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Citations sur Un ange à ma table, tome 1 : Ma terre, mon île (9)

Je me souviens de ce jour de grisaille où, appuyée à la barrière, j'écoutais le vent dans les fils télégraphiques. Pour la première fois, je pris conscience d'une tristesse extérieure, ou qui semblait venir de l'extérieur, du gémissement du vent dans les fils. Je parcourus du regard la route blanche et poussiéreuse et ne vis personne. Le vent soufflait, courrait devant nous de place en place, et je restais là, au milieu, à l'écouter. Un poids de tristesse et de solitude m'accabla soudain comme si quelque chose était arrivé ou sur le point d'arriver et que je savais de quoi il s'agissait. Je crois que je n'avais encore jamais prêté attention au monde autour de moi ; jusqu'alors, je pensais que "j'étais" le monde. En écoutant le vent et sa triste mélopée, je sus que cette tristesse n'était pas mienne, qu'elle appartenait au monde.
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Je sus que j'étais une rêveuse, simplement parce que la réalité m'apparaissait trop sordide, soumettant année après année nos rêves à un déclin impitoyable.
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Je sus que j'étais une rêveuse simplement parceque la réalié me paraissait trop sordide, soumettant année après année, nos rêves à un déclin impitoyable.
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Je me suis souvent demandé dans quel monde j'aurais pu vivre ma "vraie" vie si celui de la littérature ne m'avait pas été révélé par ma mère et par les programmes scolaires, et même par la mort de Mr Myrtle. Ce fut mon obstination à m'approprier ce monde, plutôt que de me fondre en lui, qui accrut mon désir d'écrire, sinon comment aurais-je pu l'ancrer dans le quotidien auquel j'étais certaine qu'il appartenait?
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Dans le vide où habite l'adolescence, à une époque où j'ignorais encore qu'elle était ma voie, je me nichais avidement dans une difference que les autres avaient découverte pour moi mais que je décorais a ma façon...
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J'écrivis dans mon journal : "Cher Mr Ardennue, on croit que je vais devenir institutrice, mais je vais être poète."
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Ces premiers mois de première furent des mois de bonheur. J’étais heureuse en classe, encouragée par Mlle Farnie qui soulignait le caractère poétique des mathématiques et soutenait que la poésie existait là où on la cherchait rarement. Cette dernière affirmation me galvanisa ; dans un désir d’être moi-même, de ne pas suivre les personnalités dominantes autour de moi, j’avais pris l’habitude de m’intéresser à ce que les autres dédaignaient, de me détourner délibérément du point de vue général, et je reconnus en Mlle Farnie quelqu’un qui savait regarder ailleurs ou avait du point de vue général une vision différente.
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Lorsque notre mère parlait du présent, apportant sa faculté d'émerveillement au monde ordinaire que nous connaissions, nous restions tout ouïe, envahis de mystère et de magie. Elle n'avait qu'à dire de la chose la plus banale : "Oh regardez, les enfants, une pierre", pour envelopper cette pierre de merveilleux, comme si elle était un objet sain. Elle savait parer chaque insecte, chaque brin d'herbe, chaque fleur, les dangers et les splendeurs du temps et des saisons, d'une importance inoubliable en même temps que d'une sorte d'incertitude et d'humilité qui nous amenaient à réfléchir, à chercher à découvrir le cœur des choses.
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Lorsque notre mère parlait du présent, apportant sa faculté d’émerveillement au monde ordinaire que nous connaissions, nous restions tout ouïe, Envahi de mystère et de magie. Elle n’avait qu’à dire de la chose la plus banale: « oh, regardez, les enfants, une pierre », pour Envelopper cette pierre de merveilleux, comme si elle était un objet saint.
Elle savait parer chaque insecte, chaque brin d’herbe, chaque fleur, les dangers et les splendeurs du temps et des saisons, d’une importance inoubliable en même temps que d’une sorte d’incertitude et d’humilité qui nous amenaient à réfléchir, à chercher à découvrir le cœur des choses. C’est maman, avec son amour de la poésie , qu’elle lisait, écrivait et récitait, qui nous communiqua cette même passion pour l’univers du mot écrit et parlé.
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