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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Anatole France, compagnon de lutte de Jean Jaurès, porte-parole de la gauche anticléricale, critique lucide du régime soviétique, s'apprêtant à écrire "Les dieux ont soif", avait initialement choisi un personnage d'inquisiteur médiéval avant de situer son action dans la période précédant la Terreur.
La nouvelle religion de l'Humanité est incarnée par les prophètes montagnards, et dès le début du livre, qui décrit un couvent de Barnabites occupé par une Section, le parallèle entre foi religieuse et foi révolutionnaire est évident.
Les niches des saints sont occupées par les martyrs de la Révolution, et sur l'autel trône la Déclaration des Droits de l'Homme.
Une main noire flèche le chemin sous-titrée : « Comité de surveillance, Comité de bienfaisance. ». Tout un programme.
Anatole France, écrit ici L Histoire par le biais de la fiction, et les grandes figures que sont Robespierre, Marat, Saint-Just ne figurent qu'en arrière-plan.
Nous suivons en effet Evariste Gamelin, peintre besogneux émule de Louis David, promu au rang de juré du Tribunal révolutionnaire.
Sa conversion à la religion révolutionnaire, qui fait couler le sang et traque les infidèles rebaptisés « suspects » est superbement mise en scène.
En face de ce personnage, M. Brotteaux, marquis des Ilettes et fermier général, reconverti dans la fabrication de pantins (attention à la ressemblance avec des figures iconiques de la révolution) vivant au fond d'un misérable galetas, apporte le contrepoint presque parfait au triste Gamelin.
La force du livre vient du décalage entre cette vision mystique de l'homme nouveau purifié par l'usage de la guillotine de l'un et la leçon de pragmatisme résigné (de sagesse donc ?) de l'autre.
Là où le premier s'exalte, le second réfléchit. L'un condamne, l'autre accueille.
C'est donc un livre qui nous fait réfléchir au prix que font payer les idéologies, civiles ou religieuses, à ceux qui les servent, à ceux qui les combattent.
Classique indispensable.
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Paris 1793. Peintre médiocre et désargenté, Evariste Gamelin a pris fait et cause pour la Révolution dont il admire les héros, Marat et Robespierre. Citoyen exemplaire -il fait partie de la section révolutionnaire de son quartier-, c'est aussi un bon fils qui s'occupe de sa mère veuve et l'amoureux transi de la belle Elodie, la fille du marchand d'estampes à qui il vend ses oeuvres. Charmant et généreux, il n'hésite pas à partager le peu qu'il a avec les miséreux mais devient intransigeant dès qu'on ose critiquer la Révolution devant lui. Cette intransigeance va se s'exacerber lorsqu'il est nommé juré au Tribunal révolutionnaire. Attaqué à l'extérieur et à l'intérieur, le régime se défend par la Terreur et les condamnations à mort sont légion. Evariste se plonge corps et âme dans sa mission, ajoutant au sang, le sang de ses ennemis personnels, l'amant de sa soeur qu'il exècre pour s'être un temps exilé, son voisin, le sage Brotteaux et surtout l'aristocrate qu'il soupçonne, à tort, d'avoir séduit et abandonné sa tendre Elodie. Impitoyable, aveugle et sourd aux prières comme aux injonctions de ses proches, Evariste condamne à la guillotine à tour de bras et ne s'arrêtera qu'avec la fin de la Terreur. Il périra alors de la même façon qu'il aura fait périr.

