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Il y a une grave confusion que je ne sais comment corriger dans cette page. Elle confond deux éditions poche radicalement différentes. Celle du "livre de poche" 1990, traduction Harf-Lancner (qui n'a rien à voir avec Françoise Morvan !), et celle d'un poche des éditions Babel, traduction Françoise Morvan.

Or la traduction Harf-Lancner me parait d'une grande platitude. Sans comparaison avec celle - respectueuse du rythme poétique (octosyllabes) et de la rime de l'original - donnée par Seghers dans son anthologie de la poésie française, et sans doute avec celle de F. Morvan, que je n'ai malheureusement pas sous la main. Qu'on en juge par cet extrait du Chèvrefeuille (1 : original, 2 : H-L, 3: Seghers)
1.
D'els dous fu il tut altresi
cume del chievrefueil esteit
ki a la coldre se perneit;
(...)
mes ki puis les vuelt desevrer,
la coldre muert hastivement
e li chievrefueilz ensement.
'Bele amie, si est de nus :
ne vus senz mei ne jeo senz vus !'
2.
Il étaient tous deux
comme le chèvrefeuille
qui s'enroule autour du noisetier
(...)
Mais si l'on veut ensuite les séparer
le noisetier a tôt fait de mourir,
tout comme le chèvrefeuille.
"Belle amie, ainsi en va-t-il de nous:
ni vous sans moi, ni moi sans vous !"
3.
D'eux d'eux il en était ainsi
Comme du chèvrefeuille était
Qui au coudrier se prenait
(...)
Qui les veut après désunir
Fait tôt le coudrier mourir
Et le chèvrefeuille avec lui.
- "Belle amie, ainsi est de nous :
Ni vous sans moi, ni moi sans vous."
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C'était très fatiguant à lire.

On nous présente dans ce livre 12 contes de Marie de France (autrice du 12e siècle sur laquelle on ne sait pas grand chose) écrits en ancien-français et en français moderne.
Alors c'est intéressant de savoir comment on parlait notre langue il y a 900 ans, ainsi que les contes de l'époque. le souci est que, depuis le temps, ces contes ne sont plus très passionnants à suivre. Surtout qu'ils se ressemblent tous. Quasiment à chaque fois on va parler de chevaliers, de seigneurs, de dames qui s'évanouissent toutes les 2 pages, d'amour impossible ou de bébés abandonnés.
Et j'ai trouvais ça très fatiguant de retrouver sans arrêt les mêmes histoires. C'est un livre que je dois lire pour un cours. J'espère qu'il sera plus intéressant à analyser qu'à lire (modif : et en effet, c'est plus intéressant à analyser).
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces lais, entre le poème et la nouvelle, dont certains sont fantastiques et d'autres "réalistes" (quoique mettant en scène de nobles et beaux et vaillants personnages). J'ai lu quelques octosyllabes mais ai surtout lu la version en français moderne. La narration est simple et on aime le style.
Mes lagarde et michard sont un peu vieux jeu quand ils affirment que Marie de France a un style "féminin" (qu'est ce que cela veut dire ?) et qu'elle est un peu gauche dans son écriture. Je n'ai pas trouvé. Les fins se devinent (ex. le Frêne), mais je ne l'ai pas spécialement lu pour le suspense.

J'ai particulièrement apprécié le Laostic (le rossignol) et Bisclavret (un loup-garou). Les symboles animaux et végétaux apparaissent à maintes reprise dans les douze lais. Les gens sont des Chevaliers et des Dames, et c'est vrai que tout est Grandiose un peu comme dans les contes. Je me souviens notamment d'une biche blanche sur qui la flèche du chevalier chasseur rebondit, et qui maudit le chevalier en question (cette biche est un peu Fée) .
C'est vrai que ces lais sont assez simple, mais c'est aussi ce qui fait leur charme si les longues sagas vous effraient. Ils mériteraient d'être plus connus je trouve. (Déjà que le Moyen Age est assez méconnu historiquement, philosophiquement, artistiquement... du grand public).
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J'ai lu ce livre tout d'abord parce que je devais le lire pour mon cours de littérature du Moyen-Age, qui, pour tout vous dire, ne m'inspire pas énormément. C'est donc avec pas mal d'à priori que j'ai entamé ma lecture des Lais de Marie de France, d'autant plus que la version des éditions Lettres Gothiques est bilingue ancien français.
C'est finalement avec plaisir que j'ai lu ces lais (qui m'ont permis de comprendre ce qu'était un lai), j'oserais même vous avouer que j'ai jeté quelques coups d'oeil sur la version originale du texte afin de mieux saisir les nuances du texte traduit.
Les notes de bas de pages sont truffées de réflexions et de références que j'ai listé et que j'ai hâte d'aller regarder (notamment un article sur les mélusines). de plus le format des lais, qui font environ 800 vers, est assez simple à lire par petites touches.
A travers ces lais, qui sont finalement comme de petits contes versifiés, se dessine une réflexion sur l'amour, ponctuée de l'intervention du merveilleux.
Mes lais préférés sont ceux du "Malheureux" et du "Rossignol". Les deux sont assez courts, le premier est l'histoire d'une femme qui a quatre amants et le second l'histoire de deux amants et la cristallisation de leur amour. On retrouve beaucoup de motifs des contes classiques encore transmis aujourd'hui : la mal mariée, le loup garou, et des interventions merveilleuses de créatures surnaturelles. Ajoutez cela à un univers arthurien et chevaleresque, le cocktail n'en est que délicieusement plus épicé.
Ainsi que le souligne l'introduction : le plaisir du conteur "seul peut appeler le plaisir de l'auditeur ou du lecteur", c'est exactement ce qui se passe dans ce recueil et je dois avouer appréhender avec plus de sérénité la littérature du Moyen-Age.
Rendez-vous chez Chrétien de Troyes la prochaine fois !
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Les les de Marie de France est un roman de nouvelles. J'ai dû le lire pour mon année de seconde au lycée. Je recommande vraiment beaucoup parce que moi en ce qui me concerne j'aime les les comptes que ce livre raconte les comptes qui était chanter au Moyen-âge. Il traite de plusieurs sujets Les Contes de loup-garou d'amour,..
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Ces récits sont d'une part adaptés (non pas trop simplifiés, mais la traduction est bien dite "adaptée"), d'autre part sélectionnés parmi un nombre plus important (4 sur 12) - bref, il s'agit d'une version jeunesse.

