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Critique de HundredDreams


Janet Frame, originaire de Nouvelle-Zélande, est connue dans les pays anglo-saxons pour ses récits originaux et sa formidable imagination. Déclarée schizophrène à la suite d'une tentative de suicide, elle se retrouve internée dans un asile psychiatrique. Huit ans plus tard, après près de deux cents électrochocs, elle en ressort grâce à un prix littéraire pour sa nouvelle « le lagon » qu'elle a écrite pendant son internement.

Intriguée par le résumé du roman et la vie de l'auteure, j'ai demandé lors de la dernière masse critique à pouvoir lire ce roman. Je remercie Babelio et les éditions Esperluète pour leur envoi et j'espère qu'ils ne m'en voudront pas trop de ma réserve quant à cette lecture.
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« Les Carpates » est un roman exigeant, dense et complexe qui explore la mémoire, le temps et l'espace, le pouvoir de l'imagination.
A la fois poétique, mystérieuse, philosophique, l'écriture de l'auteure est aussi déroutante et m'a demandé un temps d'adaptation. Nous naviguons entre un récit fluide et clair, suivi de passages aux longues phrases nébuleuses d'une dizaine de lignes dont le sens m'a échappé à de nombreuses reprises. J'ai dû relire parfois plusieurs fois certains paragraphes pour saisir la pensée de l'auteure.
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« Les Carpates » est une très belle réflexion sur la langue, le langage, et le pouvoir et l'importance des mots. L'auteure nous invite à nous interroger sur qui nous sommes. Chaque personnage du roman apporte une vérité, sa vérité. A nous de faire notre propre chemin.
« Les Carpates » est un roman sur la vie d'écrivain et l'acte d'écrire. Ce roman est je pense très personnel, l'auteure s'est inspirée de sa vie intime, de son expérience personnelle, de ses réflexions, de ses espoirs, de ses doutes, de ses peurs.
« Les Carpates » est un roman qui parle de nos peurs, de nos angoisses, de nos fragilités.
« Les Carpates » est un roman sur les souvenirs et le devoir de mémoire. Sa tâche d'auteure est de ramener à la lumière les évènements qui ont été oublié, le passé devant être transmis aux nouvelles générations.
« Les Carpates » est aussi un roman qui parlent du temps et de l'espace qui fluctuent. A l'image de Hercus Millow, un vétéran de la seconde guerre mondiale, le temps et l'espace se détraquent. Apparemment, il mène une vie paisible, mais il vit dans le passé, son esprit troublé par des souvenirs douloureux du temps où il était prisonnier en Allemagne.
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Mattina, une riche New-Yorkaise, a tout ce qu'elle peut désirer : un mari qu'elle aime, un fils aimant, plus d'argent qu'elle n'en a besoin. Son seul désir est de voyager, de partir à la rencontre des gens, de les étudier et d'apprendre à leur contact.
Obsédée par le besoin de connaître la vie, l'histoire, les traditions, les mythes et les légendes d'autres cultures que la sienne, elle décide de s'installer pour deux mois à Puamahara, une petite ville de Nouvelle-Zélande, berceau de la légende de la fleur de la mémoire.
A cela s'ajoute la découverte de l'étoile de la gravité, à la proche et lointaine, qui affecte la rue Kowhai, bouleversant les concepts de distance et de proximité.
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Intriguée, Mattita s'installe dans cette rue singulière. Elle fait la connaissance de ses voisins pour découvrir les secrets de cette rue et ressentir la présence de cette fleur unique et non identifié. On ressent comme un mystère, un soupçon de danger, de catastrophe imminente et d'incompréhension qui trouble et met mal à l'aise.
Que retirera-t-elle de ce séjour à Puamahara ?
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Mon esprit cartésien a eu du mal à comprendre la métaphore de la fleur de la mémoire et de l'étoile de la gravité. Les explications de l'auteure, trop énigmatiques, trop complexes, m'ont désorientée.
Je pense que le récit concernant la légende de cette fleur et l'influence mystérieuse de cette étoile a pour vocation de nous faire comprendre l'importance de notre langue, de notre culture et de nos traditions. Nous ne devons pas les abandonner ou les laisser péricliter au profit d'une culture venue d'ailleurs.
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Je n'aime pas cette sensation, mais à la lecture de ce récit, j'ai eu l'impression de ne pas avoir tout saisi des intentions de l'auteur, du message qu'elle voulait faire passer, comme si je n'avais fait qu'effleurer la surface du texte. Peut-être qu'une deuxième lecture serait nécessaire pour mieux comprendre la pensée de l'auteur et mieux appréhender les nombreuses réflexions soulevées.

Même si je ne suis pas vraiment entrée dans l'univers de Janet Frame, j'ai trouvé le style très original et l'écriture travaillée. A lire pour vous faire votre propre avis.
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