Roman de la Terreur, du fanatisme, de la foi aveugle, Les Dieux ont soif est un caillou dans la mare de la Révolution vue comme source de progrès, d'égalité, de liberté. Ici la politique est érigée en religion. Les fidèles croient sans réfléchir et sont prêts à tuer pour leurs dieux, les incroyants sont considérés comme des traîtres, des infidèles qui méritent la mort. Evariste Gamelin est le prototype du croyant convaincu qui ne s'embarrasse pas des scrupules qui parfois l'effleurent. Pour la cause, il faut faire des sacrifices, purger la société de ceux qui la gangrènent et qu'importe si l'on devient plus sanguinaire encore que ceux que l'on combat. A l'opposé, son voisin Brotteaux apparaît comme un homme sage et ouvert qui n'hésite pas à se mettre en danger pour sauver un homme dont il ne partage pas les convictions. L'intransigeant et le sage mourront, victime tous deux d'une époque violente et d'un idéal qui s'est fourvoyé.
Si Anatole France ne juge pas, il aime à montrer que la démocratie est née dans le sang et qu'on peut faire le pire au nom du meilleur.
Ecrivain oublié, il est pourtant tellement moderne. S'il décrit les mécanismes qui ont conduits les révolutionnaires au pire, chantres de l'égalité, de la liberté et de libération du peuple soumis à la monarchie, on peut transposer son récit à la révolution russe de 1917 qui a conduit au stalinisme et à tout autre régime totalitaire passé ou à venir. Car à vouloir faire le bonheur du peuple contre son gré, on le mène inévitablement vers son malheur…
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Je vous livre aujourd'hui mon avis sur un énorme coup de coeur !

J'avais déjà eu le plaisir de lire plusieurs oeuvres d'Anatole France - auteur nobélisé en 1921 et pourtant désormais injustement oublié du public sauf quand il s'agit de nommer une voie ou une médiathèque - mais jamais jusqu'à présent il ne m'avait immergée dans une narration aussi addictive.

Le contexte n'est pourtant pas jojo, nous sommes en pleine Révolution française, plus exactement sous la Terreur. Évariste Gamelin est peintre de son état et surtout ci-devant citoyen patriote. Passionné par la cause du peuple et la politique de Robespierre, c'est un jusqu'au-boutiste de la première heure. Remarqué pour la ferveur et la fermeté de ses convictions, il intègre le redoutable et redouté tribunal révolutionnaire en qualité de juré. Un grand pouvoir en mains, il est pris dans la houle des événements et devient un bourreau sans pouvoir reconnaître avec justice et lucidité que plusieurs de ses jugements expéditifs et fatals lui sont davantage inspirés par ses ressentiments que par les faits.

Terrible roman aux personnages très vivants, la narration est si bien documentée qu'elle est quasi documentaire sans jamais perdre pour autant son souffle romanesque. La plume est savoureuse, le récit complètement immersif. A l'instar du Parisien d'alors, le lecteur traverse la Terreur de l'assassinat de Marat à la chute de Robespierre en tremblant, en s'exaltant, en se cachant et en s'exposant. Véritable tour de force, à l'exemple de la superbe "Révolution" de Robert Margerit, "Les dieux ont soif" est un très grand roman historique qui aide à mieux comprendre et apprécier l'une des périodes clé les plus sanguinaires et fondamentales de notre héritage politique.

Et pour ceux qui seraient effrayés par l'idée de se plonger dans un roman trop complexe et trop érudit, je rassure les foules : les personnages, même s'ils côtoient les ténors de l'époque, n'en restent pas moins des personnages de roman auxquels on s'attache ou qu'on méprise à l'envi.

Ce roman étant de plus libre de droits, ne boudez plus ni Anatole ni votre plaisir.


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Une relecture passionnante de ce roman d'Anatole France, plus de 50 ans après la première lecture.
L'auteur nous fait revivre « de l'intérieur », à travers la vie non pas des personnages historiques, Robespierre, Marat, Saint-Just, etc…mais de celle de gens du peuple, l'épisode horrible de la Révolution française qu'est la Terreur.
L'écriture du récit emploie le vocable et les tournures de ce temps de la Révolution, ce qui met le lecteur au plus près de l'atmosphère de l'époque.