Je vais être forcément partiale, puisque j'ai toujours chèrement aimé la littérature médiévale, et que l'imaginaire celtique a fortement influencé le mien. J'ai trouvé ravissantes ces courtes histoires d'amour et de valeur, prouesse, qui en disent parfois long sur des erreurs ou défauts humains, et qui font plus réfléchir qu'il n'y paraîtrait tout d'abord. Guigemar dédaigne l'amour, Bisclavret est trahi par son épouse, Lanval est victime de jalousie et médisance, et Eliduc tombe amoureux d'une jeune fille alors qu'il est marié.

Outre des histoires d'amour que le format court de ces récits permet toutefois d'élaborer de manière vivante, ce sont des histoires de justice, c'est un peu le point commun que je vois entre les quatre récits : justice du roi, justice de l'amour et de la dame, toute-puissante pour le chevalier courtois. On y voit bien la société, certes idéalisée, du Moyen-Âge, avec hommage des vassaux, fêtes, vie à la cour, divertissements, tournois…

Le vocabulaire est juste et précis, favorise une lecture simple, mais conserve bien le ton médiéval, ce qui ne m'étonne pas de cette collection "étonnants classiques". le texte est complété par ailleurs par une introduction qui explique les éléments culturels chevaleresques, et par un dossier de jeux et tests à la fin de l'ouvrage.
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Marie de France est une des 1eres écrivains françaises. Nous avons peu d'informations sur elle, mais c'est touchant de lire ce qu'elle a écrit à la fin du XIIe siècle. À mi-chemin entre le conte et le poème, ses lais étaient à l'origine des histoires contées oralement, et que Marie a mises par écrit. On y retrouve des personnages de la table ronde, des chevaliers et des dames amoureux.
J'ai lu ce livre pour valider un item du challenge multi-défi 2020, mais je dois avouer ne pas trop apprécier l'écriture médiévale, et ces histoires d'amour rapides ne correspondent par trop à mes codes de références. Cependant, je pense que j'aurais adoré étudier cet ouvrage pendant mes études ou le voir conté dans un spectacle, pour mieux appréhender le système de pensée de nos ancêtres médiévaux et comprendre tous les symboles et références.
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La littérature médiévale, ce n'est pas seulement des épopées tragiques pleines de fureur, de sang, de quêtes et de malédiction ; pas plus que des farces grivoises. Non, ça peut être aussi des textes
nimbés de grâce et brodés de féerie, frais comme le printemps et son parfum de mousse. Sucré comme une chanson pop qu'on écoute en été (un petit air du Pouvoir des Fleurs ou du Cantique Mécanique) et éthéré comme les mélodies d'une Cécile Corbel. Un truc un peu doux, un peu enchanteur comme le sont les Lais de ce recueil, bulles d'encre et de savon.

On ne saura jamais vraiment qui était Marie de France mais on lui doit d'être l'une des premières conteuses, voire poétesses à avoir écrit en langue vulgaire, ce qui au XII°siècle devait être une petite révolution. Si je ne suis pas une fervente admiratrice de Henri II Plantagenêt qui semble être le dédicataire de Lais, j'aime à penser que Marie de France fut de sa cour et de celle d'Aliénor, sans nulle autre raison que parce que cela s'accorde bien avec ce que j'imagine de l'entourage de la reine d'Aquitaine.

