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EAN : 9782810418053
240 pages
Editions Prisma (12/05/2016)
3.4/5   5 notes
Résumé :
" Dieu a dit qu'il faut partager : les riches auront la nourriture, les pauvres de l'appétit " - Coluche

Depuis l'Antiquité, des voix s'élèvent régulièrement pour remettre en cause la société, à coups de bons mots ou de pitreries. Qu'ils dénoncent, provoquent ou condamnent, tous ces trublions s'appuient sur une même arme infaillible : l'humour.
Au fil des siècles, les cibles de leur moqueries varient autant que leurs modes d'expression : répa... >Voir plus
Que lire après Drôles d'agitateurs, 2500 ans de provocation et d'humourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ma toute première participation à une Masse Critique... Et je suis ravie, non seulement d'avoir osé m'y inscrire, mais aussi d'avoir eu une excellente intuition quant au choix du livre.

Nous connaissons la plupart des citations rapportées dans cet ouvrage mais son véritable intérêt réside dans les portraits qu'il nous dresse de ceux qui les ont dites, à propos de qui ou de quoi, et dans quels contextes.
Et, de toutes ces précisions-là, je dois reconnaître humblement que je n'en savais que trop peu.

Il est aisé de placer dans une conversation l'une ou l'autre de ces citations. Et on ne le fait pas pour étaler notre savoir. Non, elles font partie de notre culture et ont été, bien souvent, portées à notre connaissance par transmission orale. Nous les avons entendues, aimées et retenues. Elles sont si percutantes, si justes, si "adaptables" qu'elles ont traversé les siècles sans jamais perdre de leur sel. Mais qu'en est-il de leurs auteurs, de leur personnalité, de leur vécu, de ce qui a motivé ces déclarations qui ont marqué l'Histoire ? Pour la plupart d'entre nous, quelques bribes, de vagues notions, admettons-le.

Manuela France ne s'est pas moquée de nous. Elle nous livre là un recueil particulièrement enrichissant résultant d'un travail de fond et s'appuyant sur des références historiques réelles et sérieuses.
Par le style accessible et le ton très actuel de son écriture, on perçoit nettement un véritable désir de partager ses connaissances avec un public le plus large possible.

C'est donc en toute sincérité que j'exprime mes remerciements aux initiateurs de cette opération "Masse Critique" ainsi qu'aux Editions PRISMA pour ce livre que je vais garder à portée de main afin de le consulter encore et encore.
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Ce livre traite de 15 agitateurs de renom, chacun à l'honneur d'un chapitre d'une quinzaine de pages. Ces personnalités sont issues de l'antiquité gréco-romaine (Diomède, Juvénal), puis du moyen-âge français (Rutebeuf …) jusqu'au récent défunt Coluche, dont la couverture fait ouvertement référence.

Voilà un livre intéressant, mais dont la lecture m'a été gâchée par un titre un peu trompeur. Ma déception est de n'avoir ri qu'une seule fois, au détour d'une anecdote de Alfred Jarry et de sa bicyclette (fin de page 182 pour les curieux). le sous-titre « 2 500 ans d'humour et de provocation » m'avait suggéré un flot d'anecdotes amusantes ; or, il fallait plutôt lire « 2 500 ans de provocation par l'humour », ce qui est autrement plus sérieux. de même pour le mot « Drôle » (d'agitateur), dont il faut comprendre la définition originelle « étrange, bizarre, hors-norme » et non « humoristique », à l'image de ce chien de Diogène qui vit dans une jarre en insultant le monde. Après tout, l'humour français s'approche plus de la dérision et du cynisme que de l'autodérision et de l'absurde anglais.

Ce livre s'applique à traiter le sujet avec un très (trop !) grand sérieux. Les biographies de ces agitateurs sont très précises, et leurs cibles (rois ou empereurs), sont clairement définies. le tout est bien évidemment illustré d'exemples, mais il m'a été difficile d'en apprécier leurs saveurs dans une mise en contexte aussi approximative. J'aurais préféré plonger dans ces époques, afin de mieux ressentir l'impact de ces provocations sur les moeurs et coutumes décriées. Certains chapitres sont toutefois mieux réussis que d'autres, comme celui dédié au bouffon Triboulet.

Cependant, ce livre dispose de réelles qualités pour qui porte un intérêt à l'Histoire. A la lecture, on se rend compte du bien-fondé des combats de ces agitateurs, et de leur influence sur notre civilisation actuelle. Les agitateurs contemporains (les Guignols ou Charlie Hebdo) ne sont pas oubliés, au détour de l'un ou l'autre chapitre. Pour celui qui veut comprendre qui étaient et ce qu'on apporté de grands noms tels que Rabelais, Molière, Daumier, Boris Vian, ou bien savoir qui était réellement le fameux Cyrano de Bergerac, ce livre est une très bonne entrée en matière.
Et ce n'est pas tout, puisque ce livre permet également de voir avec un oeil nouveau certains moments de l'histoire grâce à Daumier (l'empire), ou les méconnus Ramponneau (la révolution) et Jean Galtier-Boissière (la première guerre).
Mais à mon regret (encore), on fait fi de tout ce qui n'a pas façonné la France, et quel dommage, car le titre m'avait laissé imaginer une réflexion plus universelle ; sans doute le nom de l'autrice aurait-il dû me mettre sur la voie (Manuela France). Ce qui fait qu'au final, si ce livre a bien su m'expliquer comment s'est développé en France cet art de la « provocation par l'humour », j'ignore encore s'il s'agit là d'une spécificité française.

