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EAN : 9782070203789
Gallimard (30/06/1955)
4.75/5   4 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Deux choses sont infinies : L Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne L Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." (Albert Einstein).

Le petit livre que je vous présente aujourd'hui en est la preuve évidente. Pas que l'univers est infini, mais que la bêtise, la sottise, ou pour utiliser un terme contemporain de sens avoisinant, la c… humaine (ici un mot qui rime avec sonnerie, mais qui dénoterait avec la haute tenue littéraire de cette chronique), elles, n'ont pas de limites, et ce dans aucun sens.

Albert Aycard (1922-1998) est homme de lettres et journaliste, Jacqueline Franck (sa pudeur naturelle lui interdit de préciser ses dates de naissance et de décès, mais sait-on jamais) est femme de lettres et journaliste. Tous deux sont pêcheurs de perles. La pêche aux perles est une industrie qui malgré son nom, ne se limite pas au milieu marin. Elle se pratique partout, et particulièrement dans les colonnes de nos quotidiens, où elle se révèle souvent abondante et plus souvent encore lucrative. Non pas en espèces sonnantes et trébuchantes, mais en sourires, rires et fous rires, qui vous amènent infailliblement à une forte envie de bisser (applaudir deux fois, vous aviez bien compris).

Un bon exemple valant mieux qu'une mauvaise explication, voici quelques extraits :

A la rubrique « Faits divers »

Au cours d'une beuverie, André-Roger Nicolay a reçu du concubin de sa soeur un coup de bouteille sur la tête qui lui a ouvert l'artère fémorale (Libération)
Marcel Gagnon, 70 ans, s'est suicidé de 5 coups de révolver à la tempe, tirés chacun à un quart d'heure d'intervalle (La République du Centre)
M. Martin fut si violemment frappé qu'il reprit connaissance (La Dépêche du Midi)
Deux Tunisiens se sont jetés sur deux fillettes de 11 ans, hier à 11h30, rue d'Aix. Ils ont emporté leurs mouchoirs. (La Presse de Tunisie)
Le véhicule s'immobilisa sur ses deux jambes et c'est à lui que les témoins portèrent tout de suite les premiers secours tandis qu'il hurlait de douleur (La Nouvelle République)
Les dégâts matériels sont très importants : un banc et une chaise appartenant à la mairie ont particulièrement souffert de cette rencontre brutale (Le Progrès de l'Oise)
Sur la route nationale Toulouse-Bayonne, les trombes d'eau étaient si épaisses que la visibilité dut être interrompue. (Le Soir de Marseille)
Les trois occupants du véhicule ont été tués, les deux premiers sur le coup, le troisième à son arrivée à l'hôpital de Floirac (La Dépêche du Midi)
Hier soir, à la gendarmerie de Ris-Orangis, seuls deux accidents mortels, sans victimes heureusement, étaient signalés (France-Soir)

A la rubrique « Prédestination » ou « Comme le nom l'indique »

M. SAVON écoute l'allocation de M. BARBE (La Dépêche du Midi).
Mme Veuve LACROTTE informe son aimable clientèle qu'elle continue à fournir les engrais comme par le passé (Sud-Ouest).
M. BOCOUILLON, castreur, prévient son aimable clientèle qu'il a transféré son domicile (L'Union).
M. Robert TROCCON, plombier, s'est fait voler sa camionnette Peugeot (Le Progrès).
Dans son audience du 10 novembre, le Tribunal correctionnel eut à juger une affaire d'attentat à la pudeur reproché à une femme de 48 ans, Mme Olga CUDASSIER (La Gazette Provençale).
Gaston CHAPELET, 42 ans, a été arrêté dans l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois, en flagrant délit de vol dans un tronc. Il a été interrogé par l'officier de police LEMOINE (L'époque).
M. TAILLEBOIS, coupeur de bois, a eu trois doigts sectionnés alors qu'il coupait du bois (Courrier de l'Ouest).
Le palais de justice d'Argostoli, nouvellement construit, s'est écroulé au moment où le ministre de la Prévoyance, M. Adamopoulos, venait d'en sortir (Méridional-La France).
Par décision 4477, en date du 11 septembre 1953, Mlle VERGE Désirée, rédactrice de 1ère classe, 1er échelon du cadre local de la Nouvelle-Calédonie, nouvellement détachée au Cameroun, est, pour compter du jour de son débarquement, mise à la disposition de l'inspecteur général du travail à Yaoundé (J.O. du Cameroun).


