Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Presses universitaires de Grenoble. On suit dans cette ouvrage la vie d'Antoine Mauduit depuis ses origines jusqu'à la fin de sa vie. Et sa vie est loin d'être ennuyeuse: en effet, il a toujours souhaité entrer dans l'armée et servir son pays, il a été refusé de nombreuses fois et une fois enfin accepté, il va se retrouver prisonnier de guerre. Par la suite il servira son pays de tout autre façon en fondant un mouvement de résistance bien particulier puisque faisant appel à d'anciens prisonniers qui vont l'aider dans les multiples missions. le récit est émaillé d'éléments de spiritualité puisque Antoine Mauduit est un fervent catholique et que sa foi va l'aider à surmonter de nombreux obstacles tout au long de sa vie bien remplie. le thème de la Résistance est un thème qui m'a toujours intéressé car il est riche en interrogations de toutes sortes: qu'aurais-je fait si j'avais été confrontée à cela? Aurais-je eu le courage nécessaire pour agir comme Antoine Mauduit et tant d'autres? Malgré toutes les lectures que l'on peut faire, je ne crois pas pouvoir un jour répondre à ces questions. le sujet de ce livre est donc "grave", les informations foisonnent et les références à d'autres ouvrages ou textes et extraits sont très présents tout au long du récit. Les recherches pour écrire ce livre ont dû être colossales! Tous ces éléments ont fait de la lecture de ce livre une lecture assez difficile pour moi. J'en ai conclu que je n'étais pas la bonne cible. Cela n'enlève en rien la qualité du travail de l'auteur dont l'ouvrage satisfera davantage les personnes passionnées par ce thème et assez au fait que les néophytes comme moi qui risqueront de se perdre dans la masse d'informations et d'éléments qui font de ce livre un vrai "mémoire de travail".
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Etrange personnage que cet Antoine Mauduit. Une vie finalement courte mais bien pleine. le plus important dans sa vie est le côté religieux et mystique qui prend le pas sur sa vie et finalement le pousse à entrer en résistance.
Les lignes sont confuses entre son soutien au gouvernement de Vichy et sa lutte contre l'ennemi. L'auteur le ferait presque passer pour un naïf (dans le fait que Pétain peut sortir la France du chaos).
Le bémol pour ce livre est que j'ai eu l'impression plusieurs fois de tourner en rond : le religieux le pousse vers l'armée et la lutte. Inversement la lutte le renforce dans son côté mystique. Et ça, l'auteur nous le raconte, re-raconte et re-re-raconte quitte à nous rappeler plusieurs fois la même chose.
J'aurais aimé des tranches de vie plus concrètes, surtout pendant ses années de résistance.
En résumé, trop spirituel pour moi mais Antoine Mauduit gagne a être connu et reconnu.
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J’ai apprécié que l’auteur ait bien su mettre en valeur le rayonnement, le « charisme » qui a frappé tous ceux qui ont approché Mauduit. De même, chose peut-être non évidente, parler avec le respect qui s’imposait de sa foi chrétienne et de sa pratique religieuse, à la base de son action. Voilà ce qu’un lecteur ignorant de son histoire, peut avoir surtout retenu et ça me semble en effet essentiel.
Ce que j’ai pourtant trouvé un peu surprenant c’est la place accordée dans ce livre à François Mitterrand. Certes, je ne minimise pas l’impact commercial et « médiatique » que peut représenter le label de l’Institut François Mitterrand. Antoine Mauduit aurait-il pu imaginer de voir son action présentée sous le patronage de quelqu’un qui fut, à Montmaur, un de ses visiteurs et interlocuteurs parmi de nombreux autres ? Même s’il est vrai que cet interlocuteur parvint à se faire rapidement une place de premier plan dans les organisations de prisonniers crées là-bas, son avenir politique étant par ailleurs difficilement imaginable en 1943… Monsieur François Mitterrand est venu à Montmaur le 12 juin 1942 présenté à Antoine Mauduit par Monsieur Roussel, à l’occasion d’une réunion dont l’objet était probablement déjà la création d’un mouvement prisonnier. Il n’avait qu’un rôle « d’observateur ».
Quant à l’association « La Chaîne » il ne faisait pas parti du bureau à sa création et en prendra la présidence en novembre 1946 suite à la démission de Madame Huguette Mauduit qui avait repris l’œuvre de son mari en gardant les objectifs. Elle avait par exemple créé au château des colonies de vacances pour les enfants de prisonniers.
Des divergences entre proches de Madame Mauduit (par exemple l’abbé Perrin prisonnier comme Antoine au camp de Weinsberg) et des proches de Monsieur Lachambre (président des « Rose-Croix). Madame Mauduit rappelant que ses opposants ne respectent pas les clauses des Statuts qui précisent que l’association ne doit en aucun cas mener une action politique.
Le nouveau bureau modifiera les statuts et demandera la reconnaissance de « La Chaîne » comme mouvement FFI.
Par une note du secrétariat aux forces armées « guerre » 26 juillet 1950.
N° 141157 section RIF donnera la réponse suivante :
Après entendu rapport de M. Lajonchère, la commission n’a pas émis d’avis favorable à l’homologation de cette organisation sur le plan national.
Les membres peuvent se présenter à titre « isolés » délai 3 mois.
Quant au M.N.P.G.D, Il ressort, certes, du texte de ce livre que le MNPGD, créé en 1944 et dont Mitterrand allait s’assurer de la présidence, était né de la réunion tenue à Montmaur à l’initiative de Mauduit en février 1943, réunion à laquelle Mitterrand avait donc participé.
Antoine Mauduit accepta de figurer parmi les membres de la direction générale mais tint à garder son indépendance et son mouvement « La Chaîne » et ne sera inféodé à aucune des structures de ce mouvement prisonniers.
Il préféra se placer pour les futures actions militaires sous le commandement de l’O.R.A dont le responsable pour les Hautes-Alpes était le lieutenant-colonel DAVIRON.
Je regrette que ce livre n’apporte aucun éclairage sur des questions que je me pose depuis longtemps à propos de la fin d’Antoine Mauduit, en particulier celle-ci : Qui l’a dénoncé à la Gestapo ? Et, plus précisément, n’y aurait-il pas là la marque de conflits, de rivalités
..."mauduit a fait le choix de sa vie. Il l' a soumise à une recherche d'absolu qui signifiait un abandon total à Dieu, une nécessité de se sacrifier pour trouver un équilibre personnel, un ordre parfait, et le faire partager à une patrie qui devait se rétablir. Pour lui, c'était suivre un chemin tout droit, sans déviation possible. Pourtant, vu de l'extérieur, les choix de Mauduit désorientent..."