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Critique de Soleney


La première chose qu'on flaire lorsqu'on commence cette oeuvre, c'est son époque. Parce que tout est différent de ce dont on a l'habitude dans nos romans contemporains, tant au niveau de la construction que la narration, que les personnages, que les situations… C'est une oeuvre étonnante car très cyclique et répétitive. J'ai beaucoup apprécié : ça donne un parfum d'exotisme.

Tout d'abord, qu'est-ce qu'un lai ? C'est un poème narratif destiné à être chanté et accompagné de musique. Il est écrit en vers, mais la traduction de l'ancien français au français moderne modifie les rimes et le nombre de syllabes, et elles ne sont donc plus qu'occasionnelles. le lai est court, une dizaine de pages en moyenne (voire 15-20 pour les plus longs), et a pour sujet principal l'amour, et notamment l'amour courtois.
Les personnages principaux sont donc systématiquement de preux chevaliers et de belles et nobles dames. Des êtres qui brillent par leur perfection, leur amour irréprochable, leur sens de l'honneur, leurs vertus guerrières ou sociales. Des personnages que, de nos jours, nous pourrions qualifier de fades et plats. L'emploi exagéré des superlatifs renforce cette impression : « C'était le plus noble des chevalier », « c'était la plus belle femme du royaume », « Jamais l'on n'avait vu chevalier si preux », « rien n'égalait sa beauté ». Ces thermes, utilisés pour tous les personnages, pendent toute crédibilité. Mais il ne faut pas les prendre au premier degré et bien se rappeler que ce texte est presque cinquante fois plus vieux que nous (que moi, en fait^^). Quand on y pense, c'est quand même impressionnant…

Les situations sont purement incroyables. le destin fait tellement bien les choses que s'en est énervant. On ne s'étonne de rien, tout est déjà préétabli. Mais c'est peut-être parce que les scénarios ont été surexploités par la suite (tant dans les livres que dans les films ou les séries).
Le réel merveilleux est présent dans tous les lais et il fait partie du quotidien des personnages. Par exemple dans « Yonec », un oiseau se transforme en chevalier, on ne sait même pas comment, ni pourquoi. Cela donne une ambiance un peu mystique et mystérieuse que j'ai bien aimé. le surnaturel ne doit pas être expliqué, sinon il perd tout son charme.

Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. La lecture ne m'a pas déplu, les histoires sont courtes et les pages se tournent vite (bout à bout, mon temps de lecture ne doit pas dépasser trois heures). Mais ce sont souvent les mêmes intrigues réutilisées sans cesse. La principale originalité de l'oeuvre est le rythme de lecture, qui est donné par le texte à moitié en vers. En fait, on ne peut pas vraiment juger une oeuvre vieille de presque 1 000 ans. le contexte culturel était tellement différent du nôtre ! Personnellement, je pense que c'est un livre qui gagne à être lu, en particulier pour ceux qui s'intéressent à la littérature médiévale. C'est assez facile à lire pour qu'on puisse le proposer dans les programmes de collège (parce que, hein, Yvain ou le Chevalier au Lion, c'était bien mais à petite dose).
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