Livre découvert à l’occasion d’une opération Masse critique.
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J'avoue avoir eu quelques doutes en recevant ce livre dans le cadre de masse critique. Je m'attendais à une suite de citations vite lassantes comme souvent dans les livres humoristiques.
Quelle erreur de ma part ! Je me suis complètement laissée porter par Manuela France qui nous entraîne, grâce à ces agitateurs, à travers L Histoire faite de transgression et de dénonciation du système. C'est drôle, dérangeant, cynique et très bien renseigné.
J'ai adoré cette lecture surtout en cette période ou le politiquement correcte empêche de parler de tout. Ce livre nous rappelle combien l'humour est une arme redoutable contre l'oppression et l'ordre établi.
Merci aux éditions Prisma et à Babelio pour cette belle découverte.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'HUMOUR NOIR DE PIERRE DESPROGES
Sa qualité : humoriste (1939-1988)
Son époque : post-Mai 68
Sa cible : le politiquement correct

Entre 1980 et 1983, Pierre Desproges est le procureur général du Tribunal des flagrants délires, une émission de France Inter avec Claude Villers et Luis Rego Ses féroces réquisitoires commencent invariablement par son célèbre :
"Françaises, Français,
Belges, Belges,
Bougnoules, Bougnoules,
Fascistes de droite, Fascistes de gauche,
Mon président, mon chien,
Monsieur l'avocat le plus bas d'Inter,
Mesdames et messieurs les jurés,
Public chéri, mon amour,
Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon courroux... coucou."
Pour se terminer par une sentence sans appel :
"Donc, l'accusé est coupable, mais son avocat vous en convaincra mieux que moi."

Les réquisitoires de Desproges tombent comme des couperets.
Jean d'Ormesson de l'Académie française, coupable !
"N'avez-vous point honte, à votre âge, un grand garçon comme vous, de vous déguiser périodiquement en guignol vert pomme avec un chapeau plume à la con et une épée de panoplie de Zorro, afin de savoir s'il y a un "n" ou deux à zigounette ?" [...]
Jacques Séguéla, coupable !
"Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l'une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m'étonnerait tout de même un peu, ou bien Jacques Séguéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup."
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LES GUEULES D'HONORÉ DAUMIER
Illustrateur - 1808-1879
Son époque : le très bourgeois XIXe siècle

Les héritiers de Daumier poursuivent l'entreprise de leur illustre prédécesseur : introduire la force subversive du dessin dans le jeu du commentaire d'actualité. Tous réunis autour du cri "À bas la calotte !", ces bouffe-curés conchient à coup de dessins drolatiques le clergé, l'ampleur du budget du culte, le poids de l'Église sur la morale et les consciences.

Finalement, en 1905, la loi de séparation de l'Église et de l'État est votée. Les anticalottes ont gagné ! La France devient un État laïque, et la religion appartient désormais à la sphère privée.
Article 1er : "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes..."

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'image satirique joue un rôle majeur dans toutes les mobilisations populaires. Par son style direct elle devient le mode d'expression privilégié du débat public et de l'opinion. Elle seule a le pouvoir d'agir comme un électrochoc, un révélateur simple et immédiat de tous les maux de la société.
Au point que le 7 Janvier 2015, Wolinski, Cabu, Tignous, Honoré et Charb, les cinq célèbres dessinateurs de Charlie Hebdo, y ont laissé leur vie, abattus sauvagement pour le pouvoir subversif de leur trait, la liberté de leurs dessins et leur regard sans concession.

Dans le Figaro du 23 Novembre 1865, l'écrivain républicain Jules Vallès écrivait à tous ceux qui voulaient faire taire les caricaturistes :
"Nous ne vous demandons que le droit de rire un peu ! c'est la consolation des pauvres et toute la vengeance des vaincus. Le droit de rire, s'il vous plait ! de rire de l'un, de l'autre ; de celui-ci, de celui-là ; de vous, de moi ! Nous tirerons sur tout le monde."
Et Vallès ajoutait, prophétique : "On a assez d'armes contre nous, nous n'en demandons qu'une, qui sera notre baïonnette, l'ironie."
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LES IVROGNERIES DE RAMPONNEAU
Sa qualité : cabaretier, Parisien de Vignol (1724-1802)
Son époque : la Révolution française

La Courtille accueille désormais les ouvriers misérables expulsés de Paris par les grands travaux du baron Haussmann. Ils s'entassent dans des maisons de rapport à faible loyer et sans confort. Victor Hugo s'indigne. Et dans Les Misérables sortis en 1862, il convoque Ramponneau à la rescousse. Son Gavroche, gamin de Paris, entonne ainsi la Ramponnette, un pamphlet contre l'ordre bourgeois :

"Je fais la chansonnette
Faites le rigodon,
Ramponneau, Ramponnette, don !
Ramponneau, Ramponnette !
La bourgeoisie est un veau
Qui s'enrhume du cerveau
Au moindre vent frais qui souffle.
Le bourgeois c'est la pantoufle
Qu'un roi met sous ses talons
Pour marcher à reculons."

Près d'un siècle a passé et Victor Hugo vient de hisser Ramponneau en symbole du prolétariat. En 1867, le nom de Jean Ramponneau est attribué à une rue de Paris.
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L'HUMOUR NOIR DE PIERRE DESPROGES

Il déteste le prêt-à-penser, les dogmes, les généralités...
"Si on ne parlait que de ce qu'on a vu, est-ce que les curés parleraient de Dieu ? Est-ce que le pape parlerait du stérilet de ma belle-soeur ? Est-ce que Giscard parlerait des pauvres ? Est-ce que les communistes parleraient de liberté ? Est-ce que je parlerais des communistes ?"
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