Le personnage central de l'histoire, Evariste Gamelin, est un artiste peintre obscur, qui peine à vendre ses toiles, et qui est amoureux d' Elodie Blaise, la fille d'un marchand de gravures et de tableaux.
Nommé juré du tribunal révolutionnaire, grâce à une intrigante, Louise de Rochemaure, on le voit peu à peu basculer dans le fanatisme et l'inhumanité.
Alors qu'à ses débuts au tribunal, il va s'efforcer de fonder son jugement sur la présence de preuves incontestables, il devient progressivement un accusateur fanatique qui condamne à mort et sans distinction tous les accusés qu'il considère en bloc comme des ennemis de la République.
Cette période terrible va s'achever par la chute de Robespierre que le récit nous fait vivre par les yeux d'Evariste Gamelin et par l'exécution de ce dernier et de tous les acteurs de la Terreur.
Le roman se termine par le retour de Paris à la vie plus insouciante du Directoire, et par l'idylle naissante entre Élodie Blaise et un autre artiste peintre.

L'intérêt majeur du roman, je trouve, c'est qu'il nous livre les ressorts de cette folie « purificatrice » à l'oeuvre durant la Terreur: la guerre contre les ennemis extérieurs, ces armées étrangères contre lesquelles la République française lutte, l'obsession d'un ennemi intérieur que l'on imagine partout et qu'il faut détruire à tout prix, aussi l'obsession de ne garder dans le pays qu'un noyau d'êtres purs, désintéressés.

En cela, je n'ai pu que penser à la monstrueuse folie des autres fanatiques et paranoïaques que nous avons connus depuis: folie de l'élimination des ennemis intérieurs présumés par les nazis, par Staline, les dictateurs du Bloc de l'Est et d'ailleurs, par les Khmers rouges, folie de l'élimination des mécréants par les fous de Daech, en définitive folie inhumaine de tous les intolérants, y compris celles et ceux qui pullulent sur les réseaux dits sociaux.

Un autre thème passionnant, et que je n'avais pas perçu de cette période, et le roman le montre avec acuité, c'est le Déisme à l'oeuvre. Après avoir combattu l'Église catholique, ses prêtres et évêques, la Révolution construit une nouvelle religion qu'elle considère comme plus pure, celle de l'Etre Suprême.
Et elle rejette ceux qui prônent tout à la fois l'athéisme et la libre pensée, tel le citoyen Brotteaux des Ilettes, l'antithèse d'Evariste Gamelin, un ancien noble hébergé par la mère de Gamelin, un être plein d'humanité, de joie de vivre, et qui finira comme tant d'autres sur l'échafaud.

En conclusion, voilà un roman qui est, entre les lignes, une profonde critique des extrémités où conduit l'idéal révolutionnaire. Tous ces idéalistes deviennent inéluctablement des fanatiques destructeurs de la vie humaine et persuadés d'être des élus, de détenir la Vérité, alors qu'il ferait si bon de vivre ensemble, avec de la tolérance pour les opinions des autres.
Et tout cela dans un beau roman qui oppose subtilement l'insouciance et l'amour, bref la vie simple des gens, aux horreurs sanglantes des fanatiques.

Anatole France, un écrivain injustement oublié et à redécouvrir.
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Les dieux avaient soif, la Terreur était insatiable, la Révolution dévorait ses enfants.

J'avais gardé de je ne sais quels propos, entendus il y a très longtemps, l'idée qu'Anatole France n'était pas drôle, qu'il était même rasoir. Un auteur qui avait eu son heure de gloire dans les années 1920 puisque j'ai retrouvé toute une collection de ses oeuvres dans les vieux bouquins de la famille, et qui, me disait-on, s'était démodé.
Mais je découvre qu'il était membre de l'Académie française et qu'il a été prix Nobel de littérature en 1921. Je découvre sa carrière de journaliste et de romancier engagé, dreyfusard avec Zola, proche de Jean Jaurès. Un rasoir qui avait des convictions puissantes, alors !
Alors aussi, je passe la revue de ma collection antique, mais de « Les dieux ont soif », pas trace. Et ce sont « Les dieux... » que Pierre31 m'a conseillé.
Le bouquiniste du vendredi m'a dépannée !