Les lais, ce sont des récits assez courts, des contes souvent inspirés de légendes. Ceux de Marie de France sont au nombre de douze. Certains d'entre eux sont fameux et ont trouvé une place dans des recueils, des anthologies de textes médiévaux (Lanval, le Lai du chèvrefeuille...) quand d'autres sont beaucoup moins connus (Le Bisclarvet). Plusieurs fois centenaires, ils ont malgré tout conservé leur fraîcheur d'eau de source et de fleurs de printemps. L'élixir de jouvence tient sans doute à plusieurs éléments: les octosyllabes d'une part qui savent rythmer un texte et faire résonner sa musique et la brièveté des récits. Pas de longs monologues ici comme c'était pourtant la tradition, le style est épuré bien que sensible ! Qu'ils doivent d'ailleurs être beaux en langue originale ces lais pour peu qu'on la déchiffre (l'anglo-normand...)... Encore que grâce soit rendue aux éditeurs et aux traducteurs qui nous mettent entre les mains des éditions bilingues qui rendent possible le va et vient entre deux dialectes!

C'est la matière de Bretagne (décidément, on y revient toujours!) qui a donné lieu à la plupart de ces histoires, matière assemblée, modifiée, sculptée par Marie de France. Elle leur a peut-être fait perdre un peu de leur magie ou de leur rudesse en les reprenant, mais au moins, elle les a écrit ! Chez les bretons, les chevaliers sont fils ou amants de fées, un pont ou un chemin de brumes mène dans l'autre monde, les épées et les miroirs sont magiques et les amours parfois fatales. En sus de cette thématique merveilleuse, Marie de France répand dans ses écrits celle de l'amour courtois, en vogue au XII°siècle. L'amour apparaît définitivement comme le fil conducteur des lais, mais s'il est courtois, ce dernier n'est pas toujours serein. le feu couve sous la mousse et les passions interdites fleurissent comme autant de roses et d'épines. Neuf des contes mettent en scène un amour adultère, dont mon favori : le chèvrefeuille !
Ce qui sauve ces récits d'un bouquet trop bleu, ce sont leur chute : bien que faisant intervenir le merveilleux, les lais se concluent souvent sur une note pessimiste où l'amour finalement apporte plus de douleur que de félicité. Sous la magie, le réel finalement et peut-être l'aveu de l'échec de l'amour courtois, par trop idéal et donc par définition inatteignable,et de la réalité de la condition des femmes de l'époque, qui contrairement aux héroïnes de Marie de France ne pouvaient prétendre à tant d'expériences et de péripéties...

Qu'on s'abandonne à l'étude de ses dénouements un peu tristes où qu'on préfère rêver aux fées et à l'amour fou et éternel, « Les Lais » de Marie de France sont un ouvrage à part, la porte ouverte vers un monde enchanté où la littérature et la poésie forment un élixir parégorique autant qu'un voyage dans le temps. Ce n'est pas révolutionnaire mais ça fait du bien.
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Naissance de la littérature et de ses premiers textes de romance et d'amour. Dulcinée, rose et tendresse vont apparaître dans ce qui deviendra une littérature. Celle de coeur et de passions que de grands noms ennobliront par la suite.
Vulgarisation des sentiments pour leur offrir tout leur lustre aux années à venir, Marie de France par sa force et sa modernité d'écriture, offrira ses premières lettres de noblesse à "l'amour courtois".
Très belles découvertes d'un temps et de ses sentiments s'écoulant à l'encre du premier grand talent féminin de notre littérature.
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J'avais déjà eu l'occasion de lire un récit de Marie de France dans un recueil consacré au fantastique. Ce récit intitulé "le Bisclavret", une histoire de loup-garou, m'avait bien plu mais je craignais tout de même que lire plusieurs récits de ce type à la suite ne se révèle lassant. Heureuse surprise, ce n'est pas le cas.

J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver "le Bisclavret" et les autres lais. Ces récits qui font la part belle au merveilleux et à l'amour courtois sont divertissants et parfois surprenants. Je n'ai ressenti aucune lassitude en enchaînant la lecture des histoires alors même que les motifs récurrents d'un lai à l'autre sont nombreux : la femme mal-mariée et tenue recluse, les hommes qui se transforment en animaux...
Ce qui frappe avant tout, c'est l'évocation du sentiment amoureux. Contrairement à l'idée reçue, qui dit amour courtois ne dit pas forcément amour chaste et paisible. Dans les lais, l'amour est un sentiment très fort, passionné, source de félicité mais aussi de grande souffrance. L'amour absolu est aussi un sentiment vertueux en lui-même et qui dépasse la morale. Ainsi, dans ces histoires le fait qu'une dame mal-mariée prenne un amant n'est pas jugé comme outrageux puisque celui à qui elle accorde cet amour est noble, beau et sincère. La fidélité au sentiment amoureux semble plus important encore que la fidélité au sens marital. L'amour au moyen-âge, un sujet passionnant à creuser...

J'ai pris grand plaisir à la lecture de ces récits pleins de poésie et de merveilleux. Ce sont de petits joyaux de notre patrimoine.

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