Depuis la page des sports à celle des spectacles en passant par le carnet blanc, le carnet rose et le carnet noir, ce sont toutes les rubriques du journal qui sont passées ainsi au crible. Et, cerise sur le gâteau, les auteurs nous gratifient d'une anthologie de règlements authentiques de nos administrations, et de comptes rendus de gendarmerie pas piqués des hannetons, autant de petits bijoux qui vous débloqueront (et peut-être rebloqueront, ça s'est déjà vu) les zygomatiques.

« Rire est le propre de l'homme » disait Alcofribas Nasier (François Rabelais). Il aurait pu rajouter « et de la femme ». Mais peut-être les femmes riaient-elles moins à cette époque… C'est sans doute parce qu'elles n'avaient pas « La réalité dépasse la fiction » dans leur bibliothèque… ou leur liste Babélio !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
TOUJOURS LE MOT JUSTE

Il y a des gens qui ne naviguent entre les mots qu'à la gaffe.Dès qu'ils s'expriment,la catastrophe suit.l'aisance avec laquelle ils trouvent immédiatement le mot à ne pas dire,frôle le génie. Saluons ces grands artistes,toujours animés des meilleures intentions,ce qui les rend si dangereux pour leurs amis....


Le professeur Galeazzi-Lisi est avant tout un oculiste:un grand médecin ,il est vrai,mais spécialisé surtout dans les maladies des yeux.Sa Sainteté Pie XII a une confiance aveugle en lui

Libre Belgique,03/54


La foire du 16 mai tombant un dimanche est reportée au lundi 17.C'est la foire des veaux et des porcs. Venez nombreux.

Vie corrézienne, 09/05/54


-Dans un ménage heureux,la femme vit-elle plus longtemps que le mari?
-Oui.Dans 70% des cas ,la femme heureuse enterre son mari.

Figaro, 08/05/54


M. Xavier Galland avait bien voulu retracer les épisodes marquants de sa carrière,et cela nous avait servi pour faire un historique de la race bovine normande.

Presse cherbourgeoise ,01/10/53




Deux chalutiers thoniers de Saint-Jean-de-Luz,montés par des équipages basques,viennent d'arriver à la Trinité-sur-Mer,avec le projet de pratiquer,dans les eaux bretonnes,la capture du thon à l'appât vivant. Les patrons des deux bateaux comptent embarquer pour cette expédition quelques jeunes marins bretons.

Télégramme de Brest, 04/06/54
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Ainsi la vie de tous les jours nous offre à chaque instant,à tous les coins de rue,dans tous les journaux,des exemples drôles ou macabres de ces rencontres prédestinées,invraisemblables et pourtant vraies......


Gaston Chapelet,42 ans,originaire de Nice,a été arrêté dans l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois,en flagrant délit de vol dans un tronc.Il a été interrogé par l'officier de police Lemoine.

Dauphiné libéré, 28/08/52


Le sinistre fut aperçu par un voisin,M.Charles Calcina,demeurant 1,rue de l'Enfer.

Journal de Roubaix,08/06/54

A Essonnes,Mme Lavigne,demeurant rue des Vignes,a été renversée par le vélomoteur de M. Besnard,de Pressoir-Prompt.

Journal de Dimanche, 21/11/53
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COQUILLES NATURE

Certains rescapés ont nagé longuement pour gagner la côte. Un passager français,M.René Guyomard ,a telegraphié à Paris pour annoncer qu'il était saucé.

Figaro 04/08/54

M.l'inspecteur des contributions directes decevra le public à la mairie d'Egletons,le jeudi 16 septembre,de 9h à 12 heures.