Evariste Gamelin, artiste peintre, est un révolutionnaire acharné, admirateur fervent de Marat, et ne supportant pas l'idée que les tout nouveaux principes républicains puissent être mis à mal ou seulement critiqués. Ses convictions de forcené, quand il est nommé juré du Tribunal révolutionnaire en septembre 1793, après l'assassinat de Marat, balaient le moindre scrupule, la plus petite faiblesse. La sérénité et la douceur ne seront de mise que lorsque la République sera sauvée. En attendant : « République ! contre tant d'ennemis secrets ou déclarés, tu n'as qu'une ressource. Sainte guillotine, sauve la patrie !... »

Aux côtés de Gamelin, des personnages d'une belle épaisseur : sa mère, femme simple dont la bonté la dote de l'intelligence du coeur ; le ci-devant des Ilettes qui a pris le nom de Brotteaux, qui fabrique des pantins pour gagner trois francs six sous, et philosophe avec beaucoup de sagesse sur les évènements auxquels il assiste, sans perdre son goût épicurien pour la beauté et les beaux jours ; le prêtre Longuemarre qui dit la messe en des lieux secrets, et qui écoute les théories d'athée de Brotteaux en regrettant de ne savoir s'y opposer avec esprit.

Très beau roman historique qui restitue précisément la vie et l'ambiance parisiennes, dans ces jours où tout et n'importe quoi pouvait conduire un citoyen, une citoyenne, sur le fauteuil noir où avait été assise Marie-Antoinette pendant son procès.

Deux ans de Terreur restitués fidèlement, avec couleurs et ambiances, dans un style impeccable. Ils écrivaient bien, nos anciens !

Merci à Pierre dont je me félicite décidément d'écouter les suggestions.

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Anatole France écrit, dans ce roman, l'histoire d'Évariste Gamelin, jeune peintre, disciple de David.
Farouchement révolutionnaire et Jacobin, fidèle à Robespierre et à Marat, le jeune homme deviendra juré au tribunal révolutionnaire, et, sous le prétexte de protéger la révolution de divers complots, il se fera bourreau malgré son amour pour la belle Élodie.
Sa chute, entraînée par celle de Robespierre, ne sera empêchée par aucun de ses amis que son idéalisme intransigeant et sanglant a lassé.
Anatole France nous offre un roman lumineux, intelligent et qui se place, lors de sa parution, dans une polémique apparue lors du premier centenaire de la révolution, avec la pièce de Théâtre de Victorien Sardou "Thermidor".
Anatole France écrivit en 1891 que "les hommes de 93 furent dans une situation horrible, ils furent surpris, lancés, perdus dans une formidable explosion : ils n'étaient que des hommes. C'est là peut-être ce qu'on peut dire".
Et dans la brillante préface signée Marie-Claire Bancquart, celle-ci oppose la vision d'Anatole France à celle de Romain Rolland, exposée dans le "Théâtre de la révolution", pourtant pour moi, les deux auteurs se rejoignent, en ce sens qu'il montre tous les deux, l'un avec Gamelin, l'autre avec Robespierre que le fanatisme est résultat d'un idéalisme assorti d'une "imagination froide, d'une irrémédiable chasteté et d'un manque cruel de sensualité".
Ce magnifique ouvrage est sûrement, d'ailleurs, avec "Le Théâtre de la révolution" de Romain Rolland, ce qui s'est écrit de plus sincère et de plus beau sur ces années troublées de destruction et de refondation.
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Il s'agit de la Terreur qui suivit la Révolution française de 1789. Ce roman historique raconte l'histoire d'un jeune homme, Evariste Gamelin, peintre, élève de David, qui devient membre du jury de la Convention qui va exécuter royalistes, émigrés, poètes engagés, athées, péripatéticiennes, religieux...

"Les dieux ont soif" nous montre jusqu'à où peut s'aggraver la situation dans l'anarchie où tout le monde veut gouverner et chacun veut imposer sa philosophie du pouvoir. La misère règne partout ainsi que l'insécurité.

Par ailleurs, Anatole France nous présente le portrait d'un démon naissant (comme le Néron dans la tragédie "Britannicus"), un zélé victime des principes erronés qui croyait purger la société en tuant la moitié du peuple.

