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Citations sur Avant la dernière ligne droite (34)

Les nécessité de l'aventure conduisent parfois à franchir clandestinement des frontières. en ce qui me concerne, je ne le fais jamais par goût de la transgression ou du défi; seulement quand il n'y a pas d'autre choix, que cela vaut la peine, ou que les circonstances l'exigent.
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J'ai désormais l'âge de la dernière ligne droite. Cela me plait ; j'aime cette idée que l'heure a sonné d''accélérer le pas et de ne plus rien gaspiller du temps qui reste et qui va s'amenuiser. J'ai aimé cette vie de nomade où j'habitais mes seuls livres,mes seuls amis, mes seuls amours, la seule somme de mes actes: je vais la poursuivre, je n'en vois pas d'autre.
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Il est trop tard maintenant. J'ai beau prétendre que Gérard et moi sommes des Ouzbeks de Mazar-e-Charif alliés des Pachtouns de Maïdanshar, en route pour Peshawar, la "capitale" de la résistance au Pakistan où nous avons toutes sortes de choses à faire, les soldats ne nous croient pas un instant. Leur fouille au corps se fait méthodique; c'est tout juste s'ils ne nous attrapent pas par les pieds pour nous secouer de haut en bas comme dans un dessin animé de Tex Avery...Dans ces conditions évidemment, ils finissent par découvrir nos passeports cachés dans les revers de nos gilets afghans; cette fois, c'est fichu.
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Les hommes qui habitent la Nouvelle-Guinée présentent autant de diversité que les terres qui les voient naître. On désigne ces hommes sous le terme générique de Papous, mais ils forment en réalité près de trois cent tribus différentes rien qu'en Irian Jaya, parlant quelques sept cent langues et dialectes...Certaines tribus rassemblent des milliers d'âmes, d'autres quelques dizaines à peine. Tous ces Papous ont la peau noire, mais les teintes de ce noir sont infinies. Les hommes des basses terres sont généralement grands et minces, ceux des hautes terres trapus et vigoureux; certaines populations des vallées centrales s'apparentent aux Pygmées d'Afrique par la taille.
La segmentation du pays par le relief et les difficultés du terrain fait que d'une vallée à l'autre on change de tribus ou de clans. En une journée de pirogue le long d'un fleuve, on peut rencontrer successivement quatre ou cinq peuples distincts, toujours rivaux et étrangers les uns aux autres.
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Nous étions si éloignés de tout hôpital véritable qu'aucun espoir n'était permis en cas de blessure grave: tête, thorax ou abdomen. Le Pakistan était à au moins huit jours de marche forcée par les montagnes - bien davantage pour les combattants du Nord. Seuls les blessés légers survivaient à un tel voyage, mais c'était au prix d'interminables souffrances, sanglés sur des ânes ou des chameaux, bringuebalés sur des sentiers abrupts et chaotiques que j'ai déjà décrits, sous la pluie ou dans le vent, au milieu des rigueurs de l'hiver ou des chaleurs étouffantes de l'été - et la plupart du temps sans le moindre médicament pour atténuer la douleur. Il suffisait de voir - ne serait-ce qu'une fois - ce par quoi passaient les blessés pour préférer n'importe quoi d'autre, et même la mort - pourvu qu'elle soit brutale et rapide.
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Sur le coup, je n'interprète pas cette situation comme un fait général et commun du rapport de force régissant depuis toujours les relations entre les peuples. Je ne sais rien encore de ces choses. Je ne pense avoir sous les yeux qu'une injustice locale et insupportable, contre laquelle je m'élèverais dans le livre que j'écrirais à l'issue de l'expédition - livre qui sera aussitôt interdit au Congo. Mais plus tard, je découvrirais avec consternation des situations similaires partout où j'irais. En Amazonie, en Nouvelle-Guinée, au Soudan, en Afghanistan, sur le Nil, absolument partout: les groupes les plus puissants dominent les plus faibles, mieux vaut ne pas être minoritaire quelque part, et les victimes d'un jour deviennent invariablement les exploiteurs du lendemain si l'occasion s'en présente; il faut bien constater ce fait plutôt que de se voiler la face.
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Un incroyable sentiment d'ivresse nous habite: tout à voir, tout à faire. Par quoi commencer? Les cartes ont toujours été pour moi un lieu d'éblouissement, un refuge, un réconfort, l'endroit d'éternels projets. Peut-être depuis cette nuit d'été où sous une tente je m'étais réveillé au milieu d'un rêve insolent: j'avais quatorze ans et je m'étais vu acheter un planisphère, l'épingler au mur de ma chambre, et, année après année, me mettre à colorier de noir -pourquoi de noir ?- tous les pays où je me rendrais, jusqu'à ce qu'il n'en reste aucun...Par chance, je n'ai jamais commis cette faute de mauvais collectionneur. Quand on aime le vaste monde, tous les lointains et les ailleurs, il faut se garder de devenir un "sprinter de méridiens".
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On est mort que quand on l'a décidé.
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J'ai la certitude que ce sentiment d'un éternel recommencement possible est le secret de la jeunesse.
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De toute façon, il faut s’honorer du stock d’ennemis dont on dispose, un homme se jugeant autant à leur nombre qu’à celui de ses amis
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