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EAN : 9782246820437
240 pages
Grasset (05/10/2022)
3.32/5   22 notes
Résumé :
Tout commence par une missive inattendue que Patrice Franceschi reçoit depuis les brumes lointaines de Saint-Pierre et Miquelon, façon « Crabe-Tambour » : Sébastien Lemoine, jeune officier de marine dont il n’a plus de nouvelles depuis huit ans, lui annonce qu’il vient de prendre le commandement du patrouilleur Fulmar et s’apprête à partir en mission vers le cercle arctique. Il l’invite à le rejoindre. Huit ans plus tôt, il était second lieutenant à bord du trois-mâ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
A l'instar d'Isabelle Autissier, Sylvain Tesson, Eric Orsenna, Patrice Franceschi est « écrivain de marine » comme le furent Jean Raspail, Simon Leys ou Pierre Schoendoerffer et, à ce titre, est Capitaine de Frégate de la réserve citoyenne engagé à promouvoir la dimension maritime de la France.

C'est ainsi qu'en 2018 il se retrouve à Saint Pierre et Miquelon et embarque à bord du Fulmar, un chalutier converti en patrouilleur. Onze hommes constituent l'équipage qui se dirige vers Nuuk, capitale du Groenland, pour rejoindre le Rasmussen, un batiment danois, pour un exercice au nom de code Argus soutenu par les avions des alliés. Nuuk où Astrid, une jeune VSNE représente notre pays, et se porte volontaire pour embarquer.

Cette mission, à proximité du cercle polaire arctique, au nord du Labrador, affirme la présence française et danoise dans une région qui s'ouvre au trafic maritime et pourrait être pour les chinois une nouvelle route de la soie. le Groenland, aujourd'hui province du Royaume de Danemark, pourrait accéder à l'indépendance et les richesses de son sous sol aimantent américains, canadiens, chinois et russes …

L'exercice Argus permet de simuler divers scénarios (incendie, voie d'eau, secours à des randonneurs, etc.) et met en évidence les forces et les faiblesses des équipages et de leurs navires (le Rasmussen dispose d'un imposant canon, mais est privé de radar de tir). Il permet aussi d'enrichir la cartographie d'une zone où les icebergs évoluent et présentent un risque majeur pour les bateaux. Argus ayant lieu en septembre, l'exercice est rafraichissant, voire glacial, est souvent noyé dans la brume ou les précipitations, et le Fulmar est secoué et son équipage essoré !

Patrice Franceschi pratique les « trois temps ». « … j'essaye de ne jamais séparer passé, présent et avenir pour me donner le sentiment de vivre plusieurs vies en même temps - et l'illusion, sans doute, d'être plus libre encore. (…) Ça veut dire que si j'écris le livre de cette mission, je parlerai de l'équipage au présent - dans ce qu'on va vivre ensemble -, de moi au passé - par rapport à un certain nombre d'événements que j'ai vécus - et de nous tous pour notre futur commun». «Je veux aussi associer les livres que j'aime à notre aventure commune ; je compte en parler beaucoup. Pour moi, la littérature et la vie c'est la même chose... ».

Le lecteur navigue donc en compagnie de Conrad et Lawrence d'Arabie, de Cendars et Saint-Exupéry, dans une époque où « l'effacement de l'histoire apparait comme possibilité du futur », mais où des sentinelles comme Patrice Franceschi veillent sur les remparts.

J'ai apprécié ce récit d'expédition sur le Fulmar, aux cotés d'un équipage totalement investi dans sa mission mais curieux de savoir ce qu'un « écrivain de marine » allait en écrire.

