent protégé par le groupe, solidaire dans la cruauté. Ensemble, ils sont forts. Ils pourchassent leur proie dans les recoins du collège, jusque dans son intimité, jusqu'à sa chambre, jusqu'à son lit, via les réseaux sociaux. Cela ne s'arrête jamais, jamais, jamais.
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Il faut dénoncer les harceleurs, les mettre hors jeu. À quoi ça rime de prendre un garçon ou une fille pour souffre-douleur et de s'acharner contre cet élève, de se gaver de sensations fortes sur son dos, de ne plus le lâcher ? Où est le plaisir ? Le plaisir de marquer son territoire, comme des chiens ? Le plaisir de se sentir puissant, plus fort que les autres ? À quatre ou cinq contre un ou une, ce n'est pas sorcier de se sentir fort. Mais c'est une illusion. Car en fait, c'est le contraire, un gros aveu de faiblesse, une terrible preuve de lâcheté individuelle.
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Elle avait à la main Le Parisien du jour. En première page , on parlait de Marion . Oui, de toi , notre fille . Il était dit que tu avais été victime de harcèlement à l’école, de même qu’un autre enfant décédé ailleurs : « Deux ados de 13 ans sont passés à l’acte », était - il écrit. Avec ce titre, énorme, sur toute la une : « Harcelés au collège, ils se suicident. » L’auteur de l’article évoquait une lettre que tu aurais laissée, une lettre dans laquelle tu détaillais les brimades subies et nommais ceux qui t’avaient maltraitée.
Nous sommes restés pétrifiés, sous le choc. Qui dénonçais - tu ? Que t’avaient - ils fait ? Où avait - ont découvert cette lettre ? Comment s’était-elle retrouvée entre les mains d’un journaliste du Parisien ? Ton père et moi avons tenté de joindre la rédaction du quotidien, en vain. Nous avons fini par laisser un message à la journaliste qui avait signé l’article. Jamais elle ne nous a rappelés. Ni ce jour - là, ni les suivants.
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Je me souviens de ce jour où Clarisse est partie au Grand - Bornand en classe d’astronomie, quand elle était en CM1 . J’ai remarqué que deux élèves jeunes, qui ne devaient pas faire plus d’un mètre de haut , arboraient un sac Longchamp au lieu d’un sac à dos , et avaient un iPad . Non , non , pas des petites consoles pour passer le temps dans le car , de vrais iPad ! C’est sûr que nous , à côté , on fait pâle figure . On ne s’aligne pas sur ce genre de folie . Ce n’est pas notre conception de l’éducation . Un jour , j’ai craqué pour un joli sac noir avec des petits clous , le genre que tu adorais . Je te l’ai offert . Le lendemain , tu es rentrée folle de joie : « Maman , on m’a dit que c’est un sac Vanessa Bruno . C’est qui , Vanessa Bruno ? » J’étais atterrée . D’abord , ce n’était pas un sac Vanessa Bruno . Et soudain on s’intéressait à toi parce que tu avais ce truc à la mode . Sur quelle planète vivent - elles , ces gamines de 12 ou 13 ans ?
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Quand je plaide pour une « tolérance zéro », je veux dire qu’une seule insulte doit être relevée par un rapport. La deuxième doit valoir un passage en conseil de discipline, la troisième une exclusion de l’établissement. Moi, quand je vais au boulot, si je traite une collègue de « connasse » ou de « pute » en pleine réunion, la direction des ressources humaine me convoque et on me donne mes cartons. L’incroyable est que l’on protège mieux les adultes que les enfants. Le harcèlement moral entre collègues ou même entre époux est puni par la loi. Mais jusqu’à tout récemment, rien n’était prévu pour les élèves. Alors qu’un enfant est plus fragile qu’un adulte, on le privait de recours.
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