Montagne,13/08/54
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Ali-Baba

(Rapport d’un brigadier des Régies Municipales de Rabat)

Nous, Rossi Jean-Baptiste, brigadier des Régies Municipales de la ville de Rabat, dûment assermenté,
Etant de service au poste de perception de Bab-Tamesna, nous avons vu deux individus et un individu qui n’était pas un homme, et qui paraissait une femme arabe portant une voiture, qui en premier lieu a refusé de s’arrêter en passant sur la route.
Nous nous sommes alors précipités avec le gardien et le collecteur pour saisir cette dernière, mais au moment où nous courions dessus, elle s’est enfuie au grand galop, et alors nous sommes restés tous seuls en criant d’arrêter que nous lui ferions un procès-verbal, parce que le collecteur et le gardien étaient déjà rentrés dans le bureau et n’avaient pas poursuivi la poursuite.
Quand le cheval était arrivé devant nous, nous avions vu dedans les chaussures qui tenaient au milieu de la femme arabe. Alors vu que ladite femme faisait dépasser son pied qui n’était pas de femme car il était de sanglier, et une figure qui n’était pas la sienne puisqu’elle était aussi de sanglier, nous avons compris de suite que cette femme avait besoin d’être considérée comme louche et visitée, qu’elle était faite exprès pour cacher la qualité d’un cochon mort ou sauvage que les chasseurs se sont tués le jour avant pour leur consommation personnelle parce que nous les avons vus sortir de la ville le matin, à l’ouverture du bureau. Et voilà où est le motif pour quoi nous avons tenté de saisir ce que nous ne saisîmes pas.
Le lendemain de cette affaire, nous avons constaté, en pratiquant l’ouverture de notre courrier par la poste pour en avoir connaissance, qu’une boite de forme longue contenait une queue de sanglier entortillonnée, probablement et certainement mort, puisque la queue, nous la tenons toujours, et nous avons pensé qu’il y avait flagrante et impossible à nier connivence entre cette queue et la prétendue femme arabe que les chasseurs voulaient nous faire croire pour nous tromper qu’elle était une femme arabe et qui ne pouvait être qu’un sanglier sauvage habillé en femme arabe qu’ils trimballent au milieu de tous les deux.
Nous avons prononcé la saisie de cette queue et avons mise dans le sel, dans la boite, pour valoir tout le droit à l’appui du présent délit…De quoi nous avons dressé le présent procès-verbal pour être transmis à Monsieur le Juge de Paix, aux fins qu’il appartiendra.
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Chasse au loup

(Rapport du maire de Saint-Mesmain sur une chasse au loup qui eut lieu en 1904

Aujourd’hui 14 octobre 1904, devant moi, Charles-Henri Colas, maire de la commune de Saint-Mesmin, assisté de mon adjoint Jean-Baptiste-Eloi Penault ont comparu le sieur Jacques Etienne Benoist et Donatien Louis Honoré Gratté, dit Tranquille, domiciliés dans la dite commune de Saint-Mesmin, lesquels ont déclaré avoir rencontré un loup conduisant leurs légumes au marché de Saint-Gratien. Le susdit loup ayant traversé le bois dont ils avaient rencontré les pattes sur le sable mouillé et s’étant dirigé du côté de la rivière avec préméditation d’y boire, avons ordonné et ordonnons une battue générale armés de fusils et d’autres instruments de labour ; après une série consécutive de trois ou quatre heures sans manger, nous avons vu le loup, moi dit maire, assisté de mon adjoint pour la première fois et lesdits sieur Jacques Etienne Benoist et Donatien Louis Honoré Gratté, dit Tranquille pour la deuxième fois le reconnaissant pour le dit loup déclaré du matin qui allait boire comme de fait à cent pas de l’eau. Après que j’eus assisté de mon adjoint resté sur le derrière dans le cas, prévoyant par prudence que le susdit loup se puisse rétrograder ou ait été suivi d’un plus grand nombre d’autres comme ils ont coutume de se conduire.
J’attends donc sans balancer le loup qui s’enfuyait armé de mon fusil assisté de mon adjoint dont il voulait aussi se défaire pour le bien de la commune.
Au bout d’une heure, le loup avait fait périr à la tête de la troupe dont il fut massacré d’un coup de pioche par le nommé René Martin de Romorantin lequel avait huit petits dans le ventre. Déclaré par moi me dit loup être une louve assisté de mon adjoint peut-être enragé.
De ceci dressons procès Verbal et le mettons sous les yeux de Monsieur le Préfet et la circonstance comme elle s’est introduite pour que récompense soit distribuée à qui de droit au nommé René Martin de Romorantin pour avoir tué une louve pleine comme je l’atteste ici assisté de mon adjoint dont les oreilles sont annexées au présent procès-verbal.
Colas maire
Penault adjoint
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