A mon avis, un excellent roman.
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Quelle fresque !... Quelle peinture, si vive, si belle, si vivante, et si humaine, de la Révolution française !...
Anatole France, livre ici un roman magistral, qui fait partie de ceux qui n'indiffèrent pas, qui interrogent et qui émeuvent intensément. C'est un grand roman, tellement humain, tellement juste, dans la peinture de chacun de ses personnages, tellement vivant et puissant, grâce au style si particulier, d'Anatole France. C'est aussi un très beau roman, avec des descriptions, extrêmement vivantes. Anatole France, est un grand, c'est une certitude. Son roman, est une véritable épopée, qui pose énormément d'interrogations, sur la nature humaine, sur L Histoire, sur la justice.
Une magnifique fresque, une peinture fine d'une époque complexe et passionnante !...
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La révolution française est un évènement historique majeur qui a permis l'abolition des privilèges et la première constitution écrite. Mais si la période est riche en bouleversements elle est aussi complexe ; s'il y a eu des moments d'euphorie d'autres sont plus sombres comme la Terreur. Ce nom témoigne d'une terrible réalité, sujet du roman d'Anatole France dont le titre "Les dieux ont soif" évoque la soif de sang de ceux qui ont le pouvoir et se prennent pour des dieux. Dit comme ça on sent une résonance avec l'actualité, malheureusement.

Nous sommes en 1793, le pays est confronté à de nombreuses menaces dont l'avancée des armées européennes qui veulent rétablir la monarchie. Face à cette situation, la Convention met en place une répression violente envers les opposants au régime, emprisonnés et exécutés.
C'est de l'intérieur qu'Anatole France nous fait vivre la Terreur, à travers la radicalisation d'un jeune peintre, Evariste Gamelin, qui va entrer en politique séduit par les discours de Robespierre et des Jacobins. Cet idéaliste intègre nommé juré au tribunal révolutionnaire va vite être persuadé que la guillotine est la seule solution pour sauver la patrie. de là, les procès arbitraires vont se succéder où il ordonne la mort de dizaine de personnes y compris ses proches.
Il faut dire qu'en ses temps de misère et de faim, le certificat de civisme est de mise et que les délations de "contre-révolutionnaires" vont bon train. Evariste n'hésite pourtant pas à faire guillotiner ceux qui sont présentés au tribunal, souhaitant être patriote jusqu'à la mort.

Anatole France est un fin observateur du monde avec ses ambitions et ses travers mais il a surtout le soucis de la reconstitution de la vie quotidienne de l'époque. Pour cela, il dresse le portrait de personnages du peuple de Paris, entre intrigues amoureuses et familiales sur fond de discussions politiques qui mènent à la réflexion sur la cruauté et le pouvoir.
Ce roman historique est une preuve supplémentaire qu'Anatole France, prix Nobel de littérature 1921, est un grand écrivain.


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Ce roman est une plongée dans la Révolution au moment où Robespierre atteint le summum de sa gloire et de son pouvoir.

C'est au travers de d'Evariste Gamelin, jeune peintre , nommé juré du tribunal populaire, que l'on suit les soubresauts de cette période ensanglantée . Nommé juré, il sombre dans une intolérance et un manque d'humanité. Il faut du sang, il faut des morts, il faut des responsables, les têtes tombent tant et plus mais rien ne vient arrêter la terreur des "convertis ". Evariste se sent de plus en plus justifié dans son délire justicier, il ne pense plus , il "croit" dans la révolution , dans Robespierre . Nourri de complots, de faux complots pour comploter aux vrais complots pour détruire l'oeuvre en cours tout est bon pour avoir raison.

L'écriture est une grande réussite tout comme la construction du récit qui monte en puissance telle la folie meurtrière de Gamelin , vocabulaire fin et ciselé, description de moments et lieux comme des tableaux, nous immerge totalement dans cette époque.

Le fond n'a pas pris une ride -hélas !- quand une théorie, politique, religieuse, philosophique, sociale se prend à laver plus blanc que blanc alors il y a toujours quelqu'un qui n'a pas fait assez !

Un roman à découvrir .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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