PS : l'hommage de l'auteur aux combattantes kurdes :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Dans ce court ouvrage, Patrice Franceschi, écrivain de marine, nous relate son séjour à bord d'un patrouilleur de la marine, le Fulmar, à bord duquel il participe à une mission autour du Groënland.
Parti de Saint Pierre et Miquelon, port d'attache de Fulmar, l'auteur retrouve un jeune officier qui a naguère embarqué à ses côtés à bord de la Boudeuse, un vieux gréement sur lequel les rôles étaient inverses : l'auteur était capitaine et le jeune officier un membre de l'équipage.
A travers des journées parfois longues, hors du temps, Patrice Franceschi nous peint des tableaux majestueux de paysages grandioses, de fjords qui parsèment la mer de gigantesques icebergs et d'effrayantes tempêtes.
Dans le même temps, il brosse le portrait de l'équipage et de ses membres auprès desquels il trouve rapidement sa place.
Les quelques escales à Nuuk et ailleurs au Groënland nous montrent ce que fut ce pays et ce vers quoi il tend : un nivellement par le bas voulu par la modernité.
Ce récit de voyage est intéressant, mais au-delà des descriptions, on ne se sent pas transporté et on conserve un regard extérieur à ce qui se passe à bord.
Un livre intéressant, où les longues citations des lettres adressées par le capitaine à de jeunes collégiens de St Pierre ou les larges extraits d'autres écrits nuisent au rythme d'ensemble en cassant souvent l'élan, rendant quelquefois la lecture un peu fastidieuse.
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Aujourd'hui je vais évoquer Patrouille au Grand Nord le récit maritime de Patrice Franceschi. Cet écrivain baroudeur est également membre de la Marine nationale. Dans cet ouvrage il raconte une mission à bord du Fulmar au départ de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Publié fin 2022, ce texte raconte un voyage au-delà du cercle polaire qui se déroule en septembre 2018. L'auteur a connu le commandant du Fulmar quelques années avant sur un autre navire, la Boudeuse. Quelques mois avant cette mission septentrionale il est contacté par Sébastien : « et soudain, alors que je m'apprête à rejoindre Raqqa où vient de commencer la bataille de toutes les batailles pour abattre la capitale de l'État islamique, Lemoine ressurgit dans la part maritime de ma vie – et pas de n'importe quelle manière... » Il est invité à se joindre à l'équipage du patrouilleur français pour aller au Groenland participer à un exercice militaire avec les membres danois du Rasmussen. Il n'hésite pas longtemps, le goût de l'aventure l'attire. Il embarque pour environ trois semaines de périple. Patrouille au Grand Nord raconte sous la forme d'un journal de bord quasi quotidien cette mission. le lecteur peut regretter l'absence d'une carte qui permettrait de suivre géographiquement dans le détail la progression. Patrice Franceschi a de l'expérience sur mer comme sur terre, il précise : « ignorer que le sablier du temps est notre principal ennemi – ce sablier que j'appelle le « trompeur », le « fourbe » ou le « sournois » – c'est ne rien savoir de l'existence. » Embarquer sur : « le Fulmar le plus petit navire de guerre français » est un plaisir et un honneur. Ce bateau est amarré pas très loin du Canada à : « Saint-Pierre-et-Miquelon... Tout au plus un confetti au regard de l'immensité de la planète : mais un confetti doté d'une importance inversement proportionnelle à sa taille. Car il permet à la France, avec ses autres territoires d'outre-mer, d'être la seconde puissance mondiale en termes de surface maritime : 10 300 000 kilomètres carrés de zones économiques exclusives. » Ces terres nordiques ont une importance stratégique pour la France, d'autant plus en cette période de réchauffement climatique où de nouvelles routes maritimes s'ouvrent et où les convoitisent se multiplient. le récit s'apparente à la littérature de voyage, l'aspect militaire n'est pas dominant, les paysages, les reliefs et la houle sont au coeur du récit. Voici un exemple de description des conditions à bord : « le navire roule d'un bord sur l'autre mais sans trop d'à-coups. le ciel est comme de la cendre, il pleuvote : les essuie-glaces de la passerelle balaient mélancoliquement les vitres de l'abri de navigation. (...). Je lève les yeux : un iceberg, aussi grand qu'un immeuble, se dresse à une dizaine de mètres, enveloppé d'écharpes de brouillard comme un fantôme : j'imagine qu'une partie de sa masse immergée dépassait dans notre direction comme une excroissance et que c'est elle que nous avons touchée. Notre timonier ne pouvait rien déceler. » de Saint-Pierre-et-Miquelon au Groenland (Nuuk notamment la capitale) puis Terre-Neuve et retour au point de départ les marins affrontent des conditions météorologiques difficiles, parfois dantesques, voient des baleines et des rorquals, admirent des aurores boréales. le contact avec les populations Inuits mondialisées ne sont pas toujours très expansifs, les homologues militaires danois semblent moins motivés par les exercices et les simulations que les marins du Fulmar. Patrouille au Grand Nord est également le portrait d'une quinzaine d'hommes (aucune femme à bord) dévoués à leur mission.
Patrouille au Grand Nord est un texte fascinant qui permet de s'évader dans des contrées nordiques peu connues. Patrick Franceschi précise qu': « il en est toujours ainsi dans l'aventure : les premiers jours sont d'une longueur infinie, les derniers s'accélèrent inexorablement. » Son récit est vivant et parfois glacial. L'écriture est simple sans grandiloquence.
Voilà, je vous ai donc parlé de Patrouille au Grand Nord de Patrice Franceschi paru aux éditions Grasset.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Référence française du récit d'aventure contemporain, Patrice Franceschi se lance dans un nouveau voyage, cette fois-ci comme simple passager du Fulmar, patrouilleur de la Marine Nationale au cercle polaire. C'est un premier courrier reçu alors qu'il était en pleine guerre contre Daesh, suivi d'un second message indiquant les dates d'un exercice militaire franco-danois, qui le décident à s'embarquer.

Le Fulmar est "le plus petit navire de guerre français" mais il fera l'affaire pour découvrir l'immensité sauvage du Groenland. Comme il ne se passe pas grand chose à bord, hormis une tempête mémorable, l'auteur se plonge dans l'analyse de ses compagnons de voyage, dévore les livres qu'il a embarqué avec lui, rédige son prochain livre.

Patrice Franchesci qui se présente comme un écrivain dissident n'est pas là pour tricoter un gentil texte de complaisance et tire au final sur tout ce qui bouge quand il croque ses compagnons avec l'ironie, parfois condescendante, d'un vieux soldat baroudeur ; jette un regard révolté sur l'emprise des technologies numériques ; compare le nombre de librairies à celui des bars dans la capitale du Groenland ; grince des dents sur la déshumanisation de nos sociétés et râle contre l'inutilité des voyages dans le monde contemporain.

Seule la nature ici est sauve. C'est dans la contemplation des icebergs qu'il s'émerveille et trouve une beauté sauvage qui le ramène sans doute à cette forme d'absolu où l'homme n'est plus souverain, mais participant à l'oeuvre du monde.

On comprend qu'il s'agit d'un texte secondaire de Patrice Franchesci, écrit à la volée puis repris en 2019 et 2020, quand l'occasion se présente. L'ajout de nombreuses et longues (très longues) citations tirées de ses propres textes ou d'autres auteurs farcissent ce livre qui, toute réflexion faite, aurait pu être au final un bon papier pour le Figaro Magazine ou Géo.

Merci à #NetGalleyFrance et aux Editions Grasset pour cette lecture de #PatrouilleauGrandNord

Thomas Sandorf
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Un grand dépaysement à Saint Pierre et Miquelon à bord du patrouilleur Fulmar de la Marine Nationale. On découvre le quotidien de ces hommes qui sont tout petits face à l'océan parfois déchainé. On visite aussi le Groenland et ses habitants pleins de contradictions entre respect des traditions et chute dans le modernisme. Une vision d'une partie de notre planète dont l'évolution pousse à réfléchir.
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critiques presse (2)
LeFigaro
03 janvier 2023
Dans cet ouvrage, l'écrivain-explorateur relate sa mission dans l'une des rares régions du globe où il ne s'est pas encore aventuré, à bord du patrouilleur Fulmar.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Marianne_
30 décembre 2022
"Patrouille au Grand Nord" : le fascinant voyage vers le cercle Arctique de l'aventurier Patrice Franceschi.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Par association d'idées, je me mets à songer aux impressionnantes bibliothèques qu'il m’est arrivé de découvrir chez des ignorants aux noms célèbres.

Je me souviens ainsi d’un ancien président de la République ~ dont je tairai le nom par souci de charité chrétienne - chez qui j’avais été invité à dîner. La maison était majestueuse, la salle à manger splendide, les murs tapissés jusqu'au plafond d'ouvrages de la Pléiade. « II n'en manque aucun, me fit remarquer le président en me les désignant fîèrement d'un vaste geste de la main. J’ai toute la collection ; pas mal, non ? » Je hochai la tête d'un air faussement impressionné avant de répondre avec une pointe d’impertinence : «Quand je pense que vous avez eu le temps de lire tout ça ! C’est remarquable... »

Le président me considéra mi-figue, mi-raisin, esquissa un sourire contraint, et passa élégamment à un autre sujet de conversation.
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Cette fois, j'y suis.. . Le Fulmar est devant moi, amarré dans un coin paisible du port appelé le quai Roselys, dos à la rangée de maisons multicolores bâties au pied des collines pelées dominant Saint-Pierre.

Cet ancien chalutier reconverti en patrouilleur par la Marine il y a une vingtaine d'années n'a guère l'allure guerrière : mafflu, épais, trapu, il fait un peu pataud au premier abord; j’ai vu mieux. Je le trouve aussi trop haut sur pattes pour ses quarante mètres de long. Mais bon, c'est un navire, il va sur l'eau, et d'un point de vue poétique on peut dire de lui l'essentiel : voilà un bateau en partance pour l'autre côté de l'horizon. Que demander de plus ?
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(…) le poids des livres que l'on s'astreint à porter participe de la valeur qu'on leur donne, de l'estime qu'on leur attribue. Des décennies durant j'en ai donc transbahuté de toutes sortes et absolument partout : dans les jungles et les déserts, les plaines et les montagnes, et jusque dans les airs et sur les mers.

Je compte bien continuer. Car, de la même manière que ce qui est gratuit finit par être considéré sans valeur, ce qui ne nécessite aucun effort vaut peu.
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Le grand Cervantès écrivait il y a déjà quelques siècles : « Parler sans penser, c'est tirer sans viser. »

En ce qui concerne ce jeune serveur, j’ai envie de dire à l'inverse : « Parler en pensant, c’est viser juste. »
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Décidément, l'adaptabilité de l'espèce humaine est sans limite - ou presque. Mais, contrairement à ce que l'on prétend, je n'ai jamais considéré qu'il s'agissait là d'une qualité indiscutable. J'ai vu tellement d'hommes s'adapter à l'inacceptable dans les guerres et les révolutions, dans la misère ou le malheur - et devenir « autres» - que j'aime l'idée du refus de l'adaptation quand certaines choses supérieures sont menacées. p. 89
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